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3,91

sur 3149 notes
Un titre très bien choisi (tout comme la couverture) et qui fait mouche pour ce quatrième roman de Bernard Minier. Il nous transporte dans l'état de Washington aux USA, alors que les précédents opus nous dépaysaient nettement moins avec comme décors le sud-ouest français.
Ça serait très dommage de passer à côté de cette putain d'histoire où l'auteur nous mène en kayak de mer et en ferry, pour ne pas dire en bateau.
Alors que dire de plus sans spolier … l'arroseur arrosé, bien mal acquis ne profite jamais (encore que …), tel est pris qui croyait prendre … et une descente « aux enfers » pour le jeune héro, Henry. Palpitant tout au long de ses 441 pages (version numérique) avec, pour moi, un seul bémol, le côté club des cinq déjà rencontré dans « le cercle » qui me rappelle aussi le premier Chattam « le cinquième règne ». Cela ne nuit aucunement au plaisir que le lecteur prend à découvrir cet univers froid, brumeux et humide.
A lire absolument quand les beaux jours se font attendre …
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Glass Island, ses orques, ses kayaks, son ferry, sa réserve indienne, sa famille de dégénérés, ses flics à la Philip Seymour Hoffmann, ses bandes de mômes "à la vie à la mort", sa fête d'Halloween...Bienvenue dans l'état de Washington, au nord-ouest des States, non loin de la frontière canadienne..

Cette fois Bernard Minier délaisse ses vallées pyrénéennes et donne un coup de Stetson au polar et au cinéma de l'Oncle Sam.

Plein de références, en effet: Shutter Island n'est pas très loin, parfois, de Glass Island, à cause des frissons, des rochers qui coupent, de la folie qui rôde..La bande des 5 fait penser, en moins vénéneux et en moins transgressif,à celle du "Maître des Illusions "de Dona Tartt, la jeune Naomi fait de sa peau un palimpseste comme dans"Sur ma peau" , le polar de Gillian Flynn, la manie paranoïaque d'espionner, d'écouter, de surveiller , de "pénétrer" dans les ordinateurs, les téléphones portables renvoie à toute une série de films, de polars ("Un monde sous surveillance" de Peter Temple par exemple), et la narration adolescente de cette putain d'histoire a des accents salingériens...même si Henry n'a pas grand-chose de Holden Caulfield...Minier connaît ses classiques, même si on peut trouver qu'il en fait trop...

Méfiez-vous toutefois: cette reconstitution assez convaincante de l'american thriller est pleine de pièges et de faux-semblants: n'est-ce pas une putain d'histoire?

N'écoutez pas trop les sirènes des apparences, et pensez aux orques qui croisent dans les eaux froides de Glass Island: l'orque si intelligent soit-il reste un prédateur redoutable, et l'homme est toujours un loup pour l'homme...

Un bon polar, dont la fin surtout est haletante et ...renversante, dans la mesure où elle arrache des masques inattendus, pendant une fête d' Halloween mémorable...mais j'avoue que j'ai largement préféré "Glacé", plus resserré, plus ressenti, plus intériorisé, avec des personnages bien charpentés et solides, ce qui n'est pas le cas, je trouve, des stéréotypes manichéens de cette putain d'histoire....
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Il commence à me plaire vraiment ce Monsieur Bernard Minier... Vraiment beaucoup beaucoup même !
Epoustouflant !
Une putain d'histoire qui porte sacrément bien son nom...
Laissez vous embarquer, sans hésitation, sur le ferry à destination d'une petite île de l'État de Washington et laissez vous chahuter par les vagues et tumultes que vous réserve le récit de Henry.
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« Est-ce que vous n'avez rien à cacher ? Est-ce que vos vies sont nickel-chrome, pas le moindre petit secret nulle part ? Ou est-ce qu'il y a des trucs que vous n'aimeriez pas que les autres sachent ? Des trucs dont vous avez honte... » (p. 248-249)
Allez, vous avez au moins un petit secret inavouable ! Tremblez, alors : avec Grant Augustine et sa boîte de surveillance WatchCorp, la vie privée n'existe plus - merci les téléphones portables, les ordinateurs qui tracent tout et n'oublient rien, jamais rien.
C'est d'autant plus inquiétant que cet Augustine se présente pour être gouverneur en Virginie et qu'il a de grandes chances d'être élu. C'est pas de bol non plus pour les gens sur lesquels il souhaite mettre le grappin, ils risquent fort d'être localisés rapido, de voir leur vie et celle de leurs proches ruinées, même si Augustine les cherche pour de bonnes raisons - parce qu'il a envie d'être un bon papa, par exemple.

Ce roman pourrait s'appeler 'A fucking story' : il se passe aux Etats-Unis et a le goût d'un polar américain, de certains polars US, ceux que je n'aime pas, qui ressemblent aux films d'action avec de l'espionnage, des gros méchants puissants et des rikikis qui osent les affronter et ne s'en sortent pas si mal - petits, mais costauds du ciboulot. L'auteur s'en explique en postface : ceci n'est pas une copie mais un hommage au polar US. Il n'empêche que si on n'aime pas, on n'aime pas. le thème principal et les réflexions que ce roman suscite ne manquent pas d'intérêt (surveillance accrue de nos vies intimes via le numérique) mais trop d'action, d'invraisemblances, de noeuds dans l'intrigue, et d'enquête à la Club des 5 pour moi. Pourtant, dans ce registre, je peux me régaler avec un Patrick Bauwen ou un Harlan Coben de temps en temps... Je salue quand même les surprises finales de cette "putain d'histoire", les quarante dernières pages m'ont réveillée et consolée d'être restée malgré l'agacement croissant à la lecture.
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Il suffira d'une île, un matin.

Je le dis tout de go : ceux qui rechigneraient à se plonger dans ce roman sous prétexte de ne pas y retrouver les personnages récurrents de l'auteur, risquent fort de passer à coté d'un des meilleurs thrillers de ces dernières années.

Exit le Commandant Servaz, donc. Place à une histoire originale se déroulant aux États-Unis. Si Bernard Minier revendique une vraie volonté de rendre hommage au thriller américain dans sa postface, j'irai plus loin en affirmant qu'il ne fait pas que timidement se mesurer aux auteurs d'outre-Atlantique. Ce roman est une telle réussite qu'il rend terne toute concurrence, d'où qu'elle vienne.

Ce roman est une mine emplie de pépites, de la première ligne jusqu'à qu'on le termine. Car, mine de rien, Minier réussit ici un tour de force. 520 pages sans temps mort, avec une histoire en béton armé qui va vous mener en bateau. Ambiance, rythme, écriture, tout est là, bien en place.

Une promenade nautique et humide autour et à l'intérieur d'une île qui, très vite, fait office de huis clos, générant une tension qui a de quoi vous rendre asthmatique. Une histoire si géniale et si travaillée, qu'à chaque moment où vous croirez accoster vous serez rejeté au large.

J'ai une admiration sans faille pour les auteurs qui arrivent à faire tenir une intrigue aussi sinueuse sans qu'elle ne prenne l'eau. L'auteur a réalisé un boulot immense pour que le scénario tienne la route, qu'il réserve surprise sur surprise, tout en arrivant à maintenir une fluidité parfaite de l'intrigue. du grand art, à tel point que j'en attrape mal au crâne à imaginer le plan que Bernard Minier a dû construire. Une complexité à s'arracher les derniers cheveux présents sur la tête.

Mais quel bonheur pour le lecteur, quel pied (marin) de perdre ainsi pied tout au long de ce récit qui pourtant retombera sur ses pattes de manière magistrale. Avec 50 dernières pages absolument : étourdissantes, ahurissantes, démentes, époustouflantes, renversantes, bluffantes (je m'arrête ou je continue encore et encore ?).

Et pour couronner le tout, Une putain d'histoire n'est pas qu'une intrigue jubilatoire. L'histoire développe des thématiques fortes, ancrées dans l'actualité ou l'émotion ; entre nouvelles technologies ou passage à l'âge adulte. Un récit à la fois très actuel et complètement universel.

Allez, pour chercher la petite bête et essayer de trouver j'ai trouvé un seul défaut à ce livre : la couverture, du genre « histoire pour ados », qui me semble hors de propos. A noter, par contre, la 4ème de couverture qui a le très bon goût de ne strictement rien dévoiler de l'intrigue.

Dites, vous là-bas au loin, dans les Amériques ! Arrêtez de chercher par chez vous la nouvelle perle du thriller, et traduisez mot à mot cet éblouissant roman (même si je vous connais et que vous n'oserez pas traduire le titre stricto sensu ;-)). En ce qui nous concerne, on a de quoi être sacrément fiers de notre Frenchy.

Une putain d'histoire ? Il n'y a pas à barguigner (ceux qui liront le livre comprendront l'utilisation de ce mot) : oui, un putain de bon bouquin !
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Il est parfois difficile de résumer un roman. Avec sa « putain d'histoire » Bernard Minier ne nous facilite pas les choses tant il y a de sujets abordés, d'intrigues et de rebondissements dans ce nouvel opus. Fermez les yeux, imaginez une île inhospitalière balayée par le vent et la pluie, plongée la brume et accessible seulement par ferries : bienvenue sur Grass Island, l'univers d'Henry. La disparition de Naomi - petite amie d'Henry - et la découverte de son cadavre vont plonger ce microcosme dans l'horreur et la suspicion. Méfiez-vous, le danger n'est pas là où l'on croit.

Le narrateur, suspect n°1 pour la police, va tout faire pour trouver le ou les coupables du meurtre. Son enquête va également l'amener à se poser des questions sur sa propre identité. Dans un même temps, le responsable d'une société de renseignement met tout en oeuvre et utilise tous les moyens que le Patriot Act lui permet pour retrouver son fils.

Tout au long du roman l'auteur pose la question de la vie privée. Nos enfants connaîtront-ils un jour ce droit, ce concept ? En plein vote de la loi sur le renseignement ce livre révèle les possibles dysfonctionnements et abus des entreprises qui en font le commerce.

Grâce à sa force de description, Bernard Minier nous plonge dans une ambiance totalement envoûtante. Il nous livre ici un très bel hommage aux grands romans américains très bien maîtrisé.

En refermant ce livre j'espère que vous ferez comme moi : vous soufflerez un bon coup et vous chuchoterez un « Oh Putain » !

Bruno
Lien : http://www.librairie-renaiss..
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