Il était vraiment étonnant de constater combien les années avaient peu marqué la peau de Kazu. Les épreuves de l'âge avait glissé sans laisser de traces sur cette peau. Cette dernière, calme et tranquille, cachait sous sa souplesse de la vivacité et de la ruse en même temps qu'une plénitude onctueuse comme le lait qui remplirait jusqu'au bord un vase plat.
Kazu n'avait pas d'attirance physique pour les hommes jeunes. Une femme a plus de perspicacité qu'un homme pour saisir ce qu'a de choquant le déséquilibre entre les qualités de l'esprit et les qualités physiques d'un homme, et Kazu n'avait jamais rencontré un homme jeune qui portât sa jeunesse avec élégance.
"En fait la poésie était le symbole de la stabilité immuable du monde."
"Un homme qui a des aspirations politiques a des ennemis ; un homme qui a des aspirations poétiques ne devrait pas en avoir."
"Sans s'en douter, Kazu s'approchait à ce moment de ce qui constitue le caractère essentiel de la politique, autrement dit : de la trahison."
"Une plénitude même tragique valait mieux que le vide. Un vent du nord qui vous déchirait le corps était préférable au simple vide."
"Seul ce qui est naturel va au coeur des hommes."
"[...] il était clair que Noguchi pensait avoir trouvé dans le mariage sa dernière demeure et que, de son côté, Kazu pensait y avoir découvert sa propre tombe. Mais l'on ne vit pas dans une tombe."
"_Tu t'imagines que tu rends les gens heureux en leur donnant de l'argent. C'est une grande erreur. Pourquoi ne comprends-tu pas que plus ton pourboire est gros, quand il s'agit d'un service insignifiant, plus celui qui le reçoit doute de ta sincérité ?"
"Même si je dois attendre;
Que je sache seulement,
O fleurs du printemps !"
(Haïku de Sogi)