AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 805 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
CONFESSION D'UN MASQUE de YUKIO MISHIMA
Dans les années 30 au Japon, Kochan est un jeune garçon chétif, mal dans sa peau qui s'interroge sur son orientation sexuelle. Elevé dans une famille rigide avec une grand mère autoritaire, il aime se déguiser avec des vêtements féminins. À l'école il est plein d'admiration pour Omi, beau garçon à la musculature parfaite. Troublé par cet emoi, il va tout faire pour rentrer dans le rang, s'intégrer à ce qui lui semble être la norme et se persuader qu'il est amoureux de Sonoko, la cousine d'un de ses amis. Il ira au bout de sa démarche.
Dans le milieu tokyoïte normé et traditionnel au sein duquel vit Kochan, la découverte de sa passion pour la souffrance à travers la représentation du martyr de St Sebastien vient ajouter à ses difficultés.
Magnifique roman très autobiographique, MISHIMA dévoile ses tourments de jeunesse, ses attirances homosexuelles et toutes les ambiguïtés qui ont fait de lui un personnage extraordinairement complexe. Je regrette de ne pas avoir commencé la découverte de cet auteur par ce livre passionnant.
Commenter  J’apprécie          81
Me voici de nouveau devant ce texte de Mishima lu il y a tant d'années ! Un jeune homme de vingt-quatre ans nous livre ce texte dense, difficile, douloureux et d'une beauté somptueuse. On voit passer l'enfant maladif et isolé, l'écolier, le collégien, l'étudiant qui veut se conformer à ce qu'on attend de lui mais sait intérieurement qu'il ne le peut. On le voit face à ses contradictions. Très jeune, il a le goût de la beauté masculine, de la jeunesse, de la force et de la mort brutale et héroïque. Très vite, il rencontre lé désir et la transgression, la dissimulation et la clairvoyance. La société voudrait qu'il aime Sonoko et l'épouse...Il aime, sous la peau des jeunes hommes, le sang qui circule et peut si vite affleurer...les blessures, la mort...
Très beau texte qui me confirme dans mon admiration pour ce très grand écrivain !
Commenter  J’apprécie          80
Désir ou pulsion, plaisir ou amour, inversion ou normalité, imaginaire fantasmatique et pulsion tactile? « Peut-on envisager un amour qui ne s'enracine pas dans le désir physique? Et celui-ci ne relève-t-il pas purement et simplement de l'immoralité? » (211)

Cette oeuvre créée en 1949, traduite par Gallimard à partir de l'oeuvre originale (Dominique Palmé), reste actuelle tant par les propos du discours que l'écriture peu commune. Yukio Mishima est auteur remarquable, duquel j'ai eu le plaisir de lire plusieurs oeuvres romanesques. Celle-ci est à la hauteur du génie littéraire. D'aucuns se souviendront qu'en novembre 1970, il s'est donné la mort au cours d'un hara-kiri (seppuku) spectaculaire; cet événement a frappé l'imaginaire des gens à l'époque.

Kôchan, le narrateur présent, et personnage principal, rapporte les expériences sensuelles de son enfance jusqu'au début de sa vie d'adulte. Peu à peu, il découvre que sa pulsion sexuelle indiciblement cachée est tournée vers les éphèbes, en commençant par ses camarades d'étude. Il est « séduit » par la beauté esthétique des jeunes athlètes au torse galbé. Dans une société japonaise, fin des années trente et début des années quarante, voir la 2e guerre mondiale, ce désir dit d'inversion est interdit, proscrit, marginalisé, occulté. Il est impossible à Kôchan d'exprimer, d'exposer, de projeter ce désir interdit. Cette situation renvoie au chef d'oeuvre de Yukio Mishima, « Les amours interdites ». Habité par des pulsions homosexuelles, Kôchan ne peut faire fi du désir sensuel qu'il ressent pour la soeur d'un de ses camarades de classe. Un jeune homme peut-il entretenir une relation d'amitié hétérosexuelle, pleine de sensualité, alors que la pulsion dominante projette vers les éphèbes masculins?

Encore une fois, j'ai été « séduit » par une oeuvre littéraire de Mishima, écrit hors du commun. le récit est soutenu, fabriqué de confidences presque intimes. Sans verser dans la vulgarité ou l'obscénité, Mishima décrit avec moultes détails sa pulsion et ses désirs. Oeuvre littéraire remarquable, elle demeure vigoureuse soixante-dix après sa création, elle s'inscrit dans le débat social actuel sur les genres et transgenres.
Commenter  J’apprécie          80
C'est mon second livre de cet auteur et il a l'air d'avoir un passé torturé, même si c'est un roman, il est clairement autobiographique.
Cette vie romancée m'a bien intéressée car elle montre une partie du Japon que je ne connaissais pas, celle de l'autre côté du miroir, celle que ne perçoit le regard d'un étranger.
L'époque doit également jouer sur ce qu'a vécu l'auteur, sur son homosexualité dans les années 1930-40, même sans être dans son cas cela fait relativiser sur le masque que beaucoup portent en société, pour s'y conformer ou à l'inverse pour sortir de la masse.
Un brin philosophique, un bouquet de sentiments.
Commenter  J’apprécie          70
Le masque se confesse, mais ne tombe pas. Pas encore. Dans une société nippone sanglée par ses codes, ses règles, un jeune homme doit affronter sa vérité. Il n'est pas et ne sera pas ce que cette société exige de lui. Il tente et combat mais découvre qu'il ne pourra pas survivre au mensonge. Il aime le corps des hommes et rien ni personne ne pourra changer ce fait. C'est à une auto confession que se livre le héros de ce roman. Il doit accepter de se reconnaître avant même d'imaginer pouvoir vivre tel qu'il aime.


Astrid SHRIQUI GARAIN
Commenter  J’apprécie          70
Gros gros coup de coeur !

Magnifique et déchirant roman sur la découverte et la gestion de l'homosexualité dans un Japon en guerre.

Le texte est âpre, brillamment construit, profondément bouleversant.

Une confession complexe, presque tragique, et un texte puissant qui va me rester en tête un petit moment. Quelle force, quelle intensité, quelles nuances ! J'ai été complètement subjugué par la plume et les réflexions de l'auteur. Un classique de mon côté. Foncez !
Commenter  J’apprécie          60
Dans les années 1930, Kôchan est un enfant maladif et solitaire, couvé par sa famille. Fasciné par la mort et les scènes sanglantes, il aime parcourir les livres d'art à la recherche d'images de héros mythologiques ou de saints martyrs. A l'école, il admire Omi, un camarade plus âgé et plus athlétique que lui, sans parvenir à déterminer d'où lui vient cette attirance. En grandissant, il se questionne sur ses sentiments et le désir qu'il ressent pour les corps masculins. Alors que le Japon est secoué par la guerre et vit dans la crainte des bombardements américains, le jeune homme entame une relation platonique, faite de jeux de séduction, avec Sonoko, la soeur d'un ami. Mais rapidement, Kôchan devra tenter d'échapper à cet amour qu'il a lui-même inspiré.
Dans son premier roman autobiographique, publié en 1949, Yukio Mishima évoque toute la difficulté à assumer son homosexualité dans un Japon encore très traditionnaliste. L'auteur raconte comment, rongé par la culpabilité, il a refoulé ses pulsions afin de rester dans une “normalité” acceptable. Mais cela l'a conduit à mentir et à masquer, aux autres et à lui-même, sa préférence sexuelle.
Commenter  J’apprécie          60
Magnifique, sensible, de l'enfance à jeune adulte la découverte de l'homosexualité du héros.
Aucune vulgarité, La question se pose qu'est ce que l'amour ? la sexualité ou la complicité ?
A LIRE ABSOLUMENT
Commenter  J’apprécie          60
Quelle âme tourmentée habitait Yukio Mishima ? Sa vie, sa mort et son Oeuvre nous montrent un homme tourné vers l'introspection et vers la nature morbide et sombre de l'être humain. « Confession d'un masque », l'un de ses premiers roman d'Après-guerre nous le prouve et contient déjà le style et les thèmes de prédilection de l'écrivain japonais. Encore une fois, il nous livre un récit « coup de poing » dont le lecteur ne peut sortir indemne.


Ce roman est d'autant plus violent qu'il possède les accents de la réalité. Nul doute qu'il soit grandement autobiographique et que son auteur expose au lecteur les pensées et l'état d'esprit qui le hantaient à l'époque de sa jeunesse. Il est en grande partie question de son homosexualité et sa recherche de la conformité. de ce côté, Mishima s'exprime de manière crue, avec énormément de talent, quitte à être provocateur et rebelle. Il faut aussi une bonne dose de courage pour écrire et publier un tel livre dans les années 40, dans un Japon où la différence était souvent mal perçue.


« Confession d'un masque » est un petit bijou de la littérature nippone. Pas forcément facile d'accès mais d'une richesse infinie. du grand Mishima !
Commenter  J’apprécie          60
L'auteur nous raconte sa jeunesse et sa liaison avec la soeur d'un ami, vers la fin de la seconde guerre mondiale au Japon. Tout ceci est rendu trouble par l'homosexualité du personnage principal. L'auteur, bien que japonais, est plein de références européennes: Huysmans, Proust, ... C'est une lecture agréable et intéressante.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (2116) Voir plus



Quiz Voir plus

Mishima

Quel est le vrai nom de Yukio Mishima ?

Yukio Mishima évidement !
Kenji Matsuda
Kimitake Hiraoka
Yasunari Kawabata

15 questions
96 lecteurs ont répondu
Thème : Yukio MishimaCréer un quiz sur ce livre

{* *}