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3,96

sur 812 notes
Ce roman aux échos autobiographiques nous emmène dans l'enfance et l'adolescence du narrateur, Kochan (diminutif de Kimitake, véritable prénom de l'auteur). Il y relate la naissance de ses désirs envers les corps masculins – l'odeur de la sueur, le choc de la rencontre avec les représentations de Saint-Sébastien… –, la lutte contre ses inclinaisons et ses tentatives de nouer une relation romantique avec la soeur d'un de ses amis. Il y a un côté très analytique dans ce roman où il détaille et décrypte son homosexualité, son « inversion », ses objets de désirs, ses réactions, les différences et les relations entre ses camarades et lui.
C'est le récit d'un homme torturé, en lutte contre lui-même, du fait d'émotions totalement taboues pour l'époque et la société dans laquelle il vit. L'envie de mort est présente tout au long du roman, il fantasme la sienne et met en scène celle d'autres jeunes hommes dans ses rêves érotiques. Haïssant sa « lâcheté », son être intérieur, il souhaite disparaître, s'évaporer sans laisser de traces. Et en parallèle, la pulsion de vie persiste, lui apportant soulagement lors de son exemption de s'engager dans une Seconde Guerre mondiale agonisante. L'homme qui se fera seppuku n'est pas encore là, mais se dessine en filigrane.

C'est aussi un aperçu du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lorsque celle-ci s'apprête à toucher à sa fin : la possibilité de mourir sous les bombes à tout moment et celle d'être appelé à la guerre, les alertes aériennes, l'état d'esprit de la population…

De l'enfant maladif à l'aube de l'âge adulte, le désir de conformisme, les faux-semblants, l'impossibilité à prétendre totalement des sentiments qu'il n'éprouve pas, le mal-être sont omniprésents dans ce roman introspectif parfois perturbant. le discours de Mishima m'a parfois choquée, mais sa détresse m'a touchée, attristée. Un récit très sensible et intimiste, intelligent et franc, déroutant mais intéressant.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Un roman autobiographique paru en 1949 du tristement célèbre Yukio Mishima, auteur fasciné par la mort au point de se suicider selon le rituel du seppuku le 25 novembre 1970.
De mon point de vue, la beauté de l'oeuvre réside essentiellement dans la forme de l'écriture et le génie avec lequel l'auteur formule le fond de sa pensée, de ses tourments, de ce questionnement constant au regard de la normalité. D'ailleurs, tout au long de cette introspection, il insiste sur sa maturité et ses capacités d'analyses supérieures à celles des camarades de son âge. de fait, il pourrait paraître imbu de lui-même s'il ne mentionnait pas son physique peu avantageux comme source de gêne. Mal dans sa peau, incapable d'évoquer avec un tiers un sujet tabou, il délivre par écrit, et sans pudeur, les fantasmes sanglants dans lesquels il se plaît à briser de façon perverse de jeunes mâles dans la fleur de l'âge. Lorsque le plaisir rime avec culpabilité...
Malheureusement, j'ai trouvé cet homme antipathique, non pas en raison de ses orientations sexuelles, mais pour son mépris envers les sentiments d'autrui, notamment ceux de la jeune Sonoko. Je n'insisterai pas davantage sur ce point par peur de spoiler, et finirai par un bémol quant aux nombreuses digressions dont la plus développée (le poème rédigé autour du martyr de saint Sébastien), n'apporte pas grand chose au récit.
Une lecture en somme mitigée et un peu tiède malgré un sujet pourtant prometteur.
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Dans les années 1930, Kôchan est un enfant maladif et solitaire, couvé par sa famille. Fasciné par la mort et les scènes sanglantes, il aime parcourir les livres d'art à la recherche d'images de héros mythologiques ou de saints martyrs. A l'école, il admire Omi, un camarade plus âgé et plus athlétique que lui, sans parvenir à déterminer d'où lui vient cette attirance. En grandissant, il se questionne sur ses sentiments et le désir qu'il ressent pour les corps masculins. Alors que le Japon est secoué par la guerre et vit dans la crainte des bombardements américains, le jeune homme entame une relation platonique, faite de jeux de séduction, avec Sonoko, la soeur d'un ami. Mais rapidement, Kôchan devra tenter d'échapper à cet amour qu'il a lui-même inspiré.
Dans son premier roman autobiographique, publié en 1949, Yukio Mishima évoque toute la difficulté à assumer son homosexualité dans un Japon encore très traditionnaliste. L'auteur raconte comment, rongé par la culpabilité, il a refoulé ses pulsions afin de rester dans une “normalité” acceptable. Mais cela l'a conduit à mentir et à masquer, aux autres et à lui-même, sa préférence sexuelle.
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C'est un beau roman, complexe, torturé comme son personnage, Kochan, qui développe tout au long de ce texte, les multiples difficultés, angoisses, peurs à mesure qu'il découvre dès l'enfance, puis dans l'adolescence, son attirance pour les jeunes corps masculins, le premier d'entre eux étant figuré par le tableau de Guido Reni du martyre de Saint Sébastien, oeuvre à forte charge érotique, douloureuse et glorieuse, qui va le marquer à vie.

Le roman n'évoque aucune expérience homosexuelle du héros, seulement ses désirs devant les épaules, les aisselles, les torses blancs des éphèbes. Kochan recherche même une normalité en fréquentant une jeune fille, Sonoko, qu'il ne parvient pas à aimer mais avec laquelle il échangera néanmoins un baiser ardent qui ne peut le satisfaire. Il est donc pris en étau dans ses contradictions, recherche d'une norme et impossibilité d'aimer une femme.

Les échanges, les silences, les dialogues entre Sonoko et Kochan sont particulièrement intéressants, observés dans les dimensions respectives des ressentis des deux jeunes. Ils se poursuivront après le mariage de Sonoko, celle-ci continuant de rencontrer Kochan, sans doute dans un besoin inexplicable qu'ils ont de se voir, de se parler, de s'écouter. Leurs rencontres sont toujours très minutées et c'est un peu dommage pour la dernière qui se conclue à la dernière page du livre, avec une certaine frustration pour le lecteur qui aurait souhaité les suivre encore un peu.

L'ensemble se déroule en partie sur le fond de la deuxième guerre mondiale, avec la préparation militaire des jeunes hommes, des références aux avions zéros. Les bombardements des Tokyo du printemps 1945, avec leur nombre impressionnant de victimes, sont évoqués, de même que Hiroshima. Les ambiances familiales concourent à donner une image très prégnante pour le lecteur qui peut quelquefois s'égarer dans ce texte parmi les sentiments perturbés du jeune Kochan.
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Ce roman vient de me prouver que même les oeuvres japonaises pouvaient être insipides ... Jamais je ne l'aurais cru si on me l'avais dit. Pourtant ce roman existe !

On va se le dire vite : j'ai mis 4 longs jours à lire 20 pages ... du jamais vu ! J'avais l'impression que chaque mot m'endormait. Oui, c'est une biographie ! MAIS, une biographie n'a pas pour objectif principal d'être une berceuse. Il y a des biographies très bien écrites et qui ne sont pas spécialement dynamiques qui parviennent à captiver le lecteur. Parce qu'il y a une raison à cette biographie. Il y a quelque chose à raconter.

À ce qu'il paraîtrait, celui-ci raconte aussi quelque chose. le problème c'est que ce quelque chose est arrivé trop tardivement et que l'auteur a eu le temps de me perdre en chemin.

C'est le problème lorsqu'on a des semaines éreintantes : on s'installe dans notre lit, on ouvre notre roman, et si on est pas captivé immédiatement on finit par lamentablement l'abandonner au profit d'une bonne nuit de sommeil.

Voilà : Morphée était plus captivant que Mishima !
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Mishima, à l'âge de 24 ans, en 1949, raconte sa jeunesse, et surtout la découverte de son homosexualité. Son impossibilité totale d'éprouver une attirance sexuelle vis-à-vis d'une femme - qu'il s'agisse d'une prostituée ou d'une amie très chère - et ses fantasmes toujours orientés sur des corps d'hommes: Saint Sébastien martyre, et aussi d'épouvantables scènes sanguinaires. On se doute aujourd'hui que ces révélations firent scandale.
Le livre vaut sur d'autres points: une très belle écriture, ce que nous avions déjà vu dans le Pavillon d'or, et la description du Japon pendant la dernière année de guerre: alliés d'Hitler, les responsables japonais refusaient, au printemps 1945, de capituler, malgré l'évidence de l'échec à venir, et de ses drames: d'intenses bombardements américains sur Tokyo au printemps, et bien entendu la catastrophe finale à Hiroshima. C'est finalement la description de ce Japon complexe qui constituera peut-être le meilleur apport de ce livre.
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Confessions d'un masque s'agit comme le première porte à la pensé de Mishima. Un oeuvre exceptionnel, et confessionnel qui vais accueillir le lecteur dedans la tête d'un dès les plus célèbres écrivains de Japon. Une exploration de l'homosexualité, sadomasochisme, et surtout l'isolation de l'homme dans la société. Il y'a quelque chose pour tous dans ce magnifique récit, puisque nous portons tous un masque de n'importe quelle forme. Pour moi, le vocabulaire riche de Mishima, traduite, étaient un peu difficile, mais les idées, si illustré, valaient chaque minute de lecture.
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C𠆞st mon premier livre de l𠆚nnée
Quel bonheur , quelle écriture , quel courage de publication....publier un livre parlant d’homosexualité dans le Japon post guerre avec la culture que l’on connaît Quel courage pour cet homme d𠆞xpliquer comment il a compris sa différence ,comment il a essayer de la contrer....
Pour la petite histoire il se mariera par obligation vis à vis de sa mère

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Yukio Mishima, l'un des plus grands écrivains japonais du XXème siècle, signe avec Confession d'un masque, une oeuvre introspective et puissante. Souvent qualifié d'autobiographique par la critique, ce roman intimiste est à l'image de l'auteur : mystérieux, torturé et flamboyant.

Difficile de parler de ce livre sans aborder l'histoire de son auteur. Né en janvier 1925 au Japon, Yukio Mishima, a voué à son corps un culte qui le fit devenir un expert en arts martiaux et notamment en Kendo. Homosexuel dans un japon conformiste, il oscillera toute sa vie entre rejet public et acceptation littéraire de ses préférences amoureuses. Il se donnera la mort par Seppuku après avoir laissé dans son sillon, une centaine d'écrits en tous genres.

A 24 ans, Yukio se raconte au travers de Kochan, en proie à des envies interdites, contraires aux normes sociales véhiculées dans les années 40-50. de son enfance au début de l'âge adulte, le narrateur nous livre une confession amère et sincère, dévoilant son impossible quête de « normalité ». Une introspection parfaite, dissection des sentiments profonds d'un jeune garçon qui tente de vivre avec des pensées jugées impures dans un Japon en guerre.

S'imposant de tomber amoureux d'une jeune femme dont il fera la rencontre lors de ses années étudiantes, essayant de trouver sa place dans une société qui condamne l'homosexualité et ou l'honneur est érigé au rang de totem, le personnage de cette histoire est tantôt touchant tantôt déroutant. On le voit grandir et comprendre, se connaître et apprendre.

Dans cette mise à nue totale et ce plaidoyer pour l'acceptation de la différence, Yukio nous livre l'une de ces premières oeuvres. Un tel talent dans le maniement des mots et la capacité à se raconter m'ont donné très envie de découvrir le reste de l'oeuvre de cet auteur prolifique.
Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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Une lecture décevante. Je n'ai pas pu me mettre dans la peau d'un inverti, d'autant plus que lui-même ne supoorte et n'assume pas complètement. Yukio Mishima schimatise son éternel déchirement entre la virilité exigé et son penchant intime....
Je garderai toujours en mémoire le grandiose le Pavillon d'or.
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