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sur 804 notes
Ce roman autobiographique est une invitation intime, où on suit les états d'âmes du jeune Kochan, qui relate la façon dont il a grandit à travers sa quête de la compréhension de l'amour ; amour qu'il distingue du désir, car entravé par la découverte de son homosexualité qu'il enfouit et déni dans son envie d'une relation dite normale.
Cette relation il tentera de l'établir avec Sonoko - la soeur d'un ami -, mais ce sera une lutte interne permanente que d'essayer de s'épanouir en allant à l'encontre de ses réels sentiments.

À travers la période de guerre durant laquelle le jeune homme grandit, ses doutes et ses émotions seront exacerbés, prenant même un certain sens, car permettront soit la fuite la plus extrême (la mort possible) ou des éclats de pure lucidité.

Dans ce livre, on peut apprécier la puissante et passionnante introspection que Yukio Mishima mène sans tabou ; ses pensées morbides, son mal-être, mais aussi l'intelligence qu'il met pour analyser sa propre évolution donnent beaucoup d'ampleur à sa confession, nous permettant d'avoir les éléments nécessaires afin de mieux comprendre l'être contradictoire et torturé qui se dévoile de page en page.

Quand on connait le parcours de Mishima, il est intéressant de voir la vision qu'il avait de lui-même et comment il pouvait se bafouer en toute conscience. Une dualité permanente entre ce qu'il était et ce qu'il aspirait à être.
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Confession d'un masque. Qu'est-ce que je me suis ennuyée en lisant ce récit d'un jeune homme angoissé, terrorisé par sa vie. J'ai trouvé que c'était plus anxiogène que la Métamorphose de Kafka où ce pauvre garçon devient une sorte de scarabée. Mais ça parle presque de la même chose, l'angoisse de soi dans une société qui nous rejette.
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Dire que ce livre est courageux est un euphémisme. Mishima expose tout ce qui se passe dans la tête de ce personnage qui se comprend et se découvre homosexuel, et tente de faire comme si pas.
L'écriture est pleine d'analogies et de descriptions parlantes, originales et, probablement, justes.
J'imagine qu'il a dû et qu'il fera encore résonner les vécus et les tourments de bien des lecteurs concernés directement par le "sujet"...
Hyper intéressant pour le psychologue que je suis d'avoir ce déroulement et cette exposition directe dans le cerveau et l'âme de ce personnage.

L'écriture de Mishima touche par moments au sublime, tant elle peut parfois percuter.

Attention, attention, ceci n'est pas pour moi le chef d'oeuvre de l'auteur. C'est son premier roman, totalement réussi et je crois qu'il est pas mal judicieux de commencer avec lui. Ce qui n'a pas été mon cas. Car je crois que si vous aimez ce premier morceau, vous vous délecterez de la musique de ce génie.
(Le chef d'oeuvre pour moi reste La Mer de la Fertilité, en quatre tomes, à laquelle son seppuku a été la note finale.)
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Premier roman, mythique, de l'auteur, il est impressionnant par la candeur et l'audace dont le récit fait preuve dans la découverte de son homosexualité par Mishima: il a été publié en 1949 dans une société japonaise restée très conservatrice et très marquée par la seconde guerre mondiale.
On y suit pas à pas la prise progressive de conscience de l'auteur sur ses attirances, ses fantasmes mais aussi sa lutte pour les ignorer et essayer d'être "comme les autres garçons."
C'est avec émotion que j'y ai retrouvé certaines de mes expériences d'enfant et d'adolescent...
Touchant, profond, un chef d'oeuvre
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Oh que cette lecture fut longue... Que je suis loin de ma lecture de L'arbre des tropiques! Mishima retrace une partie de son enfance et sa jeunesse. On assiste à l'éveil et la prise de conscience de sa sensualité et de sa sexualité. Ce récit n'a suscité de ma part aucun intérêt ni sentiment. Ce fut une grande déception. Je ne nie aucunement la qualité de cette oeuvre mais la rencontre n'a pas eu lieu.
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Dans ce court roman, l'auteur raconte son enfance et son homosexualité refoulée dans la société japonaise des années 40.
Comme on peut l'imaginer, il n'est absolument pas question de la révéler au monde, ni même à soi même.
Il va nous raconter par diverses anecdotes comme il se sentait en décalage avec les autres garçons de son âge et comment il s'est menti pendant des années pour ne pas admettre son goût pour les garçons.
Le principe s'annonçait intéressant mais cette propension à hyper intellectualiser tout ce qui a pu se passer dans sa vie a quelque peu gâché ma lecture. La description est froide, impersonnelle, je n'ai pas du tout ressenti ce que vivait le personnage. A aucun moment je n'ai ressenti d'empathie pour lui et je me suis un peu forcée pour le terminer. Peut-être que cela est dû à une différence culturelle, les japonais ayant tendance à être plutôt réservés ? Quoi qu'il en soit, ça ne m'a pas touché et je ne suis pas sûre d'en conserver grand chose.
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Au début du XXe siècle, le narrateur (qui est aussi l'auteur, car le roman est autobiographique) Kochan nous raconte son enfance.
Il nous présente sa famille, relativement aisée, et plus précisément sa grand-mère paternelle, qui l'a "kidnappé" pourrait-on dire, puisqu'elle s'est octroyé le droit de le garder chez elle et de l'éduquer, loin de ses soeurs et de ses parents.
De constitution frêle, le jeune Kochan se voit interdire tout jeu extérieur et activité avec des enfants de son âge. Il aime se déguiser plutôt avec des accoutrements féminins. Il adore regarder les livres d'images et sa préférence va aux chevaliers intrépides, l'épée levée dans des combats sanglants.
Il ressent ses premiers mois lorsqu'il voit une image du martyr romain Saint Sébastien, il a alors douze ans.

J'ai apprécié le récit de cette enfance difficile à vivre dans une société très rigide, qui n'autorisait aucun écart des règles strictes établies (pas même une paire de chaussettes colorées!) et le trouble du narrateur lorsqu'il se rend compte de son homosexualité. J'ai partagé sa peine lorsque sa culpabilité le pousse à refouler son véritable moi.

En revanche, j'ai eu plus de mal avec ses fantasme de torture, de douleur et de sang versé!
Bref une lecture intéressante quoique un peu malaisante parfois.
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Confession d'un masque est sans aucun doute le récit fondateur de Mishima, et de ce point de vue, sa lecture est un plaisir nécessaire pour mieux cerner l'écrivain, son oeuvre et son parcours de vie.
Sous couvert de roman, à l'âge de 24 ans l'auteur procède à une introspection particulièrement transparente et profonde de ses années d'enfance puis d'adolescence, tiraillé entre pulsions homosexuelles et conventions morales et sociales, qui le conduisent quant à elles à tenter d'aimer le sexe opposé.
Le récit se déroule pour grande partie à la fin de la 2nde guerre mondiale, la défaite est proche, la résignation (ou même l'aspiration) à la mort aussi. Cette mort qui sera cruellement et méthodiquement mise en scène près de 20 ans plus tard, tel l'aboutissement suprême.
Mais, pour revenir au présent livre, dans cette période de renversement sociétal, d'implosion des valeurs militaristes, la description d'une société passéiste, de non dits, moralisatrice et conservatrice à l'extrême est particulièrement oppressante.
Penser que ce livre n'est paru que 4 ans après la fin du conflit est la marque d'une grande liberté d'esprit, plus même que d'un courage. Liberté d'esprit, mais aussi nécessité de poser toutes les bases d'un esprit nourri de contradictions (mettre en accord la chair et l'esprit) que Mishima s'efforcera de dompter tout au long de sa vie en traçant une voie qui lui sera propre et permettra de délivrer des textes profonds d'une grande originalité.
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La confession d'un masque est celle de l'auteur japonais, Yukio Mishima, qui tel un acteur joue à l'hétérosexuel dans une société et en des temps qui étaient loin de se prêter au coming out.

J'ai ressenti Mishima très respectueux des traditions nippones. Son attirance sexuelle lui apparait donc incongrue. La normalité voulant qu'un garçon s'intéresse au sexe opposé pour amener un jour mariage et enfants dans sa famille. Alors, bien que préférant les éphèbes, il va s'essayer à donner le change à tous pour aimer les femmes. Aimer pour avoir le désir sexuel, l'attirance chimique de l'excitation. Mais il se leurre, même si parfois il se demande ce qu'est vraiment l'amour. Comprenant ses préférences sexuelles, il portera alors le masque de la « normalité », ne pouvant révéler ce qu'il ressent à son entourage.

Ce roman est intéressant par son aspect autobiographique, car il offre au lecteur la réflexion intérieure et les questionnements de celui qui cherche sa sexualité, dans un Japon des années 30 et 40 encore plus codifié qu'il ne l'est probablement aujourd'hui. Si le thème en est proche, nous ne sommes pas dans la même atmosphère que celui décrit dans la Confusion des sentiments de Stefan Zweig.

C'est un très bon roman, très bien traduit (sans cela, je n'en aurai pas profité), je le conseille. Je remercie ma fille de me l'avoir conseillé.
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CONFESSION D'UN MASQUE de YUKIO MISHIMA
Dans les années 30 au Japon, Kochan est un jeune garçon chétif, mal dans sa peau qui s'interroge sur son orientation sexuelle. Elevé dans une famille rigide avec une grand mère autoritaire, il aime se déguiser avec des vêtements féminins. À l'école il est plein d'admiration pour Omi, beau garçon à la musculature parfaite. Troublé par cet emoi, il va tout faire pour rentrer dans le rang, s'intégrer à ce qui lui semble être la norme et se persuader qu'il est amoureux de Sonoko, la cousine d'un de ses amis. Il ira au bout de sa démarche.
Dans le milieu tokyoïte normé et traditionnel au sein duquel vit Kochan, la découverte de sa passion pour la souffrance à travers la représentation du martyr de St Sebastien vient ajouter à ses difficultés.
Magnifique roman très autobiographique, MISHIMA dévoile ses tourments de jeunesse, ses attirances homosexuelles et toutes les ambiguïtés qui ont fait de lui un personnage extraordinairement complexe. Je regrette de ne pas avoir commencé la découverte de cet auteur par ce livre passionnant.
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