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3,95

sur 791 notes
Lu en 2018. Une oeuvre d'inspiration autobiographique, qui fit scandale à sa sortie.
Un roman à replacer forcément dans son contexte, culturel et historique, mais une plume dont la "brillance" et l'acuité m'avaient personnellement touchée.
Un récit hautement introspectif, qui crée une forte intimité avec le lecteur, laissant planer un certain malaise (pour les non-initiés, je dirais, surtout) car l'atmosphère est plutôt sombre, pessimiste et sulfureuse. Mieux vaut être bien disposé, en connaissance de cause donc.
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Toujours dans la famille des dits grands auteurs japonais (lire ici : premiers auteurs contemporains d'après-guerre japonais à être traduits), j'ai nommé : Mishima. Ce roman a tout pour fasciner un public occidental : références à la peinture de la Renaissance, la Grèce antique, psychanalyse et sexualité, bref, un univers facile à appréhender car chargé de références connues en occident, interprétées d'une manière originale. Si j'ai rapidement été lassée par l'auto-psychanalyse de Mishima (pas parce qu'elle était mauvaise, mais parce que cet angle de vue n'est vraiment pas mon truc), j'ai toutefois apprécié découvrir le parcours de son personnage self insert. Les récits historiques prenant pour personnages principaux des adolescents ou de jeunes adultes sont rares (d'autant plus lorsqu'ils sont écrits par ces jeunes eux-mêmes). On découvre d'autres facettes d'une société, d'une époque révolue, que l'on connaît surtout à travers de grands récits politiques, militaires etc. Cette caractéristique du roman mériterait d'être davantage mise en valeur lorsqu'on le présente !
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C'est magnifiquement écrit, mais sans fioritures, passionnant dans son évocation du Japon de cette époque, souvent dur, parcouru de madeleines de Proust et d'illuminations quasi mystiques.

C'était ma première lecture de Mishima, et je reviendrais très vite à cet auteur !
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Mishima nous invite dans son intériorité la plus profonde et on descend avec lui dans les abysses de ses fantasmes, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Mais Confessions d'un masque ne peut pas être réduit au journal intime d'un homosexuel dans une société qui ne l'accepte pas: le style est travaillé minutieusement et accompagne des réflexions universelles sur l'amour et l'amour propre, la pulsion, la vie, la mort et la tension qui les unit.

Le miroir de la société japonaise vient croiser ses confessions: son homosexualité refoulée le poussera à s'interroger sur la norme au point de tout faire pour aimer une femme, qui est selon lui l'incarnation de “l'amour pour la normalité”. le temps du roman s'étale de 1925 à la fin de la Seconde Guerre mondiale qui est vécue par le narrateur/auteur et qui donne lieu aux passages les plus poétiques du livre.

Certains moments sont crus, d'autres imagés et souvent, les deux en même temps. Ses fantasmes l'accablent, le tabou est trop lourd: Mishima porte le masque du refoulement pour que son homosexualité ne soit jamais révélée, pour que ses désirs ne soient jamais percés au grand jour

Ce livre, publié en 1949 quand Mishima n'a que 24 ans, ne cache pas ses influences occidentales: ses inspirations sont mentionnées explicitement (Zweig, Stendhal et Sade notamment) et on ne lira pas son premier ouvrage pour y trouver le Japon qui fascine.
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Nul doute que Kochan, un garçon frêle et chétif, renvoie à Yukio Mishima lui-même. Il a écrit ce livre à 24 ans. Il en a fallu du courage pour laisser tomber le masque et publier ce roman dans le Japon conformiste de l'après-guerre.
Très tôt, Kochan comprend qu'il est différent. Dans la rue, ses yeux se portent sur de jeunes militaires ou des ouvriers, souvent de jeunes hommes bien bâtis. Est-ce cela la perversion ? En 1949 au Japon, probablement.

Kochan va jusqu'à tomber amoureux, mais d'un amour suscité par la beauté de Sonoko qui n'entraîne chez lui aucun désir. Il lui faudra se rendre à l'évidence : embrasser Sonoko n'engendre rien.

Confessions d'un masque se termine de façon abrupte et ne laisse pas le choix : il faut lire d'autres oeuvres.

L'écriture est somptueuse, il m'est arrivé de relire des paragraphes pour le plaisir des phrases.

Lien : https://dequoilire.com/confe..
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À travers confessions d'un masque, je découvre Yukio Mishima aussi bien en tant qu'auteur que personne.
J'ai vraiment aimé découvrir la vie d'un « faux hétérosexuel » dans les années 40, au Japon. Une thématique qui, bien qu'elle ait changée quelques peu reste d'actualité. Dans son livre autobiographique, Yukio Mishima nous transporte dans le mal-être de l'homosexualité, la « norme sociale », mais aussi dans des choix qui découlent d'une société fermée sur l'homosexualité. Je recommande pour tous ceux qui souhaitent découvrir le passé douloureux de l'auteur, souhaitent en apprendre d'avantage sur l'homosexualité à travers les époques et enfin, découvrir un style d'écriture très lent mais magnifiquement rythmé. J'ai apprécié cette première expérience avec un roman japonais.
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Il y a deux parties bien distinctes dans cette autobiographie publiée en 1949 alors que Mishima n'avait que 24 ans. La première revient sur son enfance passée auprès d'une grand-mère tyrannique, la seconde s'attarde davantage sur son quotidien d'étudiant et de jeune adulte alors que le Japon subit les bombardements américains, à la fin de la seconde guerre mondiale.

L'enfance reste pour lui le moment clé de la formation de sa personnalité. Une époque où il découvre son attirance pour les garçons. Son trouble est grand face à la figure androgyne de Jeanne d'Arc ou face au martyre de Saint Sebastien, représenté par le peintre italien Guido Reni torse nu, les mains liées dans le dos. Perturbé par l'odeur de la sueur de ses camarades de classe, irrésistiblement attiré par l'un d'eux plus âgé que lui, il comprend très tôt que son existence ne rentrera jamais dans les normes.

En grandissant, il n'aura pourtant de cesse de vouloir s'intégrer à la société qui l'entoure, se persuadant même qu'une relation hétérosexuelle est envisageable avec la belle Sonoko, soeur de son meilleur ami Kusano. Malheureusement, leur premier baiser le ramène à son indifférence pour la gent féminine. Une indifférence confirmée lors d'une lamentable tentative de relation tarifée avec une prostituée.

Le masque du titre est l'artifice qui cache aux yeux du monde la véritable personnalité de Mishima. Une posture de façade devant lui permettre d'avoir une vie sociale « normale » alors que bouillonne en lui « le désordre des sens ». Un texte forcément introspectif, même si l'autobiographie semble parfois avoir été très romancée. Quoi qu'il en soit, la désillusion est au coeur du récit, couplée à une impitoyable lucidité. Au final, celui qui deviendra l'un des plus grands écrivains japonais de l'après-guerre prend conscience avec résignation qu'il ne pourra échapper à une vie en marge.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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J'ai été complètement subjugué par les talents d'écriture de cet auteur que je découvre.
Yukio Mishima nous livre une autobiographie très intime des 24 premières années de sa vie en se concentrant principalement sur la découverte de son corps, de sa sexualité, de ses désirs, de ses fantasmes et de ses premiers émois.
Sans filtre ni faux semblants, il met son âme à nue et partage tous les questionnements mais aussi le refoulement de sa vraie nature et de ses penchants sexuels. Il est à la recherche de la normalité sans vraiment réussir à savoir où celle-ci se situe. L'enfance, l'adolescence puis le début de l'âge adulte correspondent chacun à des découvertes, des remises en question et des rapports différents que l'auteur entretient avec lui-même et avec son entourage hommes et femmes. Les relations qu'il a avec ses camarades d'école puis d'université ainsi qu'avec les quelques jeunes femmes qu'il rencontre puis la jeune femme qu'il fréquente, se retrouvent biaisés par sa volonté d'accéder à la normalité quitte à refouler sa véritable identité.

L'auteur parle également de la transition que vit le Japon entre tradition et modernité à l'époque de la Seconde Guerre Mondiale.

J'ai été bouleversée par cette confession sur l'identité de genre, par l'introspection à laquelle l'auteur s'est livrée pour écrire ce texte. La narration est puissante et élégante.
C'est un roman très riche et j'ai découvert une réelle intensité tant dans le thème traité que dans la manière de le traiter.

Je suis tellement heureuse d'avoir découvert un tel roman. J'ai l'impression d'être tombée sur une pépite méconnue. J'ai maintenant très envie de découvrir d'autres romans de l'auteur et de parcourir son univers en espérant y retrouver la même richesse.
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Le masque est l'identité extérieure de Kochan construite à l'image du mâle japonais idyllique qu'il présente au monde. Les confessions sont un aperçu de l'aliénation dont Kochan a souffert tout au long de sa vie alors qu'il construisait son personnage fictif.

Il souligne la nature déterministe de la condition humaine. le texte laisse le lecteur avec un jeune homme dont l'avenir sombre et ambigu n'est rien sinon enchaîné au destin.
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Ce roman autobiographique est une invitation intime, où on suit les états d'âmes du jeune Kochan, qui relate la façon dont il a grandit à travers sa quête de la compréhension de l'amour ; amour qu'il distingue du désir, car entravé par la découverte de son homosexualité qu'il enfouit et déni dans son envie d'une relation dite normale.
Cette relation il tentera de l'établir avec Sonoko - la soeur d'un ami -, mais ce sera une lutte interne permanente que d'essayer de s'épanouir en allant à l'encontre de ses réels sentiments.

À travers la période de guerre durant laquelle le jeune homme grandit, ses doutes et ses émotions seront exacerbés, prenant même un certain sens, car permettront soit la fuite la plus extrême (la mort possible) ou des éclats de pure lucidité.

Dans ce livre, on peut apprécier la puissante et passionnante introspection que Yukio Mishima mène sans tabou ; ses pensées morbides, son mal-être, mais aussi l'intelligence qu'il met pour analyser sa propre évolution donnent beaucoup d'ampleur à sa confession, nous permettant d'avoir les éléments nécessaires afin de mieux comprendre l'être contradictoire et torturé qui se dévoile de page en page.

Quand on connait le parcours de Mishima, il est intéressant de voir la vision qu'il avait de lui-même et comment il pouvait se bafouer en toute conscience. Une dualité permanente entre ce qu'il était et ce qu'il aspirait à être.
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