Je suis toujours à la recherche de romans policiers japonais et
Miyuki MIYABE fait partie de mes auteurs fétiches dans cette catégorie. Au fur et à mesure de leur parution aux éditions Picquier poche, je les dévore. J'avais déjà lu "
La librairie Tanabe" et "
Une carte pour l'enfer" qui m'avait beaucoup plus.
Dans
Crossfire,
Miyabe nous raconte l'histoire d'Aoki Junko, une jeune femme un peu particulière puisque celle-ci possède le pouvoir de pyrokinésie. Mais cela n'est pas sans inconvénients. Elle doit régulièrement décharger son pouvoir de préférence dans un lac ou un endroit avec une grande étendue d'eau invisible aux yeux des passants... Seulement en plein Tokyo, ce n'est pas très évident. Aussi alors qu'elle est justement en train de décharger son pouvoir dans une usine désaffecté, elle assiste au passage à tabac un jeune tokyoïte. Il n'en faut pas plus pour déclencher sa fureur. Elle n'aura de cesse ensuite de pourchasser les responsables et de les brûler. Seulement voilà, ses actions violentes attirent l'attention et plus particulièrement celle de Ishizu Chikako, une femme inspecteur à Tokyo...
L'intrigue est vraiment très bien faite, car l'auteur arrive à nous surprendre jusque dans les moindres détails de l'enquête. D'autre part, on suit les états d'âmes d'Aoki qui, au fur et à mesure de ses actes de vengeance au nom de la justice, se pose de plus en plus de questions sur les raisons qui la poussent à telles choses... Est ce son pouvoir ou elle ?
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman que je trouve plus mature encore que les deux autres. On suit au travers la paralysie de certains services de police et la difficulté qu'ont les femmes à se faire accepter en tant que policière. Des questions d'actualités dans le contexte semi-fantastique lié au pouvoir d'Aoki. En plus de cela, l'édition poche de chez Picquier est agrémentée d'une excellente postface sur l'oeuvre de
Miyabe, femme écrivain, qui a participé à l'introduction, dans les années 90, de romans policiers avec des héroïnes féminines.
Crossfire paru en 1998 au Japon s'inscrit particulièrement dans cette veine car tous les personnages forts sont des femmes et il y a finalement très peu d'hommes dans l'histoire. Bonne lecture !
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