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Citations sur Suite inoubliable (64)

À chaque visite, je me glisse vers mon enfance à la fois insouciante et tourmentée. Et je me demande chaque fois pourquoi je me suis tournée vers les études européennes, pourquoi je me suis passionnée pour le français à tel point qu'à un moment donné, je n’ai pas résisté à la tentation d'aller vivre en France. Je voulais m'immerger dans cette langue. C'est sans doute grâce à la bibliothèque que mes parents avaient installée dans leur cabinet médical de Shinano-Oïwake à l’intention de tous leurs patients et des villageois. J’ai dévoré les livres de cette bibliothèque singulière.

Le but de mes parents consistait, à n'en pas douter, à proposer des lectures éclairantes et émancipatrices qui allaient dans le sens opposé à celui du chemin des sujets bruyamment prôné par les autorités militaires et impériales. C'était là mon école. C'était là mon monde séparé de celui qui m'encerclait.

En transportant partout cette école avec moi, en moi, en poursuivant la voie qui était celle de mes parents, j'ai fini par me trouver vers l'âge de vingt ans dans l'immense forêt des livres en français. Et c'est là que j’ai bâti ma demeure. C'est là que j’ai construit ma forteresse.
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Vous n’avez pas écrit ces mots en japonais, ni en anglais, mais en latin. Pour vous protéger, bien sûr. Si vous les aviez écrits en japonais et que la Police militaire sût vous identifier comme auteur de ces mots, vous auriez risqué la prison, ou même pire, la torture. En les gravant en latin que presque personne ne comprend dans ce pays, vous pouviez échapper à l'interrogatoire musclé des militaires.

Des mots de résistance en latin ! Avec ces mots, vous avez silencieusement manifesté votre volonté d'opposition au fanatisme militaire qui ronge le pays comme un cancer généralisé ! Ce pays où parler de paix et de liberté est considéré comme un crime de lèse majesté l

J'étais heureux de comprendre chacun de vos mots; je me suis félicité d'avoir étudié non seulement le français mais encore, un petit peu, le latin pendant mes années d’apprentissage à Paris.
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Je lui ai alors demandé s'il entendait le français même quand il jouait du Bach. Il m’a répondu affirmativement avec une force joyeuse. La musique et cette langue étrangère qu’est le français permettaient donc à Ken de se libérer du pouvoir d'emprisonnement de son pays dictatorial Je lui ai alors fait remarquer que l'impérialisme expansionniste n’était pas l'apanage de I’empire nippon... Partout, les hommes s'entretuent; partout, la violence sévit. Pourquoi ?
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"Les trois musiciens ne vivaient pas, ils survivaient grâce à la musique."
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Nous entendons, en effet, dans ce chant à la fois merveilleux et si profondément triste, sa douleur devant le spectacle des atrocités de la guerre et la force de sa prière pour la paix qui monte vers le ciel à l’image de l’envolée des oiseaux catalans. (...) J’aimerais tant que ce chant résonne sur tous les champs de bataille, dans la tête des présidents qui commandent les armées, dans la conscience des soldats qui se livrent à des tueries aussi bien que dans le cœur de ceux qui tirent profit de l’industrie et du commerce des armes…
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Lorsqu'en me transportant dans le Paris de mes années d’études, je me suis faufilé dans les chœurs qui chantent l'œuvre de Beethoven et qui chuchotent avec une tendresse infinie : « Et in terra pax hominibus bonae voluntatis », j'ai eu du mal à retenir mes larmes.

Quelle douceur après « Gloria in excelsis deo » chanté en fortissimo dans toute la puissance des voix humaines accompagnées de l'expression éclatante de l’orchestre tout aussi puissant !

Ensuite, la mélodie de «Dona nobis pacem» de la Messe en si et celle de Missa solemnis ont résonné dans ma tête tour à tour. J'ai cru entendre la prière ardente de Bach pour le retour de la paix et toute la colère de Beethoven face aux horreurs de la guerre.
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Je vous écris alors que je ne sais pas qui vous êtes et que je sais que vous ne me lirez pas.

Pourquoi alors vous écrire ? Parce que écrire est un acte d'espoir tout autant que de résistance. (…)

Grâce à vous, je m'entretiens avec un nombre infini de personnes. Vous écrire, c'est écrire à n'importe qui, c'est aussi m'entretenir avec moi-même à travers la figure de n'importe qui.
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C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que je n'avais pas pensé à donner un nom à mon violoncelle.

J'ai donc cherché un nom. L'idée de reprendre le mot latin «pax» m'est venue tout de suite. Après quelques minutes de réflexion, j’ai opté pour « Pax animae », la paix de l’âme.

Dans un monde où la raison s'égarait au profit du déferlement du fanatisme, où les libertés fondamentales, la liberté de pensée, la liberté d’expression et la liberté de conscience, étaient bafouées, l'âme souffrait, criait et, finalement, se brisait.
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Sera-ce mon dernier livre achevé ? Je l'ignore. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas encore prête à quitter ce monde, même s'il est toujours plus désolant de le voir en proie à des tueries massives à cause de la poursuite effrénée, par les uns et par les autres, des ressources matérielles rares.

Déjà, au XVIIIe siècle, Rousseau ne faisait-il pas cette remarque si visionnaire : «ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain » ?

Non, non, je ne souhaite pas encore disparaître de ce monde, alors que, lasse d’assister au théâtre des délires guerriers, toujours vivaces, jamais calmés, aussi bien qu'à l’indéracinable culte des héritiers des rois et des empereurs d'antan, je ne suis plus tellement tentée de vouloir l'habiter, ce monde aveuglé qui n’arête pas d'engendrer hécatombes sur hécatombes.
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"Mais il est impossible, pensait Jacques, de revoir toutes les images d'Hélène, de tous les instants de ma vie avec elle pendant plus de soixante ans. Ça reviendrait à revivre toute une vie. Non, la vie n'est pas une revie...Au contraire, c'est perdu à jamais..."
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