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3,56

sur 465 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Chaque fois que sort un nouveau roman de Patrick Modiano, un de mes auteurs bien-aimés, et dont j'ai lu presque tous les romans, c'est le même questionnement, la même petite appréhension: vais-je encore aimer celui-là, ne vais-je pas être déçu cette fois?

Et, comme chaque fois, la magie de cette narration si fluide, de cette écriture si poétique, opère.
Et cela malgré une histoire d'apparence plutôt simple, mais en réalité plus subtile qu'elle n'en a l'air.

Le héros du récit, un certain Jean Bosmans, que l'on a déjà rencontré dans d'autres romans, et qui est une sorte de double littéraire de l'auteur, est amené, tel un Marcel Proust à l'évocation des noms de pays, en entendant à la radio le nom de Chevreuse, à plonger dans son passé et à revivre une histoire qui date de trente ans.
Cette histoire, qui s'est déroulée alors qu'il avait à peine vingt ans, le ramène aussi, comme par une sorte de jeu d'emboîtement, à un épisode de son enfance dans la maison « Guillotin » de la rue du Docteur-Kurzenne, un lieu un peu étrange qui fait le lien avec le roman Remise de peine, où il était en pension avec son frère, et où passaient des personnages à la vie bien mystérieuse.
Sa fréquentation d'une certaine Camille dite « Tête de mort »
et de son amie Martine Hayward, va l'amener à revoir cette maison de son enfance, puis, peu à peu, à saisir la manipulation qui se trame autour de lui, et dans laquelle sont impliqués des personnages louches. Et aussi à se lier à une autre femme, Kim, gouvernante de l'enfant d'un de ces malfrats. Et aussi à découvrir les liens de ces hommes avec de sombres histoires qui datent de la fin de la deuxième guerre mondiale.
Et enfin, comme cette histoire personnelle devient la trame du premier roman de Jean Bosmans, naît une sorte de « mise en abyme » qui complète le subtil jeu de miroirs qu'est ce Chevreuse.

En conclusion, certes ce roman n'est pas au niveau des Dora Bruder, Rue des Boutiques Obscures, ou encore Dans le Café de la jeunesse perdue, mais il y a toujours la même magie de l'évocation du passé, des lieux habités par la mémoire, spécialement, une fois encore, d'un Paris revisité.

J'ai lu que Modiano ne corrigeait que très peu son texte, à la différence d'autres auteurs, je pense à l'exemple célèbre de Flaubert, qui s'évertuent à trouver la bonne forme de la narration, et reprennent sans cesse leur manuscrit. C'est sans doute ce qui explique la fluidité du récit, l'auteur, je l'imagine, laissant germer et grandir l'histoire jusqu'à ce qu'elle parvienne à maturité, et celle-ci sort alors d'un seul jet sous sa plume.
Ça me fait penser à Mozart, qui écrivait très rapidement sa musique, comme si elle apparaissait comme déjà toute faite et d'une étonnante facilité, alors que vraisemblablement son esprit l'avait mûri depuis pas mal de temps.
Oui, c'est peut-être cette manière qui fait la petite musique magique de Modiano, petite musique que tout le monde n'aime pas écouter, mais c'est ainsi, il faut de tout pour faire un monde
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Modiano est comme un ami évanescent que l'on revoit en sachant qu'il parlera avec des silences, des rêveries, des regards perdus dans l'évocation de ce qui a peut-être été mais qui est bien là au présent. Je le laisserai me subjuguer, m'emmener dans les contrées insoupçonnées du souvenir, de la mémoire aménagée et du trouble délicieux ( envoûtant ?).
Je l'écoute à petites rasades, m'attarde sur ces lieux rendus vivants à traits de phrases courtes, rarement plus de trois ou quatre à la suite.
Je sais qu'il reviendra - quand, je l'ignore - me convoquer aux songes d'un écrivain solitaire, nimbés de riens qui en disent long.
Lire Modiano, c'est suspendre le temps, à la recherche de frémissements enfouis sous les strates d'un temps révolu, à tout jamais opérants.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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"Chevreuse" est le deuxième roman de Patrick Modiano que je lis après "Dora Bruder", que j'avais plutôt apprécié. J'ai retrouvé dans celui-ci cette atmosphère étrange et ces bribes de souvenirs qui remontent à tour de rôle à la surface, que j'avais déjà remarqué dans le précédent.

Je dirais que "Chevreuse" m'a davantage plu car j'ai été beaucoup plus sensible à l'histoire et au personnage. On peut dire que ce livre m'a "emporté". On est transporté ailleurs en lisant "Chevreuse", on entre dans l'univers de l'auteur, et dans le fouillis de sa mémoire. On ressent la fraicheur et l'humidité de la vallée de Chevreuse, les rayons d'un Soleil printanier filtrant par une fenêtre ou encore le sable chaud de la plage de Pampelonne.

Bon, il y quand même un point négatif - le même qu'avec "Dora Bruder" -, c'est que l'on ne comprend pas toujours tout de ce que nous raconte l'auteur, tant ses souvenirs sont embrouillés et tant il passe d'une époque à l'autre sans prévenir. C'est surtout le cas au début du roman, ce qui fait que j'ai eu un peu de mal à accrocher. Mais il faut accepter de ne pas tout comprendre et se laisser porter par la voix de Modiano et par l'atmosphère enveloppante du livre.

En définitive, je conseille "Chevreuse" à ceux qui ont envie d'une sorte de parenthèse hors du temps, quitte à se sentir parfois quelque peu perdu...
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A partir du mot « Chevreuse« , Patrick Modiano repart dans ses souvenirs, son oeuvre, sa vie et embarque son lecteur dans un univers parallèle où l'histoire s'accouple de mots pour servir la littérature.

Tout s'imbrique le rêve à la réalité que retrouve le narrateur, Jean Bosmans, double de l'écrivain, à la mémoire défaillante. Il recherche l'enfance et ses vingt ans et trouve rien que des images succinctes, un recueil, une chanson… Il suit Camille Lucas surnommée « Tête de mort » «à cause de son sang-froid et parce qu'elle restait souvent taciturne et impénétrable».

Il y a une maison, celle de Jouy-en-Josas, à vendre ou à louer, on ne sait plus très bien ! Il s'y est passé des choses que Camille ou une certaine Martine Hayward tentent de cacher. Lieu que l'écrivain a connu dans sa jeunesse …

Cette maison rivalise avec un appartement du XVIè arrondissement très tranquille avec dans la journée Kim, baby-sitter. Mais, le soir, des gens peu recommandables y séjournent toute la nuit…Une certaine Rose-Marie Krawell s'impose sans se révéler tout à fait !

Les évocations se perdent, s'enchaînent et se voilent pour s'estomper en fantômes qu'il suffirait de retrouver en appelant le Auteuil 18 28 ! L'apparent et l'invisible s'emmêlent et s'entremêlent. On ne sait plus, pourtant l'écriture envoute, enveloppe et se répand pour qualifier cette mémoire où l'objet est moins important que le chemin qu'elle emprunte.

Évidemment, Patrick Modiano interroge le pouvoir de la littérature et son agréable nécessité. le pouvoir des mots pour lui n'est pas une introduction au plaisir de vivre, il est un plaisir entier, plein et silencieux …
Lien : https://vagabondageautourdes..
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La mémoire des lieux est chose assez versatile. P.Modiano nous a habitué aux reflets en trompe l'oeil, à une confusion savamment entretenue, temps incertains, rues toutes ressemblantes, brasseries aux arrières-salles anonymes. La ville de Paris semble ne pas bouger au fil des décennies, il n'y a que les numéros de téléphone qui s'étoffent de chiffres en lieu et place de quartiers jadis distinctifs, situant votre interlocuteur dans une sphère susceptible de pallier une mémoire défaillante. Mener une enquête avec de tels handicaps relève de l'exploit, peut même s'avérer dangereux, le détective en herbe devient le témoin gênant, posant des questions hasardeuses et maladroites : il savait, il était là, c'est lui que nous cherchions depuis tout ce temps. Qui cherche qui ?
Le prétexte à la promenade modianesque, néologisme que l'on me pardonnera, est trouvé. D'un appartement à l'autre, d'une auberge abandonnée à un bar, la quête d'un souvenir précis mène notre homme dans les filets de ceux qui le recherchent, guidé en cela par une innocente comptable, ou une veuve éplorée.
Mais tout ceci est-il bien réel ?
Le doute est permis, tous ces personnages évoluent dans une sphère invisible, trame imprécise d'un sujet de fiction, élaboré, construit au fil des rencontres. L'auteur nous aurait-il baladé sur les chemins de son imaginaire, en pleine construction narrative.
Et à la page 203, j'arrête ma quête, le roman est terminé.
La magie du verbe opère toujours, demi-teintes et clairs-obscurs adoucissent les contours d'une intrigue potentiellement dangereuse. Rien de tout cela n'arrivera, l'action n'est pas la tasse de thé du Nobel de littérature, il est dans l'évocation, parole suspendue, phrase inachevée que nous complèterons en temps utile. La temporalité n'est que relative, quelle importance, cela n'est qu'un jeu de mémoire dont personne n'est dupe.
Merci.
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N°1610- Novembre 2021

ChevreusePatrick Modiano – Gallimard.

Jean Bosmans esrt un romancier qui collationne des objets précis pour l'aider à écrire (il doit bien y avoir une parenté entre l'auteur et lui) et cette quête l'amène sur les traces de sa propre vie. Il va faire des rencontres, retrouver des lieux, des sensations, des noms, des souvenirs et créer un personnage, c'est en tout cas ce qu'il dit autour de lui. Avec une vieille carte d'état-major, il revient dans la vallée de Chevreuse où il a passé quelques années, dans une rue et une maison en particulier (38 rue du docteur Kursenne), croise des visages qui ont vieilli, vole au hasard un agenda, des photos jaunies et retisse une histoire qui ressemble à la sienne. Cette maison est énigmatique et tout se met à tourner autour d'elle et d'un secret qu'elle détiendrait. Les gens qu'il va croiser ne le sont pas moins, des femmes, Camille (dite tête de mort), Kim, Martine, l'image un peu flétrie de Rose-Marie Krawell, un enfant, des hommes, enfuis ou ayant fait de la prison, tous enveloppés d'un halo de mystère et peut-être aussi désireux de lui faire du mal, peut-être pour lui faire avouer quelque chose qu'il ne veut ou ne peut pas dire. A sa demande ils répondent à ses questions mais semblent ne pas dire tout ce qu'ils savent comme s‘il était important de lui cacher des choses, de brouiller les pistes. On se croirait presque sur une scène de théâtre où les personnages joueraient un rôle inquiétant, entre réalité et virtualité, comme dans un mauvais rêve. A l'occasion de cette quête, Jean Bosmans va à la rencontre de ses souvenirs, de ses obsessions, évoque ses fantômes, son parcours personnel, dans les limbes de la mémoire, tout en se méfiant des images qui lui reviennent, gommées par le temps, usées par l'amnésie, modifiées par le contour des choses et de leurs frontières. Il est un peu comme perdu dans ces réminiscences qui l'assaillent, s'imposent à lui sans qu'il le veuille et lui font revivre ces années passées avec leurs ruptures, leurs disparus, morts ou partis, leurs échecs… Il interroge sur tout ce qu'il voit, obtient des réponses évasives parce qu'elles ont trait au passé et finalement tout cela lui donne le vertige à cause du temps qu'il peine à remonter. Au fil des rencontres et des questions posées, il s'aperçoit que ceux qu'il questionne en savent plus que lui mais ne lui parlent qu'avec parcimonie. Devant leur mutisme il imagine même ce qu'ils pourraient lui dire, mais ce ne sont pas de vraies réponses, juste celles qu'il voudrait entendre. C'est pourtant lui qui est censé être détenteur de secrets, un peu comme si sa vie était composée de nombreux autres enfouis dans l'oubli.
C'est un récit labyrinthique, dynamique aussi en ce sens que Bosmans circule entre Paris et Chevreuse à la recherche de lui-même, plein de nostalgie aussi, une sorte de puzzle dont les pièces s'emboîtent petit à petit au rythme de la mémoire retrouvée et des protagonistes de ce récit. Chacun apporte quelque chose qui pour lui suscite un souvenir ou une interrogation. Cela distille un certain malaise, né d'une menace, sans doute parce que ce qu'il peut découvrir peut aussi déranger une ordonnance secrète tissée autours de ces choses passées, une menace sourde. L'épilogue est surprenant mais aussi presque prévisible, le livre qu'il portait en lui et qu'il a enfin terminé, correspond à une libération, comme si les mots tracées sur la page blanche avaient un fonction cathartique. Ils l'ont délivré de ses obsessions, de ses craintes, comme on tourne une page. J'ai ressenti une impression de vide à l'image de cet hôtel un peu délabré et abandonné de la vallée de Chevreuse appartenant au mari de Martine.
C'est le dernier roman de Patrick Modiano paru en septembre. Comme à chaque fois il revisite sa mémoire et à la lecture de ce texte j'ai toujours à l'esprit ce vers de Verlaine « Écoutez la chanson bien douce qui ne pleure que pour vous plaire, elle est discrète, elle est légère, un frisson d'eau sur de la mousse ». Ses mots sont une musique mélancolique et leur lecture est pour moi apaisante. A titre personnel, il se produit, à chaque fois que je lis un de ses romans, toujours le même phénomène. Ses souvenirs personnels ainsi égrenés invitent les miens à prendre corps dans ma tête et avec eux vient cette envie de les coucher sur le papier pour mieux les fixer et faire échec à l'oubli ou peut-être transformer les choses néfastes par le miracle de l'imagination. Nous verrons !
Ma lecture est passionnée et attentive, mais quand je referme le livre j'ai l'impression que tout se brouille et qu'il ne reste rien qu'une impression fugace, des bribes d'émotions, mêlées à de la tristesse et de la solitude qui peu à peu se dissipent, comme si les mots ne laissaient derrière eux que peu ou pas d'empreinte et qu'il m'était difficile de parler de ce que je viens de lire.

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Dans cet étrange roman, la frontière entre vie réelle et fiction est très confuse.
Il y a trop de coïncidences pour que l'histoire que nous raconte Patrick Modiano soit réelle, et pourtant, elle est présentée comme un souvenir qui revient à Jean Bosmans, 15 ans après s'être déroulé.
Lorsqu'à 20 ans il croise des personnages dont il se souvient et retrouve des lieux qu'il reconnait, des bribes de son enfance lui reviennent par petites touches, aussi tenues que la flamme d'un briquet ou la résonnance d'un nom.
Mais les temps qu'emploie l'auteur, nous font douter de la réalité des évènements. En écrivant à l'imparfait, les choses n'ont pas l'air d'avoir de début ni de fin, elles arrivent comme si elles se reproduisaient, comme si nous étions dans un rêve qui revenait sans cesse.
Et puis l'auteur reprend le passé simple, et là nous revenons dans la réalité, les évènements ont de nouveau une présence dans le temps.
C'est un subtil jeu de conjugaison qui révèle que chaque roman est, pour son auteur, un mélange de vécu et d'imaginaire, et qu'il lui faut toujours partir d'une certaine réalité pour créer une fiction.
Ce roman, dans une certaine mesure, m'a fait penser au fameux interrogatoire final d'un Keizer Söze, dans le film Usual Suspects, qui réalise une géniale improvisation basée sur des éléments concrets tout juste entraperçus.
L'histoire elle-même n'est pas essentielle, c'est la façon dont l'écrivain la relate, cinquante ans après, qui donne toute sa valeur au roman.
Une première lecture de Modiano qui me laisse un sentiment mitigé. Si j'ai été admirative de la maîtrise de la langue, je reste un peu sur ma faim quant au récit lui-même.
Chevreuse est un roman agréable à lire, intéressant dans sa construction et dont je me souviendrai comme un bel exercice de style.
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Il y a des auteurs qui labourent un champ de plus en plus vaste. Les sillons finissent par s'aligner à perte de vue ; mais le paysage, loin de s'enrichir. devient une morne plaine.
Et puis il y a ceux qui creusent toujours le même sillon. Plus on s'enfonce avec eux plus on découvre un univers d'autant plus fascinant qu'il était insoupçonnable.
Modiano appartient à cette deuxième catégorie. Je ne suis pas parisien, je suis (un peu) plus jeune que lui et mon histoire n'a rien à voir avec la sienne, mais ses livres parlent tellement bien de ma vie. Parce qu'ils parlent tellement bien de LA vie.
C'est à cela que l'on reconnaît les grands écrivains (et les grands artistes en général) : à partir d'une expérience toute personnelle, à partir de tout petits détails anecdotiques qui leur sont arrivés, ou dont ils s'imaginent qu'ils leur sont arrivés, ils savent faire vibrer et résonner en nous une corde particulière. Celle de l'âme humaine, que nous avons en partage ? En tout cas celle qui nous fait nous sentir et plus beau et plus digne d'être aimé.
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Au fin fond du souvenir

Plus je lis Modiano (ses dernières productions), plus je comprends son univers, plus j'entrevois le projet à grande échelle. Et plus j'ai la volonté de l'explorer. Toujours une histoire et une intrigue prétextes à divaguer sur les champs de la nostalgie. Établir une ambiance par l'agencement des mots.

Une colorimétrie propre à Modiano s'empare de nos esprits. Un noir et blanc agrémenté de quelques couleurs pastel prennent d'assaut notre imaginaire. Un sépia de toute beauté s'insinue longuement. du gris, du marron, du beige. Rien d'éclatant, du terne apologétique. C'est une traversée en terre gaullienne, quand le costume était encore la norme, la robe un emblème et le pardessus une élégance.

Tout est inquiétude dans ce Chevreuse. le lecteur n'est pas rassuré, un tremblement étrange digne d'un mauvais rêve nous étreint. Tout comme il existe le steampunk et le dieselpunk, Modiano invente le de Gaulle-punk. Dans une France apaisée et léthargique, souvenirs et mystères se croisent dans des romans d'un nouveau genre de science-fiction.

Tellement éloigné de notre réalité que la substantifique familiarité que l'on ressent ne peut que provenir de notre cerveau reptilien qui n'a rien oublié. Quelque part ce fut vraiment la vraie vie des gens. Enrobée dans la chaleur d'une mélancolie Modianesque où tout est lent, civilisé, obscur, désirable.

Pour conclure, gaullopunk certes mais avec également une dimension polardienne, registre investigation lovecraftienne où l'on s'attend à rencontrer à chaque page un mort-vivant, un sectateur de l'occulte ou une créature naît au fin fond du cosmos.

Modiano est fort, il a réussi à créer une épopée aux caractéristiques communes, une sorte de Modianoverse où nostalgie, mélancolie, inquiétude et mystère prédominent.



Samuel d'Halescourt
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Lu par Denis Podalydès, ce beau texte prend toute sa saveur autour d'une recherche de souvenirs remontés de l'enfance. On retrouve les mêmes tourments que chez Proust, l'impossible retour en arrière, le doute entre le réel et le fabriqué par le rêve, l'imagination, le grossissement. Il n'y a que des bribes d'enfance qui reviennent, des lieux d'abord qui nous ont marqués à jamais mais qui paraissent plus petits à l'âge adulte. Des paroles entendues font revivre des personnes et des événements intrigants. On suppose à l'aide de raisonnements ce qui a bien pu se passer, on ressasse jusqu'à l'infini pour trouver du sens. Beau travail sur le temps disparu, sur les affres de la mémoire, sur notre éternelle et insatisfaisante recherche de sens.
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