Deuxième roman de Patrick modiano après
Dora Bruder que je lis.
Les histoires s'entremêlent d'une certaine façon, comme s'il enquêtait sur sa propre vie à la recherche des détails qui ont pu ponctuer cette période de l'enfance et l'adolescence. Une sorte de parallèle avec
Dora Bruder, où la recherche consiste à situer les évènements dans le temps et l'espace de manière chronologique mais pas que. Disons que c'est le point de départ. Après, il y a le sens, comment reconstruire les éléments dans un sens donné, quelles explications cela peut engendrer? Comment ces éléments ont-ils pu s'imbriquer, se construire? Mais aussi, le rôle du JE : quelle est ma contribution à cette situation, comment je me suis/serai senti, quelle répercussion cela a t-il pu avoir?... Il parle beaucoup du fait qu'il ai été observateur de sa vie jusqu'à ses 21 ans, âge de la majorité à l'époque. Comme s'il avait subit le monde jusqu'à ce qu'il puisse en prendre pleinement conscience et devenir maître de ses choix.
Le sentiment qui ne m'a pas quitté lors de cette lecture est une sorte de tristesse inquiète. On se fait du soucis pour lui, son enfance, les errances, les internats... Des parents comme des ombres dans un jeu de présence/absence. La France, des villes, des espaces, des lieux de vie, les rues, les places, l'appartement à deux étages, les escaliers, ciment d'une relation qui plus tard sera effacée.Il y a aussi les lectures, les livres qui permettent de survivre et certaines rencontres.
Un pedigree, c'est l'historicité d'
une jeunesse vécue comme on survole une ville depuis un avion, on la regarde de haut et on voit les routes, les maisons, les constructions, les voitures et plus on s'éloigne... Plus on s'éloigne et plus on se sent léger...