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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Parti en 68 pour la première course autour du monde en solitaire, sa régate se transforme en une sorte de communion avec l'océan, dialogue avec deux corneilles, des phoques, des dauphins, et il décide d'abandonner la course et refaire un tour jusque Tahiti. Mais passé le Horn, la fatigue est là avec ce nouveau dilemme, rentrer se réchauffer dans les alizés et rassurer les siens?

Et c'est là sa plus belle victoire, soutenu par le yoga et son ovomaltine, il refait un tour, quatre longs et froids mois avant Tahiti, lance un grand zut à la course, à la civilisation qui abîme la planète (tiens je retrouve du Ed Abbey).

Je fus émerveillé par la science de ce marin, capable de prévoir la météo, de naviguer sans boussole, grâce aux vagues, au vent et aux étoiles.

J'ai lu ce livre la semaine de décembre 2017 où François Gabart pulvérisait le tour du monde en solitaire en 42 jours sur le trimaran Macif, mais les nostalgiques se réjouiront du lancement en juillet 2018, 50 ans après l'exploit de Moitessier, d'une course identique, des navigateurs s'élançant pour une dizaine de mois sur des voiliers conçus avant 1988, sans GPS ni désalinisateurs ni communications extérieures!!!

Lien : http://goldengloberace.com/fr/
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La bible, l'âme de la mer et des marins
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Moitessier, c'est ce garçon qui, lancé dans le premier Golden Globe Challenge, probablement en tête au passage du Horn (les participants ne partaient pas ensemble), décide au début de sa remontée de l'Atlantique de finalement repartir dans le Sud, refranchir Bonne-Espérance, Leeuwin et terminer dans des îles du Pacifique. Pour seul motif, il lancera grâce à son lance-pierres un message sur un navire passant à proximité expliquant qu'il "continue sans escale vers les îles du Pacifique parce que je suis heureux en mer, et peut-être, aussi pour sauver [son] âme."

La longue route raconte donc, depuis les derniers préparatifs en France et le départ de Plymouth à l'arrivée et la vie à Tahiti. Si les premiers chapitres sont consacrés à la course, à la technique, au fonctionnement du bateau (des appendices techniques et un glossaire complètent le récit), on devine au fur et à mesure de l'avancement de la régate les réflexions et les hésitations du navigateur sur ses motivations et sur le monde qui l'entoure. Bernard Moitessier raconte également plusieurs épisodes de sa vie, en particulier son enfance en Indochine. Il est par ailleurs étonnant de constater que, une fois la décision de continuer la route hors course est prise, les considérations techniques passent au second plan. Il chavire deux ou trois fois dans la deuxième moitié de son parcours et c'est presque anecdotique alors que la course est parfaitement maîtrisée jusqu'alors.

L'intérêt du récit est donc situé dans l'introspection du navigateur au milieu des océans face à l'existence qui peut l'attendre à son retour. Près de cinquante après, force est de constater que ses réflexions vis-à-vis de la modernité ou de l'égoïsme de la société sont encore valables au 21è siècle. Et si l'âme est riche et les pensées profondes, la plume n'en est pas moins agréable. La lecture est fluide et les mots glissent au fil de l'eau (double jeu de mot, tadam). Bref, voilà un ouvrage passionnant pour quiconque s'intéresse à un personnage original de la voile, aux réflexions d'un navigateur face à la solitude et l'immensité de l'océan et plus généralement au monde qui l'entoure. A noter qu'à ce jour, le parcours de Moitessier reste la plus longue régate en solitaire et sans escale.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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La longue route
Bernard Moitessier (1925-1994)
préface de Gérard Janichon
Arthaud, récit (autobiographique), 374 p, 1971


C'est le portrait d'un navigateur solitaire, amant de la mer, et détestateur du monde moderne, qui va vite, prône l'argent, ne respecte pas la nature. Même s'il se soucie de sa femme, de ses enfants, dont il sait que sans eux, il n'est rien, et à qui il veut donner de ses nouvelles pour les rassurer, et quelquefois les risques sont grands quand il jette le jerrycan contenant lettres, photos et journal de bord sur le pont d'une vedette, et de ses amis surtout, de qui il ne sait rien tout le temps de la course, l'appel de la quiétude est le plus fort, il lui faut se reposer en lieu aimé, en compagnie d'amis éprouvés. L'amitié occupe une très grande place en son coeur.
Parti de Plymouth en 68 pour faire pour la première fois le tour du monde en passant par les trois caps, Bonne-Espérance Afrique du Sud), Leeuwin (Australie), Horn (Amérique du Sud), il sent qu'il ne doit pas revenir en Europe, et ce bien qu'il soit vainqueur et puisse donc empocher le prix de la victoire. C'est un homme libre qui écoute sa voix intérieure, même si elle est confuse. Il lui faut aller en tel endroit, même s'il ne sait pas pourquoi. Tandis que la terre se dégrade, lui est bien, seul, sur son bateau. Plus que du miracle de sa liberté, c'est du chant du monde dont il jouit. le Temps a pris une autre dimension. Il n'a plus conscience de sa durée.
Nous faisons le tour du monde avec lui, à bord de son Joshua, son bateau, son ami, sa raison de vivre. Il l'écoute et le regarde, il a la science des voiles, et sait user des trinquettes et des ris ; il aime le bout-dehors ; il écoute la mer et les étoiles, il écoute le vent. Bernard Moitessier sait naviguer, et ne panique pas en cas de coup dur, s'appuie sur son expérience. Il lit les cartes, fait des points, étudie les lettres des cap-horniers. Passer du Pacifique à l'Atlantique n'est pas aisé. du côté de la Tasmanie, c'est piégeux, et l'océan Indien n'est pas simple. Pendant une tempête, il est capable de dormir quand les vagues se creusent. Il se protège des requins quand il nage. Il peut agripper une corde pour remonter facilement et rapidement sur le bateau, ou nage près de celui-ci à un endroit où il lui est aisé de remonter. Il apprivoise les oiseaux, il est heureux de la compagnie des dauphins. Il lit : Steinbeck, Saint-Exupéry, Jean Dorst, Avant que nature meure, Gary. « Ceux qui ont écrit ces livres ne s'exprimaient pas seulement avec des mots et des idées, mais avec des vibrations. Et ces vibrations vont bien au-delà de nos pauvres petits mots inventés par les hommes. ». Il répare ce qui est endommagé. Il collecte l'eau de pluie, il mange plus ou moins bien selon le temps, sa forme physique, et pour la garder, s'oblige à faire des exercices. Il fait attention à sa peau, qu'il garde saine bien qu'il se savonne peu. Il prend le soleil, allongé nu sur le pont, il a parfois très froid quand l'eau traverse ses bottes ou que ses doigts sont brûlés à travers ses moufles.
Pour aller plus vite et soulager Joshua, il allège son bateau, et jette à l'eau cordes, nourriture, et même le pétrole, dont il se sert pour sa lampe. Ce geste est-il bon pour les mers ?
Grâce à ses pensées, nous apprenons à le connaître ; il a passé son enfance en Indochine, mais il a oublié la langue de là-bas, a transporté du riz et des crevettes séchées, fait un peu de trafic d'armes si l'on en croit les soupçons de la police ; ces voyages en jonque, sans aucun appareil pour connaître sa position, ont décidé de sa vie entière ; pendant ses croisières-école de Méditerranée, il n'utilisait pas le compas pour participer à l'univers réel, visible ou invisible, où se meut un voilier. L'un de ses frères s'est suicidé, sa mère a une vie intérieure très riche. Il a mangé mouettes et cormorans. Il a déjà fait un grand voyage Tahiti-Alicante avec Françoise sa compagne. Les conditions climatiques étaient différentes.Il prend beaucoup de photos pour montrer la beauté de la mer, des baleines, de la lumière dans le vent, de son amie la lune.
Partir pour une si longue route demande beaucoup de préparation. le bateau doit être dans un excellent état. Il faut faire des choix : que prendre, que laisser ? Il est besoin de voiles de rechange, et de plusieurs girouettes. Il ne faut pas trop charger le bateau. Il faut équilibrer les charges.
le livre se lit très bien, même si on ne connaît rien à la voile. le récit est accompagné de photos et de dessins de l'auteur. La route est à la fois maritime et intérieure. On découvre une vie inconnue, exigente, à la fois d'action très physique et de contemplation où l'on peut s'oublier. La mer hypnotise. La solitude peut se faire sentir, et la fatigue mener au délire. Les jours ne sont jamais monotones, ce qui donne à la vie en mer cette dimension particulière. le navigateur éprouve la paix et la joie de vivre en harmonie avec l'univers.
L'auteur verse ses droits d'auteur au Pape pour qu'il entreprenne des actions bénéfiques à l'humanité.
C'est un homme vraiment extraordinaire.
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Récit d'un tour du monde et demi en solitaire. Bernard Moitessier abandonne une course pour poursuivre son voyage entre mers et ciels et sauver son âme et la notre. Quelle aventure !
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J'avais entendu parler de ce livre de longue date, comme un roman relatant l'aventure initiatique de Bernard MOITESSIER dans son périple autour du monde, au delà de Bonne Espérance, Leuwin, et Horn.
J'avoue être partagé à l'issue de cette lecture.
La première partie du roman (la plus longue) relate tout le parcours du navigateur, depuis Portsmouth, jusqu'au cap Horn avec beaucoup de détails de navigation qui intéresseront les marins, peut-être un peu moins les autres.
Puis au lieu de remonter l'atlantique, l'ami Bernard décide de poursuivre plein ouest, pour rallier Tahiti.
Cette seconde partie nous raconte en détail l'état d'esprit du navigateur qui, bien avant l'heure (en 1968) avait déjà pris conscience de l'empreinte humaine sur la planète.
Dommage que cette partie soit plutôt courte, toutefois, il nous raconte l'essentiel.
La troisième partie est une sorte de dictionnaire technique ou MOITESSIER détail l'ensemble des matériels et équipements présents à bord de Joshua, indiquant les avantages et inconvénients de chacun et prodiguant ses conseils expérimentés.
Probablement intéressant à la sortie du livre en 71, un peu daté aujourd'hui.
Un livre qui reste mythique toutefois.
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La longue route de Bernard Moitessier est un beau récit de navigation en solitaire, passant par les Caps de Bonne Espérance, Leewin, Horn. La vie en mer, proche de l'état naturel, mais en même temps très centrée sur l'homme et son bateau.
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Un ouvrage mythique, pour un voyage à bord d'un voilier qui dans les années 70 demandait une réelle technicité, une connaissance et une écoute de la mer et des vents indéfectibles, en compagnie d'un marin hors pair qui nous partage son tour du monde, la vie au jour le jour sur Joshua, la fatigue, l'émerveillement et ses réflexions sur notre monde moderne illusoire.
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