J'ai commencé ce livre avec un a priori négatif dès les premières pages. En cause, un héro aux pensées et réactions bien souvent puériles, et un style qui m'apparaissait naïf, peu adapté à l'exercice du polar. Question de goût certainement, mais moi qui suis un grand fan de l'hyperréalisme d'un
DOA ou d'un
Ellroy, sur la forme je ne pouvais que rester sur ma faim.
Cependant, si la forme laisse un peu à désirer, force est d'admettre que plus on avance dans le livre, et plus l'histoire est prenante. On suit donc Alex, chef de groupe au 36, qui se débat entre une vie privée compliquée et une enquête... compliquée aussi, d'autant plus compliquée que sa vie privée compliquée y fait irruption pour compliquer encore plus l'affaire... La quatrième de couverture annonce la couleur d'emblée, il est ici question d'un macchabée retrouvé avec une enveloppe portant le nom d'Alex, qui en parallèle se débat avec des cauchemars qui lui pourrissent ses nuits, et avec sa compagne et un de ses collègues qui lui pourrissent ses journées.
A propos de ce cadavre, l'auteur a eu une idée que je trouve personnellement absolument géniale... Bref, l'enquête suivra son cours, le tout est extrêmement bien ficelé, et la chute m'a pris par surprise. Certes je ne suis ni Hercule Poirot ni Colombo, mais être surpris par un dénouement de polar avec quelques centaines d'heures de vol "polardiesques" derrière soi (mon correcteur orthographique est fâché) est toujours une agréable sensation. le fond rattrape donc largement la forme, surtout dans la mesure où c'est un premier roman.