Rompre

Il y a de ces coïncidences…

Le roman de Yann Moix a paru au même moment que le recueil de nouvelles courtes du Belge Étienne Verhasselt, en 2019 , et les deux livres traitent exactement du même sujet : un amour devenu éternel parce qu'il a fini. Pour approcher ce phénomène douloureux et paradoxal, Yann Moix a choisi la veine tragique de l'auto-fiction et le titre, sobre : « Rompre » ; Étienne Verhasselt, la veine tragi-comique de la fiction souvent absurde, et le titre : « L'Éternité, brève » (Le Tripode).

Les deux ouvrages, qu'on lira avantageusement en parallèle, butent sur un identique indicible qui, d'être indicible, insiste et appelle l'écriture : ce qui n'est plus est de n'être plus à jamais ; absente pour toujours, l'aimée est d'une entêtante présence… Et il ne s'agit pas ici de banales affaires de deuil qui s'éternise, mais, pour l'auteur, d'un lien - celui-là et aucun autre! - qui, plus vivant que jamais, atteint l'immortalité quand il meurt et parce qu'il meurt.

Ce que Yann Moix résume parfaitement : « Être séparés pour toujours reste une manière d'être ensemble à jamais. » La rupture consacre ce que la vie de couple avait anéanti.

Reste l'espérance...

Le texte pourra paraître parfois inégal ou, carrément, le livre s'essouffler dès mi-parcourt lorsque Moix donne le sentiment de s'éloigner du registre littéraire pour se rapprocher de la confidence plaintive du simple journal intime.

&#xNaN; Dans ce petit livre d'un peu plus de 90 pages, il nous est conté un superbe dialogue mélangeant amour, mélancolie et philosophie. Une conversation intime entre écoute et compréhension, sensation et perception, nostalgie et émotions. Les mots, certaines fois durs, d'autres fois humbles ont cette capacité de franchise qui nous permet de nous faire nos propres ressentis.

💭💭 Ce récit est à double tranchant, notre avis dépendra de la manière dont on peut le lire, dont on l'accueil. On aime ou on n'aime pas 🤷🤷

🌟🌟 D'un point de vue personnel, ce dialogue m'a parlé, tout simplement. Il m'a permis de poser des mots sur des sentiments enfouis, des émotions jusque là inexprimables. Alors oui, J'ai adoré! 🤩

Le second degré est de mise dès l'avertissement.

S'ensuivront les cinq sentiments liés aux étapes du deuil amoureux. Et une fine couche de mauvaise foi pour parfaire ce dernier opus de celui qui a fait plus parler de lui pour ces discours que pour ses lettres… Et pourtant…

Rompre, c'est la rencontre avec le Yann brisé, anéanti par la rupture amoureuse d'avec Emmanuelle.

Entre souffrance, incrédulité et fatalisme, l'auteur nous fait partager son calvaire d'homme fraîchement libéré du couple, incapable chronique d'être deux à long terme.

Ce séducteur dont l'amour est le thème de prédilection dans l'écriture a ici perdu ses certitudes en même temps que celle qui l'aime. Comme tous, il a tenté l'impossible pour reconquérir son Elue, allant jusqu'à lui composer des morceaux de musique… En vain …

Une histoire comme on en a tous vécue, mais sous la plume de Yann Moix, c'est un peu embourgeoiser son paquet de kleenex et prendre son Xanax le petit doigt levé : l'effet est le même mais l'acte est beaucoup plus joli !

J'ai apprécié ce roman et surtout l'art de manier les mots de l'auteur. Tombé sur un dictionnaire durant l'enfance, Yann Moix dit n'avoir jamais pu en sortir. Et bien merci pour cela !

C'est un réel plaisir de pouvoir lire un vocabulaire plus élaboré, tout en restant dans des constructions de phrases simples.

C'est aussi pour moi l'occasion de méditer sur certains passages, dont le célèbre » être séparé pour toujours reste une manière d'être ensemble à jamais… » et de regarder dans le miroir ma propre expérience.

Rompre. Yann Moix. Grasset. 2019.

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Il semblerait que la cinquantaine soit une étape délicate dans la vie. En 2009, un publicitaire déclarait que si à cet âge-là on n'avait pas de Rolex, c'est qu'on avait raté sa vie. Cette semaine, Yann Moix affirmait à cinquante ans être incapable d'aimer les femmes de cinquante ans, au motif que c'était trop vieux. Autant vous le dire, entre Yann Moix et la gente féminine, c'est la rupture. Justement en la matière, il excelle. Pour preuve, il publie aux Éditions Grasset Rompre. Alors provocation gratuite ou promotion maladroite ?

Avec ce court roman, Yann Moix revient à son thème de prédilection, l'amour. Plus exactement ses difficultés à aimer, à commencer par lui.
Rompre prend la forme d'un dialogue imaginaire où l'auteur bavarde, à la terrasse d'un café, avec un ami qui tente de le consoler à la suite de sa dernière déconvenue amoureuse… En réalité, Rompre est la retranscription, mot pour mot, d'un entretien qu'a eu l'écrivain avec un journaliste. Plutôt que de répondre aux questions, Yann Moix, s'est complètement laissé submerger par ses émotions. Il a mis des mots sur ces maux. Ils étaient tellement beaux, touchants que le journaliste a décidé de les coucher sur papier et de contacter Grasset, la maison d'édition de l'auteur. C'est ainsi que ce qui devait être qu'un entretien de plus, s'est transformé en véritable hymne à l'amour.

Dans Une simple lettre d'amour, déjà il l'affirmait. Ce que les femmes préfèrent chez Moix, c'est le quitter. Il faut dire que l'auteur fait tout pour et semble parfaitement parvenir à ses fins. La rupture dit-il est inscrite dans ses amours comme un infarctus dans le myocarde. Mais comment lui en vouloir quand laminé, dévasté par le chagrin, Yann Moix trempe sa plume dans les tréfonds du désespoir amoureux et qu'il dissèque son état psychologique d'après rupture ? Gouverné par l'affect, l'auteur est enfermé dans son histoire d'amour qui vient de se conclure. Il se met à nu. Évoque sa vision du couple, le processus de destruction lente. le tout le renvoie à son enfance, aux douleurs et humiliations enfouies. Il convoque ses hématomes du passé.

Pour survivre, Yann Moix se plonge dans le travail. L'écriture. Que l'on apprécie ou pas l'homme dans ce qu'il donne à voir, il faut bien reconnaître que la douleur lui sied à merveille. le chagrin magnifie un peu plus sa verve. Bien que court (128 pages), Rompre est un roman très dense. Aucun doute, c'est beau un amour qui s'achève vu par Yann Moix.

J'adresse tous mes remerciements à la plateforme NetGalley qui m'a permis de lire en avant première ce bel opus.

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Ceci est un opus qui nous expose les pensées autocentrées de son personnage principal, nombriliste jusqu'à la dérision. Certaines tournures de phrases sont certes jolies, je dois l'avouer, mais la plupart m'ont fait identifier un schéma personnel très malsain. le tout est révoltant et malaisant. de plus, je déteste la tension presque conflictuelle que m'inflige un roman joliment composé, mais avec un protagoniste qui me met hors de moi.

Ajourner l'intimité d'un amour est pour moi un péché, une hérésie, et je n'ai aucune envie de frôler votre folie à nouveau, monsieur Moix.

Le samedi 16 septembre 2017, aux alentours de 15 heures, Yann Moix se fait larguer par Emmanuelle. 
Voilà. 
Ce n'est que ça.
Mais c'est tout ça.

Ce livre est très étrange : il est vivant. 
Les phrases se meuvent comme les vagues, nous maintenant parfois à distance de cette rupture qui ne nous concerne pas, puis nous enlisant soudain dans des sables que nous connaissons tous (qui n'a jamais vécu un chagrin d'amour ?). 
Ce qui a rendu ma lecture intéressante mais je ne sais pas si j'ai aimé ou pas.
Dans mes bémols, il y a le parti pris de la fausse interview et de l'introspection bavarde et répétitive.
Mais toutes les pages m'ont rendue triste, et, étrangement, c'est un bon point. J'ai eu l'impression de faire ma propre thérapie en lisant celle de Moix !
Alors, oui, je crois que je recommande.

Yann Moix, on l'aime ou on ne l'aime pas (moi, je l'aime) mais il ne laisse pas indifférent et son écriture non plus !

Dans ce roman de 2019, il prend prétexte d'un dialogue avec un ami pour mettre en mots sa dernière rupture. Il nous livre donc un (court) opus sur le couple, la difficulté de vivre son amour, le "ni avec toi ni sans toi", la nécessité de rompre parfois pour ne plus souffrir d'aimer ou parce qu'on ne sait plus aimer.

On ne peut pas dire que le sujet soit bien nouveau mais Yann Moix parvient à rendre son texte intéressant tant il manipule la langue avec dextérité. C'est un amoureux des mots autant que des femmes et, visiblement, il réussit mieux avec les premiers qu'avec les secondes.

Et puis, la rupture est un sujet qui parle à tous, d'autant qu'il est abordé avec beaucoup de sincérité. On est forcément touché par ce dialogue imaginaire, par cette mise à nu des sentiments, du moins je l'ai été...

tomber amoureuse d'un livre parlant d'amour, voilà mon ressenti envers cette oeuvre qui m'a particulièrement touché. Un style d'écriture totalement inclusif et transpercent. Les mots justes et parfaitement placés pour un impact des plus puissants.
mon coup de coeur de l'année a lire et à relire

On sort de la lecture de ce roman (l'est-il vraiment ?) avec un énorme sentiment d'empathie et de compassion envers Yann Moix. En effet, les confessions qu'il nous livre sur sa terrible enfance sont très dures à lire tant les châtiments qu'on lui infligeait étaient abominablement inhumains. On a donc un auteur qui se dévoile sur un ton cru, abrasif et mordant. On ne peut rester de marbre face à ce qu'il est devenu, de ce que ses souffrances l'ont poussé à faire dans ses amours. On a donc un être déboussolé, qui vit ses relations à travers un prisme alternatif. Un être qui porte en lui une gangrène qui le consume depuis toujours. Sa lucidité envers ses blessures et son incapacité à aimer "comme tout le monde" est profondément bouleversante. Ce roman nous apprend qu'aimer n'est pas aussi beau, ne doit pas toujours être beau, il désacralise toute la notion de pureté et de beauté dégoulinante de l'amour.

A l'instar d'Yves Meunier, employé dans un moulin et de Ernest Fumier agronome, Yann Moix à la chance d'être affublé d'un aptonyme. En effet qui d'autre que Yann Moix est le plus à mène de parler de Yann Moix ?
Variation sur le thème du moi-je, Yann Moix connait Yann Moix comme sa poche ! Yann Moix cet homme pleins d'empathie pour l'autre prépare un film sur les immigrés clandestins qu'il nomme exilés dans lequel, il ne fait aucun doute qu'il s'efface au profit de son sujet... et cela le fatigue énormément. Sa rupture avec Emmanuel est le fil rouge de ce court roman dont c'est la seul qualité.
Truffé de citations, Yann Moix donne l'impression d'étaler sa culture et surtout de s'étaler lui même. Sur ses drames, immenses, comme lorsqu'il fut privé de classe de neige au CM1 et qu'il dû intégrer la classe de CM2 en attendant le retour de ses camarades...La rupture avec Yann Moix je là consommerais autour de la pages 80, n'ayant pas vocation de martyre.