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3,24

sur 180 notes
Une simple lettre d'amour confirme l'image que j'ai de Yann Moix en regardant ONPC de Laurent Ruquier : il maîtrise parfaitement et joliment la forme de notre langue française.
Forcément, quand je précise "la forme", c'est qu'en général, mon opinion sur le fond diffère.
Effectivement, cette lettre de "rupture" d'un jeune homme de vingt-sept ans révèle sa nature déplaisante de pervers narcissique (terme à la mode que je nomme plus communément "tordu"). Plus on avance dans cette lettre et plus le discours de ce jeune homme tourne autour du sexe, comme s'il se sentait obligé de justifier ce bas instinct qu'est son appétit sexuel.
Le dernier chapitre a beau donner une explication sur sa personnalité peu recommandable, elle n'excuse rien.
Décevant donc. Je ne suis pas sûre de relire du Yann Moix...
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Comme d'habitude, Yann Moix allie le meilleur comme le pire. Il passe de l'irrévérence au sublime en quelques lignes. Sa lucidité est étonnante, touchante et implacable: "Je ne suis pas capable d'aimer." Mais, entre nous, comment pourrait-il en être autrement, au vu de son enfance? le principal grief que l'auteur fait à sa future ex-dulcinée est de n'être pas assez cérébrale, de ne pas avoir de pensée et de conversation. Il lui suffirait pourtant d'étendre son critère de sélection en matière de petite-amie de "jolie" à "jolie et intelligente" (si si, ça existe!). Reste cependant à savoir si ce second type de femme l'attire autant sexuellement que les premières!
Pour ce qui est de la forme, j'ai l'habitude, lorsque je lis un livre, d'en souligner les passages que j'estime particulièrement réussis: je n'ai jamais autant souligné un ouvrage que celui-ci! de la même trempe que "Jubilations vers le ciel", en plus mature littérairement parlant.
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J'ai passé plusieurs années à le haïr, à vouloir jeter des tomates à la figure de son air suffisant, et encore bien plus dernièrement avec l'affaire que chacun connaît.

Mon mari ne cessait de me répéter que c'était un excellent écrivain, alors j'ai voulu lui montrer que je tenais à mon indépendance (littéraire du moins) en en lisant un au hasard, pas trop gros si possible, pour ensuite me disputer avec lui et se réconcilier sur l'oreiller (je plaisante, on n'a pas besoin de s'engueuler !). Manque de chance, il ne l'avais pas lu, alors je me suis contentée de l'adorer seule, mais alors un coup de foudre hallucinant, ne craignant même plus le mot sur trois que je ne connaissais pas (au début j'avais un dictionnaire près de moi), au bout d'un moment je me suis laissée emporter par le rythme de ses mots, de son sens de la passion dans la laideur. Pour une fois que la bannière ne ment pas : les hommes effectivement ne savent pas aimer, lui du moins, et il le dit magnifiquement.
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J'ai pas du tout aimé. La seule chose positive que je retire, est une référence à Montherlant. Ca m'a donné envie de le découvrir donc, je vais aller voir. En tout cas, si certains s'écoutent parler, lui s'écoute écrire...
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Avec Moix, c'est souvent excessif, sans filtres et viscéral. Là, ça parle d'amour, de séparation, de passion, de jalousie et du besoin de la chair et c'est du brutal.

Difficile "d'aimer ou pas", mais il tape souvent juste. Un Godzilla des sentiments, Caterpillar des émotions, la porcelaine de Limoges de grand-maman tremble sur les étagères.
Lien : http://noid.ch/une-simple-le..
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J'ai hésité entre 4 et 5 étoiles pour ce livre.
4 étoiles car je ne partage pas toutes les réflexions de cet homme sur l'amour. Sans doute une vision très masculine : l'auteur livre t-il ici les pensées secrètes de tout homme n'osant pas les avouer ?...
5 étoiles en revanche sans hésitation pour la qualité d'écriture ; un pur bonheur littéraire !
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Curieux de lire cet auteur un peu donneur de leçons dans ces chroniques chez Ardisson ,je m'y suis collé.C'est bien écrit certes mais le personnage me laisse perplexe.Une lettre d'amour qui est en fait une lettre de rupture.
Est-il un romantique exacerbé ou un incroyable misogyne ,difficile à dire!
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Yann Moix n'y va pas par quatre chemins. Pour évoquer l'amour, ses frasques, ses phases successives, sa grande labilité ; il tergiverse et adopte le procédé d'une « lettre de… » dans l'espoir peut-être(je ne suis pas convaincu qu'il soit homme à avoir des espoirs fondés) de rallumer une sorte de paix des sexes.
A défaut, c'est la hache de guerre qu'il déterre. La lettre d'amour se transforme en brûlot, le schéma en décorrélation méthodique de l'autre. Il ne perd pas un instant à démystifier le pot-aux-roses d'amour et le leurre constitutionnel inhérent semble-t-il à ce sentiment. Là où chacun, chacune réclamerait à corps et à cris une vérité du ou des sentiments, force est de constater pour le narrateur – auteur que la tendance de fond serait plutôt à une imposture généralisée : chacun, chacune tenant sa posture, son rôle, son personnage dans ces hyménées de la séduction. Attention aux déconvenues !
Cela ne semblait pas un souhait premier, objectivé par quelque résolution pré-maïeutique, à grand renfort de préjugés – non, ce schéma passa au fil du roman pour être apparu rapidement suite à des réflexions et ce, dès l'adolescence du narrateur. On aurait peine à ne pas chercher dans sa voix celle de Yann Moix, dans ses prises de position radicales, que seule autorise une sortie de relation amoureuse, celle de l'écrivain à la ville. Misogyne, diriez-vous ? je ne pense pas que ce terme corresponde tout à fait au tempérament du besogneux locuteur du roman. Certes, il y va de diatribes contre la (les) femme(s), expose comment lui les consomme assidûment, comment il les délaisse tout aussi vite, mais… il tend à se justifier, à avancer des raisons. Comme tous les misogynes, diriez-vous ? non, il ne se contente pas d'argumenter, il prend et façonne, donne vie et matière à un système métaphilosophique : se trame ainsi sous nos yeux un sens critique, pas une passade insouciante et décousue d'elle-même. L'inconvenance le cède donc à la liberté de parole et à une opinion structurée ; un paradigme désenchanté.
Le locuteur a souffert, de trop, après avoir fait tant souffrir ses comparses féminines. Était-ce un juste retour de choses ? lui, le Don Juan, l'être dévolu au péché charnel dupliqué, reprisé, marcotté, dans le cirque d'évolution des particules humaines qu'est Paris, se voyait désormais fébrile et dépendant, exact au rendez-vous de sa vie mais déjà dans le savoir du poids que cette femme ferait peser sur lui. Yann Moix, c'est l'exergue de la quatrième de couverture qui le dit, considère que chaque femme aimante fabrique un infidèle. le personnage est plus souvent amoureux dans l'attente, dans une projection, une idéalisation de l'autre en absence que dans sa fréquentation quotidienne et bassement matérielle. le locuteur ne supportait pas que ses conquêtes s'alanguissent dans ses bras. L'homme aime celle d'après, éternellement repoussée – la fidélité est un crime – la femme est une promesse d'enfermement, toujours déguisée. Il tomba amoureux de telle jeune femme dans le roman au bénéfice du doute et, surtout, machisme invétéré, en vertu de son beau minois. L'auteur du roman reconnaît là quelques forces de la Nature contre lesquelles les assauts de la civilisation et de la culture ne peuvent rien. L'attirance est affaire de pulsion, d'instinct. Mais, il est troublant et déceptif de constater que l'écrivain ne fasse pas l'économie de lieux communs et de figures imposées pour en dépeindre les contours du théâtre amoureux. Il y aurait la femme-proie, les hommes-meute, la bataille (dé-)rangée, et plus avant dans la relation, la trahison du temps qui promeut le regret dans les coeurs, qui isole de l'intimité au profit de l'inimitié…
Très curieusement, la lettre passe en revue l'évolution d'un amour sale et rabougri : au sortir d'une relation qui a déjà pas mal bourlinguée, le propos tient donc en la peinture d'un différend existentiel, irréconciliable, entre les amants. D'une part, il y aurait l'incertitude de trouver l'autre, d'autre part, il y aurait la difficile identification de ses propres états d'âme et leur invariance dans le Temps. Peut-on faire coïncider deux états d'esprit sur la durée ?
Lieu et occasion de tous les extrêmes, l'amour se voit associé sémantiquement à des couples d'antonymes. Et dans une forme de prolongement de ce constat posé dès les premières pages du récit, l'amour expose le narrateur à ses climats radicaux.
Somme de sentences sur l'amour brutal, sur l'amour génital, moins sur l'amour marital, le récit n'en laisse pas de dépeindre une situation générale. Amants singuliers, mais pas trop, nos protagonistes dont seul un à la parole, témoignent de la difficulté d'être ensemble et de vivre pour soi, pour l'autre et pour l'extérieur. La femme du roman n'a pas d'autre passion que son couple, ce qui pour l'auteur passe pour un non-sens.

Drôle de roman que celui-ci qui dans le format un peu vilipendaire et centré sur le couple, royaume de la désunion, fait penser au Lit défait, de Sagan. le style de Moix explose à chaque page, sans toutefois faire de moi un converti. Les énumérations – longues – sont fréquentes, les comparaisons téméraires voire saugrenues, la poésie tant réclamée peine à surnager (name dropping des auteurs classiques…). En effet, hormis quelques morceaux de bravoure littéraire, le sujet caustique et délibérément charnel inclut comme un inévitable des descriptions truculentes et un langage cru. La poésie peut en être, cela va sans dire, surtout dans une conception moderniste, mais ce n'est pas le souci premier de l'auteur. le principal reproche que je puis lui faire c'est l'exposé d'atermoiements avant et dans le couple aussi connus… qu'éculés. Je ne vois pas la nouveauté sur la formation d'un ensemble amoureux comme je ne vois point l'intérêt d'une ‘fin heureuse' morale où… mais n'en disons pas plus, pour préserver l'intérêt des futurs lecteurs. Toutefois, l'Amour (honneur) est sauf !

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MOIX Yann : Une simple lettre d'amour (poche)
Une lettre de jeunesse écrite à un moment où le mâle ne perçoit la femme que comme un gibier ; réduite à son enveloppe charnelle. L'autre, dans cette histoire, n'existe que comme un faire-valoir ou un objet de coït. Une belle démonstration qui montre l'impasse ou conduit l'amour réduit à sa plus indigente expression, le désir physique.
Un style fleuri qui abuse un peu des adjectifs et parfois des mots savants (pas toujours adéquat), du latin : il y a l'idée d'en mettre plein la vue. Des phrases qui auraient mérité d'être allégées. Un cynisme outrancier. Mais on peut considérer que c'est quand même un écrivain.
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Cette lettre, loin d'être simple, s'adresse à une femme que l'auteur a beaucoup aimée, qui l'a quitté parce qu'il était insupportable, invivable. Il écrit cette lettre au nom de celui qu'il était vingt ans plus tôt. Présentée comme un roman, elle s'apparente plutôt au coming out de Yann Moix sur l'effroyable consommation des femmes qu'il a pu faire et que certains hommes peuvent faire à un moment donné de leur vie. Cette lettre s'adresse à une femme et à travers elle, à toutes les femmes, les potentielles proies du prédateur au regard pénétrant qui dès qu'il les repère les voient tel un "réceptacle à jouissance, des orifices à contentement, des cargaisons que l'on pelote."
Yann Moix aborde la question de la perception amoureuse du point de vue masculin et décrypte ainsi leur psychologie. le bandeau "Les hommes ne savent pas aimer" révèle déjà la teneur de son analyse. Peut-on vraiment à partir de sa propre expérience en tirer de telles généralités ? Certainement pas. Mais l'essentiel n'est pas là...

Fidèle à son image, l'auteur manie aussi bien la provocation que les mots. Il a le sens de la formule, ça claque, ça cingle. Il est tellement cynique parfois, qu'il en devient risible. L'animal aurait-il peur, aurait-il été blessé ?
Mais Yann Moix est avant tout un homme de lettres et un romantique qui s'ignore (ou pas...). La description de sa rencontre avec celle qu'il aura cru tant aimer est sublimement écrite. Il en est touchant, attendrissant.

Parfois véritable salaud, parfois romantique idéal, impossible de rester indifférent et de résister à Yann Moix. Est-ce finalement cela un prédateur ?
Alors, lettre d'amour ou de désamour, toujours est-il qu'Une simple lettre d'amour est absolument jubilatoire.

Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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