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EAN : SIE177024_927
Editions Correa (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Ce roman obtient le prix Renaudot en 1950 (par huit voix contre une à Marguerite Duras pour Un barrage contre le Pacifique, une voix à Jean Hougron pour Tu récolteras la tempête, une à Robert Margerit pour Pour une été torride et une à André Dhôtel pour L'Homme de la scierie.

Coselli, Vieux-Max, le Druide, Aurélien le-baveur, Bébert, tous sont pensionnaires d'un service de neuropsychiatrie dans un grand hôpital. Marqués au fer des guerres qui les ont ... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Bébert !
— Humph ?
— Bébert ! — Oui ?
— S’il te plaît, Bébert, vas-y de ton air. Bébert, s’il te plaît, un petit coup de zim boum badaboum.
— Un petit coup de zim boum badaboum ?
Écoute, Coselli. On a beau dire, on a beau dire, les morts rient et rient fort, bon Dieu, à pleine gueule, là, en bas, au fond, dans la cale, à fond de cale, vous dis-je, bien arrimés. Ne les entend pas qui veut, voilà tout. Mais leur rire éternel monte sans trêve des profondeurs à la surface, et ses échos sont ceux, innombrables, du temps. Un jour, un jour fameux, crèvera-t-il la croûte de la terre, éclatera-t-il parmi le troupeau des vivants ? Ils rient. Ils ont raison. À eux seuls le droit et le pouvoir de rire. C’est nous, debout, qui sommes le fret et la chiourme. C’est nous qui sommes la poussière et les os. Joie des morts, leçon des leçons. Ne la comprend pas qui veut, voilà tout. Méfions-nous des femmes, des livres, des bijoux, des parfums, des constellations et des roses. J’ai le droit, le pouvoir de le dire : je reviens du pays où l’on ne dort jamais qu’au signe et par la volonté des morts. Oui, j’ai mouillé dans leurs eaux sans reflets et sans houle, plus insondables que la nuit. J’ai pris pied sur leurs rives, frôlé leurs ombres, trempé dans leurs sortilèges. J’ai ri de leur rire, hélas. Il n’est que trop vrai : j’ai découvert les morts quand je cherchais des dieux. Et maintenant, que la lune à l’extrême bord du monde s’ouvre et se balance, toute ronde, si le ciel d’été n’est qu’étoiles, si une odeur de fleur, de foin coupé, monte de quelque jardin chaudement silencieux, si une horloge sonne, à voix grave sur le sommeil de la ville, je me rappelle, je me rappelle, – comment voulez-vous que j’oublie ? – et je me dis que, pour moi, toujours, partout, où que j’aille suer ma sueur d’homme et pleurer mes dernières larmes, tout sera remis en question. Car partout, où que j’aille, toujours, je verrai Vieux Max se tourner et se retourner, tout nu, sur son lit de misère, s’asseoir, les jambes pendantes, et écouter la nuit, je verrai l’obscure clarté des astres flotter autour de son corps velu, un de ses bras se lever, l’autre, et le mur pâle, en face de lui, répéter démesurément ses pauvres gestes conjuratoires, j’entendrai son sommier gémir et son âme se plaindre, j’entendrai en tonnerre le rire monstrueux des morts.
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