"Pourquoi Dieu n'a-t-il pas demandé aux Tarquins d'être de bons rois?" interroge Théodore, suite à un cours sur l'histoire violente de Rome, alors qu'il rend visite à
Leibniz, vieil homme "à l'allure triste" mais philosophe de génie qui vient de finir de décrire l'univers.
Vienne, 1714. La question du mal et du manque de réaction de Dieu pour l'empêcher est une question intemporelle. L'intérêt de le Meilleur des Mondes possibles: (d'après GW
Leibniz) est de mettre la philo à la portée des enfants du XXI° siècle en tentant de rendre compréhensif (grâce aux explications de
Leibniz et de l'auteur
Jean-Paul Mongin, philosophe leibnizien, qui tire les ficelles) ce qui reste flou au prime abord. Après avoir lu, il y a fort longtemps,
le Monde de Sophie de
Jostein Gaarder (best-seller pour ados et ados attardés),puis dernièrement
Nietzsche, la BD de
Michel Onfray (liée à l'Université populaire),j'ai pris plaisir à voir la manière employée par l' auteur pour inculquer à des enfants une pensée abstraite.
Jean-Paul Mongin utilise le conte à travers rêve,ce qui est très intéressant: Théodore part à Athènes et c'est dans son sommeil qu'il rencontrera la déesse Pallas et Jupiter, qu'il pénètrera dans des appartements successifs "mondes dotés chacun de son propre soleil et de ses propres astres" et qu'il apprendra que le méchant Sextus peut être bon ailleurs car "il existe une infinité de mondes".
Après bien-sûr,il faut croire,comme
Leibniz aux "monades" et au fait que chaque élément du monde contribue à sa perfection.
Les illustrations de
Julia Wauters (illustratrice jeunesse et scénariste de
Vents dominants chez Sarbacane éditions) sobres, souvent bicolores; son coup de crayon concis et précis contribuent à créer une atmosphère de sagesse qui bascule soudain dans l'onirisme (ex:Théodore est perché sur l'épaule de la déesse géante ou Jupiter chevauche un oiseau noir) pour susciter l'imaginaire de l'enfant.Ce qui est fort plaisant et maintient l'intérêt du jeune lecteur.
Le Meilleur des Mondes possibles: (d'après
G W Leibniz) est donc un ouvrage à recommander car il permet à l'enfant une première approche de la philosophie et de la pensée "harmonique" de
Leibniz sur "le grand ordre au-dessus de tous les petits désordres".
Dans la même collection des Petits Platons, on trouve Les illuminations d'
Albert Einstein.