Elle était maintenant habituée au langage et aux façons des saltimbanques : un curieux mélange de camaraderie, d’engueulades, d’affection, de gaieté, de mauvaise humeur, de jalousies, de réconciliations bruyantes, de travail dans la joie et le vacarme fait de silences, d’émotion, au milieu, pour le néophyte, d’un désordre apparent, qui cachait pourtant l’ordre et la réelle organisation de ces jeunes professionnels.
C’était une véritable famille avec ses joies, ses peines, ses disputes. La smala avait littéralement absorbé tous les habitants du palais.
Pulchérie avait donc tout ce qu’elle pouvait désirer, sauf peut-être la bonne raclée qu’elle aurait méritée une dizaine de fois par jour.
A dix-huit ans et trois mois, l’héritière se fiança en grande pompe avec Adolfo de Ristofani, un play-boy de vingt-cinq ans, fils des propriétaires de superbes plantations de caoutchouc. Pulchérie paraissait très amoureuse de son fiancé. A l’agréable surprise de son entourage, son caractère capricieux d’enfant gâtée ayant perdu ses parents trop tôt dans un accident de voiture s’adoucit considérablement.
Don Juan était vigoureux et musclé. Sa chair était ferme, douce. Il sentait bon le jeune mâle.
La vue de sa virilité dressée coupa le souffle de Bella. Elle ouvrit les cuisses, haletante, le plaisir montant, elle sentit le membre durci la pénétrer.
Sous le martèlement, Bella poussa un gémissement de plaisir. Lui aussi devait être en manque. Il la prit à plusieurs reprises dans la nuit. Comme elle avait eu raison ! Don Juan était réellement une affaire…
Nous sommes des funambules… Si… nous nous sommes embrassés, c’était de la comédie… pas vraiment sérieux, c’est juste pour donner l’image au public… Nous, on est des marionnettes, on n’existe pas… Ce sont les rôles qui vivent…
La première qualité d’un metteur en scène est de tout voir…
Vidéo de Jacqueline Monsigny