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Un de mes plus beaux moments de lecture, une fresque magnifique, d'une érudition époustouflante, qui nous donne un sentiment d'immersion dans la Rome antique. Je partage donc pleinement l'enthousiasme majoritaire pour la dimension historique du roman. Certes, nos sensibilités actuelles ont du mal avec la débauche de violences sanguinaires et obscènes qui surabondent au fil des pages, commises le plus souvent avec l'indifférence débonnaire des gens ordinaires qui ne se démarquent pas des usages de leur époque.
Beaucoup de lecteurs ou de lectrices sont assez sévères avec l'intrigue romanesque et avec l'intérêt des personnages de l'intrigue. Je ne partage pas cet avis considérant au contraire que Kaeso est une sorte de Hamlet avant la lettre, qui se débat à sa manière avec des interrogations universelles qu'il aborde avec une humanité bouleversante, bien que manifestement, ceci ne fasse pas l'unanimité. Pourtant, Kaeso est un héros romantique, qui préfigure Werther ou Julien Sorel. S'il déploie des stratagèmes tortueux pour échapper au destin qu'on veut lui imposer, il n'en reste pas moins guidé par une volonté, sinon de transcendance, du moins de recherche de vérité et de dignité. Les dialogues avec Paul, Luc et Pierre, sont également d'une extraordinaire simplicité et profondeur à la fois. On comprend au fur et à mesure de l'avancement du roman, que le parcours de Kaeso est celui d'une conversion qui est en réalité le dévoilement de son véritable destin. Ajoutons encore qu'il y a chez l'auteur une justesse psychologique exceptionnelle qui donne encore plus d'épaisseur à ses personnages en dépit de leur distance dans le temps.




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Un immense roman dont l'intrigue n'est que secondaire. L'essentiel est ailleurs : c'est un monument littéraire sur la Rome de Néron, grouillante, perverse et sanglante, mais parfois aussi sublime. La ville et surtout son peuple constituent le véritable sujet de ce livre majeur pour qui souhaite revivre ces moments si déterminants pour l'histoire de notre monde. Entre les nobles et leurs relations de clientélisme, les bordels et l'esclavage sexuel, les excès d'un empereur insaisissable, les cruels jeux du cirque et autres spectacles terribles, naissent de féconds débats entre penseurs, tandis que le christianisme se constitue en doctrine par l'intermédiaire De Saint Paul. Un monde fascinant.
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Un roman fleuve qui raconte l'histoire de Kaeso, un jeune romain qui feint de se convertir au christianisme pour échapper aux convoitises de sa belle-mère adoptive. Il y a aussi le grand incendie de Rome de 64, qui rend compte du climat apocalyptique où baignaient les premiers chrétiens. Un très grand roman.
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Dans la catégorie des romanciers insolites, en voici un qui est bien à sa place : Hubert Monteilhet (1928-2019) est un auteur de romans (essentiellement, mais il a écrit aussi des essais et des écrits polémiques) dans deux genres différents, le roman policier et le roman historique. Et dans ces deux genres, il fait preuve d'une originalité qui le met dans une position étrange, à la fois classique et franc-tireur, à la fois traditionnel et provocateur.
Pour résumer très grossièrement, disons que Monteilhet est un libertin dans la lignée des écrivains du XVIIIème (Choderlos de Laclos, à qui on le compare souvent, l'abbé Prévost, Crébillon, Restif de la Bretonne ou encore Sade), et aussi, d'une certaine façon, aux « Hussards » des années 50 (Nimier et Laurent en particulier). Pour l'élégance du style, jointe à une description des moeurs où se mêlent liberté et impertinence, voire licence. Aussi sans doute pour une vision particulière de la littérature : dans les deux genres qu'il pratique, il dresse (avantageusement, et parfois avec une malicieuse insolence) des tableaux parfois sordides de la société qu'il veut décrire, tout en laissant au lecteur le soin de juger. Ses romans policiers sont plus des romans psychologiques, voire des romans de moeurs, que des romans à énigme classique. Dans ses romans historiques, il fait appel à une Histoire, parfaitement réelle et documentée, mais qui heurte l'idée que nous avons de l'Histoire traditionnelle, parce qu'elle s'oppose souvent à nos opinions morales et religieuses.
C'est en particulier le cas avec « Néropolis » (1984). Néropolis, comme le nom l'indique, c'est la ville de Néron. le roman, à travers l'histoire de Kaeso, raconte la Rome des julio-claudiens, à la lumière des écrits de Tacite et de Suétone (les deux plus grandes langues de vipère de l'Antiquité), mais également des plus sérieux historiens de la vie quotidienne romaine. Prétexte pour l'auteur de nous mettre sous les yeux la vie décadente des romains, et aussi les fluctuations politiques et sociales, tous comme les premiers pas d'un christianisme brouillon et pas toujours convaincant. Les portraits sont dépeints au vitriol, l'analyse qu'en fait l'auteur est souvent teintée de cynisme et de causticité. Voilà pour les points négatifs. Mais, si l'on veut avoir une idée plus juste de ce pavé (près de 900 pages), il faut souligner le sérieux de la documentation (c'est pas jojo, mais tout est vrai), et surtout le style d'écriture : à la fois élégant (sa marque de fabrique) et plein d'humour, de mouvement et de vie. On ne s'ennuie pas une minute, tant la curiosité prend le pas sur l'ennui, lors des descriptions, tour à tour savoureuses et répugnantes, des portraits réjouissants ou inquiétants…
Nous avions l'habitude de voir la Rome des julio-claudiens à travers les récits primo-chrétiens de Sienkiewicz (« Quo vadis ? ») de Wallace (« Ben-Hur ») ou de Douglas (« La Tunique »), d'autres auteurs plus nuancés comme Graves (« Moi Claude, empereur ») ou Waltari (« le secret du royaume »), voire Grimal (« Mémoires d'Agrippine »). Monteilhet est un des premiers à nous donner un tableau aussi complet (et complaisant, il faut bien l'avouer) de la Rome du 1er siècle.
A rapprocher du « Royaume des mécréants » de cet autre trublion qu'est Anthony Burgess.
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Je viens de terminer le premier tome de ce roman : je ne sais pas bien pourquoi la maison d'édition a décidé de diviser le roman en deux. J'ai certes apprécié de suivre l'évolution d'une famille de patriciens romains mais j'ai encore plus apprécié découvrir le quotidien des Romains sous les Julio-Claudiens : gastronomie, mariage, querelle religieuse entre les Juifs et les premiers chrétiens etc. Un roman pour les amoureux de Rome. Quelques semaines plus tard, j'ai achevé le second tome. J'ai vraiment hésité avant de m'y lancer : les premiers chapitres qui mettent en avant Paul et Luc ne m'ont rien fait regretter.
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J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman historique se déroulant dans la Rome impériale. Ce n'est pas l'époque, les personnages ou même l'intrigue qui m'ont gênée: l'époque est passionnante, les personnages, si pas toujours très subtiles, sont suffisamment réussis pour qu'on s'intéresse à leur sort, et l'intrigue se débrouille, même si un peu lentement.
Cependant, Néropolis souffre d'un défaut rédhibitoire: l'auteur veut nous apprendre beaucoup trop de choses! C'est pour cela aussi que l'histoire progresse si lentement: chaque fois qu'un personnage entre dans une taverne, on a droit à une tartine sur les tavernes dans la robe antique, chaque lettre d'un personnage à un proche donne trois à quatre pages d'explications sur le lieu où il est, où l'histoire de l'Empire ou je ne sais quoi, que le destinataire doit parfaitement connaître. C'est un équilibre à atteindre entre le déroulement de l'intrigue et le contexte historique, un équilibre que tous les romans historiques doivent chercher à atteindre.
Là, c'est raté.
Intéressant, donc, mais totalement alourdi, le roman s'en ressent beaucoup.
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Le roman des temps neroniens voici comment est présenté cet ouvrage qui il faut le reconnaître est excellent et nous donne un bel apercu de cette epoque ou le vice était roi et ou l'empereur menait une vie dépravée.Rien ne nous est épargné et l'auteur nous offre ici une vision tres realiste de la situation de l'époque ,un livre témoignage.
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Me suis longtemps surprise à me croire vivre, ressentir, penser, marcher, imaginer à Rome, même après avoir refermé cette fresque haute en couleur...
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Ce livre est un des mes meilleurs souvenirs de lecture. On est immergé à Rome sous le règne de Néron. Si comme moi vous êtes passionné par la Rome antique, vous devez absolument lire ce roman.
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Enorme pavé. J'ai du mettre deux mois à le lire.
Mais quel livre !
L'érudition de l'auteur est conséquente, et de plus il sait raconter.
On sent lors de certains passages qu'il a fait des classes en théologie.
Ce sont là à mon avis les moments les plus lassants puisqu'il nous entraine dans des développements philosophiques trop "aériens" donc provoquant forcément le vertige.
Mais bon, il faut pardonner ces digressions n'es ce pas ?
Nous avons vraiment l'impression lorsque nous fermons le livre à n'importe quel endroit et ouvrons notre porte, que nous allons nous retrouver dans les venelles de Rome la ville antique. Bluffant !
En conclusion , je dirais que ce roman est, un acte de culture, d'essai sociologique, d'humanisme et bien entendu dans sa forme, un divertissement.
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