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Lucía, 41 ans, attend son mari Ramón à la porte d'embarquement de l'aéroport de Madrid. Ils ont décidé de passer le Nouvel An à Vienne. Mais Ramón est parti aux toilettes et ne revient pas. Après recherches dans tout le terminal, il est toujours introuvable. Où est-il donc passé ? Disparition volontaire ou kidnapping ? Fugue, pense la police, qui ne se préoccupe guère de l'affaire. Lucía prend alors les choses en mains, avec l'aide de deux de ses voisins, Félix, 80 ans, et Adrián, environ quatre fois moins. L'enquête démarre réellement quand arrive une demande de rançon, réclamée par une organisation inconnue, "Fierté ouvrière". S'ensuivent des péripéties plus rocambolesques les unes que les autres, où l'on voit Félix et Adrián s'imposer lentement mais sûrement dans le quotidien de Lucía, le premier avec la sagesse et l'expérience d'une vie passée, l'autre avec l'insouciance et l'ardeur d'une vie qui reste à vivre. Entre les deux, Lucía, un peu perdue dans sa crise de la quarantaine, se demande si, à son âge, elle a sa vie devant ou derrière elle.
Ce livre commence comme un roman policier, mais il est loin de se réduire à cette catégorie : par le biais des souvenirs de Félix, c'est un pan de l'histoire d'Espagne qui nous est livré : le mouvement anarchiste avec son leader Durruti, la guerre civile, le monde des toreros. Et la tension amoureuse qui se crée entre Lucía et Adrián donne lieu à des réflexions existentielles sur la vie, l'âge, le désir, les sentiments. Si l'enquête qui sert de trame est assez laborieuse, elle permet néanmoins de dénoncer la corruption qui règne (régnait?) à tous les échelons de l'administration espagnole. Burlesque et un brin tragique, ce roman au rythme chaotique met en scène des personnages hauts en couleurs, un peu stéréotypés, qui évoluent entre secrets, mensonges et trompe-l'oeil. Des ingrédients qu'on retrouve (peut-être mieux agencés qu'ici) dans certains livres postérieurs de Rosa Montero.
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Aussi atypique que son titre, ce livre mélange polar, réflexions philosophiques et Histoire de l'Espagne...

Si le polar m'a semblé un peu poussif, j'ai été très intéressée par les récits historiques sur la Guerre d'Espagne, les toreros ou les anarchistes. Mais le clou du cannibale, si je puis dire, tient dans les petites tranches de sagesse distillées deci delà, sur le sens de la vie, l'échec, le couple, la famille, l'état amoureux, les différents âges, la dépression, les rêves, le renoncement. Elles m'ont touchée et fait réfléchir, peut-être parce que je me retrouve un peu dans l'héroïne, (même s'il n'y a pas de Ramon kidnappé dans ma vie !).

Alors, même si on sent parfois qu'il s'agit d'un roman de jeunesse, construit sur le même principe que 'L'idée ridicule de ne jamais te revoir' mais plus confus et farfelu, c'est une lecture que je recommanderais, notamment aux quadras qui se posent des questions.
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Lucia et son mari doivent embarquer pour Vienne, au dernier moment Ramon va aux toilettes. Il ne reparaitra pas. Pourtant Lucia n'a pas quitté la porte des yeux, son mari semble-t-il s'est volatilisé. A la police on lui fait comprendre que c'est monnaie courante : à la quarantaine il arrive souvent que les maris disparaissent quelques jours puis rentrent au bercail : y a pas à s'inquiéter ma p'tite dame. Arrive alors une demande rançon en échange de la vie de Ramon. Aidé deux voisins : Félix le vieux et Adrian le jeune, Lucia essaye de démêler l'imbroglio qui entoure la disparition de Ramon.
Un livre qui démarre comme un thriller mais ce n'est qu'un prétexte à nous faire découvrir des pans du passé ou de la culture espagnol. L'enquête est surtout une trame pour suivre aussi les interrogations de Lucia face à la quarantaine, avec pour miroir Félix octogénaire et Adrian la vingtaine.
Trois personnages trop caricaturés ne m'ont pas convaincu et quelques longueurs sur les anarchistes en Espagne ou sur les toreros ont eu raison de ma ténacité.
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Un roman construit sous toutes les coutures, qui révèle, à ne point douter, les talents ingénieux de Rosa Montero à interroger la vie, et aussi, l'histoire! A partir d'un Kidnapping , La Fille du Cannibale passe en revue l'histoire de l'Espagne avant et après la deuxième guerre mondiale, un pays versé dans des mouvements de révolutions et des courants de protestations, le plus souvent, à caractère terroristes, qui vont par la suite se transformer en des organisation de mafia et de corruption. d'une grande échelle, impliquant dans leur machination l'administration...
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Légèrement déçue par cette lecture.

Livre de détente comme d'habitude avec Rosa Montero, celui-ci avait emporté un prix, mais j'ai préféré de loin 'Instructions pour sauver le monde' ou ses aventures futuristes de la répliquante Bruna Husky.

En fait, cela sent les débuts, des choses bonnes, mais parfois brouillonnes. L'auteure s'est nettement améliorée par la suite. Enfin, c'est mon avis.

Pour l'histoire, lisez le résumé. Sinon, en bref, une femme qui a atteint la quarantaine voit son mari aller aux toilettes d'un aéroport juste avant l'embarquement. Et il y disparaît. S'ensuit une revendication de prise d'otages. Son voisin, un vieillard, va l'aider ainsi qu'un jeune homme sorti de nulle part ou plutôt de son immeuble. Car la police bien sûr n'est d'aucune aide.
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Oeuvre de jeunesse de l'auteur et Prix printemps du roman 1997, on y retrouve les ingrédients qui feront son succès. Un style imagé, des idées et des personnages jamais hors du commun et une fine analyse psychologique exprimée toujours de manière simple sur la nature humaine.
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La fille du cannibale commence comme un roman farfelu habité par des personnages atypiques réunis par des circonstances pour le moins étonnantes : le mari de Lucia semble s'être bel et bien volatilisé dans les toilettes de l'aéroport, lieu romanesque au possible... le vieux Félix, anarchiste et torero à ses heures va alors se joindre à Lucia pour mener l'enquête. Et si ladite enquête piétine, Félix va en profiter pour raconter sa vie et éclairer de sa sagesse d'octogénaire la vie de ses nouveaux compagnons. A l'inverse, le jeune Adrian incarne l'insouciance de la jeunesse qui file là où le vent le porte, et, pourquoi pas, dans les bras de Lucia.



Mais derrière cette insouciance apparente, se cachent des blessures inhérentes à la vie, des interrogations qui ne peuvent trouver de réponses car elles appartiennent aux mystères de la vie et de l'identité des êtres. Lucia est une femme lucide qui essaie de se construire en racontant, en se créant par le récit un être particulier :



"Mais moi, je suis persuadée que l'art primordial est celui du récit, parce que pour pouvoir exister, nous les humains, nous devons d'abord raconter." (p. 19)



Alors oui, quelquefois, elle ment, elle cache la vérité pour agrémenter sa vie d'un brin de folie, ou, paradoxalement d'un souffle de souffrance. Elle nous raconte le couple et son usure :



"Si je sortais avec Adrian, si je partageais ma vie avec lui, il arriverait probablement un moment o^j ele haïrais parce qu'il parle la bouche pleine, comme il était en train de le faire à ce moment-là, projetant des miettes de pain et des postillons partout. Mais, ce jour-là, même de telles cochonneries m'attendrissaient. Il n'est au monde pire arbitraire, injustice plus atroce que ceux du sentiment." (p. 177)



Le monde qu'elle cotoie lui apprend le mensonge, la trahison, la faiblesse de l'être humain sans arrêt tenté par le Mal,



"Ce que vous disiez tout à l'heure, a ajouté Félix. A quoi pouvait servir de se comporter dignement. Eh bien, à nous donner la mesure de ce que nous sommes. Nous, les humains, voyez-vous, sommes incapables d'imaginer ce qui n'existe pas ; si nous pouvons parler de choses telles que la consolation, la solidarité, l'amour et la beauté, c'est parce qu'en fait, ces choses existent et font partie des êtres, de même que la férocité et l'égoïsme." (p. 380)



Lucia va apprendre la sagesse, elle va comprendre que même la souffrance est nécessaire à la vie, car elle nous aide à rester vivant, l'absence de douleur nous tuerait en effet plus sûrement et rapidement que les symptômes salvateurs.



"Laisse-moi te parler des pingouins, ces oiseaux patauds qui habitent par millions la déserte Antarctique. Quand les petits des pingouins sortent de leurs oeufs, leurs paretns doivent les laisser seuls pour aller chercher de la nourriture en mer. Ce qui pose un grave problème, parce que les petits pingouins sont recouverts d'un duvet si léger qu'il ne suffirait pas à les maintenir en vie dans les températures extrêmement froides du pôle Sud. Alors les petits pingouins restent regroupés sur leurs îlots de glace, des milliers de pingouins qui viennent de naître serrés les uns contre les autres pour se tenir chaud. Mais pour que ceux qui se trouvent à l'extérieur du groupe ne gèlent pas, les petis pingouins tournent sans arrêt si bien qu'aucun n'est exposé aux intempéries plus de quelques secondes. (...) C'est une générosité dictée par la mémoire génétique, par la sagesse brute des cellules. Ce que je veux te dire à travers cet exemple, Lucia, c'est que ce que nous appelons le Bien est déjà présent au coeur même des choses, chez les animaux irrationnels, dans la matière aveugle. le monde n'est pas simplement fureur, violence et chaos, mais il est aussi ces pingouins ordonnés et fraternels." (p. 422)




"La vie est beaucoup plus grande que nos peurs. Et nous sommes même capables de supporter beaucoup plus que nous le souhaiterions. Alors, reste calme." (p.423)



Un très beau roman à savourer...
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Ca commence comme un récit fantastique, ça continue en roman policier et quand on referme ce livre on se dit qu'on a lu un joli roman sur la vie, l'amour, l'amitié. Alors, il est vrai que le mari de Lucia disparait et qu'elle va essayer de comprendre ce qu'il lui est arrivé. Mais très vite on s'en moque (le personnage de Ramon n'étant pas vraiment charismatique) et on s'intéresse au vieux Félix et à sa vie trépidante, au jeune Adrian et à Lucia et sa quarantaine. On suit ce trio dans Madrid, on s'attache à ces héros qui n'en sont pas et on a envie de savoir s'il vont cohabiter longtemps. On peut noter aussi de beaux moments de réflexion sur notre perception de la mort ou de la vieillesse qui font écho à la vie de chacun.
Vont-ils retrouver Ramon ? Peu importe, comme toujours avec Rosa Montero, l''essentiel est ailleurs.
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Bof bof je n'ai pas été convaincue par ce roman...Il y a de longs propos inintéressants sur le Bien et le Mal, la Justice et son contraire,etc. Seules quelques réflexions sur le couple et la vieillesse sont très justes et m'ont même fait sourire. A part ça, Lucia anxieuse, coincée et pleutre n'est pas un personnage très attachant et Adrian n'a pas une personnalité marquante. le seul a tiré son épingle du jeu est Félix. L'histoire de sa vie à la fois épique et bouleversante m'a beaucoup touchée et j'attendais avec impatience les passages où il faisait ses confidences.
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C'est le livre qui m'a fait découvrir cette auteure espagnole qui possède une sensibilité si particulière pour la situation de la femme dans notre société.
C'est son livre phare qui lui valut le Prix Primavera 1997, livre porté à l'écran par le mexicain Antonio Serrano.

C'est l'histoire de Lucía Romero, une femme de 40 ans qui s'ennuie après 10 années de mariage et qui découvrira la bassesse de son époux, en même temps qu'elle découvrira que ses parents sont des êtres charnels avec un passé de passions et de peines cachées.
Ainsi, Lucía Romero sortira grandie et mûrie, pour entamer une nouvelle phase dans sa vie, ayant des forces nouvelles et de nouvelles convictions.

J'ai adoré ce livre et il m'a laissé l'envie de lui lire d'autres livres. Peu à peu je suis arrivée à lui lire 10 livres, dont le dernier, pas encore traduit en français m'a enchanté: il parle de la douleur de la perte de l'être aimé, du deuil, en faisant un parallélisme entre le veuvage accidentel de Marie Curie qui perdit son mari dans un accident stupide et son propre veuvage après la perte de son mari par maladie.
Pour les lecteurs bilingues, je donne le lien du dernier livre en scoop:
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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