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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pablo est un architecte renommé affligé de tendances obsessionnelles et pourtant un jour, comme il passe devant un trou perdu, il est saisi d'une impulsion soudaine, s'y arrête et s'y achète un appartement crasseux
A présent que dans cette sorte de fuite en avant Pablo a laissé derrière lui un métier qui l'absorbait totalement, il connaît une période de passivité qui frôle l'hébétude. Dans ce vide surgit alors plus évidemment la meurtrissure d'un lointain passé solitaire et misérable, ainsi que la honte, la douleur d'avoir si mal aimé. Et il y a encore cette menace incarnée par un certain Marcos que la police recherche et que Pablo redoute
Tout à l'inverse de ce dernier, Raluca, sa voisine de palier, est un être lumineux et ouvert. Elle donne tout, s'enchante de tout avec une radieuse innocence et ne voit que l'étoile au coeur de ses nuits.
Tel un papillon de nuit que l'ombre protège et que la lumière attire, Pablo vacille entre ses fermetures sécurisantes et cette ouverture dans laquelle il craint ne pouvoir vivre

Ainsi donc l'âme, cet alliage de lumière et de pureté, ne doit rien à l'inné ni à l'acquis, mais dépend uniquement du choix que chacun fait de l'épanouir, de la mettre en veille ou de l'éteindre.
« La bonne chance » est habitée par cette chaleur, cette humanité et cette intelligence du coeur propres aux belles âmes Et son écriture est superbe



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Pablo Hernando a cinquante-quatre ans. Aujourd'hui, il s'en va prendre le train, abandonnant par-là son travail sans prévenir personne, pour se rendre dans un patelin du nom de Pozonegro. Il se trompe d'arrêt, contraint de rebrousser chemin en car, et se poste devant un bâtiment. de là, il appelle le numéro de l'appartement en vente face à lui et affirme au propriétaire qu'il veut acheter son appartement immédiatement et qu'il l'attend présentement pour conclure l'affaire. Quelque peu décontenancé, le propriétaire finit néanmoins par acquiescer, et voilà Pablo propriétaire d'un appartement minable en plein coeur d'un bled paumé qu'il vient de payer quarante-deux mille euros rubis sur l'ongle.

Voilà le tout début de ce roman ! Les questions se bousculent instantanément !

Qui est ce Pablo qui peut se permettre de dépenser nonchalamment autant d'argent, et s'il en possède autant, pourquoi venir se perdre ici dans un logement malpropre et minuscule ? Il n'y a apparemment aucune logique à l'attitude de notre protagoniste.

Pablo est en effet un homme très particulier. Son but premier, pour le moment, c'est de ne plus penser. Ne plus penser car la réalité est devenue trop douloureuse, les souvenirs trop brûlants. La cruauté du monde et de ses sévices incessants le matraque et le blesse plus qu'il ne peut le supporter à présent.

Les détails que l'on apprend peu à peu à son sujet ne font que multiplier les interrogations et les hypothèses à son égard. Pablo est un homme entouré de mystères et son visage en trahit la complexité et la douleur.

Pablo se nourrit des horreurs des autres, de ces répugnants tueurs en série qui fascinent tant, mais dont la folie meurtrière reste toujours incomprise. Il lit et relit ces affaires insoutenables qui peuplent les journaux. Il veut comprendre. Mais comprendre quoi exactement ? Comprendre qui ? Et surtout pourquoi ?

Suivre Pablo, c'est se poser autant de questions que lui. Il en est arrivé à ce moment, où il est indispensable d'établir un bilan. Quel est son rapport à la famille ? Son rapport à l'amour ? Son rapport à la vie ? A-t-il été l'homme qu'il était censé devenir ?

Cette quête de lui-même, plus inconsciente que préméditée, est pleine d'émotions contraires qui s'entrechoquent et révèlent à quel point la vie, les sentiments, les relations à autrui, la parentalité, le deuil, la violence, la dérive de la société, et tant d'autres facteurs sociaux, font bel et bien partie d'un seul et même individu. L'élément clé qui fait la différence finalement, pour gérer ce fatras d'épreuves, c'est : faites-vous partie des Gentils ou des Méchants ?

Aux côtés de sa nouvelle voisine Raluca, de son nouveau travail d'appoint et de son nouvel environnement, Pablo va petit à petit trouver les réponses dont il a tant besoin et chercher un dénouement à tout ce qui encombre ses pensées…

Rosa Montero m'a totalement conquise avec ce roman envoûtant de réalisme et de violence. La densité d'émotions, d'informations, d'actions, de questionnements, est telle que l'on a du mal à croire que le livre ne possède que trois-cents pages.

L'histoire est belle, éprouvante, cruelle, violente et nous touche en plein coeur.
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Thriller, roman d'émotions, essai sur la folie humaine ... ou tout à la fois ? Difficile de classer ce roman étonnant qui ne cesse de surprendre dans sa construction mais également dans les virages pris par l'auteure pour nous égarer. J'ai apprécié les personnages, curieux et mélancoliques, et j'ai même réussi à visualiser cette petite ville grise et triste, pour ne pas dire sinistre, tant les descriptions sont fines et précises. A dire vrai, j'aurais bien continué un petit bout de chemin avec Pablo, Raluca et Felipe.
Beaucoup de charme dans cette histoire étonnante ... et oui Pablo, la vie est une comédie !
Merci Masse critique pour ce texte sympathique.

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Par la fenêtre du train à grande vitesse qui l'emporte donner une conférence, un architecte madrilène voit une pancarte de vente d'un appartement, dans un village miteux, ville fantôme désertée à la fermeture des mines.

Sitôt arrivé à destination, il rebrousse chemin, prend un car poussif et revient à Pozzonegro où il insiste pour acheter illico l'appartement en question, sans le visiter, avec jouissance immédiate et paiement cash ! 

Cet homme aux vêtements hauts de gamme se terre dans cet appartement crasseux. Il en nettoie le m² où il s'assied avec ces lingettes désinfectantes qui emplissent ses poches.

Au matin, il se rend au supermarché le plus proche, achète quelques vivres...

Prix en pitié par la caissière, sa voisine, elle lui trouve des vêtement 1er prix, de quoi se nourrir, se laver, nettoyer l'appartement et lui dégote un job de mise en rayon dans ce supermarché ... 

Peu à peu on découvre qu'il est un architecte madrilène à la renommée internationale, gagnant de plusieurs prix  ...  Son passé, les raisons de sa fuite, sa remise en question nous sont révélés par petites touches ... 

Un roman d'apparence légère qui cache une profondeur insoupçonnée dans les premières pages, une amitié improbable entre 3 personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, une enquête policière qui prend un tour inattendu .

Je ne connaissais pas cet auteur mais je vais m'empresser de rechercher d'autres de ses productions.

Un excellent roman que je remercie les éditions Métailié et NetGalley pour me l'avoir transmis :) 

#LaBonneChance #NetGalleyFrance

 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Je voudrais partager mon enthousiasme pour ce livre « La bonne chance » de Rosa Montero, mais sans vous dévoiler l'histoire.
Gageure, mais raconter l'intrigue serait criminel.
J'ai acheté le roman de Rosa Montero avant-hier parce que le premier de ses romans que j'ai lu, « L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir », fut un coup de foudre extraordinaire (il reste à ce jour l'un de mes romans préférés) ce que « La chair » son roman suivant n'avait fait que conforter.
Rosa pratique l'écriture addictive.
J'ai dévoré ces trois romans d'un trait sans jamais reprendre ma respiration.
Ici, quelle histoire étrange, surprenante et dont on découvre les intrigues petit à petit.
Comme au compte-goutte.
Pourquoi un homme dans un train décide brusquement d'en descendre, de prendre un billet pour repartir dans l'autre sens ?
Un appartement aperçu rapidement de la fenêtre du train, qu'il décide d'acheter sans même l'avoir visité.
Un lieu sinistre dans une ville laide désertée, abandonnée et angoissante.
Pourquoi ?
Certains souffrent de ne pas parler le Tagalog.
Ne savent pas parler de plaisir, de vie, d'amour. Ils traversent la vie, désorientés, un peu comme des canards à qui l'on coupe la tête et qui continuent malgré tout à courir.
Cela me fait penser à l'une de mes sensations mille fois ressentie, décrite par Gainsbourg « j'aimerais que la terre s'arrête de tourner pour descendre », c'est peut-être ce que fait Pablo.
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