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C'est ma première lecture De Montherlant, dont le nom résonnait dans mon esprit depuis plusieurs mois déjà. J'eus très peur en apprenant le thème central : la raison d'état contre l'amour. Pourtant, la pièce se lit sans faim et sans faim se lit. Je pensais lire une oeuvre tirée de la plume d'un misogyne sans vergogne, pourtant les personnages féminins sont grands, bien plus grands que leurs homologues masculins !
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Dans l'un des commentaires sur La Reine morte, Montherlant déclare la chose suivante : « le théâtre est fondé sur la cohérence des caractères, et la vie est fondée sur leur incohérence. [...] La cohérence de ce caractère est d'être incohérent ». Je partage évidemment la vision de l'auteur. La personnalité humaine est comme un arbre dont les ramifications, à force de croître, se rencontrent nécessairement. Nier cette incohérence, c'est ou se faire une bien fausse idée de soi-même, ou une bien triste idée de l'art en tant que bête machine simplificatrice. J'invite donc tous ceux ayant le vilain défaut de lancer des procès en incohérence à des personnages d'oeuvres d'art (car on retrouve cette critique dans tout art narratif, pas seulement en littérature) de lire et relire ad nauseam Montherlant jusqu'à imprimer cette idée pleine de bon sens (et de bon goût!) dans leur esprit.

D'ailleurs, la qualité magistrale de cette pièce de théâtre prouve le bien-fondé de cette vision. Certes, la plume fabuleuse De Montherlant n'y est pas étrangère (lisez la section « citations » pour en goûter quelques échantillons). Mais sans cette richesse issue de la profondeur de ses personnages tout en contradictions, La Reine morte ne serait guère plus passionnante que du Edmond Rostand ; un feu de paille aussi flamboyant qu'éphémère.

Or, c'est ici tout le contraire. La pièce reste en mémoire même après la fermeture du livre, et je ne doute point qu'elle y grave sa marque au fur et à mesure que la poussière le recouvre. le personnage du roi Ferrante est bien sûr le plus marquant. C'est d'ailleurs là tout le croquant des personnages indéfinissables ; on n'en a jamais fini avec eux, tandis que ceux qu'on cerne avec facilité n'ont aucune raison de rester l'objet de notre attention. Pris sous le feu de ses propres contradictions, Ferrante est à la fois grand et pathétique, humaniste et machiavélique, conscient de n'être pas tout à fait l'homme qu'il pense être (voilà un sacré paradoxe). Et le lecteur s'en trouve tout aussi écartelé intérieurement face à cet homme dont la lucidité portée jusqu'à ses plus absurdes dénouements le pousse à haïr un fils à la fois trop différent et semblable.
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La reine morte /Henry de Montherlant

Drame en trois actes écrit en 1942 et présenté la même année à la Comédie Française, cette pièce développe le thème classique de l'amour contrarié par la raison d'État. Elle est inspirée de l'histoire des rois du Portugal Alphonse IV et Pierre Ier d'après un drame espagnol de Guevara.
Un mariage est prévu entre l'Infante de Navarre et le Prince Pedro, fils de Ferrante roi du Portugal. Il s'agit de fonder une alliance politique entre la Navarre et le Portugal pour contrer la Castille. Mais Pedro refuse ce mariage malgré la requête de son père pour lui rappeler ses devoirs de prince. Il fait savoir que son affection pour Inès de Castro l'empêche de se marier avec l'Infante. Il n'ose pas avouer qu'il s'est marié en secret avec Inès et qu'elle attend un enfant de lui. C'est Inès qui va annoncer la nouvelle à Ferrante.
Pedro est arrêté. Ferrante conseillé par son entourage politique ne voit d'autre option que de faire supprimer Inès de Castro au nom de la raison d'État.
Dans un style sobre, Montherlant nous emmène quelques siècles en arrière pour exposer une histoire d'un autre temps. Un roi un peu sadique et désabusé est prêt à toutes les bassesses pour faire une alliance, au détriment des sentiments de son fils qui préfère l'amour d'Inès, une bâtarde éduquée et femme de caractère.
En bref, une pièce sombre et dramatique.
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- LA REINE MORTE -

Une pièce de théâtre qui arrive à retranscrire la célèbre légende de Inês de Castro ( la reine morte), une légende très connu aux Portugal, c'est une légende qui a était racontée oralement mais aussi beaucoup d'auteur connu portugais ont écrit sur cette légende comme par exemple Luis Camoes ou encore Garcia de Resende.

J'ai lu beaucoup sur cette légende et cette pièce de théâtre n'est pas ma préférée, je trouve qu'elle n'arrive pas à nous fait ressentir la tragédie de cette légende. Nous avons beaucoup de passage entre le roi et Inês de Castro qui est très intéressant. Ce n'est pas pour autant que je déconseille cette pièce de théâtre.

Carlaines
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Un classique qui n'a pas veilli,cette reine morte se lit encore aujourd'hui avec grand plaisir.Comme je l'avais déjà dit ici on devrait tous lire ou relire du Montherlant,tant cet auteur est doue que ce soit en prose ou en vers.Un ecrivain classique un peu oublié, a tort,cette piece vous le prouvera.
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"Promets-moi si tu me survis
D'être plus fort que jamais
Je serai toujours dans ta vie.
Près de toi, je te promets."
Immortelle Inès de Castro, la Reine morte!
Elle était la dame de compagnie de Constance de Castille, lors de son mariage avec Don Pedro du Portugal.


"Il y a tant de beautés dans La Reine morte ! "
Inès parle à Pedro de l'enfant qu'elle porte en elle ( ils se sont mariés en secret, et Ferrante , le roi du Portugal et père de Don Pedro, l'ignore)
-"Le jour, il ne me préoccupe pas trop. C'est la nuit… Il est au chaud de mon coeur, et je voudrais me faire plus chaude encore pour l'abriter mieux. Parfois il bouge, à peine, comme une barque sur une eau calme, puis soudain un mouvement plus vif me fait un peu mal.


-Ton nom prononcé dans ma solitude, prononcé dans mes rêves. Et voilà que je t'ai retrouvé. Et j'ai retrouvé l'odeur de tes vêtements… Quand je t'ai vu, mon coeur a éclaté.
Car j'accepterais de mourir, moi et ce que je porte en moi, oui, j'accepterais de mourir si la mort devait me fixer à jamais dans un moment tel que celui-ci.
Pedro est en prison, et le roi Ferrante a accepté qu'Inès reparte, saine et sauve... "


"N'oublie pas ce que je t'ai dit
L'amour est plus fort que tout
Ni l'enfer ni le paradis
Ne se mettront entre nous."


Mais, si le Roi Ferrante décide de faire tuer Inès, à la fin de la pièce, la raison d'État n'y est pour rien. le pape n'annulera pas le mariage d'Inès et de Don Pedro..." Ferrante est un peu hagard... Il se souvient avoir dit à Inès, à son arrivée:
- La cour est un lieu plein de ténèbres. Vous y auriez été une petite lumière…
- Oui, une petite lumière… Inès avait 26 ans!


Une petite lumière éblouissante de pureté qui révèle le côté obscur de l'âme du Roi (et lui fait prendre conscience de sa faiblesse, de ses échecs et de son fils Pedro qu'il n'a pas su aimer...)"


"Pense à moi, comme je t'aime
Et tu me délivreras
Tu briseras l'anathème
Qui me tient loin de tes bras". On se retrouvera, Francis Lalanne.


Devenu roi après la mort de son père, Don Pedro fera déterrer, puis couronner Inès. Il obligera ensuite tous les grands du royaume à baiser la main de la Reine morte...
Mortels, vous qui passez au Monastère d'Alcobaça, au nord de Lisbonne recueillez vous devant les tombeaux d'Inès et de Don Pedro...
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J'ai retrouvé dans ma bibliothèque de théâtre cet exemplaire défraichi de cette pièce , lue en 1965 . J'avais trouvé ce drame en trois actes ,suranné mais non exempt d'une certaine grandeur .Plus tard j'ai lu "Les jeunes filles" et l'auteur m'est devenu violemment antipathique ( un type qui a écrit " Nausée de la femme ! Que ne peut-on supprimer ce sexe de la terre, et puisqu'il faut avoir des enfants que ne peut-on en avoir par des moyens chimiques ou par une opération. "). Et ne parlons pas d'autres aspects peu reluisants.
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J'ai tout aimé de cette pièce: le dépaysement tant géographique que chronologique (Portugal au XIVème), l'excellence de l'écriture, la pertinence des réflexions auxquelles elle mène, le message en pointillés qui critique la 2nde Guerre Mondiale qui était en cours au moment de la rédaction et de la mise en scène de "La Reine Morte".

Montherlant crée des personnages forts, nuancés, son oeuvre est une succession de citations fabuleuses. J'ai particulièrement aimé le personnage de l'Infante, puissante et sans concessions, au coeur pourtant grand.
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Montherlant fait partie de mes dramaturges préférés et je le préfère de loin dans ses pièces plutôt que dans ses romans ou ses essais. Comme quoi…

La reine morte met en scène un vieux roi portugais, Ferrante qui, sentant sa mort arriver, veut mettre en ordre son royaume. Il ordonne ainsi à son fils, le prince Don Pedro, d'épouser l'infante de Navarre, Dona Bianca. Il la fait venir en son royaume afin que les deux jeunes se rencontrent. Mais il y a un problème : le rejeton est amoureux de la belle Inès de Castro. Il ne se préoccupe donc pas de Bianca. Cette dernière, déçue, bafouée dans sa fierté, ne tarde pas à trouver le vieux roi afin de lui faire part de ses sentiments à ce sujet. Ferrante entre dans une colère noire. Il fait enfermer Inès et tente de la persuader qu'elle doit faire changer d'avis le prince afin qu'il épouse l'infante. Mais ce qu'il va apprendre à ce moment-là risque de le surprendre…

Cette pièce, parue en 1942, est inspirée par celle d'un autre écrivain, Luis Velez de Guevara, Régner après sa mort (1570). Montherlant s'est servi du fait réel qui avait donné lieu au texte, l'assassinat d'Inès de Castro par Alphonse IV) mais en a fait une oeuvre toute personnelle. Les personnages sont travaillés. Ainsi, le vieux roi Ferrante paraît complètement hermétique. Certaines réactions peuvent surprendre car il peut prôner la sagesse et faire preuve, pourtant, de haine et de sadisme. Viennent ensuite les femmes au caractère bien trempé. Quant à Pedro… la pauvre garçon fait bien pâle figure face à Bianca ou Inès. le jeune prince est un pleutre. le seul acte qui le fera remonter dans notre estime sera le dernier.

Quel talent ce Montherlant !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Le titre de cette pièce nous indique quel sera le choix dicté par la raison d'état qui triomphe de l'amour. Deux femmes obstinées et monolitiques, et un prince falot, permettent de mieux comprendre les desseins d'un roi vieillissant, personnage complexe et véritable héros de cette pièce.
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