Qui donc se préoccupe de savoir ce que nous gagnons en enfants chaque année ? Eh bien, la vie nous apporte plus de deux corps d'armée. Il est né, en 1915, dans la seule province de Québec, 83,274 petits Canadiens, dont 6,587 protestants : c'est, — qu'elle me pardonne ! — plus que la population de la ville de Québec en 1911. Une ville en un an, n'est-ce pas un apport appréciable ? C'est là un chiffre absolu, résultat de l'addition des naissances. Pour faciliter les comparaisons avec d'autres pays, les statisticiens établissent ce qu'on appelle un coefficient en calculant le « taux de la natalité », la proportion des naissances pour dix mille ou mille habitants. Nous savons ainsi qu'il est né, en 1915, 379 enfants pour dix mille habitants, soit 37.9 pour mille ou, si Ton y tient, 3.79 pour cent. C'est un joli taux d'intérêt, et qui conduira à quelques solides millions dans une centaine d'années.