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EAN : 9782764628171
227 pages
Boréal (05/05/2024)
4.5/5   2 notes
Résumé :
C'est que l'enfance qui convoque la merveille charroie aussi le mal-être. Le petit garçon blessé, qui n'a guéri qu'à demi, se faufile encore sous la galerie, le coeur serré. Il se croit bien caché. Il prie qu'on ne le trouve pas. Il sait qu'on va le trouver. Il entend le pas pesant de l'homme de sa vie au-dessus de sa tête. Il tremble. Il attend. Il n'a nulle part où aller afin de cesser d'exister. Il se reniera encore une fois. Et ce ne sera pas la dernière.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce carnet rédigé à North Hatley de février 2022 à septembre 2023, Robert Lalonde invite sa lectrice ou son lecteur à emprunter les chemins de traverse en compagnie, entre autres, de ses auteurs fétiches comme Giono, Dillard, Colette, etc. Sur un sentier, il regarde autour de lui la nature environnante et il cherche à reconnecter avec la profondeur de son âme. Pour ce faire, il aborde le thème de l'enfance. D'ailleurs, le titre de son carnet réfère à une phrase de Saint-Exupéry : « On est de son enfance comme on est d'un pays. » Ce pays de l'enfance est tantôt lumineux et parfois, il apparaît sombre. Comme il le mentionne : «C'est que l'enfance qui convoque la merveille charroie aussi le mal-être». (p. 194) L'auteur se souvient, oublie, se souvient, oublie… Sa quête est celle d'un chercheur d'or qui tente de percer l'immuabilité de ses émotions tributaires de l'enfance. Sur ce sentier, il pense aux siens, à ses disparus, aux leçons apprises et ce, même sur un lit de mort (celui de son grand-père). À cet égard, il est parfois mélancolique par rapport au temps. Par exemple, lorsqu'il repense à son ami Dominique, décédé aujourd'hui, à qui il doit, comme il le soulève, sa «révolution intranquille», son «réveil nécessaire», il remarque :

«On n'a jamais le temps de manifester notre reconnaissance aux anges comme aux démons providentiellement apparus sur notre chemin, camarades qui nous ont tiré de pièges plausiblement mortels, avant de s'évanouir comme des spectres dès qu'on a eu le dos tourné.» (p.113)

J'adore ce type de réflexion qui m'entraîne dans mes souvenirs pour en arriver à cette conclusion, un peu comme Lalonde, : «Que reste-t-il de nos beaux jours […]». ( p.60).

La faune et la flore

Lorsque nous lisons du Robert Lalonde, il faut s'attendre à plonger dans un univers marqué par la faune et la flore. Qu'il pense à son passé ou encore qu'il soit dans le moment présent de son écriture, l'auteur présente des éléments de la nature. Ainsi, en causant avec un bruant chanteur, il entend la voix de son grand-père décédé alors qu'il était un jeune garçon :

«Puis, comme dans un rêve qui se déchire, apparaît grand-père Léopold, appuyé au plus costaud des peupliers trembles, sa casquette de guingois, les bras croisés sur sa poitrine. Il secoue la tête comme il le faisait quand, étourdi, je refusais de voir ou d'écouter. Il dit :

Les grands gestes heureux des arbres, les ombres flottantes dans l'eau vive, l'odeur soûlante de la sève de pin qui perle sur l'écorce comme une rosée… La commune de ton enfance, les aiguilles qui chantent la langue du coeur, celle de l'esprit…Je vois battre ton coeur à grands coups, ta chemise palpite… Jamais tu ne dois oublier qui tu es, si tu ne veux pas que le malheur fasse jaillir de toi le son creux du bâton contre l'arbre mort…»(p. 74).
La nature apparaît indissociable de la vie de Lalonde. Elle a forgé son identité, elle l'anime, elle est son référent en tout temps. Mais encore, alors que les forêts canadiennes brûlent, Lalonde pleure. Il apparaît habité par un chagrin relié à son impuissance devant le mode de vie des habitants de la Terre axé sur la surconsommation.

«Au nord les forêts flambent, au sud on navigue en canot dans les rues des villages, un peu partout des tornades sillonnent le territoire. Et, bien sûr, nous n'y sommes pour rien. » (p. 211)

Cette nature, c'est la beauté, c'est l'immensité, c'est sa maison. En ce sens, je me retrouve dans les dires de Lalonde, car je ne peux pas vivre sans mes animaux, sans regarder les chevreuils venant nous saluer, sans observer les dindons qui sautent sur notre galerie pour se nourrir, sans voir les canards et les outardes nageant dans notre baie en été. Les animaux vivent. Ils rendent notre monde meilleur. Alors, ne tuons pas la beauté du monde.

La littérature et l'écriture

Robert Lalonde est un grand lecteur. Pour lui, la littérature s'avère importante. Elle s'infiltre dans ses pensées, dans sa perception de la vie et dans ses émotions. Ainsi, dans ce carnet, Lalonde n'hésite pas à placer des citations de ses auteurs préférés afin peut-être d'appuyer ses réflexions et c'est beau. Cette façon de faire donne vie au carnet, elle agit comme un baume pour penser nos blessures. Elle s'avère reliée à l'écriture. Comme il le soulève :

«Je lis et relis souvent, en parallèle, du texte frais et du texte bien conservé. Ce matin, Véronique CôtéLa Vie habitable, 2014 – et Gabrielle RoyLa Route d'Altamont, 1966. Soeurs jumelles éloignées l'une de l'autre, toutes deux, à cinquante ans d'écart, interrogent le mystère de la beauté, celui de la création. » (p.147)

En abordant ces autrices ou ces auteurs fétiches, Lalonde nous les fait découvrir avec un autre regard. J'ai envie maintenant de lire La Vie habitable car je ne connais pas ce bouquin, pas plus que son autrice. La littérature, c'est contagieux!

De plus, Lalonde traite de l'écriture dans ce carnet. Comment doit-on écrire? Combien de temps doit-on consacrer l'écriture? Qu'est-ce que l'inspiration? Quelle est la perception des écrivains de l'acte d'écrire? Autant de questions auxquelles tente de répondre, entre autres, Lalonde. «L'écriture a toujours été pour moi le lieu d'un seul instant». (p. 25). En plus, c'est son grand-père qui lui a permis de développer une force, une persévérance par rapport à l'écriture.

«En écriture, comme en tout, je souscris au catégorique et honnête aphorisme de grand-père :
Ça coûtera ce que ça coûtera.
Ça prendra le temps que ça prendra.
Ça donnera ce que ça donnera. » (p. 53)

Ce carnet se veut surtout une réflexion sur l'écriture. Alors, il faut écrire, il faut se tromper, il faut lire, il faut prendre son temps… il faut…

Merci M. Lalonde pour ce merveilleux carnet. J'ai adoré vous lire, comme toujours. En marchant, je penserai à vous et à celui qui vous accompagne dans vos balades, le Chien.

Que pensez-vous de ce genre de carnet? Aimez-vous ce type de réflexions autour de la littérature, de l'écriture, de la vie de la part des autrices et des auteurs?


https://madamelit.ca/2024/03/13/madame-lit-on-est-de-son-enfance-de-robert-lalonde/
Lien : https://madamelit.ca/2024/03..
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critiques presse (3)
LeDevoir
11 mars 2024
Les plus récents carnets de Robert Lalonde nous invitent à célébrer la nature, l'enfance et l'écriture.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
08 mars 2024
Robert Lalonde a écrit On est de son enfance comme un appel à se reconnecter avec soi et le monde. Il y convoque ses souvenirs, mais aussi ses écrivains amis et ses marches dans la nature, autant de thèmes récurrents chez cet auteur exigeant au regard tourné vers l'extérieur.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
04 mars 2024
Il montre aussi toutes les beautés de la nature et invite ses lecteurs à être attentifs à ce qu’elle a de plus beau à leur offrir. Parce que ça fait du bien.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Puis, comme dans un rêve qui se déchire, apparaît grand-père Léopold, appuyé au plus costaud des peupliers trembles, sa casquette de guingois, les bras croisés sur sa poitrine. Il secoue la tête comme il le faisait quand, étourdi, je refusais de voir ou d’écouter. Il dit :
-Les grands gestes heureux des arbres, les ombres flottantes dans l’eau vive, l’odeur soûlante de la sève de pin qui perle sur l’écorce comme une rosée… La commune de ton enfance, les aiguilles qui chantent la langue du coeur, celle de l’esprit…Je vois battre ton coeur à grands coups, ta chemise palpite… Jamais tu ne dois oublier qui tu es, si tu ne veux pas que le malheur fasse jaillir de toi le son creux du bâton contre l’arbre mort…
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Ciel et terre du même blanc éblouissant. Flèches zigzagantes des corneilles traversant la brume de glace. Rares promeneurs impossibles à reconnaître, engoncés dans des scaphandres de capuches et de foulards. Je marche à la rencontre du froid comme on se rend à un rendez-vous secret, en aveugle. […] Je savais déjà, enfant, que je n’habitais pas un décor, mais une vaste dramaturgie d’arbres, de bêtes et de lumière, plus vraie que le prétendu réel. Les pins sifflaient mon apparition, me chuchotant que j’étais libre. Ils font pareil aujourd’hui. Libre de me métamorphoser, matin après matin, en explorateur déluré arpentant une terra incognita que nul avant moi n’a aperçue.
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Je lis et relis souvent, en parallèle, du texte frais et du texte bien conservé. Ce matin, Véronique Côté – La Vie habitable, 2014 – et Gabrielle Roy – La Route d’Altamont, 1966. Soeurs jumelles éloignées l’une de l’autre, toutes deux, à cinquante ans d’écart, interrogent le mystère de la beauté, celui de la création.
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En écriture, comme en tout, je souscris au catégorique et honnête aphorisme de grand-père :
Ça coûtera ce que ça coûtera.
Ça prendra le temps que ça prendra.
Ça donnera ce que ça donnera.
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«On n’a jamais le temps de manifester notre reconnaissance aux anges comme aux démons providentiellement apparus sur notre chemin, camarades qui nous ont tiré de pièges plausiblement mortels, avant de s’évanouir comme des spectres dès qu’on a eu le dos tourné.
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Videos de Robert Lalonde (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Lalonde
La lec­ture s'est avérée être un refuge essen­tiel en temps de pandémie. La lit­téra­ture, art par­mi tant d'autres, est thérapeu­tique. C'est un out­il pour notre san­té men­tale. Dans son essai Ser­vice essen­tiel, Émi­lie Per­reault plaide pour une plus grande place des arts et de la cul­ture dans nos vies en adop­tant «de saines habi­tudes de vie cul­turelle». L'animatrice s'entoure des écrivain·e·s Émi­lie Mon­net, Sophie Fauch­er et Robert Lalonde lors d'une table ronde pour dis­cuter de la fonc­tion sociale de l'art et de l'accès à la cul­ture, entre autres.
Avec: Émilie Monnet, Auteur·rice Sophie Faucher, Auteur·rice Robert Lalonde, Auteur·rice Émilie Perreault, Animateurrice
Livres: Okinum La vie, ma Muse SERVICE ESSENTIEL Pas un jour sans un train
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