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3,62

sur 534 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme un air de légende.
Comme ces poèmes épiques chantant les hauts faits de personnages héroïques.
Voilà à quoi j'ai pensé en lisant le premier livre du cycle d'Elric !
Elric l'albinos. Avec sa pâleur cadavérique et ses yeux en amande couleur de rubis.
Un personnage de foire, une monstruosité montrée du doigt s'il n'avait pas été l'Empereur de Melniboné. le dernier survivant d'une longue lignée de rois magiciens, cruels et dominateurs, faisant courber l'échine à toute une mosaïque de peuples.

Mais la puissance de l'Empire pâlit. Elle est à l'image de son souverain : une incongruité.
Les savoirs ancestraux se perdent ; les royaumes périphériques se révoltent ; les dragons sommeillent et ne règnent plus dans les cieux ; les drogues, la sorcellerie, la magie fatiguent de plus en plus les corps et les âmes…
Elric, le démon au visage pâle, se demande avec une effrayante lucidité s'il ne sera pas le dernier Empereur de ce monde en perdition, de ce monde qui s'égare. de ce monde pourrissant.
Un Empereur tourné en dérision, moqué pour sa faiblesse et son indécision chronique.
C'est pourtant ce crevard, ce dégénéré qui reviendra d'entre les morts pour sauver Cymoril, l'amour de sa vie. Un amour qui porte quelque chose de tragique en lui.
Elric commencera à construire sa propre légende en pactisant avec les Dieux, et pas toujours parmi les plus recommandables.

La plupart des auteurs de Fantasy se croient obligés de pondre des pavés de 1000 pages pour décrire un univers à peu près cohérent. À Michael Moorcock, 250 suffisent et on comprend tout de son monde onirique en permanence sur la corde raide. Un monde qui, étrangement, entre en résonnance avec le nôtre.
L'auteur a un sens aigu de l'épopée et du tragique.
Du grand art.
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C'est toujours avec fébrilité qu'on aborde un cycle, d'autant plus lorsqu'il est considéré comme un classique du genre dont il relève. Vais-je l'aimer ? Cette première incursion va-t'elle me donner envie de poursuivre la découverte ? A l'issue de ma lecture d'"Elric des dragons", la réponse est oui, totalement oui.

S'il n'est pas vraiment un tome d'exposition puisqu'il n'est pas le premier du cycle a avoir été écrit, "Elric des dragons" constitue tout de même une parfaite introduction à l'univers créé par Moorcock.
S'ils l'ont sans doute été dans les tomes écrits auparavant (mais dont l'action chronologique se situe après) les personnages, le monde et les règles qui le régissent sont ici bien présentés et le lecteur qui, comme moi, commence par ce tome fera connaissance avec l'univers du cycle.
Moorcock créé un univers foisonnant, touffu. Et si, le récit allant très vite, certains aspects de cet univers sont survolés, l'auteur ouvre un champs de possibilités infinies qui laisse augurer le meilleur pour la suite du cycle.

Dans ce tome, Moorcock va à l'essentiel, se concentrant sur quelques personnages et quelques lieux, faisant de ce court récit une parfaite entrée en matière pour le néophyte. Pour autant, la concision de ce volume n'empêche pas l'auteur de créer un univers dense, aux créatures variées et à toute une mythologie (éléments qui seront sans doute développés par la suite) dans un récit abouti qui peut se suffire à lui-même.

La grande réussite d'"Elric des dragons" est le personnage d'Elric lui-même. Atypique et original, Elric est un personnage complexe et charismatique. Empli de paradoxes, il est à la fois faible et puissant, est doté d'un sens moral élevé mais peut se montrer cruel. Sa difficulté à concilier l'exercice du pouvoir et ses convictions intimes est au centre du récit. Torturé, sombre, plein de doutes, il est l'anti-thèse de héros dans la lignée de Conan.

La psychologie du héros de Moorcock est soignée et fouillée. Mais l'auteur ne délaisse pas pour autant l'action, faisant d'"Elric des dragons" un récit à la fois épique et introspectif.
Les péripéties s'enchaînent à un rythme trépidant et on y trouve tout ce qu'on aime dans un récit d'heroïc fantasy : des combats (sur terre et sur mer), de la romance, des duels, de la magie... Tout y est pour que le lecteur soit emporté dans un récit très addictif.

L'écriture est soignée et agréable, et offre de jolis passages très poétiques sans sacrifier à l'efficacité lors des séquences guerrières.
Le ton du récit a pu sembler un peu désuet à certains, l'auteur évitant certains excès inhérents au genre. Moorcock préfère le romantisme à la crudité pour dépeindre l'amour d'Elric et Cymoril. Il ne verse pas des litres d'hémoglobines lors des séquences de violence et opte pour une certaine suggestion. J'ai trouvé cette retenue très agréable, très rafraîchissante.

"Elric des dragons" n'a pas à rougir de la comparaison avec des sagas plus récentes (qui lui doivent sans doute beaucoup). Au contraire ! "Elric des dragons" est une lecture qui suscite l'émerveillement et durant laquelle, emporté par un tourbillon d'aventures échevelées, on retrouve une âme d'enfant.

Challenge Variété 19 (catégorie "un livre avec de la magie")
Challenge Petits plaisirs 22
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Très belle découverte de l'univers de Menilboné, l'île aux dragons et de son prince albinos Elric.
C'est un personnage quelque peu atypique, car il n'est absolument pas manichéen. Très gentil et trop bienveillant au début du roman, il apprend à se forger une carapace au fil de ses aventures.
Même si ce premier tome est relativement court, il est une bonne introduction à ce monde et donne fortement envie de connaitre le destin d'Elric et Cymoril.
A suivre!
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Le commencement de ce bouquin m'a rappelé - si je me souviens bien - les tragédies grecques dans la façon de présenter les différents protagonistes et dans la mise en place de la situation de départ (rapports des forces, tensions, envies, rancoeurs).
Toutefois, la forme diffère de nombreuses manières, comme avec les références / préambules aux Chroniques de l'Épée Noire.
La trame, épique s'il en est, est longue et complexe, mais parvient à ne pas souffrir de lourdeur.
L'histoire nous emmène loin dans la capacité de rêve et de représentation des acteurs/lieux, avec de très riches descriptions, mais là encore, bien que peu adepte des longues descriptions, j'ai été surpris de ne pas m'ennuyer, au contraire, celles-ci sont relativement précises pour aider à se concevoir sa propre image de l'épopée et des caractères sans devenir prépondérante ou par trop envahissante.
Un tome qui demande avec force nécessité une suite.
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Ce tome débute très bien une longue saga. Les personnages sont déjà bien campés, le système de magie est intéressant, notamment concernant les épées runiques, et l'histoire progresse bien, ce n'est pas qu'une longue introduction. La caractère très atypique de Elric à lui seul est déjà digne de mention; son intelligence et son ouverture au monde font contraste à sa faiblesse physique. Jusque où un roi peut-il rompre avec les rites millénaires sans abdiquer son rôle? C'est sur cette corde raide en arrière-plan que se déroule cette excellente entrée en matière. Hâte de lire la suite...
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Moorcock est un précurseur dans la dark fantasy et dark, ce récit l'est. Tout ce qui peut aller mal ira mal et même si Elric se sort des pires embrouilles, il ne fait aucun doute que l'ombre est toujours présente au dessus de sa tête, telle une malédiction.

Très bien écrit, le récit n'est pas pompeux ni lourd comme peut l'être un certain Seigneur des Anneaux, avis personnel évidemment.

Le récit est assez court, à peine 180 pages mais Moorcock prend le temps d'installer son univers, nous présenter les principales bases et les principaux personnages sans s'épancher plus qu'il ne le faut. On apprend donc les coutumes de ce peuple pour le moins sordide dans un univers fait de sorcellerie.

Moorcock utilise bon nombre de raccourcis qui vont surprendre tout en étant efficace et encore une fois, l'idée n'était pas de faire un roman fleuve. C'est rapide, dynamique, même lorsqu'il se pose pour décrire un mode de vie, un paysage, l'histoire de cette contrée. Les informations affluent sans donner le mal de crâne. Tout est parfaitement maîtrisé.

Les décors ne sont jamais féériques, l'ambiance jamais au beau fixe. Si quelque chose semble bien se passer, ça ne dure jamais très longtemps. Sans pour autant être d'un pessimisme absolu, les aventures d'Elric n'ont rien de glorieuses ni d'héroïques. Disons que son auteur fait tout pour éviter l'épique et rappelle bien que toute bataille fait des morts et que tout amour ne peut être pleinement assouvi.

Elric aura été pour moi une révélation. J'en avais beaucoup entendu parler et je ne regrette pas de m'être plongé dans cet univers sombre où le désespoir pointe son nez à chaque page. Pour une mise en condition, c'est réussi.
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« Elric, c'est comme un premier flirt : ça peut être très sympa sur le coup, mais on l'oublie aussi très vite ». Voici, en substance, le discours qu'un blogger m'a tenu il y a peu lorsque je m'enthousiasmais après ma découverte du premier tome de la saga de Moorcock. Un jour, Salvek, de Fantasy au petit déjeuner a chroniqué le tout dernier tome, cooécrit avec Fabrice Colin, et soulignait toute l'affection qu'il portait à Elric. Anti-héros par excellence, assez loin des clichés du genre, écrit pour être une sorte de contre-Conan : il n'en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité de lecteur refroidi par la Fantasy.

Elric, empereur de Ménilboné (pays de la force brute et de la virilité, mais aussi de sorciers) détonne dans le paysage. Frêle, pâle, doué au combat mais totalement dépendant des drogues qu'il ingurgite afin de conserver l'ensemble de ses aptitudes. Et pourtant, il règne et profite d'une relation privilégiée avec Cymoril, soeur d'Yrkoon, lui même cousin d'Elric. Et c'est là que les problèmes apparaissent. Yrkoon se sent le vrai digne héritier de la lignée des ménilbonéens. Il en est, en effet, la caricature. Alors, quand l'occasion de prendre la place d'Elric se présente, il ne va pas la laisser passer (tout comme l'amante d'Elric, qu'Yrkoon verrait bien impératrice). C'était sans compter sur les ressources de ce dernier, et sans les quelques partisans sur lesquels il peut compter.

Ce tome d'introduction est très rythmé (et très court, il faut bien l'avouer). On suit Elric depuis son Empire, où son statut est déjà en question, jusqu'aux pactes qu'il crée avec des êtres qui l'aideront autant qu'ils peuvent lui nuire. En s'achevant sur une situation qui génère plus de questions encore, Moorcock semble bien maîtriser le principe du cliffhanger. En même temps, le format aide. Il est difficile de vraiment analyser les tenants et aboutissant de l'oeuvre même si la remise en question de la virilité est sympathique ; même si les questionnements d'Elric suggèrent une noirceur qui ne demande qu'à s'affirmer. Noirceur qui, parions-le, se révélera au travers de l'Epée providentielle : Stormbringer.

Les petites 200 pages nous donnent surtout la possibilité de nous familiariser avec l'univers et les personnages. Elric apparaît effectivement comme un personnage bien différent du paysage Fantasy qu'on se représente lorsqu'on n'est pas déjà un lecteur assidu du genre. le style est un peu stéréotypé mais efficace. Bref, cette première entrée dans l'univers est réussie. Essai à transformer (ce qui sera fait grâce à l'acquisition de l'intégrale parue chez Omnibus).

Les Murmures.
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Ce livre est le début d'un grand amour. J'avais déjà lu de la fantasy mais en découvrant ce volume des magnifiques Editions Opta et le personnage d'Elric est née à mes 20 ans une passion qui dure toujours. le pâle prince albinos , son amour détruit , son épée noire tueuse d'amis ! Ce volume contient un roman présentant Elric roi de Melniboné amoureux de Cymoril , sa lutte contre Yyrkoon l'usurpateur et une nouvelle "les yeux de l'homme de jade" étape du voyage éternel d'Elrix et de ses rapports orageux avec son patron divin Arioch du Chaos.
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Melniboné, l'île aux dragons a été grandiose mais aujourd'hui elle agonise et ses jours sont comptés menacée par les Jeunes Royaumes. A sa tête, Elric le jeune Empereur érudit et sorcier albinos, dernier de sa lignée et malade il doit sa vie aux drogues qu'il absorbe, tente en vain de réformer. de surcroit, la félonie guette car son cousin Yyrkoon veut gouverner et s'assoir sur le trône de rubis…
Un coup de coeur pour ce roman tout court qui amorce le cycle d'Elric !
Très agréable à suivre, prenant même ! Une plume efficace sans fioriture, l'auteur va à l'essentiel. Et j'ai découvert avec beaucoup de plaisir et d'intérêt l'univers de cette saga. Les personnages, leurs liens les uns aux autres, leurs espérances, leurs craintes et l'intrigue qui mêle mythes, magie et aventure. du coup, j'ai cette envie de continuer la quête d'Elric et découvrir les Jeunes Royaumes avec lui.
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Honnêtement... Elric, c'est très daté. Surfait aussi. Quand on regarde ce qui s'écrit maintenant en Heroic Fantasy, on peut voir le chemin parcouru et voir la distance qui sépare le Trône de Fer de Mournblade et de sa soeur.

Mais cela se passait au début des années 60... Impossible de lire Elric en 2014 sans essayer de mesurer l'impact que cela a pu avoir en 1960. Il faut savoir raison garder.

Elric, de toute manière, c'est de la littérature pour ados (ou grands ados, éventuellement à l'époque). La lutte du bien contre le mal, la malédiction de l'albinos, sa solitude, les ennemis avec lesquels on doit pactiser pour un temps, etc. tout cela évoque des codes pour ados. On n'est pas très loin de Robert Howard, en fait.

Ce n'est que plus tard que Moorcock écrira à répétition la même histoire en l'étoffant quelque peu, pour créer son Héros Eternel. Toujours très ado, quand même.

Je suis sûr que si je relisais ce volume, je trouverais cela un peu kitsch et pas si bien ficelé. Mais les souvenirs des émotions de lecture et des angoisses éprouvées pour Elric sont encore bien présentes malgré les années. Et cela seul compte.
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