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sur 213 notes
La retrouvaille de six anciens amis, membres de l'équipe de handball du lycée, tourne à l'équipée vengeresse lorsqu'ils décident d'enlever le responsable du suicide de Bob, le pilier du groupe. Pour accomplir leur projet, ils kidnappent Pierre Ramut, journaliste économique et chantre de la dérégulation du marché, l'enferment dans un bunker en lui demandant de travailler selon les conditions que lui même prône pour sortir la France de la crise et guérir ainsi du fléau de tous les fainéants et de la pauvreté.

Je suis une inconditionnelle de Gérard Mordillat. C'est donc avec volupté que je suis entrée les deux pieds, les deux mains et le coeur entier dans ce livre. C'est une sanglante et réelle photographie de la société française. Tout est dépeint avec justesse et cruauté. À chaque page, ma crainte était que l'équipée soit arrêtée. Cependant, je trouve la fin de l'histoire moins trépignante que l'action du groupe. Ceci n'enlève en rien le plaisir de cette lecture.

Ce livre devrait être dans les programmes scolaires pour ouvrir le débat sur le travail et la place de l'Homme dans la société. L'horreur de la finance et de ceux qui détiennent le pouvoir.
Lien : https://educpop.fr/2022/11/0..
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La Brigade du rire est la réunion de onze personnages déçus du fonctionnement de la société, ils rejettent, chacun plus ou moins violemment le monde capitaliste.
Ils sont prof, chômeuse, syndicaliste, entrepreneur, infirmière et tous veulent…bouger.
Ils décident d'enlever un journaliste charismatique de la presse de droite qui systématiquement, dans ses éditoriaux, défend l'économie capitaliste, la rentabilité du capital et l'exploitation de la main d'oeuvre.
Le journaliste sera séquestré dans un ancien bunker isolé. Dans son « atelier », un outil de travail lui sera fourni, il devra percer des trous dans des plaques de fer, un rendement lui sera demandé, un horaire, 48 heures semaine, lui sera imposé, et un salaire lui sera payé en fonction de sa rentabilité.
Nos preneurs d'otages se succéderont masqués pour lui apporter ses repas, ses émoluments et lui expliquer le pourquoi de son « travail ».Ils espèrent lui faire comprendre le travail d'un smicard.
Cela durera plusieurs mois. Au journal, le journaliste sera vite remplacé, oublié, aucune rançon n'étant demandée, la police conclu à la fugue d'un homme de presse fatigué.
Quelques longueurs…militantes…plus de 600 pages, mais un grand plaisir de lecture.
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C'est un roman très particulier que celui-ci, dans le sens où je ne m'attendais pas à autant entendre parler (lire) de politique ! Moi qui m'y intéresse peu, qui ne prends pas le temps de regarder les informations, j'ai pris un cours en 516 pages.

La trame de l'histoire m'a fait beaucoup rire : le principe de kidnapper un grand défenseur des valeurs françaises et de la compétitivité au travail, éditorialiste plein aux as qui n'a jamais fait partie des smicards, et le faire travailler comme à l'usine, c'est franchement du génie. Je crois que cette histoire-là nous ravit tous plus ou moins, elle nous soulage, elle satisfait un peu notre besoin de justice. Alors voilà, cette histoire a satisfait mon besoin de justice.

Gérard Mordillat écrit très bien. Je ne le connaissais pas, mais en le lisant, j'ai très bien senti que j'avais affaire à quelqu'un qui maîtrisait son sujet à la perfection. Entre les nombreuses références aux auteurs et politiciens, les citations du code du travail et les idées politiques, j'ai été plongée dans un monde que je connais trop peu.

Mais finalement, La Brigade du rire, ce n'est pas que de la politique : c'est surtout, en tout cas dans mes yeux de lectrice, de l'Humain. Comme les grands discours sur le monde du travail et le capitalisme ne me parlaient pas forcément autant qu'ils auraient pu, je me suis raccrochée aux personnages, et là encore, Gérard Mordillat est brillant. Bon, dans un sens, je regrette presque de n'avoir pas pris un calepin pour noter les informations sur les uns et les autres, parce que des personnages principaux, il y en a beaucoup. Il y en a peut-être même un peu trop. Toutefois, chacun est décrit avec une justesse exceptionnelle. Comme le dit un des personnages, toute personne grandit et se construit autour d'un secret. Dans ce roman, chaque personnage a le sien, et sa propre histoire ; chaque personnage a une personnalité poussée et réaliste. Ce souci du détail, vraiment, m'a ravie au plus haut point.

Toutefois, j'émettrai une certaine réserve par rapport à ce livre. Pour moi, 516 pages, c'est un peu trop pour le sujet et j'y ai trouvé quelques longueurs. Bien sûr, comme toujours, cela n'engage que moi ! Mais arrivée dans les pages 400, j'avais hâte de parvenir au dénouement (qui est loin de m'avoir déçue, cela dit).
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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quelques longueurs mais excellente histoire !!!
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Une bande de vieux copains se retrouve comme au bon vieux temps de leur jeunesse lorsqu'ils jouaient dans la même équipe de handball. Ils sont sept et la vie ne les a pas épargnés. Tous plus ou moins en difficulté, remontés contre l'ultra-libéralisme qui sévit, ils décident par jeu d'enlever le journaliste vedette d'une revue de droite, Pierre Ramut, qui vilipende à longueur d'articles la fainéantise du monde ouvrier et rêve de le remettre au travail avec des méthodes pour le moins discutables.

Ils veulent simplement le placer dans les conditions qu'il prône lui-même, mais pour les autres. Leur but est de le prendre à son propre discours et de bien en rire. Venant de l'auteur, je m'attendais bien sûr à une dénonciation en règle de la société actuelle telle qu'elle fonctionne, mais à la sauce humoristique. le titre annonce la couleur.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Très original, d'actualité. Facile à lire malgré quelques passages plus politiques et économiques.
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La brigade du rire m'a bien plu, davantage que Xenia par lequel j'ai découvert cet auteur connu. La dimension humoristique (pour un sujet pourtant similaire) y est sûrement pour quelque chose.
Une farce peut-être pas très crédible, mais peu importe. En tout cas, peu m'a importé. J'ai passé de bons moments de lecture, le sourire aux lèvres, et c'est déjà beaucoup à l'époque que nous traversons.
Je ne vous en dis pas plus mais vous invite à découvrir cette bande de nains masqués qui ont quelque chose à prouver. Bonne lecture.
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Six copains vont décider de venger l'un des leurs et enlève le responsable qu'ils vont obliger à travailler au fond d'une cave.
Pendant que Ramut perce ses trous et bat des records de productivité eux perdent leurs illusions.
C'est drôle et tendre,avec des dialogues percutants, des personnages attachants.
Satire de notre société aveuglée par l'argent,sujet adoré par Mordillat, c'est l'intérêt de la caricature d'appuyer là où ça fait mal.
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La belle équipe que voilà. Je ne sais pas si je les aurais suivi, sans doute trop modéré, même si selon Kol qui a sûrement raison, "se dire "modéré", c'est se trouver une bonne excuse pour ne rien faire." (p.363), mais j'aurais aimé les connaître. Ma seule angoisse dans ce bouquin fut de craindre qu'ils ne puissent aller au bout de leur action et qu'ils se fassent piquer, mais bien évidemment, je ne dirai rien là-dessus... Et de me prendre à rêver d'enfermer et d'obliger à travailler ceux qui ont de belles théories sur tout et ne connaissent rien de la vie à 1000 euros par mois, se permettent de critiquer les ouvriers et leurs avantages acquis sur lesquels ils ne veulent pas revenir pendant qu'eux-mêmes se payent des bagnoles ou des montres qui valent plus d'un an de salaire d'un smicard. Et de noter dans un coin de ma tête des noms de personnes à kidnapper et mettre face à la réalité, je crois même trouver des complices assez facilement. Ah, putain, ça fait du bien, au moins d'y penser...

Gérad Mordillat y va fort, il développe ses idées, ses convictions déjà superbement mises en mots dans Les vivants et les morts.

"Kol s'interrompit un instant au souvenir des saloperies de Ramut et de ses semblables éditorialistes, pseudo-philosophes, politologues, journalistes, experts en tout et n'importe quoi. Pour eux, l'affaire était entendue : la classe ouvrière n'était plus qu'une bande d'abrutis, incultes, illettrés, tout juste bons à lire les titres de journaux gratuits et à faire des mots-fléchés, hypnotisés par le foot à la télé. Mais surtout leur abrutissement, leur alcoolisme, leur dégénérescence en faisaient une armée de réserve pour l'extrême droite dont ils partageaient le machisme, le racisme, le nationalisme et l'antisémitisme." (p.363)

Et ça fait du bien car les romans mettent assez rarement en scène des personnages simples, des gens de "la France d'en bas" comme disait un politique il y a quelques années -une manière de snober (pour ne pas dire mépriser) cette France-là. La brigade du rire est attachante, tous ses membres avec leurs défauts, leurs vies parfois cabossées, leurs amour compliquées ou pas, leurs boulots quand ils en ont, le sont également individuellement. C'est cela qui est bien dans ce roman aussi, Gérard Mordillat s'intéresse à tous et à leurs proches, par exemple, Betty une ex-collègue et ex-amante de Kol, qui se promène dans ce roman sans croiser aucun des protagonistes mais qui est là jusqu'au final. Il construit son roman très habilement et ce qui pourrait paraître irréaliste est en fait crédible, ce n'est pas forcément une simple utopie (enfin utopie pour les kidnappeurs, parce que pour Ramut, c'est plutôt l'enfer).

C'est un très beau roman, qui donne envie de se révolter, de montrer à tous ceux qui théorisent que leur cynisme -ce qu'ils appellent pragmatisme- fait souffrir des hommes et des femmes. Mais ce roman est également drôle, bourré de références cinématographiques, littéraires, de blagues potaches. Il n'est absolument pas plombant, et c'est le sourire aux lèvres qu'on avale les 516 pages -il faut bien cela pour savoir comment tous évoluent. Comme quoi, la révolution -qui s'annonce- peut être joyeuse.
Lien : http://lyvres.fr
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Un livre bien rythmé, au contenu percutant. Une lecture qui apporte plein d'éléments sous forme de chapitres courts capables de susciter la réflexion. Une source pour les professeurs de français à mon sens.

Mais évidemment, c'est bien plus que cela: c'est aussi une histoire moderne, une histoire d'aujourd'hui, quelque chose qui se rapproche de toute personne de gauche frustrée par ce début de siècle, et qui donne envie de se lever, de gratter la couche de gras qui nous empêche de dire, de penser et, surtout, de faire...

Après avoir lu "Hamlet le vrai", c'est mon deuxième Mordillat... Et je pense que je vais continuer de remonter dans son temps...
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