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3,43

sur 212 notes
Le propos initial est assez banal : une bande de potes de lycée qu'une victoire lors d'un tournoi de hand-ball immortalisée par une coupe et un entre-filet dans l'Equipe a soudé pour la vie, se retrouve quelques années après l'événement, façon « on s'était dit rendez-vous dans dix ans ». Ils sont presque tous là, et apprennent de la bouche de sa compagne disparition de l'un deux. Elle le remplacera.
Et qu'avait derrière la tête l'initiateur des retrouvailles? Qu'est ce qui peut encore unir ces anciens sportifs que la vie a éloignés? Les corps et les préoccupations ont évolués, mais reste au fond d'eux la hargne contre le système pourri du libéralisme et la concentration des richesses entre les mains de quelques uns. le dessein se fait jour : les compères décident d'enlever le chantre du capitalisme nationaliste, Pierre Ramut, éditorialiste de Valeurs françaises.
Pour une séquestration formatrice : le lascar est enfermé dans un bunker avec une perceuse et des plaques de duralumin , une cadence à soutenir, un salaire équivalent au SMIC moins 20% pour concurrencer les chinois et de la bouffe de supermarché, dont le coût est prélevé sur le salaire. Educatif.
Au cours des mois de détention, le lecteur fait connaissance avec chaque kidnappeur, qui livre ses douleurs plus ou moins vives, ses chagrins et sa révolte.
C'est aussi l'occasion d'une diatribe bien sentie sur la société dans laquelle nous vivons, ses inégalités et ses injustices flagrantes, bien illustrée et documentée, mais on n'en attendait pas moins de l'auteur de la Sociale.

Le roman est épais, mais s'avale sans difficultés, avec même un effet de page-turner lorsqu'avec le temps qui passe, on se demande bien comment vont s'en sortir le reclus et ses geôliers.

Les personnages féminins sont très caricaturaux, façon pin-up de calendriers, mais apportent un peu de fantaisie au propos qui, somme toute, est assez noir.

Un très bon moment de lecture, distrayant et instructif, avec la voix de Mr Mordillat qui m'a accompagnée en filigrane.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'idée de départ est drolatique : un groupe d'anciens amis enlève le rédacteur en chef d'une revue de droite, qui prône l'ultra-libéralisme, pour le mettre au travail aux conditions qu'il recommande : salaire diminué pour tenir compte de la concurrence chinoise, quarante-cinq heures par semaine de labeur abrutissant etc.

Il y a incontestablement de très belles pages et pour n'en retenir qu'une seule, j'épinglerai celle à propos de la charité qui est l'inverse de l'égalité, selon l'auteur, car la charité suppose que l'Etat a démissionné de sa fonction première d'assurer l'égalité entre ses citoyens, et surtout l'égalité des moyens d'exister.

A part cela, mon plaisir est resté mitigé. Je soulèverai à nouveau la critique de la longueur du livre, qui entraîne pas mal de pages inutiles, que j'aurais volontiers sabrées, et du trop grand nombre de protagonistes, tous affublés, qui de plus est, de surnoms ou de diminutifs et j'avoue m'être perdue allègrement dans tous ce fatras, ne sachant rapidement plus qui était qui, ni quelle était leur histoire personnelle. Dommage. L'idée de départ était amusante et aurait pu être mieux exploitée, à mon estime.
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Des amis de jeunesse, réunis par une même idéologie du respect de l'homme dans le travail décident d'enlever un journaliste qui prône des conditions de travail inhumaines.
Ils décident de constituer la "brigade du rire".
J'ai survolé plus que je n'ai lu le livre à cause de nombreux détails inutiles sur l'un et sur l'autre, à cause aussi de la trop grande importance du monde économique actuel part rapport aux faits.
La déception et le pessimisme de l'auteur transparaissent trop dans les pages.
Bref, j'ai été déçue alors que j'avais entendu le "Prologue" lu par l'auteur dans les "Bonnes feuilles" du mois d'août et qui allait bien avec le style de Gérard Mordillat que j'apprécie en général pour son humanité et son contact avec la réalité sociale.

Challenge pavés
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Le parti du rire !
Une ancienne équipe lycéenne de handball se retrouve. A l'occasion des souvenirs et du constat des impasses qu'avaient atteints leurs vies, ils décident, par jeu, de capturer l'éditorialiste vedette de "Valeurs françaises" (sic), et de le faire travailler selon ses propres thèses. Un grand éclat de rire !

11/11/2015
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Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :
4.5/5 :

Les premières lignes, l'auteur-chroniqueur Pierre Ramut de « La France debout », subjugué par une groupie blonde dès sa sortie de l'hôtel, ne peut résister à monter en voiture avec elle. Ensuite… « Ce fut la nuit.»
En résumé, une poitrine, un parfum, une blonde et hop, l'affaire est dans le sac… Heu, dans la voiture ! Pauvres de nous les hommes…

La couverture est une réussite. Ces trois faces grimées, jeux de couleurs et d'ombres, sur fond gris avec les lettrines blanches sont déjà une ouverture, une invitation à lire ce roman. J'irai jusqu'à dire un tableau que je verrais bien accroché dans le nid du p'tit duc.

L'intrigue, l'enlèvement d'un de ces chroniqueurs qui fleurissent dans la presse à sensation « …du vomi d'informations…l'intelligence borgnesse de la presse… »

Ce Pierre Ramut c'est « Une tête de rat, des yeux chiasseux et des joues en peau de fesses mal rasées… une ordure. »

Mais c'est sans compter sur « La brigade du rire. »
Une histoire d'amitié à travers une bande de copains. L'histoire d'êtres liés par des colères qui ne font qu'un face à l'adversité.
« J'ai tant de colère en moi, que rien ne saurait l'éteindre, ni l'amour d'une femme, ni la tendresse d'une autre, ni l'amitié de ceux qui me ressemblent. »

Dur réveil pour Pierre Ramut… « Qu'est-ce qui peut arriver de pire à un type comme çà ? … Si on fait çà, on va se marrer »

Le style, comme une belle pâtisserie dont le glaçage donne déjà en lui-même envie de croquer dedans. Vos dents viennent juste de traverser la croute appétissante que votre langue plonge dans le succulent, la garniture… Et là çà balance… La presse, les politiques, les faiseurs de fric, les représentants syndicaux vendus, les employeurs indélicats, les employés mous du genou…
Ce qui fait notre société d'aujourd'hui, vous savez le « Capitalisme-Libéral » que l'ON nous vend tous les jours, vous voyez « ON ne peut pas revenir en arrière » qui est ce « ON » qui ne VEUT pas revenir en arrière…

La grande richesse de ce livre, hormis ses qualités d'écriture et de construction, c'est de faire parler à coeur ouvert les personnages d'une réalité que des millions de personnes vivent.
De poser sur le papier des faits que les journalistes spécialisés dans le « Drive-in » de la petite fenêtre de l'info n'ont plus le temps, ni l'envie de développer.

« La révolte gronde mais la peur règne. D'un métier on est passé à un travail puis un emploi et maintenant un job pour finir avec un stage ! C'est dire la misère. »

Les personnages, là j'avoue, j'ai pour la première fois, depuis que je livre des chroniques, peur de trop vous les faire découvrir car cela retirerait à votre lecture une part importante du plaisir.

Oui, bon, alors juste le triangle, le trio, le socle de ce groupe de sept amis.

KOL, licencié, sa femme le quitte, « Il n'avait plus rien à perdre. La mort ne pouvait plus rien lui prendre. » Mais, « Regarder un bébé dans les yeux, c'est voir Dieu en face », il y a de l'espoir.
DYLAN, professeur d'Anglais qui s'épanouit dans la littérature, l'écriture et ses deux amours.
L'ENFANT LOUP, le patron d'un garage, « Les socialistes désormais si ouvertement de droite étaient disqualifiés à ses yeux. Quant à la droite conservatrice, elle s'accouplait sans vergogne ave les néo-fascistes. »

Des extraits, je pense en avoir mis assez au long de cette chronique donc juste un petit en passant.

« C'est devenu un métier de recevoir les chômeurs pour leur dire qu'il n'y a rien à espérer… çà rapporte. »

Un voyage dans le temps, l'amitié et l'action… « Sans Dieu, ni Maître »
Un livre comme le p'tit duc les aime, divertissant, instructif, écrit par une belle plume, pas de langue de bois et des pistes à étudier.
Un « chouette » de roman, bien cultivant, voir un extrait du discours de Rousseau page 423, du 2 décembre 1792.


Le p'tit duc en plein délire révolutionnaire vous salut,
« Nul ne règne innocemment… » Saint Just.

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Un groupe d'ami se retrouve après des années de séparation pour une opération surprenante. A l'initiative de Kol, ils organisent l'enlèvement de Pierre Ramut un éditorialiste vedette. Suite à la fermeture de l'imprimerie, dans laquelle travaillait Kol, Pierre Ramut a écrit un article sur le monde des ouvriers, le travail, les salaires. Les arguments font bondir Kol : ils sont passéistes et ne veulent pas accepter la modernité et qu'il faut oublier la protection sociale, le code du travail, etc.
Rien de tel pour faire réagir Kol et ses amis. Ils décident, donc, de montrer à ce journaliste ce qu'est le monde du travail.
C'est ainsi, qu'ils l'enferment dans un bunker pendant plusieurs semaines. Il doit percer des trous dans des plaques de métal. Il recevra un salaire en fonction du travail effectué, de même que pour ses repas. Les plats et les aliments seront achetés en fonction de ses moyens. Bien loin de son train de vie habituel. Les amis se relaient pour le surveiller. Ils veillent à ce qu'ils ne soient pas reconnus et se présentent à Ramut avec un masque des 7 nains… Réussiront ils à lui faire prendre conscience de l'injustice de se propos ?
Plusieurs sujets dans ce roman, une réflexion des mondes décalés, le monde du travail, l'amitié, la séquestration…
J'ai bien aimé ce drôle d'univers et cette folle entreprise. L'écriture de Gérard Mordillat est mordante. J'ai aimé les fêlures des personnages et le dénouement peut-être un peu prévisible mais finalement inévitable.
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Avec ce roman, vous prendrez le risque d'un rendez-vous manqué.
Le début du livre, qui nous décrit les nombreux personnages de l'intrigue, vous donne envie d'abandonner, et semble relever d'une maladresse d'écriture : comment le lecteur peut-il s'intéresser à des personnages qu'il ne connaît pas encore, et auxquels il ne peut s'attacher puisque l'intrigue ne commence pas ? Il faut passer les 80 premières pages au moins pour entrer dans le vif du sujet, qui vaut le coup d'oeil incontestablement. Ne vous en voulez pas, et à la limite, reprenez le roman à son début une fois que vous l'aurez terminé. Là, vous aurez envie d'en savoir plus sur les personnages attachants que vous aurez appris à connaître.
A noter que la petite troupe du roman fait penser à l'équipe Malaussène de Pennac.
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Ils sont sept. Sept vieux potes qui ont connu leur heure de gloire en gagnant le championnat de hand ball interlycée il y a plus de trente ans. Quand Dylan les invite à une soirée de retrouvailles, il y a Kol, imprimeur et syndicaliste en recherche d'emploi, L'Enfant Loup, garagiste, Hurel, gérant d'entreprise, Rousseau, prof en fac, Zac, producteur de cinéma. Bob, le jongleur, manque à l'appel. Alors les vieux potes évoquent leurs rêves perdus, leurs indignations bien vivantes. Trente ans de détricotage des valeurs de la gauche, trente ans de trahisons et de recul social, trente ans qui ont vu leurs rêves de jeunesse s'effondrer. Et de fil en aiguille, ils décident de kidnapper Ramut, rédacteur en chef de Valeurs Française, un torchon de droite décomplexée qui prône la dérégulation et la fin du modèle social français. Il ne s'agit ni de demander une rançon, ni d'instruire son procès à la manière des brigades rouges mais de le faire travailler comme un prolo et selon les principes qu'il défend. C'est donc 8 heures par jour, 6 jours sur 7 que Ramut commence un travail en 3 huit, pour le prix du Smig moins 20% pour combler le déficit compétitif par rapport aux Chinois.
Alors qu'il aurait pu n'être qu'un acte politique pathétique et désespéré, l'enlèvement de Ramut va s'avérer libérateur pour les protagonistes de cette farce qui, chacun à leur manière, prendront un tournant dans la vie. Au fond, on n'est pas obligé d'être malheureux.
Mordillat réussit son coup. Il nous tient en haleine plus de 500 pages. Les situations sont drôles et on pense souvent aux copains de Jules Romains, les personnages bien campés et montrés dans leur épaisseur psychologique, avec leur doutes et leurs hésitations. Ils sont touchant ces gars un peu démonétisés et leurs compagnes qui avancent cahin caha en prenant des baffes et en se construisant des petits refuges de bonheur. Mordillat en profite aussi pour se lancer dans une critique acerbe de la société capitaliste complètement dégénérée de ce début de XXe siècle. Il met dans la bouche de ses personnages des analyses sans concessions des tares d'une société dramatiquement droitisée, qui n'a d'autre projet que d'en finir avec 200 ans d'acquis sociaux pour optimaliser les profits de quelques uns. Une lecture saine et distrayante pour tous les naïfs qui croient que "lutte des classes" est un gros mot.
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Abandonné, décidément j'ai beaucoup de problèmes avec les livres actuellement, je n'arrive pas à entrer dans l'histoire depuis mon dernier ( Roger Ikor : les eaux mêlées ) est-ce la fatigue qui nous submerge après les fêtes de Noël ? Je n'en sais rien mais actuellement c'est un moment de creux et de vide que je ressens dont j'ai beaucoup de mal à émerger.
A la prochaine critique qui je l'espère ne tardera pas trop,en même temps je me suis " gavée" des D.V.D :les piliers de la terre et un monde sans fin d'après les romans de Ken Follet ,cadeau de ma fille et j'ai adoré ,je cherche désespérément le 3ème :
Une colonne de feu mais je pense qu' il n'est pas sorti en D.V.D. Si vous en saviez plus que moi à ce sujet dites -le moi merci par avance.
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Une ancienne équipe de handball, bande d'anciens copains se retrouvent et réalise le rêve de certains d'entre nous, faire vivre la vie normale et misérable d'un travailleur à un membre de l'élite bien pensante et toujours prête à donner son avis sur la bonne marche de notre société tout en ignorant totalement la réalité.
Une farce qui permet à Mordillat de nous dépeindre en même temps les failles de notre société et de ses personnages haut en couleurs et très attachants.
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