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3,89

sur 441 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La petite lumière est un récit très court d'un auteur italien que je ne connaissais pas, Antonio Moresco, et qui m'a touché.
Pour l'anecdote, je l'ai découvert à l'occasion d'une émission de la Grande Librairie où Daniel Pennac était l'invité et indiquait quel serait le livre qu'il emporterait sur son île déserte...
Difficile de décrire ce roman, commençons peut-être par le début, le côté narratif.
On entre dans ce récit comme dans une histoire ordinaire.
Le narrateur est un homme qui éprouve l'envie de disparaître, se retire dans un hameau désert dont il devient le seul habitant, une terre ancienne qui est la sienne et en même temps il l'aborde de manière détachée. On ne sait pas pourquoi et sans doute ce n'est pas important.
Il est usé, abîmé physiquement, semble perdu, ne sachant peut-être plus qui il est vraiment.
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant ». Ainsi commence ce roman.
Lorsqu'il se pose dans la maison qu'il habite, il est intrigué par une petite lumière qu'il perçoit au loin tous les soirs. Elle s'allume comme un phare, comme un réverbère, comme un rendez-vous.
C'est une lumière au loin de l'autre côté du paysage, sur l'autre versant.
C'est une lumière qui devient obsessionnelle, à tel point que le narrateur veut en savoir plus, n'aura de cesse que d'aller retrouver cette petite lumière, savoir son origine.
Cette lumière, elle pourrait peut-être sortir tout droit de l'imaginaire du narrateur. Il n'en est rien, cette lumière est bien réelle.
Alors il décide d'aller chercher la source de cette lumière. Il n'y a pas de route pour y parvenir. Mais il va trouver un chemin.
Il part en quête de cette lueur, il traverse alors le paysage par les chemins, les futaies, les broussailles...
Il parvient à une maison, cette maison où brille la lumière. Une fenêtre est accrochée à la nuit. Il s'en approche, il voit un garçon qui fait ses devoirs. Tout semble normal, à part le décor, les vêtements de l'enfant, les cahiers, tout semble venir de l'autrefois. L'enfant semble vivre seul. Cet enfant, qui est-il ? Pourquoi vit-il tout seul ?
Voilà pour l'intrigue. Pour le reste, il faudra se fier à notre capacité et envie de cheminer plus loin...
Et puis, c'est là qu'est notre richesse de lecteur, nous avons une capacité énorme à imaginer la suite, ou même pas forcément la suite, mais peut-être ce qui était avant ou ailleurs...
C'est une écriture singulière, concise, à l'épure.
Il y a quelque chose qui tient de la grâce, du mystère absolu, d'une respiration suspendue à la fenêtre de la nuit.
Cette lumière, d'où vient-elle si ce n'est de l'autre côté d'un horizon improbable qui ne mènera à rien, si ce n'est à nos propres existences, à notre enfance, à un pays perdu dont les séismes de la vie ont fait dériver nos souvenirs comme des plaques tectoniques ?
Ce livre appelle, égare, déroute...
Oui, je me suis fait une réponse en traversant moi aussi le paysage, je me suis fait une idée sur cette petite lumière, mais je vous laisse deviner et cheminer aussi vers l'autre côté du versant...
Alors, comment revenir en arrière après ce texte ? Éteindre la lumière, la petite lumière, et puis se retirer des pages... Refermer le livre. Continuer notre chemin...
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Fable de la vie et de la mort, où la vie n'est qu'un court passage qui porte déjà en elle cette mort. Un venin tranquille qui s'insinue en toute chose.
Livre du silence, de l'obscurité, de la solitude, perturbés seulement par cette petite lumière, ce vague espoir. La vie y apparait comme une force destructrice, calmée seulement par la persistante imminence de la fin.
Un sixième sens qui nous chuchote à l'oreille "I see dead people"...
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"La petite lumière" est un texte qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Court roman, entre fable et récit. On ne sait jamais réellement où l'on est ni qui est le narrateur ou plutôt ce qui a pu se passer dans sa vie pour qu'il choisisse de s'isoler dans ce hameau en ruine, inhabité, en pleine nature.

"Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. le soleil vient tout juste de s'effacer derrière la ligne de crête. La lumière s'éteint. En ce moment je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d'être englouti par l'obscurité."

Avec un tel début, difficile de ne pas être intrigué. Mais nous ne saurons rien des sentiments qui habitent cet homme, tout juste serons-nous témoin de ses interrogations sur le monde qui nous entoure. Est-ce que la vie n'est qu'un infini recommencement ? A travers son observation de la nature qui l'entoure, végétale, animale mais également toute puissante et imprévisible. Ici, l'observation des arbres et des volées d'hirondelles remplace aisément la télévision. le spectacle du feu craquant dans la cheminée fait office de grand écran. Notre homme vit seul, se rend simplement une fois par semaine dans un village proche, l'un des rares villages habités de la région pour acheter de quoi manger. Un soir pourtant, il est intrigué par une petite lumière émanant d'une zone a priori déserte et décide d'aller voir sur place quelle en est la source. Il trouve un enfant, seul comme lui, dans une petite maison.

Qui est cet enfant ? Comment s'est-il retrouvé ici ? le narrateur va tenter de comprendre mais l'auteur n'a aucune intention de donner des explications toutes faites. Pourquoi ce garçon a-t-il des culottes courtes et un cartable comme on n'en fait plus ? Quelle est cette école du soir où il dit se rendre pour étudier mais que personne dans le village ne semble connaître ? Autour d'eux, la nature s'affole, les insectes se cachent, les oiseaux fuient, signes annonciateurs d'un séisme...

C'est un texte très fort, qui mérite certainement une ou deux relectures parce que lors de la première, on a tendance à se concentrer sur l'intrigue et la recherche de réponses au lieu de se contenter de savourer les mots, cette ambiance qui monte et vous emprisonne. Il faut s'isoler, au calme, sans interruptions intempestives... Disons que ce n'est pas une lecture pour le métro. Il mérite d'être reçu dans de bonnes conditions.

En ce qui me concerne, une bien jolie découverte, encore une fois grâce à ma libraire préférée chez Chantelivre, rue de Sèvres.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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de l'autre côté de la vallée, au milieu des arbres, une petite lumière lui tient compagnie chaque soir. Il entreprend alors de découvrir son origine. Mêlé de descriptions merveilleuses du monde naturel qui l'entoure, de dialogues intérieurs avec les animaux, avec lui-même, ou avec « la petite lumière », frisant le fantastique, ce court roman est une vraie pépite, une réussite littéraire par les questions qu'il soulève et par les perspectives qu'il déploie pour le lecteur contemplatif.

Je ne sais pas encore ce que j'en garde réellement. C'est un récit qui me travaille. Il parle de solitude incontestablement, et de mort, mais d'une manière si douce qu'il mériterait sans doute le qualificatif de « rédempteur ». Cela dit ce n'est pas tant la mort qui m'interpelle, mais cet isolement souhaité, non expliqué et finalement pas aussi bien vécu que le protagoniste l'aurait voulu. Je ne vais pas me lancer dans une analyse que je suis incapable de faire. Finalement, ce livre me renvoie au Mur invisible par les thématiques abordées, avec un goût d'achevé toutefois que ne nous propose par Marlen Haushofer. La petite lumière offre une réponse fine et sensible à l'éternelle solitude humaine, fantastique et par conséquent inaccessible et hypothétique, mais sans être tout à fait impossible. Sur le fil du rasoir, ce livre interroge insidieusement…
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Je suis venu ici pour disparaître.... Ainsi commence ce court roman que je voulais découvrir après avoir lu l'adaptation en roman graphique. Étrange, à multiples facettes, où existence et nature, univers et individualité, enfance et vieillesse se mêlent.
Refait-on le parcours de sa vie à l'aube de sa mort, redevient-on l'enfant que nous étions et à la différence de la nature qui peut s'immiscer dans les ruines, que sommes nous dans l'univers, que devient -on, sommes nous acteurs, passeurs ou poussières ?
Ici chacun peut trouver des significations, une ambiance, des images et grâce à l'écriture et au chemin pris par Antonio Moresco, franchir comme lui le creux qui le sépare de la petite lumière, se poser des questions existentielles et imaginer le dernier passage.
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« ô souffle, rouge reflet du ciel
« — qui déchiffrerait ton mystère
« saurait ce qu'il en est de la vie
et de la mort
... » (Martin Kaubish, Anthologie de la poésie allemande)

Une présence ou juste le reflet ?. «  Qu'est-ce que peut bien être cette petite lumière » ? Pour Antonio Moresco la vie et la mort sont indissociables, elles « s'embryonnent » l'une en l'autre. Qui peut dire où se situe le monde des vivants et celui des morts ? le monde est une question et cette question Antonio Moresco en fait une flamme. de l'intimement proche à l'infiniment loin, l'homme s'interroge, et par la flamme il se rejoint. C'est un livre assez étonnant. D'une écriture particulièrement rythmée, poétique. L'état de Nature est omniprésent. Beauté et cruauté , voilà son chant. Un conte  ou juste le début d' une histoire sans fin ? Il y a un peu de mise en abîme dans ce livre, on est un peu pris de vertige , ...qui marche ? , qui meurt ?, qui rêve ?, qui vit ? , peut être que seule la petite lumière nous comprend.
Un troublant et assez étonnant moment de lecture .

Astrid Shriqui Garain
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J'ai découvert l'adaptation en roman graphique de ce roman il y a peu et j'avais beaucoup aimé. J'avais également quelques questions sans réponse et j'espérais les trouver dans la version première de cette histoire. Ce ne fut malheureusement pas le cas.

"La Petite Lumière" est un roman poétique, mélancolique, qui se lit facilement. Très court, bien écrit, c'est une balade dans la nature, une réflexion sur le sens de la vie, de l'univers.

Cette lecture est touchante. Emplie de solitude, de tristesse mais aussi d'une forme de beauté.
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Etrange, très étrange.
Ecriture simple, prose observatrice, nature omni-présente.
Le narrateur partage son environnement dans cette montagne quasi-déserte. Une lumière scintille chaque soir sur l'autre versant. Un espoir ? Non, un enfant. Qui est ce narrateur ? Qui est cet enfant ?
Le lecteur se pose des questions qui restent la plupart sans réponse, questions que parfois le narrateur ne semble même pas se poser d'ailleurs !
Un parfum de "sixième sens" sans le côté oppressant.
La fin... Quelle fin ?!!
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Il s'interroge, de tout ! Et pas seulement de l'origine de cette petite lumière ! le héros de cette histoire nous raconte son monde par le prisme d'un questionnement perpétuel. de son grand âge, il n'a pas fini de s'interroger, peut être en quête d'un sens à donner à sa vie, à ce monde qui l'entoure.
Avec une extrême finesse, à force de questions, il y parviendra, par une rencontre, celle du personnage derrière cette petite lumière. Un roman bouleversant.
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Un petit récit très court et fort et vraiment déroutant.
Le narrateur est un homme dont on ne connaîtra jamais le nom, il vit dans un hameau totalement désert. On ne sait pas à quelle époque cela se passe ni pourquoi il est dans cette situation, ni ce qui s'est passé autour de lui. Tout est nimbé de mystère, rien n'est jamais expliqué.
Cet homme est très proche de la nature, attentif aux changements de saisons, aux évolutions de la végétation qui l'environne. Il parle aux hirondelles et celles-ci lui répondent!
Sa vie est rythmée par des habitudes : il fait des courses hebdomadaires dans un village habité un peu plus loin, il se promène dans la campagne environnante, il s'occupe de sa maison, du terrain autour...
Une nuit où il ne dort pas, il aperçoit une petite lumière en bordure de forêt à un endroit qu'il ne pensait pas habité. Soir après soir, cette petite lumière se rallume. Cela l'intrigue énormément et l'obsède presque.
Il va alors interroger les quelques personnes habitant dans la région puis se rendre dans le village d'où semble provenir la petite lumière. Elle émane d'une maison dans laquelle vit, seul, un petit garçon.
Petit à petit, les deux êtres vont se rapprocher et apprendre à se connaître...
Un ouvrage très étrange, entre réalisme et fantastique.
Un moment de lecture inoubliable, très agréable, entre poésie et lyrisme.
Je recommande vivement ce petit ouvrage aux lecteurs ouverts aux nouvelles expériences et pas trop rationnels.

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