Un clochard au bout du rouleau, une merveilleuse jeune fille, ...et un pigeon, ange-gardien. Un trio insolite, pathétique, déchirant...
Une histoire d'amour entre deux personnages éloignés à l'extrême: un vieux clochard ayant tout abandonné, tout oublié de son ancienne vie, et une jeune fille ravissante, de passage, Rosa ...
Une de ces rencontres improbables mais qui peuvent survenir miraculeusement dans l'existence...où toutes les barrières sociales, d'âge sont abolies, deviennent secondaires.
Un amour absolu entre ces deux-là, et malheureusement brutalement Rosa change,rejoint les conventions, souhaite la sécurité, un compagnon avec une position sociale...
Lui, toute à la douleur de cette violente séparation retrouvera la rue et la solitude absolue, tout en continuant à l'aimer, et à bénir cette rencontre et ces moments heureux, magiques.
Elle se rendra compte , longtemps après, de la cruauté de son comportement, ayant désiré intégrer une existence plus formatée, plus conventionnelle.
Une fable puissante sur le moteur central qu'est l'Amour pour toute destinée humaine...Combien trop souvent nous n'avons pas la force et l'exigence de réaliser nos rêves jusqu'au bout ?!..
Je ne connaissais pas le moins du monde cet écrivain italien...dont j'ai très envie de découvrir le premier récit traduit en français, "
La Petite lumière" que je vais débuter très prochainement. Premier récit également publié par l'excellente édition , Verdier ,dont il n'est plus utile de louer la qualité des choix, et du fonds littéraire....
Un récit-choc qui mêle étrangement la poésie, le romantisme le plus échevelé et une certaine âpreté, crudité décrivant précisément le quotidien des S.D.F....
Je me sens bien empêtrée de rédiger cette chronique après la toujours excellente critique de Charybde...mais je tente cependant...
Je n'en exprime pas plus car la forme de ce récit est bien celui d'une fable, où la vie, la mort, les limites du réel sont repoussées à l'infini.
Un texte immensément poignant qui questionne, médite sur l'essentiel d'une
existence, l'amour que l'on peut porter et recevoir... avec toute l'intensité possible.
Comme souvent, j'exprime mes maladresses à exprimer mon enthousiasme à la hauteur de la qualité de ce texte. Les mots sont "tièdes" par rapport à la force de certaines scènes, certaines descriptions étant des morceaux d'anthologie...comme cette première scène où la jeune fille, Rosa décide d'héberger et de ramener chez elle ce clochard senior, en désespérance absolue, décidant de lui rendre "un visage humain". Un exercice de haut vol ...sans vulgarité aucune, dans une dimension autre !... A peine croyable....
Comme vous pourrez le déduire, cet écrit est un véritable OVNI !! qui tient à la
fois de la fable, du conte de fée... qui se moque joyeusement de nos esprits
rationnels !!- Crudité et poésie ultimes se mélangent.. Je n'ai pas le souvenir, même le plus lointain d'un tel mélange explosif !
Du mal à mettre un point final à cette critique... tellement sous le choc de
l'émotion, et appréhendant de ne pas avoir transmis suffisamment "le juste ressenti"....de cette lecture
"Elle se souvint que, dans sa vie, un temps, il y avait eu cette inconcevable rencontre et qu'elle avait cru, elle aussi, que l'impossible était possible, que c'était là la seule chose possible pour pouvoir vivre dans un monde pareil. (..)
Pourquoi je n'ai pas été fidèle aux mots que je lui ai faites ? Pourquoi je n'ai pas été fidèle à mon rêve ? "(p.83)