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Citations sur Délivrances (75)

Comment est-ce que je peux prendre au sérieux des séries policières dans lesquelles des tueurs sont traqués par des femmes flics perchées sur des talons Louboutin ?
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Tous les samedis matin, avant même le petit déjeuner, ses parents avaient des discussions avec leurs enfants et exigeaient qu'ils répondent à deux questions : 1. Qu'as-tu appris qui soit vrai (et comment sais-tu que c'est vrai) ? 2. Quel problème as-tu ? Au fil des années, les réponses à la première question allaient de : « Les vers de terre ne volent pas », « La glace brûle », « Il n'y a que trois comtés dans cet État » à : « Le pion est plus fort que la reine. » Les sujets relatifs à la seconde pouvaient être : « Une fille m'a giflé », « Mon acné est revenue », « L'algèbre », « La conjugaison des verbes latins ». Des questions touchant à des problèmes personnels faisaient naître des solutions de la part de n'importe qui à la table, et une fois qu'elles étaient résolues ou laissées en suspens, on envoyait les enfants prendre un bain et s'habiller, les aînés aidant les plus jeunes. Booker adorait ces discussions du samedi matin, récompensées par le grand moment du week-end : les énormes petits déjeuners de fête que préparait sa mère. Des banquets, vraiment. Des biscuits chauds, feuilletés et riches en beurre ; du gruau de maïs, blanc comme neige et épicé au point de brûler la langue ; des œufs battus en une mousse crémeuse safran pâle ; des tranches de saucisses grésillantes, des rondelles de tomates, de la confiture de fraises, du jus d'oranges fraîchement pressées, du lait froid dans des bocaux en verre.
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L'homme étendu à la vue de tous, près de la cour de récréation.
Chauve. L'air normal.Probablement un homme par ailleurs sympathique : ils l'étaient toujours.
"L'homme le plus sympathique du monde, disaient toujours les voisins. Il ne ferait pas de mal à une mouche."
D'où venait ce cliché? Pourquoi ne pas faire de mal à une mouche ?
Cela signifiait-il qu'il était trop sensible pour ôter la vie à un insecte porteur de maladies, mais qu'il pouvait allègrement anéantir la vie d'un enfant?
p129
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Tous mes petits amis étaient enfermés dans un rôle : des gens qui voulaient devenir acteurs, des chanteurs de rap, des athlètes professionnels, des joueurs qui attendaient mon entrejambe ou mon chèque de salaire comme de l’argent de poche ; d’autres, qui avaient déjà réussi, me traitaient comme une médaille, un témoignage reluisant et silencieux de leurs prouesses. Pas un d’entre eux n’était généreux, serviable ; aucun ne s’intéressait à ce que je pensais : seulement à mon apparence. Ils plaisantaient ou me parlaient comme à un bébé tout au long de ce que je prenais pour des conversations sérieuses, jusqu’à ce qu’ils trouvent ailleurs de meilleurs soutiens à leur ego. 
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Essayer de comprendre la malignité du racisme ne fait que le nourrir, le rend gros comme un ballon et éminent tandis qu’il flotte haut dans le ciel craignant de retomber sur terre où un brin d’herbe pourrait le faire crever laissant ses selles aqueuses souiller le public captivé tout comme la moisissure détruit les touches de piano à la fois noires et blanches, dièses et bémols pour produire un chant funèbre de sa décrépitude.
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Ce n’est pas de ma faute. Donc vous ne pouvez pas vous en prendre à moi. La cause, ce n’st pas moi et je n’ai aucune idée de la façon dont c’est arrivé. Il n’a pas fallu plus d’une heure après qu’ils l’avaient tirée d’entre mes jambes pour se rendre compte que quelque chose n’allait pas. Vraiment pas. Elle m’a fait peur, tellement elle était noire...
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Queen jeta un œil au bol de Bride, qui était vide.
"Encore ?
- Non, merci, mais c'était délicieux. Je ne me rappelle pas avoir mangé quoi que ce soit d'aussi bon."
Queen sourit. " C'est ma recette des Nations Unies, à base d'aliments des villes natales de tous mes maris. Sept, de Delhi à Dakar, du Texas à l'Australie, et quelques-uns dans l'intervalle.
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Scientifiquement, il n'existe rien de tel que la race, Bride, donc le racisme sans race est un choix. Enseigné bien sûr, par ceux qui en ont besoin, mais c'est tout de même un choix. Les gens qui le pratiquent ne seraient rien sans lui
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Le monde politique était une abomination; ses militants, à la fois rétrogrades et progressistes, semblaient rêveurs et mal avisés? Les révolutionnaires, armés ou pacifiques, n'avaient aucune idée de ce qui devrait se passer une fois qu'ils auraient "gagné".
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J’avais six ans et je n’avais encore jamais entendu les mots « négresse » ni « salope », mais la haine et la répugnance qu’ils contenaient se passaient de définition. Exactement comme par la suite, à l’école, quand on me soufflait ou me criait d’autres insultes, aux définitions mystérieuses mais au sens limpide. Noiraude. Topsy(1). Face de charbon. Sambo (2). Ooga booga. Ils faisaient des bruits de primates et se grattaient les côtes en imitant les singes du zoo. Ils me traitaient comme un phénomène de foire, étrange, salissant comme de l’encre renversée sur du papier blanc. Je ne me plaignais pas à l’institutrice pour cette même raison qu’avait eue Sweetness de me mettre en garde au sujet de M.Leigh : je pouvais être temporairement exclue, voire renvoyée. Donc je laissais les injures et les brimades circuler dans mes veines comme du poison, comme des virus mortels, sans antibiotiques à ma disposition. Ce qui, en fait, était une bonne chose maintenant que j’y pense, parce que j’ai développé une immunité tellement forte que la seule victoire qu’il me fallait remporter, c’était de ne plus être une « petite négresse ». Je suis devenue une beauté profondément ténébreuse qui n’a pas besoin de Botox pour avoir les lèvres faites pour être embrassées, ni de cure de bronzage pour dissimuler une pâleur de mort. Et je n’ai pas besoin de silicone dans le derrière. J’ai vendu mon élégante noirceur à tous ces fantômes de mon enfance et maintenant ils me la payent. Je dois admettre que forcer ces bourreaux – les vrais et d’autres comme eux – à baver d’envie quand ils me voient, c’est plus qu’une revanche. C’est la gloire.



(1) Toute jeune esclave noire, dans le roman de Harriet Beecher Stowe, La case de l’oncle Tom (1852)

(2) Héros du livre pour enfants écrit par Helen Brodie Bannerman, Sambo le petit noir (1889)
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