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3,82

sur 722 notes
Livre très fort et poignant.Bride est un personnage émouvant, noire repoussée par sa mère de peau claire ( mais noire d'origine).Il faudra surmonter bien des épreuves: solitude, rejet de la part de Booker, celui qu'elle aime enfin, pour trouver sa propre identité et s'aimer, telle qu'elle est.
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Les romans de Toni Morrison ne se lisent pas très facilement, je trouve. On retrouve dans celui-ci plusieurs thèmes qui lui tiennent à coeur comme la couleur de la peau, les abus sur les enfants, la condition féminine. Mais le tout manque de fluidité et les personnages principaux ne m'ont pas touchée.
Sans doute pas son meilleur roman.
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Elle a essayé pourtant, mais elle n'y est pas arrivée.
Bride n'est plus Lula Ann, la petite fille rejetée par ses parents parce que sa peau est trop noire, et qui pour se faire aimer de sa mère a commis l'irréparable.
Oui Bride la femme d'affaires admirée de tous a essayé d'oublier Lula Anne mais elle n'a pas réussi.
Lula Ann la poursuit, encore et encore.
Et lorsque Booker son petit ami la quitte sans explications, elle commence une quête qui ne consiste pas seulement à retrouver Booker mais aussi à comprendre Lula Ann qui est restée au fond d'elle et qu'elle doit « expulser » si elle veut un jour vraiment être heureuse.
Un superbe livre qui nous emmène dans les tréfonds des âmes torturées de ses personnages et qui aborde sans détours les plus mauvais cotés des humains.
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La nouveauté de ce roman de Toni Morrison est qu'il se passe de nos jours. Avec "Délivrances" la romancière américaine nobélisée en 1993 nous raconte l'histoire de Lula Ann Bridewe, qui préférera se faire appeler Bride, jeune femme abandonnée à sa naissance par son père et élevée par sa mère sans affection voire avec haine car elle est coupable d'avoir la peau trop noire. Elle porte un lourd secret, celui d'avoir fait accuser une institutrice blanche de pédophilie pour attirer l'attention de sa mère. Pourtant, elle deviendra directrice d'une ligne de cosmétique, toujours habillée de blanc, s'étant servie de sa peau noire bleutée comme un atout, et roule désormais en Jaguar. Mais elle est rattrapée par le traumatisme de son enfance quand son fiancé l'abandonne à son tour. Rédemption, renaissance, résilience il y a tout ça dans ce livre et c'est peut-être beaucoup d'autant plus que plusieurs voix se mêlent, ce qui ne rend pas la lecture aisée.
C'est un beau livre qui traite pourtant de sujets difficiles comme la pédophilie, l'abandon, la ségrégation raciale mais je dois dire que je n'ai pas été entièrement convaincue par ses allures de conte surnaturel quand l'héroïne voit son corps se transformer, perdant sa toison pubienne et ses seins, qu'elle retrouvera, heureusement.
Cela n'empêche pas que Toni Morrison est une immense écrivaine qui sait raconter des choses terribles avec douceur et propose une très belle fin dans ce roman qui n'est pas son meilleur.


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Booker aime Bride car c'est la plus jolie noire du middle west et qu'ils baisent comme des fous et qu'elle lui a rapporté sa trompette mais la quitte vu qu'elle a fait un cadeau à une ex-tôlarde accusée à tort d'abuser des enfants...

Apparemment toutes les petites américaines ont été victimes soit de pédophilie soit de racisme, Bride, petite noire détestée par sa mère blanche, sa seule amie Brooklyn tripotée par son oncle, le frère de son mystérieux amoureux, Adam, assassiné après viol, la petite Raisin qui décoince Bride dans sa voiture, prostituée par sa mère,...

J'ai bien aimé la première partie où Toni Morrison fait parler tour à tour ses personnages. La dernière partie avec Booker est par contre assez plate.
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Quel régal, quel talent ! Toni Morrison ne me déçoit jamais, et ce n'est pas pour cette fois.
J'ai adoré l'histoire de Bride: Bride est une jeune femme noire, très belle, très forte, qui a très bien réussi dans les cosmétiques. Mais elle ne se remet pas de sa rupture amoureuse. Il faut dire que son fiancé la quitte sur ces mots terribles: "tu n'es pas la femme que je veux". Elle que sa mère n'a jamais pu toucher, et que son père a abandonné parce que sa peau est trop noire, "noire comme le Soudan", se retrouve alors sur le carreau...Commence alors un processus régressif et surtout dépressif, par lequel elle va tenter de comprendre et peut-être de guérir les blessures du passé.
Très beau personnage et très beau roman.
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OH.MON.FIEU
Quel bouquin!
C'est la première fois que je lis du Toni Morrison et pfff! Pourquoi ne l'ai-je pas fait plus tôt?

C'est un magnifique livre sur qui nous sommes et comment nous devenons cette personne.
À travers ce court roman polyphonique, à peine 200 pages, l'auteure s'applique à nous montrer ô combien il est difficile de se construire avec des blessures d'enfances pas cicatrisées.
On peut prétendre être libre d'attaches familiales ou préférer construire un monde tournant autour de sa petite personne, si quelqu'un vient perturber ce fragile équilibre de carton-pâte, la carapace craque et tout s'effondre.
Sur fond de problématiques liées à la communauté afro-américaine, d'abus sexuels sur enfants et de rage, ce livre cru mais plein de pudeur nous (ré)apprend qu'il faut faire la paix avec son passé pour aller de l'avant sereinement.
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Toni Morrison nous livre une nouvelle fois un roman sur l'enfance et la ségrégation. Car, là est la vocation de l'auteur, défendre cette cause, redonner la parole aux enfants meurtris à cause de leur couleur. Et pour dévier le drame ou peut-être lui donner une dimension supérieure, elle ajoute une pointe de mystère, de fantastique. Comme si le seul chemin de délivrance était de s'évader dans une autre dimension.
Lula Ann a souffert du rejet de sa mère. Sweetness, la mulâtre au teint blond ne voulait pas toucher la peau « noire comme le Soudan » de sa fille. Une couleur qui a même fait fuir son père.
Devenue une belle femme qui sait tirer partie de son physique et qui a réussi professionnellement, elle reçoit comme une insulte la phrase de son petit ami, Booker : » T'es pas la femme que je veux. » Pourtant, elle avait changé de nom pour devenir Bride. Elle voulait enfin réparer une erreur de jeunesse en aidant une femme à sa sortie de prison. L'adulte qui cherchait la délivrance retombe dans le rejet de l'enfance.
« Je ne sais pas ce qu'il y a de pire : être jeté comme un déchet ou fouetté comme un esclave. »
Son corps semble étrangement régresser, repartir en arrière, vers ce monde de l'enfance. Et c'est en côtoyant une autre enfant meurtrie, Raisin, que Bride reprend des forces. Elle sait que Booker est l'homme qu'elle aime. Lui seul comprenait sa peau
» Ce n'est qu'une couleur, avait-il dit. Une caractéristique génétique : pas un défaut, pas une malédiction, pas une bénédiction ni un péché. »
L'auteur nous donne à connaître l'enfance de Booker. Les deux jeunes gens se rejoignent dans les douleurs de l'enfance. Chacun porte « une histoire triste de blessure et de chagrin« .

C'est avec tout le talent, l'humanité de l'auteur que Bride et Booker partent sur le chemin de la délivrance.
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Quand Lula Ann naît, noire foncé de peau, alors que celle de ses parents est si claire, la fatalité est déjà sur ses épaules. Sa mère, dont elle guette les rares approbations, la porte comme un fardeau, et l'élève à la dure car elle sait que le monde ne lui pardonnera rien.

On la retrouve adulte, éclatante, ayant changé de nom et assuré sa réussite professionnelle dans le dévorant milieu des cosmétiques, tant à la la force des poignets qu'en peaufinant sa si excitante apparence physique. Cette splendide assurance lui a servi, enfant, à faire condamner une jeune femme accusée de sévices à enfants. C'est quand elle la retrouve de façon cuisante à sa libération de prison, et que son amant l'abandonne sèchement,qu' apparaissent ses brisures cachées , et le corps et l'esprit se disloquent.

L'amour est en fait l'étayage qui lui manquait, sur lequel elle va construire un édifice cette fois solide, basé sur la vérité et non sur des secrets.

Et bien, ça me désole car j'ai adoré d'autres Toni Morrison mais j'ai trouvé ce roman assez moyen. Je n'y ai pas retrouvé la légèreté et l'inventivité que j'avais trouvées ailleurs, ni la cohérence tendue et poétique, ni la flamboyance de la langue, globalement un côté démonstratif plombant, un récit morcelé (l'histoire de Lula, puis l'histoire de Booker, puis leurs retrouvailles). La folie rôde mais est tenue à distance. D'un autre auteur, cela aurait peut-être mieux passé. Trop d'attente, sans doute.

Ce sujet de la rédemption par l'amour qui sauve des secrets de jeunesse, n'est pas des plus originaux, d'autant que les personnages ne m'ont pas inspiré trop d'empathie, et qu'il s'y mêle une petite surprise limite fantastique, toute symbolique on le comprend bien, mais qui n'est même pas magique (je n'en dis pas plus).

Tous les protagonistes ont subi ou assisté à une agression sexuelle dans leur enfance, ça en est presque lassant dans l'horreur. On ne sait plus trop où Toni Morrison veut en venir, peut-être à cette vérité de la dernière ligne (que je dévoile car elle est le titre en anglais) : dans ce monde qui n'est pas fait pour accueillir, mais pour mâter, « que Dieu aide l'enfant ».
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Je crois qu'elle avait 85 ans quand Toni Morrison a écrit God help the child ( Délivrances en français ). Quelle vivacité dans le ton ! si moderne, si intemporel, si sensuel ! Dérision, nonchalance, sensualité, la plume de Morrison glisse sur cette large palette d'intentions avec succès.
Intrication de litotes et de métaphores puis rythme et emphase qui apportent au texte un lyrisme poétique tant dans les descriptions que dans les dialogues. Non-dits, silences, suggestions, intuitions…
L'auteur nous propose un roman hybride, original, savant mélange de roman choral à la 1er personne du singulier, en nous éparpillant volontairement dans diverses temporalités et d'une grosse partie en narrateur omniscient, mais sans jamais perdre de vue Lula Ann Bridewell, son héroïne, enfant dont la malédiction est d'être née noire, dans une famille parvenue au fil des générations et des métissages à faire croire qu'ils étaient blancs. Abandonnée par son père à la naissance, elle ne devra jamais appeler sa mère que par Sweetness ( Douceur ). Gamine, elle subit la cruauté que lui vaut sa couleur de peau. Adulte, elle fait de cette couleur un atout et se transforme en bombe atomique ténébreuse, se fait appeler Bride ( jeune mariée) et ne s'habille que de blanc. Au volant de sa jaguar, elle réussit professionnellement, croque la vie, et les hommes aussi. Jusqu'à cette rupture inexpliquée.
De nombreux sujets abordés dans ce roman de moins de 200 pages : sociologie, ethnie, religion, comme souvent en littérature américaine, mais c'est surtout sa forme hybride qui fait son originalité et l'écriture qui lui apporte toute sa dignité.
L'auteure joue de ces voix, de ces temporalités, de tous les symboles et clichés de cette Amérique actuelle, pour dresser un portrait humaniste de cette héroïne aux comportements ambivalents tout en esquissant des portraits riches voire exceptionnels parmi certains seconds rôles ( Booker, Queen ).
Tantôt romanesque, tantôt dans un réalisme magique, écriture toute en nuances, tantôt sombre, tantôt lumineuse, elle brosse néanmoins sans concession le portrait de cette femme que nous accompagnerons dans les coulisses de la vérité, quand les mensonges et les traumatismes de l'enfance tomberont, comme une intrigue parfaitement réussie, à la toute fin du roman.
« Tant que Toni Morrison continuera à bâtir sa saga de la race maudite, Faulkner ne sera pas mort » disait un journaliste. La petite fille d'anciens esclaves, au port altier, première afro-américaine à obtenir le prix Nobel de littérature, aura vu un afro-américain accéder à la présidence des Etats-Unis, puis Donald Trump lui succéder, est morte en 2019.
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