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Citations sur L'oeil le plus bleu (94)

…nous n’étions pas forts, seulement agressifs; nous n’étions pas libres, simplement privilégiés; nous n’étions pas compatissants, nous étions polis, pas bons mais bien élevés. Nous courtisions la mort afin de nous rendre courageux et nous nous cachions de la vie comme des voleurs. (p.217)
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Chacune trouvait seule le chemin de sa maison, enveloppée dans un suaire cousu de colère, de désir, d’orgueil, de vengeance, de solitude, de souffrance, de défaite et de faim. (p.183)
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Il n'y a vraiment rien à ajouter - sauf Pourquoi. Mais comme le Pourquoi est difficile à expliquer, on doit se réfugier dans le Comment.
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"Comment est-ce qu'on fait ? Je veux dire, comment est-ce qu'on fait pour que quelqu'un vous aime ? "
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Leur conversation est comme une danse un peu méchante : un son rencontre une autre son, fait la révérence, hésite et se retire. Un autre son entre dans la danse, mais un autre lui prend la vedette : les deux sons tournent l’un autour de l’autre et s’arrêtent.
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Etant une minorité à la fois comme caste et comme classe, nous vivions sur l'ourlet de la vie en luttant contre notre faiblesse et en nous battant pour nous accrocher ou pour grimper sans aide dans les grands plis du vêtement. Mais nous avions appris comment nous y prendre avec notre existence périphérique - sans doute parce que c'était abstrait.
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Puis elles avaient vieilli. Leur corps s'était usé, leur odeur était devenu aigre. A s'accroupir dans les champs de canne, à se baisser dans les champs de coton, à s'agenouiller sur les berges de la rivière, elles avaient transporté un monde sur leur tête. Elles avaient abandonné leurs enfants à eux-mêmes et elles avaient élevé leurs petits-enfants. Soulagées, elles s'enveloppaient la tête dans des chiffons, et la poitrine dans de la flanelle; elles abandonnaient leurs pieds dans des chaussons de feutre. Elles en avaient fini avec le désir et l’allaitement, elles étaient au-delà des larmes et de la terreur. Elles étaient les seules à parcourir les routes du Mississippi, les chemins de Géorgie et les champs de l'Alabama sans être agressées. Elles étaient assez âgées pour se montrer irritables quand et où elles le voulaient, assez fatiguées pour désirer la mort, assez désintéressées pour accepter l'idée de la douleur tout en ignorant sa présence. Elles étaient en réalité et enfin libres. Et la vie de ces vieilles femmes noires était synthétisée dans leurs yeux - un mélange de tragédie et d'humour, de malice et de sérénité, de vérité et d'imagination.
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Depuis quelque temps, Pecola se disait que si ses yeux –ses yeux qui retenaient les images, et savaient ce qu’on peut voir-, si ses yeux avaient été différents, c’est-à-dire beaux, elle-même aurait été différente. Elle avait de belles dents, et un nez moins gros et moins épaté que celui de certaines filles qu’on disait mignonnes. Si elle avait été différente, belle peut-être, Cholly aurait peut-être été différent aussi, et Mrs Breedlove. On aurait peut-être dit : « Regarde, cette Pecola aux beaux yeux. Nous ne devons pas faire de vilaines choses devant ces jolis yeux. »

De jolis yeux. De jolis yeux bleus. De jolis yeux bleus et grands. Cours, Jip, cours. Jip court, Alice court. Alice a des yeux bleus. Jerry a deux yeux bleus. Jerry court. Alice court. Ils courent avec leurs yeux bleus. Deux paires d’yeux bleus. De paires de jolis yeux bleus. Des yeux bleu ciel. Des yeux du même bleu que le corsage de Mrs Forrest. Des yeux bleus comme les volubilis. Des yeux bleus comme Alice et Jerry dans le livre de contes.

Chaque soir, sans faute, elle priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait prié avec ferveur pendant un an. Si elle était un peu découragée, elle gardait encore de l’espoir. Pour qu’une chose aussi merveilleuse se produise, cela prendrait beaucoup de temps.
Enfermée ainsi dans cette conviction étroite que seul un miracle pourrait soulager ses souffrances, elle ne connaîtrait jamais sa beauté. Elle ne pourrait voir que ce qu’il y avait à voir : les yeux des autres.
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Je cassais les poupées blanches.
Mais l'écartèlement des poupées n'a pas été la véritable horreur. La chose vraiment horrible a été le transfert des mêmes impulsions sur les petites filles blanches. L'indifférence avec laquelle j'aurais pu leur donner des coups de hache n'avait d'égal que mon désir de le faire.
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Étant une minorité à la fois comme caste et comme classe, nous vivions sur l’ourlet de la vie, en luttant contre notre faiblesse et en nous battant pour nous accrocher ou pour grimper sans aide dans les grands plis du vêtement. (p.23)
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