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3,77

sur 453 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
👩 UN DON de Toni Morrison 👨
🏘 Éditions A Vue d'oeil (Collection 18-19, 387 pages)

L'autrice :
Née en 1931, Toni Morrison était une autrice américaine. Romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, professeure de littérature et éditrice, elle est lauréate du Prix Pulitzer en 1988 et du Prix Nobel de Littérature en 1993. C'est la première femme afro-américaine à avoir reçu cette distinction. Elle publie en 1987 "Beloved", "Un Don" en 2004,"Home" en 2011
et "Délivrances" en 2014.

Elle décède en 2019 des
suites d'un pneumonie.

Mon résumé : Au XVIIe siècle, dans une ferme du Maryland, Jacob Vaark, un négociant anglo-néerlandais, fait un mariage de raison avec Rebekka, l'aînée d'une famille anglaise. En compensation d'un retard de paiement, il se voit offrir la jeune Florens, qu'il accepte de prendre à son service pour alléger la peine de sa femme, dont aucun enfant n'a survécu. Florent vient seconder dans la maisonnée deux autres domestiques : Lina, esclave autochtone dont la tribu a été décimée par une épidémie, et Sorrow, unique rescapée d'un bateau attaqué par des pirates. Ces femmes, livrées à elles- mêmes, vont voir leur destin basculer au contact d'un homme, forgeron affranchi, qui fait soudain irruption dans leurs vies.

Mon avis :
C'est ma première découverte de Toni Morrison, la célèbre écrivaine américaine. le style de cette autrice n'est pas simple au premier abord. Mais une fois pris dans l'intrigue, on est happé ce flot de paroles et de pensées.

On suit les personnages à travers une narration polyphonique où se succèdent pensées et émotions : Florens, la femme-enfant, Jacob, le maître bienveillant, Rebekka, sa femme, Lina, l'esclave indigène ou encore Sorrow, l'étrange domestique.

J'ai été plus touchée par l'histoire de Rebekka, et son voyage en bateau jusqu'en Amérique parmi les prostituées et les femmes de petite vertu et par celle de Lina.

Le personnage de Florens est plus difficile à cerner, entre deux âges. C'est une enfant quand elle entre au service des Vaark, une jeune femme à la fin du recit.

Ce roman m'a beaucoup plu même si j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire. Je pense continuer mon aventure dans l'oeuvre de Toni Morrison avec "Home" et "Beloved" que j'ai aussi envie de lire par la suite.

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Ce roman pas très long nous offre un coup d'oeil sur la vie quotidienne à cette époque. En toile de fond se dessinent l'esclavage, l'élimination des Amérindiens, les divergences religieuses, la violence. La dépendance à un seul également, le chef de maison, l'homme, dont la disparition fait basculer leur vie et leur avenir. de manière générale, ce roman semble traiter de la servitude, celle que l'on subit ou que l'on s'impose, celle imposée par d'autres hommes, celles liées à un sexe ou une couleur de peau, celles tournées vers la quête de pouvoir et de richesse, celle née du désir…

Roman polyphonique qui nous dévoile les liens, les rencontres, les attachements entre les différents protagonistes. Êtres humains luttant pour leur vie, pour une once de liberté, de respect, d'amour et de joie, dans un monde dur, patriarcal et injuste en dépit des promesses de ces terres sauvages. Malmenés par la vie et par leurs pairs. Personnages vendus, envoyés loin de chez eux, maltraités, traumatisés, et pourtant riches d'une voix intérieure intense. Tous s'observent, se jugent, s'apprécient ou se méfient, mais notre opinion en tant que lectrice évolue lorsque l'on découvre leur récit, leur point de vue.

Le récit est un peu chaotique dans son discours, dans sa chronologie. Nous voguons au fil des pensées des personnages, ce qui confère parfois à la narration un côté erratique, divagant. Passé et présent s'entremêlent ; faits, espoirs et rêveries se succèdent.

J'avais lu ce roman il y a dix ans peut-être et je l'avais remis dans ma PAL après un déménagement car je n'en avais plus aucun souvenir. Après relecture, je pressens que mes souvenirs vont se désagréger à nouveau. Ce n'est pas désagréable à lire, la plume est même intéressante, mais je suis restée un peu à côté. En dépit d'une fin très touchante, je ne me suis pas sentie suffisamment investie pour être réellement touchée, pour être marquée durablement par cette histoire.

Un don est un récit complexe et intéressant par certains aspects. Malheureusement, il est aussi confus, trop riche peut-être en thématiques, avec une construction qui manque un peu de fluidité, d'où un sentiment très mitigé et un souvenir évanescent.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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A la lecture de la quatrième de couverture je m'attendais à un récit sur l'esclavage. En fait le sujet est traité de façon beaucoup plus large que cela. Ce texte met en exergue la servitude sous toutes ses formes. Asservissement volontaire, involontaire, légal, de fait, à une caste, à un être humain, à l'autre sexe, aux croyances, à un dieu, à l'argent,… Toni MORRISON joue avec les nuances avec beaucoup de talent. Esclavage, servitude, soumission, dépendance, la frontière est parfois mince. Toutes ces notions s'emmêlent, se confondent, se distinguent et surtout cela nous questionne ; parfois brutalement. Jusqu'à quel point un être humain est-il complice de sa servitude ? Dans quelle mesure un être voué à la soumission de par sa naissance, son statut social, sa couleur de peau… est-il complice de sa situation ? - Sortez vos stylos vous avez 4 heures après je ramasse les copies !-
Et puis il y a la question des femmes : quelle que soit la couleur de leur peau leur degré de dépendance est, à l'époque, complètement conditionné par leur sexe. - Hein quoi qu'est-ce que j'entends dans le fond de la salle ? Qui a dit pas qu'« à l'époque » ?-
Bon, je disais, leur liberté se limite à un choix initial plutôt restreint, encore plus quand elles sont pauvres: bonne soeur, prostituée ou épouse dévouée. - Qui a dit bobonne ?! –
Dans ces conditions le concept de liberté fait beaucoup moins rêver. On finit même par se demander si la liberté n'est pas justement qu'un concept abstrait qui n'a jamais existé. – Aïe ! Qui balance des boulettes ? Non je ne suis pas en dépression !-

J'en étais où… ? Ah oui donc… le lecteur est invité tout à tour dans la tête de chaque personnage. Chacun dévoile sa part de mystère mais leurs histoires personnelles étant liées les unes aux autres, petit à petit le puzzle s'assemble jusqu'à prendre tout sa dimension. Chaque personnage prend de l'épaisseur à être ainsi décortiqué sous tous les angles. 4 femmes: 2 blanches, 1 indienne et 1 noire et aucune n'est vraiment libre, pas pour les raisons auxquelles vous pensez. D'ailleurs quand Rebekka pourrait être libre elle choisit une autre forme d'asservissement. Les hommes ne sont guère mieux. Une seule exception, je vous laisse découvrir.

En pointillé derrière ces histoires il y a des petits bouts de l'Histoire des Etats Unis qui nous sont dévoilés. Une Amérique sauvage et faite de grands espaces vierges ou tout est possible mais aussi instable, à commencer par les frontières. – Non à l'époque il n'y avait pas de mur avec la frontière Mexicaine ! Z'avaient pas eu l'idée. Chut j'ai dit ! –

Je disais, une Amérique où des peuples sont exterminés, où des peuples sont asservis pendant que d'autres exploitent cette situation pour s'extirper de la fange et se hisser vers le haut. Une ascension sociale, mais à quel prix ?

Toni MORRISON nous rappelle que la servitude ne se résume pas à l'esclavagisme mais que tous nous pouvons aliéner notre liberté : volontairement ou non, consciemment ou non, sous le poids de la société et de ses moeurs, sous le poids des traditions, des superstitions, ou que sais-je. – Quoi qu'est-ce que tu dis ? L'esclavage c'est du passé ? Toi t'es libre, tu fais c'que tu veux ? Tu peux me le redire en lâchant ton écran des yeux STP ? Ah pardon tu surveilles tes likes, ...libre à toi…
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C'est la première fois que je lis un roman de Toni Morrison, ça faisait longtemps que j'en avais envie, bien sûr, mais il a fallu le challenge d'Enna pour me booster. Bon, malheureusement j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. J'ai failli abandonner dès le premier chapitre où je ne comprenais vraiment rien. Je me suis obligée à poursuivre et par la suite ça a été mieux, mais ça a vraiment été une lecture laborieuse, qui m'a pris beaucoup de temps malgré le peu de pages.

Dans ce roman, le lecteur suit différents personnages qui habitent plus ou moins dans la même maison à un moment donné. Cela se passe au XVIIème siècle en Amérique, et leur petite communauté est faite de différentes personnalités.

Il y a Jacob, un fermier qui a hérité de terres et qui essaye de gérer du mieux qu'il le peu. Il y a Rebekka, une jeune femme venue d'Europe envoyée aux Amériques par sa famille pour se marier à un inconnu et qui fait tout pour mener une vie qui lui plairait davantage que la misère qu'elle a pu connaître dans son pays d'origine. Il y a Lina, une Indienne, esclave, qui a survécu au massacre de son village par les Blancs et leurs maladies. Il y a Florens, une jeune noire, esclave elle aussi, qui doit vivre avec l'idée que sa mère l'a donnée pour se protéger elle-même. Il y a Sorrow, une autre jeune fille au sang mêlée, étrange et solitaire. Il y a un Noir libre et des Blancs esclaves.

Au XVIIème siècle aux Amérique, la vie est rude et chacun fait ce qu'il peut pour s'en sortir. La religion est très présente, quelle qu'elle soit, et il n'est pas de bon ton de s'en affranchir. L'esclavage est normal, mais chacun le voit d'une façon différente : une nécessité, une privation de liberté, une chance... quelques uns rêvent de s'affranchir, d'autres se demandent se qu'ils feraient sans maîtres. Les conditions aussi sont rudes : hivers froids, été chauds, terres qu'il faut travailler pour pouvoir manger, mortalité infantile...

Les femmes sont au coeur de ce récit, qu'elles soient mères ou non, enfants ou adultes, libres ou esclaves. Ces femmes sont amies ou méfiantes les unes envers les autres mais leur condition d'origine n'entre pas vraiment en considération, les sentiments s'affranchissent des chaînes. La maternité est traitée de différente façon également et impacte beaucoup la vie de ces femmes, que ce soit dans la relation avec leur mère ou avec leur enfant.

Un don est un roman avec une écriture particulière. A chaque nouveau chapitre, c'est un nouveau personnage qui raconte. Au début on est un peu perdu, puis on apprend à reconnaître le langage de chacun, qui est vraiment différent. Mais parfois c'est compliqué, confus. Parfois le personnage parle en s'adressant à quelqu'un, en disant "tu", mais je n'ai pas toujours exactement compris à qui il/elle parlait.

C'est un roman qui dépeint de façon spectaculaire la vie aux Amériques au XVIIème siècle, ou en tout cas qui dépeint une certaine vie car j'imagine que d'autres vivaient différemment. Cette lecture nous propose une fresque complète de cette petite communauté éclectique. C'est une lecture difficile, mais intéressante.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Par sa thématique, ce roman m'intéressait beaucoup. Mais nous allons voir que tout ne s'est pas passé comme prévu…

Si vous me suivez depuis quelque temps, vous n'ignorez pas que la ségrégation raciale ne me laisse pas indifférente (c'est peu de le dire !). J'ai déjà lu quelques livres à ce sujet et je suis toujours transportée, passionnée, indignée par tant d'injustice, mais aussi de rébellion parfois. C'est toujours un tourbillon d'émotions. Bref, j'ai abordé cette lecture avec envie et enthousiasme. de plus, j'avais hâte de découvrir l'écriture de Toni Morrison (enfin).

Malheureusement, j'ai rapidement été perdue dans la polyphonie du roman. Je dois avouer que ce texte nécessite concentration pour en comprendre chaque détail. le style est particulier. J'ai eu comme une sensation de brouillon. J'ai peiné à m'y retrouver et par conséquent mon intérêt pour cette histoire a faibli chapitre après chapitre. Toutefois, quelques passages étaient attrayants et m'ont permis de terminer ma lecture. Mais globalement, je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce récit et j'en suis désolée. Je ne m'épancherai pas davantage, il me semble que ce n'est pas nécessaire…

Je ne suis jamais trop sévère dans mes critiques, comprenant que le travail d'écriture demande beaucoup à ses auteurs. Mais je me dois d'être sincère et lorsque cela ne colle pas, je le dis… Malgré tout, ceci n'est que mon avis personnel, et peut-être que pour vous, il en sera tout autrement. N'hésitez d'ailleurs pas à me donner votre avis sur Un don en commentaire, si vous aussi l'avez lu.

Je possède également Beloved et Love de l'auteure, j'espère sincèrement que ces deux romans me réconcilieront avec son écriture. Les doigts sont croisés !
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Nous sommes au XVII siècle en Amérique. Quatre femmes exploitent une ferme. L'épouse Rebekka venue d'Angleterre dans des conditions à peine meilleure que les esclaves, Lina l'Indienne, Sorrow jeune fille blanche et Florens enfant noire. L'époux Jakob ne peut tenir en place et parcourt le pays pour commercer. Elles sont parfois aidées par deux hommes noirs qui ont un engagement dont la fin est toujours repoussée.

J'ai eu du mal à m'intéresser à cette histoire. Je l'ai trouvée décousue. Dommage car le thème est riche, les premières années d'installation des Blancs. Il est en outre question à propos de plusieurs d'entre elle des difficultés de la maternité. Et toutes ont été privée d'une façon ou d'une autre de leur enfance.
Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour cette lecture.
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Je n'avais, à ce jour, jamais lu de Toni Morrison, ce qui est un peu honteux, je pense, je crois. Dans le cadre d'une animation sur cette auteur, j'ai eu l'occasion de réparer cette bévue et de rencontrer la plume de cette illustre écrivaine.
J'avais tenté avec « Home » mais vraiment, je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire. Heureusement que j'ai changé, et ai retenté avec « Un don ». Bien qu'il faut tout de même un temps d'adaptation au début, histoire de s'habituer à la plume et à l'ambiance mêlée au contexte historique (l'esclavage), sans m'en rendre compte, je me suis familiarisée avec ces différents personnages. J'ai trouvé un grand intérêt narratif d'avoir les pensées et l'histoire de chaque personnage, d'avoir le point de vue de chacun (esclaves et maitres et maitresse), tout en ayant le « je » de Florens en fil rouge. On voit les années passer de chapitres en chapitres.
Que dire de la plume de l'auteur ? Parfois c'est un cailloux brut, c'est sombre, c'est glauque, c'est dur, et parfois c'est d'une douce poésie, c'est de l'espoir, de belles images, des sensations chaudes et réalistes, c'est beau. C'est à la fois dur et beau. C'est étrangement captivant.
Je ne sais pas si je suis prête à en lire d'autres, mais concernant ce livre, je ne regrette pas cette découverte bouleversante !
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Mon 2ème Toni Morrison (après Home, un petit bijou), et j'ai beaucoup moins accroché avec ce roman. L'histoire, qui tourne autour trois domestiques « esclaves » et un couple de négociants dans l'Amérique du XVIIème siècle, demeure intéressante mais la narration à plusieurs voix peut parfois être très confuse, à tel point que j'ai finis par m'y perdre et songer à abandonner ; avant de choisir de m'accrocher finalement pour connaître la fin.

Dommage, le RDV a été un peu manqué.
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Un Don est mon premier contact avec l'écriture de Toni Morrison et malgré l'intérêt du sujet et l'originalité du mode de narration, j'en ai été déçu. Peut-être en attendais-je trop?

En fait, il s'agit -avant tout- d'une triste histoire d'amour dans l'Amérique du 17ème siècle, en plein contexte de l'esclavage. J'irais même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un récit dans lequel les femmes sont esclaves de l'amour qu'elles portent aux hommes.

Mais, je ne compte pas m'arrêter sur cette déception! Je vais découvrir d'autres histoires de cette grande dame que j'apprécie énormément tant pour ses engagements que pour ses prises de position dans l'Amérique contemporaine.
à suivre...car je suis presque sûre qu'il s'agissait de l'exception.
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J'ai retrouvé Toni Morrison avec plaisir, avec cette écriture si particulière qui la caractérise.Une écriture hachée, enchevêtrée quelque peu déroutante, une histoire racontée comme un puzzle à reconstituer.
Une histoire de femmes, comme toujours chez l'auteur.
Ici, trois femmes très différentes : Lina, la servante indienne, Sorrow étrange rescapée d'un naufrage et la jeune Florens, traumatisée depuis qu'elle a été séparée de sa mère.
La narration se situe entre rêve et réalité,entre passé et présent.
La narration est toujours entremêlée , il faut se laisser bercer, de toute façon chez Toni Morrison, il faut attendre la fin pour comprendre.
"Un don" me rappelle "Beloved", avec le terrible sacrifice de Sethe.
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