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Revue Mot à Maux (Préfacier, etc.)
48 pages
La Botellerie (01/03/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
Préface de Daniel Brochard

Revue Poétique de 48 pages,

Mot à Maux N° 8

Les Auteurs "8 Hommes et 2 femmes"
Thème le Cosmos
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A deux pas d'Angers à Brissac-Quincé prospère une imprimerie au nom de la Batellerie, son directeur Daniel Brochard publie une revue "Mot à Maux", ce 8 ème recueil de mars 2019 va à la rencontre de 10 auteurs. Ce sont dix personnalités venues des quatre coins de l'Hexagone de la Méditerranée aux Ardennes en passant par Paris. Les liens qui les unissent ne sont liées ni à la géographie, ni à la Vendée mais simplement à la poésie.


Nous trouvons peu de commentaires sur chacun mais en fin de revue, la présentation des auteurs laisse entrevoir une grande diversité d'inspiration. La note éditoriale sous la plume de Daniel Brochard rappelle la nécessité pour le poète de s'inspirer de la création, en puisant des images dans le monde cosmique. le chiffre 8 très vénéré en Asie, qui serait même source d'éternité est ici adossé du N° 8 à 48 pages et au choix évidemment involontaire de 8 hommes ! et 2 femmes !
Rien à voir avec le jour j de ma naissance à 8h du matin.


Parler de l'origine du monde peut sembler extrêmement hasardeux. Une sorte d'hallucination a permis à Einstein de se rendre compte que le monde né du hasard était aussi le monde de la relativité. Que sait-on des mondes ou Galaxies puisque les scientifiques nous disent que le tiers de la matière nous est totalement inconnue.
Nous vivons non sous la pesanteur des particules, mais sous l'influence des rayonnements qu'on appelle sons, lumières, rayons X, selon leurs fréquences. La structure intime de la matière est si aléatoire qu'elle offre des constellations de réalités virtuelles. Les rayonnements nous rapprochent plus de la poésie que du béton.


Adrien Nasone se fragmente, il écrit
" je traque
je me troc
je me tracasse
je me casse
en morceaux mille merveilles."
" je m'éveille ensuite en sueur perle poème et poudre éphémère."


Chez Odile Fix de la Haute Auvergne nous ne sommes pas étonnés que le Mot caillou se promène d'une ligne à l'autre, "des poèmes bancales où la mémoire s'essouffle" puis elle écrit :
"ton souffle est aussi
une odeur de mort
tu manges des herbes".
Du caillou nous pourrions retenir que la "pierre volera en éclats."
"Entraîné par les vols d'oiseaux comment puiser à la matière crépusculaire" écrit elle.
"Quelle matière pourrait couler en transparence dans les ruisseaux de la voix".


Chez Alain Morinais né en 1946, l'esprit du poète s'attarde sur les rayonnement lumineux, sur les ombres, sur "le vent qui chasse la lune pour écrire toutes les nuances du soleil entre deux nuages d'écumes", sans savoir "qui de la mer, ou du ciel, a le bleu de l'heure."
Qui a perdu la lumière, "a perdu le vent car le vent se pose entre les feuillets mobiles des grands arbres terrés à l'abri du silence."
La fenêtre masque de noir ses craintes d'aube, de chambre vide, "la lueur au plafond ne tient qu'à un fil". Revient sans cesse cette "crainte d'un réveil sans soleil."
"Quand le jour se penche de l'autre côté ou dans la neige brûlante à toucher du bout d'un sommet le soleil et se demander vraiment suis-je encore vivant, se demander vraiment ce rêve de vouloir."


Jack Sicard fait un pas de plus vers les tombes, vers " le monde de l'ombre."
"Habiter de l'autre côté et s'imaginer dans les chaussures d'un autre, je porte les chaussures du mort, je vis avec sa femme dans l'appartement, qu'ils habitèrent. Son fils l'a adopté."
Qu'importe dit-il, je souris à ces ombres aux opiacés. "Je suis moins mal depuis que je suis lui, qui n'est plus, auprès d'eux qui s'amusent à le croire revenu."


Serge Ritman explore quant à lui les classiques de Montaigne à Baudelaire, De Voltaire à Flaubert glanant ce qu'ils ont dit de fort sur la fraternité, sur la justice, sur l'enfance.
Glaner un peu partout ce qui compose la fraternité, entre les lignes de nos auteurs connus ou inconnus comme Walter Benjamin, jusqu'à " la sobriété de l'aube."

Victor Malzac jeune écrivain issu de l'École Normale redonne vie aux douleurs nées de toutes "les suffocantes fumées."
Ces mots à l'état brut ; "Paris fume Notre-Dame à genoux."
"Que reste-t-il au matin de ma tristesse inclassable."
La musique pour orgue à "la rue sur le seuil face à Notre-Dame."
La musique tient "ses mains sentant l'encens amoureux fou soudain."


Thierry Radière de Fontenay-le-Comte raconte la solitude de se retrouver "seul au milieu des cadavres."
"À chercher le balai
à tuer les poussières..."
"dans des endroits dépourvus de gare que la solitude maquille
de haut en bas en immense parking
dont on a supprimé les bancs les voitures et les cars
avec l'unique espoir
d'imaginer plus longtemps
des départs sans retour juste sentir"
un décollement imminent... "mais là infiniment au bord du mal au coeur."

Nicolas Rouzet le marseillais fredonne une douce mélancolie, où
la mort, le sommeil, font leur lit au repos de nos noces.
"Se perdre car J'ai perdu la voix
je ne peux plus vous rejoindre.
Peut être un chemin qui s'ouvre, un chemin d'arbres tordus comme mes mains."

Catherine Andrieu vient de Metz, elle interroge ;
"Qui es tu mon enfant des ombres ? Serais-tu moi le jour où j'ai tué ma mère ?"


Morgan Riet est né à Bayeux.
Si ce matin là "tout devenait irréel ? Mes mains tremblantes de mal vivre" , en équilibre les mots de Morgan sont instables, comme "un pique-nique en bordure de pluie, ou une partie de pêche pleine de bouffées d'air tiède et de libellules d'un vol bleu-vert."
La fête est finie ou du moins le recueil se termine par un réveillon, toujours au bord de la vraie vie, "des bulles se croyant fraternelles voulaient trinquer avec elles mêmes."

Une belle farandole d'émotions dégustées pour 4 €. Une mélancolie triste imprègnent ces textes limpides, d'une tendresse palpable pour les Maux des autres et pour faire chanter les mots aériens ou cosmiques.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Des bulles se croyant fraternelles voulaient trinquer avec elles mêmes.
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