« avec toute la solitude et toute la tristesse qu'il y a ici, qui font pousser les arbres de plus en plus haut et de plus en plus nombreux, je ne pouvais même pas me figurer un jour que je ressentirais ce que je ressens » - Léonie, scène 7.
Toujours une histoire d'oxygène, de mots dont le problème n'est pas qu'ils soient pas assez forts, mais pas assez rapides ; ce besoin ardent de la ligne de fuite, une construction familiale qui n'est plus l'énigme à découvrir mais qui est la clé d'obstruction d'une énigme plus grande, du dépassement à la Kafka, les lignes brisées, l'amitié. L'amitié qui place, via Sarah, Ludivine «au midi de [sa] vie et de toute [son] histoire ».
Plaisir de voir
Mouawad s'échapper des thèmes de Littoral et d'Incendies, justifiant désormais les quatre livres ; bien que j'ai aimé les deux premiers volets. Forêts s'achève encore sur une scène de déclaration familiale mais Loup à sa
mère dit avoir cru être liée par son sang alors qu'elle l'est par les promesses - la promesse n'est plus liée qu'au sang comme dans un Incendies.
Il apparaît évident maintenant que je préfère Forêts à Incendies ou Littoral, aussi grâce au fait que
Mouawad décime l'histoire contemporaine de mon pays, toute bataille confondue.
Encore : l'illustration.