Anne et sa soeur. Anne qui ne voit rien venir depuis cette journée de noces où sa soeur Gabrielle a disparu. Anne qui, prête à tout va tenter de la retrouver dans un autre “monde”.
Un monde où on ne respire pas, on ne rit pas mais cliquette, on ne mange pas des mets odorants et savoureux mais des blocs informes et insipides et de l'eau “rapide”, un monde où les gens n'ont pas d'émotions, ou du moins, ne les font pas apparaître, pas de frissons, pas de larmes, pas de cris. Un monde aseptisé, celui où on pense que les terriens n'existent pas.
C'est ici qu'a été amenée Gabrielle,
terrienne capturée pour satisfaire les désirs de l'élite et enfanter un hybride.
Les actions s'enchaînent mais une lenteur s'installe, traduisant merveilleusement l'impatience d'Anne associé au caractère vain de sa quête. Dans ce monde, les gens meurent d'ennui, un jour, ils s'assoient, ne bougent plus et attendent qu'on vienne les chercher, il n'y a alors plus rien à faire pour eux. Malgré cela, Anne garde espoir. le ciel terne, les silences, les étendues désertiques, l'attente sont contrebalancés par les paroles des titres de Keane qu'Anne écoute dès qu'elle le peut. Comme une petite trace de vie qui lui rappellerait qu'il existe un ailleurs où tout est vie.
Le récit m'a étonnée, m'a touchée, m'a fait frissonner. Il m'a rappelée que j'étais
terrienne. Au réveil, ce matin, le sensation du sol froid sur mes pieds encore chauds extraits du lit ne fut pas désagréable mais pleine de sens, de vie.
Joli choix que cette lecture imaginaire de mars, merci à tous!