L'Or du Maudit: Une enquête en Oisans

L'Or du Maudit, mon troisième roman...

Peut-être le plus abouti, le plus travaillé, un peu comme ces pièces de puzzle qui s'assemblent parfaitement pour former un décor charmeur et envoûtant, où chaque pièce compte. Un polar, c'est de l'orfèvrerie. Une mécanique précise, un travail méticuleux... L'action se passe en Oisans, comme le précédent, dans le substrat d'une région qui continue à m'émouvoir. Un peu comme Alexandre Dumas, j'ai repris mes personnages vingt ans après, ce qui m'a permis de traverser le temps et de capitaliser sur les ferments d'une nouvelle guerre.

Si "L'Or du Paradis" ( sorti en 2014 ) plonge ses racines dans la Grande Guerre de 14, "L'Or du Maudit" puise sa force dans les plaies purulentes de la seconde guerre mondiale. Plus que la guerre, absente du récit, ce sont ses conséquences qui m'intéressent. Né en 1962 après les accords d'Evian, je suis un enfant de la paix. Mais je considère que ces deux guerres qui ont enlaidi le siècle passé sont des constituants majeurs de destinées. La guerre sort chacun de sa routine et crée les conditions exceptionnelles de sorties de route magnifiques. Un terreau fertile pour un écrivain.

Après donc une action en 1935 dans "L'Or du Paradis", me voilà dans les années 50 avec "L'Or du Maudit". Une période de forte rupture dans les régions de montagne qui cherchent à combattre l'exode rural par le développement de l'or blanc. Mais la neige tombe drue; elle écrase toute initiative humaine d'un poids mortifère, qui ralentit tout et handicape la survie des hommes privés de toute forme de communication. Un contexte particulièrement propice à une lutte à mort autour d'un trésor.

"L'Or du Maudit" est un peu de cette course au trésor, pleine de tensions, mais c'est aussi une formidable déclaration d'amour à un coin de montagne et à ses habitants. Des combattants magnifiques dans un paysage qui vous coupe le souffle. Et pas seulement du fait de l'altitude... C'est aussi un village qui parle à mon coeur, dont les miens peuplent le minuscule cimetière blotti contre son église, face aux massifs majestueux. Un lieu magique auquel je ne saurais jamais rendre assez l'hommage qu'il mérite.

Un deuxième livre est certes un bel essai en ce sens. Si ce livre vous donnait envie d'aller voir sur place, mon objectif serait atteint... La beauté et l'unicité ne se racontent pas, elles se vivent...
Lien : https://calembredaines.fr

J'avais lu le livre précédent (L'or du paradis) et pris plaisir à suivre la première enquête du commissaire Lambert.
Plaisir renouvelé en retrouvant Séraphin Lambert, à présent ex-commissaire, dans ce deuxième polar où je retrouve les qualités d'écriture, le goût de l'auteur pour les mots choisis et une écriture qui sait susciter des images dans la tête du lecteur.
C'est notamment dû à la manière dont il mêle son attachement à son coin de montagne et son intérêt pour l'histoire : les histoires de vie de ses habitants et l'histoire du lieu, la fiction policière, tout cela est bien ficelé. Un partie du récit s'appuie manifestement sur des recherches de l'auteur sur l'histoire locale.
Le tout est prenant et savoureux, à découvrir.