AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 273 notes
5
23 avis
4
26 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ciel d'acier


Excellent récit romancé, pour lequel je remercie Babelio et les éditions Points de m'avoir accordé leur confiance.

Pour résumer en deux mots, il est question des tours jumelles, celles qu'un fanatisme aveugle et inhumain a détruit et avec elles fait disparaître quelques trois mille personnes qui n'avaient rien demandé.
Mais c'est aussi l'histoire de ces sacrés petits gars qui les ont construites, elles et tous les autres monuments de verre et d'acier qui sont de nos jours l'apanage de tous les centres villes des mégalopoles. Pas n'importe lesquels : on sait que nombre d'Irlandais ont participé à ces chantiers du début du vingtième siècle : ici ce sont les indiens mohawks, qui descendaient du Canada pour assurer des revenus confortables à leurs familles, restées au pays.

John Laliberté assiste en direct à la catastrophe. S'il s'inscrit d'emblée sur la liste des volontaires pour le déblaiement, ce n'est pas seulement parce qu'il fait partie de cette corporation pour qui les buildings sont leurs oeuvres, c'est aussi pour tenter de retrouver l'outil de son père , mort sur le chantier et que ses collègues avaient caché.

Pour ces ouvriers, c' était une joie, un honneur d'être embauché sur le chantier des ces tours construites comme on ne l'avait jamais fait.C'est avec amusement qu'ils laissent se perpétuer la légende qu'on se garde de contredire mais qui se transmet comme une bonne blague : eh oui, les indiens ressentent aussi le vertige, c'est la volonté puis l'habitude qui les rend aussi téméraires sur les poutres de métal. Au risque d'y laisser la vie (le focus sur les conditions de travail des ouvriers est assez édifiant).

Si la construction des tours constitue une part non négligeable du récit, le drame qui les a détruites est tout aussi importante. Bien sûr, on a tous vu ce nuage de poussière s'élevant devant nos yeux incrédules, diffusé en direct sur tous les écrans du monde. Mais au delà des chiffres qui chaque jour évaluaient le nombre de victimes à la hausse et que l'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait (et l'on sait maintenant à quel point il était vain), qu'a-t-on su de l'enfer de ceux qui ont déblayé les décombres : neufs mois d'horreur, d'exposition à de multiples dangers, des inhalations de toxiques au risque d'effondrement, avec en filigrane la découverte permanente de restes humains.

Ce premier roman a de nombreuses qualités : une écriture simple et claire, une alternance des époques qui le rend vivant (au risque cependant de parfois créer la confusion pour identifier les générations), un intérêt pédagogique certain et une charge émotionnelle que les vingt-cinq ans passés n'ont pas estompée.

Challenge pavés 2016-2017






Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          700
Ciel d'Acier, roman polyphonique palpitant et instructif, vous convie à un festin de roi.
Celui de la tribu des indiens Mohawk sur plusieurs générations.

De tout temps, ils ont été perçus comme des bâtisseurs de grand talent.
Prétendument insensibles au vertige qu'ils éradiquaient à grandes lampées d'alcool, ces travailleurs hors norme constituèrent une main d'oeuvre de premier choix dans l'élaboration de monuments vertigineux.

Premier roman pour Michel Moutot, le résultat force le respect.
Mêlant habilement histoire contemporaine avec celle de la tribu des Mohawks, il revisite un siècle de gigantisme industriel tout en évoquant les tragédies et les hauts faits d'arme qui auront forgé le destin de ce peuple d'édificateurs.
De l'effondrement du pont de Québec de 1907 à celui du World Trade Center en passant par l'élaboration de l'Empire State Building et de la Liberty Tower, l'auteur s'appuie sur des personnages fictifs ayant traversé des situations ancrées dans le réel.

Passionnant de par la personnalité affichée de ses protagonistes, Ciel d'Acier l'est tout autant lorsqu'il fait montre d'une pédagogie historique captivante.
Notamment en évoquant l'après 11 septembre et ses particularismes aussi peinants que surprenants.
C'est avec stupeur que j'ai ainsi découvert qu'un corps pouvait, sous l'effet d'une pression gigantesque subie, tout bonnement s'évaporer.
Bon nombre de sauveteurs, au contact d'air vicié, développeront, par la suite, un cancer alors qu'aux dires de Juliani, ancien maire de NY, la qualité de l'oxygène était de première bourre.
Les anecdotes pullulent, égrenées au rythme des travaux gargantuesques de ces ironworker qui auront, ainsi, largement contribué à la construction d'une Amérique alors en pleine mutation.
Le saviez-vous, les jours suivant le 11 septembre, les chiens secouristes déprimaient à force de ne trouver que des cadavres c'est pourquoi les sauveteurs usaient de subterfuges en leur faisant découvrir de faux accidentés afin qu'ils recouvrent le moral !

Héros des temps modernes, certes, mais peuple qui aura payé un lourd tribut en son temps.
L'effondrement du pont de Québec, en 1907, est encore dans toutes les mémoires, en tout cas les leurs.
Une structure qui s'affaisse, un ingénieur, Théodore Cooper, quelque peu incompétent et ce sont 76 victimes dont 33 Mohawks qui le payeront de leur vie, décimant alors cette tribu généreusement pourvoyeuse d'ouvriers hors norme. Par la suite, il sera décrété que les Mohawks devront alors travailler sur des chantiers distincts afin d'éviter toute nouvelle hécatombe.

Si le travail d'Historien fascine, celui évoquant ce dur labeur magnétise itou.
Libres, tel est leur leitmotiv atavique, toujours d'actualité.
Se jouant de la gravitation tel l'homme-oiseau, l'ironworker répond à une tradition ancestrale continuellement perpétuée.

Us et coutumes (souder ses outils dans l'ossature metallique de la construction) parsèment généreusement cet ouvrage, apportant une réelle valeur ajoutée.

Il y aurait tant à dire sur ce roman magistral.
Le mieux est encore de s'y plonger corps et âme au rythme lancinant de ces intrépides et infatigables conquérants.
Commenter  J’apprécie          6312
C'est un roman sur l'univers d'indiens mohawks, ironmakers de père en fils depuis plus d'un siècle, bref, rien pour me plaire au départ avec un univers professionnel qui m'est totalement étranger et qui ne me fascine pas. Quand j'ai commencé à le lire je me suis demandé comment il avait pu aterrir dans ma PAL. J'ai eu un peu de mal avec les détails techniques à n'en plus finir, souvent sans tout comprendre. Heureusement il y a la communauté des Mohawks, une découverte ethnographique passionnante, leur évolution au fil du temps et des constructions auxquelles participent les ancêtres de John La liberté :
* 1886 premier pont au-dessus du Saint-Laurent à côté de la réserve des Mohawks (à Montréal)
* 1907 début de la construction du pont de chemin-de-fer sur le Saint-Laurent à Québec et catastrophe
* 1970 construction des Twin Towers
* 2001 attentat du 11 septembre, chantier de déblaiement
* 2012 fin de la construction de la One World Trade Center
Les époques se télescopent, ce que j'ai trouvé plutôt agréable, permettant d'introduire un rythme fort agréable, d'alterner les thématiques grâce aux changements d'époque. Très bonne idée, fort bienvenue, car objectivement, des chantiers, question rythme, ce n'est pas très palpitant. Par contre cette alternance d'époques a fait qu'il m'a fallu pas mal de temps pour m'attacher aux personnages de Jack, le père, et de John, le fils. Mais, ça marche ! Il y a quelque chose d'une épopée ou d'une saga dans ce récit. Au final un beau roman qui rend hommage à tous ces bâtisseurs et aux sauveteurs et qui nous fait découvrir la culture amérindienne des Mohawks. Une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          340
Tapez "Lunch atop a skyscraper" dans un moteur de recherche et vous tomberez sur une célèbre photographie. Prise en 1932, elle montre onze ouvriers en train de déjeuner assis sur une poutre d'un building du Rockefeller Center en construction.
À 240 mètres de hauteur. Sans aucune assurance.
La simple vue de ce cliché fait trembler mes jambes et me donne des sueurs froides, parce que je suis sujette au vertige. Mais tout en me mettant dans cet état, cette photo m'a toujours fascinée.

Des chantiers, vous en avez certainement tous vu ; l'image d'une grue déposant une à une les pièces vous est sûrement familière. Mais vous êtes-vous jamais demandé comment on construisait des tours géantes ?
Les tours jumelles du World Trade Center par exemple ?
Ces tours culminaient à plus de quatre cent mètres de hauteur ; vous imaginez bien que ce n'est pas à l'aide de simples grues posées au sol qu'elles ont pu être érigées.
Alors, comment les a-t-on bâties ?
Si vous voulez le savoir, lisez Ciel d'acier.
J'ai dévoré ce petit pavé en quelques jours, ce fut une lecture passionnante.
J'y ai trouvé de la technique mais surtout de l'humain. Beaucoup d'humain.
Parce qu'apprendre comment le World Trade Center a été édifié, ce n'est pas seulement comprendre les procédés employés : c'est avant tout découvrir comment les hommes ont travaillé sur ces tours et surtout qui ils étaient et comment ils vivaient.
Lisez Ciel d'acier et vous ferez la connaissance des Mohawks, ces indiens du Québec qui travaillent depuis plus d'un siècle sur les chantiers les plus fous de l'Amérique.

Michel Moutot est journaliste. Il a couvert les attentats du 11 septembre 2001 à New York et a passé des jours à Ground zero. Il a raconté dans un interview que ce sont les pompiers et les sauveteurs avec lesquels il a discuté qui lui ont parlé des Mohawks. Il a réussi à échanger avec certains d'entre eux et de ces discussions lui est venu l'envie de raconter leur histoire.
Michel Moutot s'est beaucoup documenté et son livre est fondé sur des faits historiques réels. Tous les événements relatés sont vrais mais, en tant que romancier, il a créé des personnages et inventé une trame qu'il a intégrée dans L Histoire
On suit ainsi une famille de Mohawks sur plusieurs générations. Ils sont "ironworkers" (monteurs d'acier) de père en fils et à travers eux Michel Moutot nous fait découvrir tout un pan de l'histoire américaine.
Les chapitres relatant le découpage des poutres d'acier effectués par les ironworkers après l'effondrement des tours pour que les secouristes puissent fouiller les décombres à la recherche de victimes ne peuvent laisser personne insensible. D'autant plus qu'à travers les allers-retours dans le temps on suit en alternance la construction de ces mêmes tours.
Construction - Destruction dans un parallèle saisissant.
Fierté des ironworkers de participer à un chantier exceptionnel - Infinie tristesse, au-delà des pertes humaines, de voir leur oeuvre détruite.
Les descriptions de la désolation après la chute sont bouleversantes.
Gravats et cendres d'un "Pompéi moderne". Sauf que ces dégâts, matériels et humains, ne sont pas dus à un cataclysme naturel ; ils sont l'oeuvre d'esprits pervers et diaboliques que je n'arrive pas à qualifier d'humains. John LaLiberté qui assiste interloqué à l'effondrement des deux tours s'interroge fort justement : "Qui peut nous haïr à ce point ?"
Les ironworkers forcent le respect. Ils font preuve, lors du déblaiement, de la même conscience professionnelle que celle qui les avait animés lors de la construction. Alors que le travail est infiniment plus douloureux, l'espoir de retrouver des survivants se muant rapidement en désespoir de ne rien retrouver. La volonté farouche de sauver d'éventuels rescapés se heurte très vite à la terrible réalité : personne n'a pu sortir vivant de cet écrasement monstrueux.
Tous poursuivent tout de même le travail rude et dangereux au milieu des gaz et des fumées toxiques, tous continuent à découper l'acier pour qu'il puisse être évacué afin de faire disparaître le plus rapidement possible les traces de l'attentat et laisser la place à une nouvelle construction.
Ciel d'acier est à la fois un roman historique, une saga familiale et une présentation des coutumes des Mohawks.
Ce n'est pas une grande oeuvre littéraire, et c'est le seul reproche que je ferais : il est écrit dans un style très simple, très plat. Mais il est passionnant et se dévore en un rien de temps.
Instructif et captivant, il offre au lecteur un très beau voyage et constitue un magnifique hommage aux bâtisseurs et aux victimes.
Alors, sujet au vertige ou non, enfilez votre baudrier, attachez-vous bien, et venez suivre la vie des Mohawks. Vous ne le regretterez pas.
Une petite réflexion pour finir.
La légende disait que les Mohawks étaient ironworkers car ils étaient insensibles au vertige. C'est complètement faux ! Ils ne le sont pas plus que le reste de la population, mais ils sont prêts à prendre des risques, à travailler dur, pour gagner leur vie et nourrir leur famille.
Cette légende a certainement longtemps arrangé ceux qui leur faisaient risquer leur vie sur les chantiers.
Les temps ont changé et les conditions de sécurité sur les hautes constructions sont heureusement devenues très strictes.
Commenter  J’apprécie          3011
New York et ses building, NYC et ceux qui l'ont construite, New York City et ce jour du 11 septembre où les Twins Towers se sont écroulées ! NY et sa démesure et ses images récurrentes qui nous viennent en tête immédiatement, des ouvriers sur les poutres d'un chantier, et les photos et vidéos des attentats, ce choc devant lequel nous étions sidérés !

J'avais très envie de découvrir les Ironworkers, ces Mohawks qui sont investis dans la construction entre autres des tours de NY.

Michel Moutot situe son récit sur plusieurs générations quatre périodes sont mises en avant dans son livre

Les années de 1886 à 1907 avec les débuts des indiens Mohawks dans le travail de l'acier pour la construction des ponts au Canada entre autre. Et la terrible catastrophe de l'écroulement d'un pont en 1907.


Les années 70 où les tours jumelles ont été élevées dans le ciel de NY

Le chantier de déblaiement de ces mêmes tours mises à terre le 11 septembre 2001

Une tâche colossale (très bien décrit par Michel Moutot) que les ironworkers ont réalisée avec honneur et de la reconstruction du quartier de Ground Zero avec la construction de la tour Liberty.

Sur chaque période des personnages sont au coeur de l'histoire :

Manish Rochelle et Robert LaLiberté sur la première période, les débuts des chantiers et le début d'une lignée d'Ironworkers.

Jack LaLiberté et Max le neveu La Rochelle pour la construction des Twins Towers.

Et enfin John LaLiberté le fils de Jack sur le chantier de Ground Zero.

Ce genre de livre me plait beaucoup, il mélange des personnages fictifs dans L Histoire avec un grand H et donc des éléments réels et historiques.

L'auteur reporter est expert dans bien des domaines et sur les attentats du 11 septembre 2001, il a été d'ailleurs récompensé. J'ai appris beaucoup de choses sur l'après 2001 avec le travail colossal des ironworkers pour dégager les poutres d'acier afin d'essayer de trouver des survivants... En vain...

On apprends beaucoup de chose sur ces ouvriers de l'acier qui dans ce livre sont issus de la tribu des Mohawks de Kahnawake au Canada. Une étude sociologique très intéressante et une mise en avant des traditions des indiens.

Le parcours de ces hommes est loin d'être facile et leur métier très dangereux ! Ils paieront un lourd tribu à ce métier ! de leur vie Jack tombera sur une des tours jumelles et de leur honneur parfois aussi pour Manish on ne lui pardonnera pas sa clairvoyance sur le chantier du pont mal suivi ...

Un grand livre aussi élevé que les tours de NY !

Merci beaucoup pour le prêt de ce livre !

Quant à vous, venez marcher dans le ciel d'acier
auprès de ces courageux Ironworkers !

Lien : https://imagimots.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          300
Aux bruits de la ferraille qui montent au ciel répond le bruit assourdissant des tours qui s'effondrent en ce 11 septembre 2001, les premiers sont porteurs d'espoir, de dépassements vertigineux pour construire, l'autre bruit devient le symbole d'une Amérique qui doute et qui parfois perd tout espoir au point d'élire un frappadingue.

Et à qui convier les clés de ces symboles vivants, à deux pas de la statue de la liberté, de ces dieux de prestige qui défient l'univers, l'Amérique les dépose entre le mains de ceux qu'ils ont chassés, les indiens.

Quel paradoxe ! Et quelle revanche pour John Laliberté , " Il paraît que nous sommes des dizaines de Mohawks des Six Nations à Ground Zéro. Et des centaines se préparent à descendre. Ces tours, nos pères les ont bâties; elles sont à nous. Nous devons être là, aux premiers rangs, pour leurs funérailles." p129

Ce livre porte le deuil, et en même temps soulève le destin d'un peuple qui reconquiert sa liberté, c'est ce que j'ai très tôt ressenti à cette lecture du Ciel d'Acier de Michel Moutot, l'Alpha et l'Oméga de toute chose.

Ce qui me semble le plus passionnant c'est l'émergence de ces enfants des réserves indiennes, retrouvant leur dignité, plus encore leur âme.
la grande histoire commence sur les rives du St Laurent à Kahnawake en juin 1886, l'auteur perd en 1907 la trace ces pionniers. les premiers indiens vont s'illustrer pendant la construction d'un pont au-dessus du fleuve Saint Laurent.Leur intrépidité et leur absence de vertige vont créer la légende des ironworkers.


Cette absence de peur d'appréhension est pour chacun un défi, ce n'est pas inné, cette capacité de s'extraire du vide se cultive, et peut aussi se perdre. Apprivoiser le vide c'est un terme de varappeur pas de physicien. "ses oncles disaient, respecter sa peur, dialoguer avec elle , peu à peu l'amadouer apprendre à la connaître pour l'apprivoiser."p115

La construction des tours jumelles est spectaculaire, sans doute un poil trop technique à mon goût, l'intéressant ce sont les hommes et tous les incidents qui se produisent, comme ces oiseaux qui s'écrasent de nuit, une hécatombe.

Après avoir renoué avec le drame du 11 septembre où ces mêmes indiens vont d'initiatives folles aux exploits qui vous donnent le vrai vertige, c'est une image qui s'efface, celle d'indiens désoeuvrés, et qui dément bien des clichés.

Ayant lu trop de commentaires, romans, textes, sur ce 11 septembre je pense qu'une dernière synthèse entre le passé et le futur, et la symbolique qui se fait jour, pouvait clore bien plus clairement le propos.
Pour ceux qui sont comme moi dans l'overdose du 11 septembre on peut le shunter sans perdre toute la saveur de ce très beau récit. C'est ma seule réserve.



Commenter  J’apprécie          280
Roman avec des scènes que je ne suis pas près d'oublier. Début : New York City 12 septembre 2001.La sueur brûle les yeux d'un ironworker (ferronnier). John sectionne l'acier à la recherche des survivants, après l'effondrement des Twin Towers. Chapitres à des époques différentes : 2001, 1886, 1968, 1907, 2011, etc. A chaque première ligne de chapitre de ces 440 pages, il faut se remettre dans le bain. Une lecture instructive, intéressante, mais terrible. Des passages qui m'ont interpellés comme les chiens qui dépriment parce qu'ils ne trouvent pas de corps, ces mêmes corps qui se sont volatilisés dans les nuages au-dessus des tours, les milliers de lingots d'or dans le sous-sol, amusée par cet homme qui vit dans une maison sur pilotis, et donc une ligne de pêche est en permanence sur sa fenêtre de cuisine. Pour que l'on n'oublie jamais…
Commenter  J’apprécie          232
En plus d'être un excellent roman, « Ciel d'acier est un récit très documenté sur la vie des indiens Mohawks.

Ironworkers, travailleurs de l'acier, de père en fils, leurs histoires se confondent avec celle de l'Amérique qui les embauchait volontiers pour la réalisation des gratte-ciels. Réputés pour leur agilité, cette main-d'oeuvre était particulièrement recherchée, d'autant plus qu'elle avait la réputation d'être insensible au vertige.

Le roman alterne sur trois périodes.
Le 11 Septembre 2011 avec l'effondrement des tours du World Trade Center, John LaLiberté se précipite sur les lieux afin d'aider à retrouver des survivants. Plus qu'un simple travail, il le doit à la mémoire de son père qui a participé à la construction des tours dans les années 1970 et qui en fut l'unique victime, foudroyé lors d'un orage.
Dès lors nous remontons l'histoire et découvrons les drames de la famille LaLiberté qui fut déjà frappé en 1907, sur le chantier du Pont du Québec qui s'effondra en tuant 76 ouvriers.
Embrassant plus d'un siècle, ce roman polyphonique nous présente l'épopée de cette tribu indienne, la seule à avoir gagné, par son travail et son courage, sa place dans le monde des Blancs, sans renier ses croyances et ses traditions. Sur les traces d'une famille d'ironworkers de légende, Michel Moutot, après un extraordinaire travail de documentation, croise les destinées de plusieurs générations de bâtisseurs de l'Amérique.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui montre à la fois le travail des hommes mais aussi leur courage et leur fierté.


Commenter  J’apprécie          210
J'ai été emballée par ce roman qui se veut en quelque sorte un hommage aux travailleurs de l'acier, ceux qui montent les gratte-ciels et qui érigent les ponts et autres structures d'envergure dans notre monde moderne. Michel Moutot s'est penché en particulier sur le cas des hommes Mohawks de la réserve Kahnawake en banlieue de Montréal, qui, de génération en génération, se sont dispersés sur le continent américain pour exercer leur talent de bâtisseurs du ciel. Un roman magistralement construit autour d'un personnage, John LaLiberté, monteur d'acier, qui nous relate les hauts faits de ses ancêtres et sa passion pour son métier. le roman survole le temps, de la fin du XIXe siècle au XXIe siècle, et permet au lecteur d'appréhender les avancées technologiques des normes de construction, mais aussi de faire le tri entre légendes et faits réels entourant l'érection de nos ponts actuels (le pont ferroviaire Saint-Laurent, le pont de Québec, le pont Victoria), les tours jumelles du World Trade Center et la nouvelle One World Trade Center à New York City. C'est un tour de force d'avoir réussi à captiver une lectrice aussi ignorante que moi en la matière! Je passe le relais à mon mari qui saura encore plus apprécier le travail et le talent de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          190
Un hymne magnifique et émouvant dédié aux « ironworkers » mohawks qui, de la fin du XIXème siècle à nos jours, ont assemblé et fixé les structures d'acier des ponts, viaducs et gratte-ciels de l'Amérique triomphante. Derrière le mythe de l'indien qui ne connait pas le vertige, il y a des hommes fiers, courageux et travailleurs qui, après avoir dominé leur peur, ont gagné le respect puis l'admiration de leurs employeurs. du premier pont jeté sur le Saint Laurent en face de leur réserve de Kahnawake, en passant par Quebec, New York et l'ensemble du continent , la saga de la famille LaLiberté défile sur six générations ; jusqu'à John, dont le père Jack est mort frappé par la foudre sur le chantier de la construction des tours jumelles du World Trade Center. Il avait douze ans le jour où son père lui avait permis de passer une journée avec lui au sommet de la tour Nord et de comprendre que lui aussi allait devenir un « skywalker », marchant et travaillant sur des poutres d'acier de trente centimètres de large au-dessus du vide. Après avoir contribué comme volontaire aux recherches de rescapés puis à la démolition des tours martyrisées le 11 septembre 2001, il aura la joie de participer à la construction de leur remplaçante la Freedom Tower.
C'est aussi un très bel hommage adressé aux cols bleus de l'Amérique, ces ouvriers qui n'ont pas peur de dire qu'ils le sont et qui en sont fiers : qu'ils travaillent tout en haut des gratte-ciels ou sur leurs flancs comme ce laveur de carreaux polonais qui au matin du 11 septembre 2001 se conduisit en héros pour permettre à six personnes d'échapper à la mort.
Une très belle lecture !
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (694) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3199 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}