Les romans de
Jojo Moyes se suivent (régulièrement), mais ne se ressemblent pas , l'auteur changeant d'univers, d'époque, avec une facilité qui suscite mon admiration...
Dans
le bonheur n'attend pas , elle passe allégrement des années 60 à nos jours, d'un milieu bourgeois , respectable et formaté, à leurs rejetons , plus libres, mais pas forcément plus heureux...
L'histoire d'une famille, mais pour qu'il y ait famille , il faut qu'il y ait "couple"...
Et de sa formation, à sa dissolution,
Jojo Moyes déploie toute une gamme de couleurs : de celui qui balbutie, à celui qui s'ennuie, de l'amour-passion, à "l'amour-confiance", en passant par l'amour vache et ses violences, l'auteure, nous propose une jolie histoire, celle de Douglas ( en 1960) ,fou d'amour pour sa femme Athene, une cruelle enfant-gatée et la famille qu'il construira.
Puis , celle de Suzanna, 35 ans après, qui n'en finit plus de se chercher, qui n'en peut plus de se chercher, et qui va ouvrir un petit commerce dans le village de son enfance.
C'est aussi l'histoire d'un "non-dit", qui ressemble un peu à un secret de famille, sauf qu'il n'est pas vécu comme tel, par ceux qui "savent". Les Anglais d'un certain milieu social, sont pudiques, le " pas de vague" est une religion... Mais peut-on se construire en ne sachant pas , non pas d'où on vient, mais de : comment on vient au monde ? Là est la question...
Histoires d'amours, histoire d'une famille avec ses joies et ses peines, ses vilains petits canards qu'on aime quand même.. qu'on soutient, qu'on remet sur les rails, inlassablement, parce que c'est ça , être parent.
Jojo Moyes, comme à son habitude, décortique l'âme humaine avec beaucoup de finesse .
Et toujours, son sens de l'histoire, pas celle avec un grand H, mais les petites histoires des gens. C'est quelqu'un qui doit beaucoup écouter...
Jojo Moyes, c'est une vraie conteuse...