L'an dernier, j'avais beaucoup beaucoup aimé le premier tome de la saga
Les Autres ; il m'avait même arraché quelques larme tant l'empathie avec les personnages était présente et le sujet était bien traité. Pourtant, l'apparition du fantastique à la fin m'avait un peu refroidie. Il faut dire que je ne m'étais pas vraiment fait d'idée sur la nature exacte des autres, mais je ne m'étais clairement pas attendue à ça ! Je viens de dévorer le second tome, le Calice, où la part fantastique est, ici, clairement présente, et c'est un petit coup de coeur. J'ai vraiment "vécu" cette seconde partie qui m'a prise aux tripes et a su maintenir mon intérêt tout du long. Les personnages sont géniaux, le côté psychologique est mis en avant, très réaliste et autant les « gentils » que les « méchants » sont intrigants ; le récit est immersif, on se retrouve de l'autre côté du mur, dans la fosse, et comme Soen, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Soen se retrouve déraciné, au milieu de ces créatures,
Les Autres, qu'il déteste tant parce qu'elles lui ont pris sa famille. Plus que tout, c'est l'idée d'être séparé de Josh, sans savoir ce qu'il est advenu de lui, qui le torture le plus. Son seul repère se trouve être Julia, cette cousine qu'il n'avait pas revue depuis une éternité, et à qui il n'arrive pas à accorder sa confiance. Si il doit sa survie à cette dernière, il est clair qu'on ne connait pas vraiment ses intentions et qu'elle a peut-être pas hérité du caractère violent et manipulateur de sa mère.
Nous sommes donc dans un univers dystopique, loin du monde civilisé que l'on avait côtoyé dans le premier tome. Nous découvrons, au même titre que Soen, que le gouvernement garde certaines informations secrètes ; ainsi, qui manipule qui ? Par exemple, les humains peuvent parfois survivre dans la fosse, d'autres sont lâchés volontairement pour chasser
Les Autres, et ces fameux Autres ne sont peut-être pas si terribles qu'on veut nous le faire croire. En effet, si certains d'entre eux détestent clairement les humains, d'autres semblent avoir gardé une part d'humanité et ne sont pas uniquement des machines à tuer. Soen le comprendra : peu importe notre nature, ce n'est pas elle qui fait ce que nous sommes mais ce que nous choisissons de devenir. Certains humains sont foncièrement mauvais, comme certains Autres sont bons.
Sandra Moyon nous révèle les dessous de la fosse, la hiérarchie des Autres, leur façon de vivre en communauté, leurs habitudes, les règles qui régissent leur monde… Nous en apprenons également plus sur les humains (ou les Calices) vivants parmi eux ; c'est la sentence de Soen qui va devenir Calice contre sa volonté, mais quel choix peut-il avoir contre ces créatures qui pourrait le tuer si facilement ? Dans son malheur, l'adolescent va faire de très belles rencontres : d'autres Calice, dont Light, jeune-homme plein de vie, optimiste bien que parfois d'humeur un peu plus sombre. Ce dernier va prendre Soen sous son aile et tisser avec lui un lien particulier.
Soen n'est pas un héros, seulement un jeune garçon qui n'a pas eu de chance dans la vie et qui en est ressorti apeuré, meurtri ; ainsi, il ne va pas se comporter en héros, il va faire ce qu'il peut pour survivre, tout en essayant de se détacher du fantôme de sa tante et des peurs qui l'habitent encore. C'est un garçon plutôt introverti, qui va apprendre à s'ouvrir et à faire confiance, malgré la situation dans laquelle il se trouve. Il n'est pas courant d'avoir un jeune garçon comme narrateur, du moins pas dans les romans que j'ai lu jusqu'à présent, et j'ai trouvé ce choix très judicieux, on s'attache vraiment à Soen qui fait preuve, malgré son passif, d'une grande gentillesse et d'un grand dévouement à l'égard de ses amis. Son comportement et ses réactions face à son nouvel environnement sont vraiment réalistes.
J'ai eu un petit crush pour Eyden, le Saigneur auquel Soen va être attaché. Celui-ci a un charisme fou et un caractère très complexe, il est à la fois mystérieux et franc, a un côté prédateur et pourtant prend soin de Soen et veille à sa sécurité, il a une vision d'ensemble de la situation, sait anticiper les réactions des siens et agit avec prudence, tout en essayant de conserver ses convictions. Julia, Uther et Idol, sont, quant à eux, des personnages plutôt antipathiques, prônant la suprématie de leur race et recherchant le pouvoir et le plaisir avant tout. J'ai trouvé le nom de "Saigneur" très bien pensé (ou c'est moi qui fait des amalgames qu'il n'y a pas lieu de faire ^^), représentant à la fois le fait qu'ils se nourrissent de sang, et renvoyant au Seigneur (surtout avec la majuscule) auquel les vassaux devaient obéissance et travail.
J'ai beaucoup aimé en apprendre d'avantage sur le passé des différents personnages, les épreuves qui ont fait d'eux ce qu'ils sont et les rendent encore plus attachants à nos yeux.
Sandra Moyon nous déroule une sorte de fil rouge dans son intrigue, une quête intrigante que l'on cherche à comprendre. Débutant à la fin du premier tome, lorsqu'un vieil homme remet un parchemin à Soen, nous le suivons tout au long de cet opus-ci, jusqu'à comprendre qui est cette Lyra tant recherchée.
Le Calice se termine sur une note « non mais c'est pas possible », pour tout vous dire, les mots exacts sont « ce ne pouvait être lui. » ; si ça ce n'est pas du sadisme ! Comment rester sur cette déclaration ! Pour ma part, j'ai été feuilleter mon tome 3… juste pour voir… et je pense que je ne vais pas tarder à l'attaquer !
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