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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Un été dans la Sierra » est un ouvrage à recommander à tous les amoureux de la nature et en particulier de la montagne.

On oublie en effet que la Californie ne se réduit pas à San Francisco, Los Angeles et ses plages, mais recèle un trésor naturel, Yosémite park et ses montagnes à plus de 4000 mètres d'altitudes similaires à notre emblème national Du Mont blanc.

L'aspect romanesque est ici inexistant, Muir se bornant à tenir un carnet de bord ou il note ses observations minutieuses, ses réflexions intimes et surtout ses formidables élans évoquant la passion que lui inspire la vie en plein air dans les montagnes.

On pourra parfois trouver l'exercice ennuyeux, notamment par son aspect quasi scientifique et trouver fastidieuses les descriptions des innombrables espèces d'arbres du parc auxquelles manque tout de même la plus connue de tous : le séquoia, titan réputé immortel.

Les plus cyniques ricaneront sans doute devant cet énergumène prêt à sacrifier la précieuse civilisation pour trouver la plénitudes intérieure en écumant les bois et sentier en haillons, mort de faim et de froid…

Original, Muir devait sans doute l'être, mais on ne peut que s'incliner devant sa passion communicative et ses qualités de plume…
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John Muir (1838-1914) est un écrivain américain, né en Ecosse. Il fut l'un des premiers naturalistes modernes, militant de la protection de la nature. Ses lettres, essais, et livres racontent ses aventures dans la nature et la vie sauvage. Très lus à son époque, ils sont encore très populaires aujourd'hui. Son action a contribué à sauver la vallée de Yosemite et d'autres espaces sauvages. le Sierra Club, qu'il a fondé, est à ce jour une des plus importantes organisations de protection de l'environnement des Etats-Unis. Ses écrits et sa philosophie ont fortement influencé la naissance du mouvement écologiste moderne. Un Eté dans la Sierra, récit écrit en 1911, vient d'être réédité en poche avec une très belle préface de Michel le Bris.
1869, John Muir accepte la proposition de son ami irlandais Pat Delaney, accompagner la grande transhumance de ses moutons vers la Yosemite Valley ; de juin à septembre, Muir va convoyer deux milles « ballots de laine » avec Billy le berger, un Indien et un Chinois, Jack un petit chien et Carlo le gros Saint-Bernard, Delaney qu'il surnomme Don Quichotte pour son physique, faisant la liaison entre eux et la ville pour les ravitailler. le job de John Muir n'est pas contraignant, contre quelques heures de taches simples, il a tout loisir pour explorer à sa guise le territoire traversé, et il va s'en mettre plein les yeux, conviant à la fête tous ses sens, mettant en pratique toutes ses connaissances et les élargissant.
Notre homme s'émerveille devant tant de beauté qu'offre la Nature sauvage et vierge, il observe et consigne, voire dessine tout ce qu'il voit. Les plantes, les arbres, les animaux de l'insecte aux mammifères font l'objet de descriptions et remarques très détaillées et parfois (allez, j'ose le dire) un peu soulantes. John Muir écrit très bien et n'a recourt qu'à un lyrisme raisonnable pour exprimer ses sentiments (« c'est une page grandiose du manuscrit des montagnes, et je donnerais volontiers ma vie pour être capable de la lire »). L'humour pointe parfois comme avec cette longue description du pantalon du berger (« Au lieu d'être aminci par l'usure, il est épaissi par la crasse, et sa stratification est d'une grande importance géologique ») à moins qu'il ne laisse le lecteur pantois avec l'épisode savoureux d'inconscience naïve face à un ours brun.
Toutes ces beautés ont néanmoins leur pendant et déjà l'auteur s'inquiète « seuls l'homme et les animaux qu'il domestique détruisent ces jardins » et ne cache pas son pessimisme « il se pourrait qu'à longue échéance les forêts soient détruites ».
Un très beau récit, devenu un classique du genre, mais que le lecteur moderne ne pourra réellement apprécier que s'il garde en mémoire qu'il a été écrit bien avant tous les autres qui lui ont succédés…
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"Dès mon lever, me voilà parti pour le lac Tenaya – encore une grandiose journée, qui me durera toute ma vie." (142)

Le bonhomme vaut la peine d'être connu. Michel le Bris nous en fait une présentation stimulante, marquant son importance dans l'histoire américaine en matière d'écologie et de conscience de l'environnement. Naturaliste à l'ancienne, s'émerveillant de tout à la manière d'un Jean-Henri Fabre, John Muir dans ses écrits est cependant assez fatigant à suivre. J'ai beaucoup survolé. Poussant le lyrisme jusque dans ses retranchements, accumulant les métaphores, il parsème abondamment ses observations d'adjectifs tous plus fougueux les uns que les autres. On trouve du "grandiose", du "merveilleux", de "l'enchanteur", du "céleste", ou du "paradisiaque" à toutes les pages. Et ne parlons pas du "divin". le Seigneur est loué avec extase dans une union sacrée avec la Nature qui abolit toutes les limites.

"On peut à peine dire qu'un mouton est un animal; il en faut tout un troupeau pour faire un seul individu imbécile." (108)

Il m'a beaucoup fait rire avec les moutons, qu'il ne considère même pas au niveau d'une sauterelle, pathétiques créations artificielles n'apportant que du désordre dans le bel ordonnancement des prairies montagnardes. le troupeau est affublé de divers appellation dont l'ironie égale la drôlerie : pauvres ballots de laine, gros nigauds de moutons, sauterelles en sabots… John Muir a facilement le sens de la formule, qu'il se moque des bergers ou qu'il se penche avec amour sur les fourmis sanguinaires. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les Indiens Diggers ne sont pas mieux lotis que les moutons. Il les trouve sales et les considère comme vivant très peu en harmonie avec la nature.

"Encore une de ces magnifiques journées de la Sierra, au cours desquelles on a l'impression de se dissoudre et d'être absorbé, puis envoyé tout palpitant on ne sait trop où." (45)

Au-delà d'un léger ennui botanique et littéraire, je ne peux m'empêcher d'envier cette spontanéité émerveillée, ce sens de la liberté et de la plénitude qui fait fi de toute considération autre que d'aller "respirer l'horizon et de contempler à jamais, comme les étoiles". John Muir semble avoir vécu une relation spirituelle forte et profonde avec le monde naturel qui l'entourait.

"Que j'aimerais, comme ces genévriers, pouvoir vivre de soleil et de neige, et me tenir à leurs côtés au bord du lac Tenaya pendant un millier d'années." (150)


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Il suffit de lire la préface de Michel le Bris pour réaliser à quel point cet écrivain américain d'origine écossaise a contribué à la connaissance de la faune et de la flore des États-Unis. Inlassable voyageur et observateur émerveillé de ce qui l'entoure, John Muir note tout ce qu'il voit avec l'enthousiasme désarmant d'un enfant. À l'époque où le pays est encore libre, il traverse les contrées encore sauvages, le plus souvent sans bagage, se contentant d'un morceau de pain et de ce que la nature peut offrir, à la façon des autochtones et des animaux qu'il croise. Dans ce récit, un véritable catalogue naturaliste, John Muir accompagne un troupeau de moutons en transhumance dans la Yosemite Valley. Il se fait le chantre de la vie en plein air. Ses carnets de notes s'emplissent de descriptions de plantes et d'animaux, un peu rébarbative pour celui qui n'y serait pas sensible, entrecoupées de passage sur les conditions de vie des bergers mais aussi des indiens de la région. Un roman dont on sort forcément transcendé, avec cette envie d'aller s'allonger dans la nature et de se contenter de regarder les nuages qui passent, d'écouter simplement le murmure de l'eau qui coule, à mille lieues de la vie hurlante et trépidante d'aujourd'hui.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
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