Après deux ans d'attente, voici le nouveau roman de l' « autre » Murakami, auteur japonais mettant toujours en scène des êtres marginaux, évoluant dans des mondes glauques et absurdes. Pour ceux qui ne le connaitraient pas encore - et qui ont le coeur bien accroché - nous vous conseillons d'ailleurs la lecture des Bébés de la consigne automatique, qui risque de vous marquer durablement!
Dans Chansons de l'ère Showa, Murakami abandonne le côté désespéré de certaines de ses oeuvres pour nous entraîner dans un monde complètement déjanté. Dans une petite ville près de Tokyo, une bande de jeunes loosers se réunit pour déguster de la malbouffe et organiser des karaokés en attendant que leur voisine leur fasse grâce d'un strip-tease qu'ils pourraient observer de la fenêtre. Par un malheureux concours de circonstances, ils vont se retrouver en guerre contre un clan de six femmes , toutes dans la trentaine, toutes prénommées Midori.
Organisant des plans, pistant les jeunes, les Midori vont décimer la bande de jeunes pour venger leur amie, violée et massacrée par ces mêmes idiots. Ces derniers vont riposter et iront très loin… jusqu'à la bombe atomique!
Pourquoi aimer un tel étalage de violence me direz-vous? La raison la plus évidente est que cette avalanche de gore crée un décalage qui, dans un premier temps, nous fait rire, puis finit par nous faire grincer des dents. En effet, même si l'on ne connaît pas l'auteur, on sait qu'il y a bien plus derrière tout ça.
Murakami Ryû nous livre un portrait au vitriol d'humains obligés de recourir à la violence pour donner un sens à leur existence.