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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore une fois Ryû Murakami nous entraine dans un monde délirant où la violence et l'absence de relations humaines dominent. C'est noir, violent, marqué par le désespoir et l'absence d'avenir.

Dans une ville quelconque, un groupe composé de jeunes hommes désoeuvrés, liés par l'alcool et le désoeuvrement, font des karaokés délirants. En parallèle, un groupe de jeunes femmes s'est constitué par mimétisme (elles ont toutes le même prénom) même si les relations restent plutôt superficielles. le meurtre sans objet d'une des leurs par un de ces hommes va entrainer les membres de ces deux groupes dans une escalade de violence mortelle pour la majorité d'entre eux. Pourtant, c'est ce parcours teinté de sang qui va faire émerger des relations humaines teintés de sincérité et d'émotion.

Le monde décrit par Murakami Ryû est effrayant : les hommes se côtoient sans réellement échanger chacun emmuré dans sa solitude et son égoïsme. La violence est le seul moyen qui les font se sentir vivant et les sorte de leur léthargie. Il y a une critique acide de la société contemporaine qui fait naître des hommes et des femmes n'ayant aucune morale, aucun objectif, aucune capacité à communiquer même avec les membres les plus proches.La société comble leur manque mais ne font pas d'eux des êtres sensible et sensibilisés.

C'est très bien écrit, facile à lire et le style de Murakami est toujours aussi efficace. Les événements les plus horribles sont présentés comme des scènes irréelles, avec une touche d'ironie et d'absurde qui m'a beaucoup fait penser au style shonen de certain manga (one piece...). La psychologie des differents personnages est aussi très juste : on comprend bien leur mode de fonctionnement et les racines de leur mode de pensée désaxée. J'ai été très touché par la fin de ce livre :e chaos final est poignant mais contrebalancée par une certaine ironie.

Lien : http://toshoedwige.blogspot...
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Court roman totalement barré où un groupe de paumés absolus rentre en vendetta contre un groupe de femmes mûres délaissées et tout finit par la destruction de la ville !!! Pas de rationalité mais une vraie réflexion sur une société bloquée où les gens s'accomplissent seulement dans la violence absolue …C'est assez désespéré mais d'un humour ravageur (ce n'est pas antinomique). J'ai vu un film tiré de ce livre (bien barré aussi ) mais plus moyen d'en retrouver le réalisateur,ni le titre…
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Banlieue de Tokyo. un groupe de jeunes adultes (la plupart ont moins de 30 ans) se sont regroupés par désoeuvrement. Ils se retrouvent régulièrement dans l'appartement de l'un d'eux. Ils sont de milieux différents, ont des métiers différents. Ils ne se parlent pas, ne font rien, n'ont pas d'amitié les uns pour les autres. le hasard les a réunis et ils s'en contentent. Leurs réunions deviennent des occasions de manger ensemble, de mater parfois la voisine qui se déshabille devant sa fenêtre et enfin d'organiser des karaokés privés et déguisés en bord de mer. Certains ont des crises de rire compulsif sans rapport avec leur état psychologique (cachinnation), qu'ils se transmettent nerveusement entre eux. Un groupe de 6 jeunes hommes donc un peu barrés, un peu paumés, un peu asociaux.
Jusqu'au jour où l'un d'eux commet un acte irréparable et démentiel : il tue une femme sur un coup de folie.
Cette dernière faisait elle-même partie d'un groupe de 6 femmes, presque quadragénaires, toutes prénommées Midori et ayant en commun de ne jamais avoir connu l'orgasme. Divorcées, futiles, ne recherchant que plaisir, amants occasionnels, vont désormais chercher à se venger. Un jeu de ping pong sanglant entre ces hommes et ces femmes va dès lors commencer...

Voilà un roman violent et dérangeant qui va nous plonger dans le vide absolu des japonais d'aujourd'hui.
En effet, ces hommes et ces femmes se sont regroupés par commodité. Aucune affection ne les lie véritablement. Lorsque l'un d'eux parle, personne ne l'écoute. Ce sont juste des êtres égoïstes qui se retrouvent ensemble.
Lorsque la violence surgit dans leur vie, on découvre alors qu'il va leur servir de catalyseur. Ces personnes qui n'avaient aucun but dans leur vie, que rien ne faisait véritablement vibrer vont découvrir le pouvoir de la vengeance et de la mort. Réveillant leurs plus bas instincts, ils vont commencer à vivre, à éprouver des sentiments, à ne plus rester amorphe dans leur petit cercle. La spirale de vengeance dans laquelle les 2 groupes vont s'adonner et plonger avec délectation devient désormais le moteur de leur existence. Peu importe la morale, peu importe la loi : seule compte la vengeance et ce sentiment puissant de vivre.
Les groupes qui semblent se former plus fortement ne restent finalement qu'un amas d'ego où seul son propre intérêt compte. Totalement détestables, les personnages sont désincarnés et proches d'une folie qui les égarent.

Le roman se découpe en chapitres portant chacun le titre d'une chanson, se référant ainsi au karaoké des jeunes hommes. La narration alterne entre le groupe masculin et celui des Midori. Une alternance qui correspond aussi à celles des actes qui se répondent d'un groupe à l'autre.
De prime abord, le récit peut déstabiliser. L'auteur prend son temps pour installer ses personnages masculins. On se demande qui sont ces individualités un peu tordues, desquelles on ne comprend pas le mode d'existence. On tâtonne, on s'interroge sur le but de l'auteur; Mais à partir du premier meurtre, tout se met en branle et le lecteur ne peut assister qu'impuissant à la montée en puissance d'une violence commencée au couteau qui se terminera au bazooka. L'écriture est crue, violente et ne nous épargne pas de quelques termes explicites.

Murakami nous livre ici une fable amère sur la société japonaise. Ses personnages sont totalement vides et désenchantés. Seules la violence et la mort leur donnent la sensation d'être vivant. Un monde où seul la violence nous permet d'avancer : voilà qui est effrayant ! Mais en sommes-nous si loin ?
Ce roman date de 1994 mais semble toujours autant d'actualité. Je vous le conseille fortement pour cette rentrée japonaise !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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"six jeunes paumés dépourvus d'émotion et de buts dans la vie entrent en guerre avec six femmes trentenaires, divorcées en manque d'amour.."
Un livre à part, dont il faut accepter les codes , le style.
Murakami a écrit "une fable très noire" certes mais en même temps c'est assez délirant.
Et même , si j'ai eu un peu de mal au début, je ne regrette pas de l'avoir lu.
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C'est le Murakami que je préfère. C'est même le soleil noir d'Haruki. Autant l'autre est classique et tend à l'universel (1984 commence sur une musique de Janacek) autant Ryu est destroy et japonais. Ici des femmes divorcées qui s'ennuient affrontent des jeunes désoeuvrées à l'arme lourde. Cela finit par une explosion (nucléaire ?) qui détruit une ville de taille respectable. La musique de variété est omniprésente renforçant le coté dérisoire.
C'est trash, totalement vide. C'est de la littérature désespérée comme celle qu'on lisait dans les années 80. Il aborde la sexualité mais ce ne peut être que par le biais de la prostitution 'Love and pop) ou le SM avec Thanatos. Mais tout n'est pas si grave puisque la musique, la drogue et l'alcool sont là. En fait, je me demande si ce Murakami n'est pas meilleur interprète de l'angoisse de vivre que l'autre, et s'il n'est pas au final, plus universel.
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Une bande de six jeunes paumés Vs une bande de six femmes paumées. le choc est surréaliste, parfois absurde, mais tellement délicieux.

Je préfère ne pas en dévoiler de trop, car tout tient dans la surprise. On m'a prêté le livre et je l'ai lu sans savoir de quoi il parlait. C'était parfait ainsi.

Les personnages sont déjantés. Les situations cocasses. Pourtant, tout tient la route selon moi et décrit bien les relations humaines actuelles où chacun parle de soi, sans écouter l'autre ou seulement pour annoncer son propre récit. C'est l'histoire du monde et de ses réseaux sociaux avant l'heure.

Bien sûr, tout va être chamboulé et chacun va trouver sa place. Mais quelle place !

Ce roman est japonais. Complètement fou et percutant. Il est court et permet de se plonger dans le récit sans se lasser.

Je le conseille vivement à tous ceux qui veulent passer un bon moment, tout en réfléchissant un peu quand même.
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Je commencerai par un conseil. Si vous voulez découvrir cet auteur, ne commencez pas par ce livre, il risque de vous déconcerter et vous risqueriez de passer à côté de perles (regardez les six livres que j'emmènerais sur une île déserte, trois sont de lui !).
Celui-ci est sombre, cynique et reprend des thèmes et des rythmes connus chez cet auteur, jeunesse désoeuvrée, désenchantée, complètement barrée aussi et les mots sont crus, assez violents, décrivant une jeunesse désespérante de vacuité. Cela n'est pas surprenant de la part de cet auteur mais, malheureusement, le livre pâtit de notre méconnaissance des standards de la chanson nippone de l'ère showa (de 1926 à 1989, merci Wikipédia !). Or, il me semble que pour vraiment apprécier le récit il faudrait pouvoir avoir dans nos têtes les petites musiques de ces chansons aux moments où les protagonistes les font apparaître dans le récit. Un peu comme si vous vouliez décrire l'ennui en chansons à des japonais en faisant référence à « Allô Maman bobo » de Souchon ! J'avais eu la même impression avec le livre « souvenirs de mon père devant le télé » de Curtis White qui lui faisait de constantes références aux séries TV US des années 50, il manque le fond sonore de nos mémoires qui donnerait de l'épaisseur au récit.
Néanmoins, l'intrigue du livre évolue peu à peu vers une incohérence et un rythme qui sert de mieux en mieux l'idée de l'absurdité de la vie de ces héros. Excusez du peu, mais cela m'a fait penser à « L'écume des jours » de B. Vian, en mille fois plus trash ! Et là réside l'intérêt du livre ; les fans de M. Ryû apprécieront parce que cette dimension fait qu'il a quelque chose de plus par rapport aux autres. Quant aux autres, préférez « Love & pop » ou « 1969 » pour découvrir cet auteur et après, attaquez le dur, vous verrez, il en vaut la peine.
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Dans son nouveau roman, Murakami ne fait aucune concession et dénonce avec violence l'absurdité des comportements et l'irrationalité des japonais aujourd'hui.
D'un côté, un groupe de six jeunes hommes, tous asociales, dérangés mais passionnés de karaoké. de l'autre, un groupe de six femmes d'âge mûr, dont le seul point commun est de porter le prénom de Midori et d'être également asociales. Chaque groupe a pris l'habitude de se réunir pour passer des soirées mornes et dont le seul intérêt est de combler momentanément le vide de leur existence. Jusqu'au jour où, poussé par une pulsion meurtrière, l'un des six jeunes hommes assassine froidement l'une des Midori. Réveillées par cette violence, les cinq Midori restantes vont enfin former un vrai groupe et s'unir pour retrouver le meurtrier et venger leur camarade. S'ensuit un enchaînement de meurtres, de plus en plus violents et de plus en plus absurdes, afin de savoir qui aura le dernier mot…
Murakami nous offre une histoire sans espoir, dérangeante et dénonce une société complètement anesthésiée, vide de sens et en mal de sensations fortes. Même le groupe n'est qu'un prétexte et ne peut cacher l'égocentrisme et l'individualité de ses membres, tous touchés par une certaine folie. La plume de Murakami est incisive, brute et trash. Il ne fait pas dans la littérature poétique comme son homonyme, mais plutôt dans l'oralité, la répétition et la provocation. Bref, voilà une histoire qui déménage !
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