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Un jeune journaliste un peu perdu raconte son histoire. Dans sa profession, il accepte un peu de tout, estime faire du "déneigement culturel" et s'ennuie. Il a trente quatre ans, sa femme est partie avec un de ses amis et rien ne semble faire vraiment sens pour lui. Il quitte Tokyo pour Sapporo car il veut retrouver un hôtel au charme ancien, l'hôtel du Dauphin, et y séjourner; Mais celui-ci a été remplacé par un immense et luxueux complexe hôtelier, qui porte le même nom. Notre héros n'y retrouve pas le souvenir de Kiki, une amante de passage aux jolies oreilles mais il rencontre une jolie réceptionniste à lunettes, aussi étrange qu'il l'est lui-même: Yuminoshi. Tous deux se retrouvent dans un étage fantôme de l'hôtel, où l'obscurité est totale. Il y règne un homme mouton qui suggère au narrateur de passer sa vie à danser, quelles que soient les circonstances...
Si l'on ajoute à ces deux personnages Gotanda, un acteur à la mode qui était au lycée avec notre héros et Yuki, une fille de treize ans qui a des parents célèbres (une grande photographe et un romancier) , mais vit étrangement seule, on a la teneur de ce livre. Qu'en est-il des amours mortes ou vivantes? Qu'en est-il des liens familiaux ? Qu'en est-il de jeunes filles bien réelles mais qui disparaissent ? Qu'en est-il d'un acteur qui a beaucoup de succès mais qui estime n'avoir rien et se noie? Et qu'en est-il de ces hôtels où, soudain, les murs sont poreux et on passe d'un univers à un autre ? Notre jeune journaliste semble bien, à la fin du roman, faire corps avec une réalité dont il doutait et renouer avec l'amour...
Voici un roman à multiples facettes, un roman au charme magnétique où onirisme et réalité se mêlent adroitement. Je n'avais pas lu Murakami depuis longtemps et ai retrouvé avec bonheur son univers; je me suis abandonnée à celui-ci sans chercher nécessairement toutes les clés.


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Je me disais en lisant ce livre que l'univers de Murakami me faisait penser à celui de David Lynch au cinéma. On entre par une porte qui nous ouvre à une autre porte, qui… le personnage principal et ses protagonistes se confondent au fur et à mesure de l'histoire, on cherche à savoir avec eux s'il s'agit de la réalité ou bien du rêve. Personnellement j'adore flotter dans ce genre d'ambiance et je ne peux pas m'empêcher de me dire, toutes les x pages, que Murakami est plein de sagesse, et d'une telle sensibilité. il questionne beaucoup dans ce livre son rapport à soi-même, et aux autres forcément. Par contre, je dirais que son style me donne l'impression de lire toujours un peu de loin, sans etre moi même en grande empathie avec les personnages et mes propres émotions.
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À force de rêver de l'hôtel du Dauphin, le narrateur de ce roman décide de retourner dans la ville de Sapporo, y percevant l'appel désespéré d'une jeune femme. C'est avec elle, Kiki, qu'il a séjourné quelques semaines dans cet hôtel sordide. Vivant d'articles de commande et de relations occasionnelles, il peut se permettre de tout lâcher pour comprendre ce que son rêve lui a révélé. Arrivé sur place il constate que l'hôtel a été remplacé par un complexe hôtelier de grand luxe où il fera la rencontre de Yumiyoshi, une hôtesse d'accueil, et de Yuki, une adolescente oubliée par sa mère. Il y découvrira également un étage fantôme, où il fera la connaissance de l'homme-mouton qui l'aidera dans sa recherche de Kiki. Chacune de ses rencontres, liées les unes aux autres, l'amènera à une quête de soi, en marge d'une société japonaise alors en pleine croissance affairiste, industrielle et financière. Et tout cela avec l'aide de call-girls et de nombreuses boissons alcoolisées. Mais le roman traîne souvent en longueur, le personnage ne faisant que boire et attendre que les choses se décantent. Si les portraits des personnages marginaux que rencontrent le narrateur sont intéressants, et notamment celui du compagnon d'Ame, le poète manchot et attentionné, loser magnifique, l'ensemble manque de rythme et de folie pour que j'adhère pleinement au récit. Avec un personnage principal finalement assez transparent et peu sympathique. Lecture agréable, mais sans plus.
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Dans ce roman nous retrouvons le narrateur de la course au mouton sauvage.
Quatre ans ont passé depuis cet épisode. le narrateur est seul, extrêmement seul. Il a passé six mois isolé dans son appartement sans presque sortir, pour « digérer » son aventure du tome précédent.
Quatre ans après il se rend à Sappoto dans l'hôtel Dolphin où l'histoire avait pris un tour surnaturel.
C'est le cas ici aussi.
On ne sait pas très bien ce qui est réel et ce qui ressort du rêve ou de l'hallucination (mais c'est ce qui me plait chez Murakami , dépaysement total, lâcher prise, quête de sens...)
Parmi les autres rencontres du narrateur (dont on ne sait pas le nom) il y aura une jeune fille de 13 ans (médium), la réceptionniste de l'hôtel Dolphin, et aussi un ami du lycée qu'il retrouve vingt ans après, quelques charmantes jeunes femmes, un manchot étrange... et une brève réapparition de l'homme mouton ....
un livre qui m'a plu malgré quelques longueurs...
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Lire ce roman de Murakami : Danse, danse, danse a été pour moi un voyage dans un univers troublant, dans lequel j'ai accepté à l'instar du héros principal d'oublier ou de remettre en question mes repères spatio-temporels et bien d'autres. J'ai eu l'impression de me balader dans un Palais des glaces où je me suis perdue dans un labyrinthe de miroirs déformants dans lesquels les personnages se reflètent étrangement les uns les autres. A commencer par le narrateur. Accablé par une crise existentielle qui le submerge, il se voit comme un raté et traîne avec lui un sentiment d'échec et de vide absolu. Son double inversé : Gotanda, un camarade de lycée, à la réussite sociale éblouissante, puisqu'il est devenu une star de cinéma. Mais lui aussi se perçoit en réalité comme une coquille vide. Troisième personnage tout aussi perdu que les deux autres, Yuki, une pré-adolescente de treize ans, sans liens familiaux structurants et dont on va se rendre compte au fil du roman qu'elle est également un avatar du narrateur au même âge.
L'intrigue autour de laquelle se tisse les liens entre les personnages va se déployer dans un cadre étrange. le "Dolphin hotel" en est le lieu central. Mais là encore la réalité se tord, nous échappe, car l'hôtel devenu "un énorme building de vingt-cinq étages" abrite un lieu énigmatique qui appartient sans doute à un monde parallèle, que le narrateur va découvrir un soir en arrivant au 16ème étage. Un grand trou noir. Ce qui donne lieu à une scène sidérante au cours de laquelle Murakami peint avec une étonnante sensorialité, la perte des repères spatio-temporels, la distorsion des perçus corporels et la sensation de vide intérieur auxquelles le narrateur se trouve confronté. Cette scène est la clé du roman, car il va rencontrer dans cet autre espace-temps, l'homme-mouton : passeur ? entité bienveillante ? ange gardien incarné ? On ne sait pas. Il est doté d'un pouvoir de vision et s'exprime comme un oracle. Danse, danse, danse, sont les mots clés qu'il va livrer au narrateur pour entamer sa quête existentielle, une fois sorti de ce lieu qui peut figurer aussi bien le royaume des morts que les limbes. C'est en tout cas un lieu matriciel dont il va sortir pour s'engager dans un voyage initiatique pour naître ou renaître à lui-même. Un voyage déambulatoire qui n'est pas sans rappeler que Murakami est jazzman et que derrière les variations se cache toujours un thème qui n'est jamais perdu de vue. Dans le roman, il ne s'agit de rien moins que la quête de soi.
Déambulations de nos trois personnages, distorsions de l'espace et du temps, limites poreuses du rêve et de la réalité, existence de mondes parallèles, il faut lâcher prise et se laisser embarquer au côté du narrateur dans une aventure des plus singulières qui prend faussement parfois des allures d'enquête policière. Murakami se plaît à perdre le lecteur et à jouer les magiciens avec tout le talent qui est le sien. Humour et auto-dérision sont souvent au rendez-vous tout comme il sait également faire preuve d'une incroyable délicatesse et douceur dans certaines scènes, notamment celle où il va permettre à Yuki de retrouver la possibilité de pleurer.
Pour conclure, je serais tentée de dire que chacun peut trouver dans ce récit allégorique son propre chemin. Personnellement, je n'ai pu m'empêcher d'y voir la transposition romanesque très libre et réussie - car on est au plus près des émotions et des pensées du narrateur - d'une cure psychanalytique...
Dernière remarque sur le titre que j'aime beaucoup. Il sonne pour moi comme un mantra...
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Comme le titre l'indique, il faudrait se laisser aller dans la danse de la vie de Murakami. Mais ceci n'a pas été mon cas, et faute de me laisser aller dans le monde imaginaire occupé par l'homme Mouton, je me suis perdu. L'auteur désabusé déc sa vie ne ma pas donné le moral et malgré quelques intrigues, les saouleries et scènes osées ont fini pas me lasser vraiment.
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tellement encensé que je ne puis trouver plus d'"étoiles
belle écriture, imagination, autres dimensions que la vie
sur terre,
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C'est une critique de babélio qui m'a amenée à découvrir cet écrivain japonais, Haruki Murakami qui a signé le roman intitulé « Danse, danse, danse ». le titre m'a d'abord retenue... et quelle lecture ! Un roman inclassable qui ballotte le lecteur entre réel et imaginaire, roman policier et fantastique, réflexions banales ou philosophiques, sans qu'il soit toujours facile de savoir où est la limite. C'est une oeuvre qui pousse à s'interroger justement sur ce qu'est le réel, la vérité des relations, le rapport aux autres, le bonheur, le tout rythmé par des références musicales occidentales nombreuses. J'ai eu l'impression de ne pas toucher le sol, d'être transportée ailleurs, avec l'impression paradoxale de légèreté alors qu'il pouvait être question de sujets graves, une impression de lecture que je n'ai jamais ressentie avant. A découvrir.
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J'ai beaucoup aimé ce roman de 1988 à la fois mystérieux, introspectif, philosophique, drôle et poétique où la réalité n'est pas toujours ce qu'on croit. Comme souvent chez Murakami.
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