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3,9

sur 1481 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup aimé la poésie et la délicatesse de ce roman, l'aspect imaginaire, les dédoublements de personnalité, mais j'ai été plusieurs fois désarçonnée par le fait que l'auteur laisse des pistes sans réponse... J'imagine qu'il aime laisser le lecteur se diriger seul.
J'ai tout de même passé un très bon moment, ce roman a un effet très apaisant.
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Un livre qui m'a pas autant emballé que la Trilogie 1Q84. La fin de ce roman m'a trop laissé dans l'attente de la réponse de Sarah a Tsukuru. .

Mais ce n'est pas un mauvais roman, loin de la. On y trouve une réflexion sur l'amitié adolescente, et une réflexion sur la solitude dans nos sociétés moderne ; en effet combien de personnes vivent seules dans des Mégalopoles comme Tokyo ou autres. Ca me rappelle une citation d' Hemingway, " C'est dans la foule que ma solitude me pèse le plus."

Et l'auteur a toujours ce talent pour ciseler des textes qui vous empêchent de lâcher ses livres avant la fin.
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Derrière le titre à rallonge de ce nouveau Murakami se cachent les habituelles marottes de l'écrivain, ces petits cailloux qu'il a semés de livre en livre, entraînant à sa suite une cour de lecteurs infatigables et confiants. Incolores, ses personnages l'ont toujours été. Loin de les rendre caméléons, leur transparence fait d'eux des puits de lumière naturelle, éblouissante, des phares dans la nuit de toute existence. Attachant un soin très méticuleux à ce qu'ils ingurgitent (ici, du café moulu par un petit appareil électrique), ultrasensibles aux compositions vestimentaires (au point que la citation obsessionnelle des marques semble parfois friser la publicité clandestine), solitaires et faussement désabusés, ils sont ancrés dans la vie concrète, et pourtant toujours ils lévitent. Tsukuru ne déroge pas à la règle. Mystérieusement exclu de son groupe d'amis lycéens (deux garçons, Bleu et Rouge, deux filles, Blanche et Noire) où il avait réussi à s'intégrer malgré l'absence de couleur dans son nom, Tsukuru noie son chagrin dans l'isolement le plus radical.
Un merveilleux moment de lecture.
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Un plaisir sans nom de retrouver un personnage de Murakami. Nous faisons la rencontre de Tsukuru "l'incolore", dont le prénom n'évoque aucune couleur, contrairement à ses quatre amis de jeunesse. Ce Tsukuru est un garçon simple, menant une vie tout à fait réglé (comme tous les personnages de Murakami). Mais ce garçon simple n'explique pas le rejet de ses amis à son entrée à l'université. La seule raison lui venant à l'esprit est celle de la couleur, ne manque-t-il pas de personnalité ? Pourtant, comme l'évoque son prénom, Tsukuru sait "construire" des choses, notamment des gares. C'est un endroit qui le passionne et qui le fascine, comment peut-on expliquer que tout soit réglé malgré le nombre incroyable de gens qui fréquentent cet endroit par jour ?
Le plaisir chez Murakami est la proximité du personnage et du lecteur. C'est toute la magie de cet auteur, de rapprocher ainsi les individus malgré le nombre de kilomètre qui nous sépare parfois.
Cette oeuvre est à rapprocher d'un de ses premiers romans "La course au mouton sauvage" selon les spécialistes. Ce qui expliquerait sans doute pourquoi le rêve n'est pas autant développé que d'habitude. La porte sur ce monde est en effet à peine entre-ouverte, et ce, essentiellement par l'intermédiaire des rêves de Tsukuru. Un roman idéal pour les lecteurs découvrant Murakami, ou ceux qui n'apprécient que moyennement le voyage dans l'onirisme.
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Premier roman lu en anglais et premier roman que je lis de Murakami, cela a peut être influencé mon expérience. J'ai apprécié cette histoire mystérieuse, la façon dont l'auteur a d'aborder l'intimité des personnages, la psychologie poussée de ceux-ci, le sentiment d'inquiétante étrangeté... Un peu déçu par le style très neutre cependant, peut être cela est il volontaire afin de coller à la personnalité très effacée, voir complétement dépressive et plombante du personnage principal.
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L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage est extrêmement différent de 1Q84. Si 1Q84 était une oeuvre fantastique et surréaliste, ce roman-ci est on ne peut plus ancré dans la réalité. Haruki Murakami signe ici un très doux roman d'apprentissage délicieusement intrusif. le lecteur rentre complètement dans l'âme de Tsukuru, en découvre tous les rouages et apprend à connaître ses plus grosses faiblesses et blessures. Si je devais dire une seule chose sur ce roman, c'est qu'il est profondément humain.

Pourtant, malgré le réalisme de son oeuvre, Haruki Murakami réussit une fois de plus à y parsemer quelques petites scènes fantastiques, tout simplement en y intégrant quelques légendes urbaines. Il faut savoir que les Japonais sont friands des contes et légendes, dans lesquels ils voient des leçons de vie, et que ça se ressent dans beaucoup d'oeuvres. Haruki Murakami le fait extraordinairement bien et ce sont quelques jolies histoires fantastiques qui viennent par moments entrecouper le récit pour finalement lui donner encore plus de profondeur. J'adore cette manière de faire qui est, comme je le disais, très propre au folklore japonais.

Enfin, je ne peux parler de ce livre sans évoquer Hélène Morita, la traductrice francophone d'Haruki Murakami. Avec son écriture très travaillée et qui va toujours dans le détail, elle parvient à transmettre tous les messages dissimulés dans l'oeuvre de l'auteur et lui rend complètement justice. Elle saisit complètement les subtilités de la langue japonaise, mais également toutes les métaphores propres à Murakami, et réussit à les retranscrire avec brio en français. En tant que voix de l'auteur, le traducteur porte l'oeuvre sur ses épaules et le succès de celle-ci dépendra souvent de son talent. C'est encore plus le cas dans une langue aussi différente de la nôtre que peut l'être le japonais. Et je pense, en toute honnêteté, que sans le travail irréprochable de Hélène Morita, Haruki Murakami n'aurait jamais eu le succès qu'il connaît chez nous. C'est suffisamment important que pour être souligné.

Alors, séduite également par L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage ? Oui, et complètement. Je comprends de plus en plus le succès de cet auteur et je suis heureuse de m'être enfin plongée dans ses ouvrages. D'ailleurs, il est évident que je vais poursuivre mon pèlerinage dans l'oeuvre de Haruki Murakami.
Lien : https://minimouthlit.com/201..
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Déclinaison très personnelle du roman d'apprentissage, L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage est un texte intrigant et riche en symboles, que j'ai dévoré presque d'une traite.
Méticuleux et assez froid, le style m'a pourtant d'abord un peu rebutée - surtout après l'enchanteresse Maison de Mariam Petrosyan - mais il correspond de très près au personnage, à ce sentiment de vide qui le caractérise et fait de lui une sorte de marionnette, répondant de manière machinale aux ressorts de l'existence sans pleinement lui appartenir. Puis peu à peu, alors que le pèlerinage s'accomplit, l'écriture s'emplit elle-même de chaleur et de mystère - mais le suspense, déjà, a capturé le lecteur, de plus en plus curieux de savoir ce qui a bien pu briser ainsi ce groupe si parfait.
Le plus intrigant, toutefois, est peut-être bien ailleurs : dans cette autre amitié interrompue sans motif que Tsukuru a dû vivre avec Haida, un étudiant rencontré lors de ses premières années à Tokyo. A ce mystère-là, aucune explication ne sera donnée, le lecteur ne peut qu'interpréter à sa guise les signes suggérés par un rêve et une histoire. Un rêve érotique, dans lequel Haida apparait et que Tsukuru ne parviendra jamais à démêler du réel. Une histoire que le jeune homme lui a contée, arrivée autrefois à son père et qu'il finit peut-être par reprendre à son compte.
De ces détails étranges, Murakami fait naître de puissants symboles - sur l'harmonie fragile des êtres, la difficile connaissance de soi, le pouvoir du rêve, du fantasme, du subconscient. Sur cet autre en soi qui nourrit la folie, ce démon qui dévore les plus fragiles - ce sixième doigt monstrueux et pourtant si banal qui désunit autrefois la main parfaite formée par les cinq adolescents.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Le dernier roman d'Haruki Murakami surprend, car l'auteur abandonne ici ce qui faisait le piment de ses autres récits, le fantastique ou du moins les allers et retours entre la réalité et l'étrange, dimension métaphorique où sa sensibilité s'exprimait pleinement.

Le thème de la solitude, l'importance de la musique demeurent dans ce dernier ouvrage, qui se lit comme une longue introspection, même si le personnage principal n'est pas le narrateur.
Dès les premiers chapitres, la souffrance poignante de l'abandon, ressentie par le héros, provient de son éviction d'un groupe d'amis dont il faisait partie depuis quelques années, composé de cinq lycéens, deux filles, trois garçons, unis comme les doigts de la main, dans un quintette parfait, d'ouverture, d'harmonie et de complémentarité.

Rejeté sans phrases et sans explications par les autres, via un appel téléphonique abrupt, Tsukuru ne demande pas les raisons de cette éviction, la souffrance le cueille de plein fouet, et avec une discrétion et un mutisme bien japonais, à l'aube de sa vie d'adulte, il sombre dans un état dépressif qui le mène aux portes du suicide et le marquera à jamais, moralement mais aussi physiquement. Un second chagrin d'amitié le frappera ensuite, lorsqu'un jeune étudiant avec lequel il s'était lié, Haida, disparaîtra de sa vie sans aucune explication ni adieu. Dès lors, malgré quelques liaisons féminines, sa vie sera marquée par le travail (ingénieur, il conçoit et améliore des gares) et une solitude irrémédiable qu'il finit par attribuer à sa personnalité sans relief, incolore, indigne de susciter l'amitié ou l'amour. Une culpabilité irraisonnée, la peur de souffrir à nouveau, l'amènent à refuser de nouvelles connaissances et à mener une vie rangée, monotone et sans saveur.

Lorsque Sara, une jeune femme qui l'attire de plus en plus, lui demande de mettre au clair les origines du noeud de souffrances qu'il cache inconsciemment en lui, il va sur ses conseils reprendre contact, seize ans plus tard, avec ses ex-amis aux noms "colorés", Aka et Ao, le Rouge et le Bleu, et apprendre d'eux la mort de Shiro, la belle musicienne de leur groupe, assassinée chez elle par un inconnu. Surtout il comprendra la raison de son éviction : Shiro l'avait accusé de viol dans un récit circonstancié et exigé que le groupe coupe tout lien avec lui.
Pourquoi cette accusation sans aucun fondement ? Ce sera la nouvelle quête de Tsukuru, culpabilisé par ses rêves érotiques impliquant Shiro. Elle le mènera jusqu'en Finlande où Kuro, l'autre fille du groupe, s'est mariée et installée. Leurs retrouvailles éclaireront leur passé commun et le lourd poids qui pèse sur l'âme de Tsukuru.

Récit d'une psychanalyse ? Cela y ressemble beaucoup.
L'originalité du roman tient dans l'origine du sentiment de souffrance et d'abandon, un terrible chagrin d'amité, un sentiment aussi, peut-être même plus douloureux qu'un simple chagrin d'amour, puis qu'ici il influe sur toute la vie du héros.
La musique joue aussi tout son rôle, avec le leitmotiv des "Années de pèlerinage" de Liszt et en particulier du morceau "Le mal du pays", écouté par divers personnages et chargé d'émotions intraduisibles en mots.
Même si le style de Murakami n'est pas réellement littéraire, ni recherché, avec des descriptions parfois assez plates, toutefois le charme, la mélancolie, la musique discrète de l'âme en souffrance, telles qu'elles s'expriment à merveille dans le dernier chapitre, tout en finesse, retiennent l'attention et contribuent à séduire le lecteur.
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Comme tous les livres de Murakami, il faut avoir l'esprit libre, reposé et prédisposé à ce genre de lecture. Il faut être dans un endroit calme, posé qui permet de laisser son imagination vagabondé.
Je n'ai pas su apprécié le début du roman que j'ai lu dans un moment d'agitation. Je l'ai d'abord trouvé long et sans réelle poésie. J'ai donc arrêté ma lecture un temps.
Puis j'ai repris ce roman, un weekend, sur mon balcon, une tasse de thé bien chaude en accompagnement. Et là j'ai su l'apprécié à sa juste valeur. Je me suis identifiée à Tsukuru, un jeune homme en quête de la couleur de sa personnalité et j'ai fini le roman d'une traite.
Le personnage est simple, avec une vie de monsieur tout le monde mais Murakami, comme pour tous ces personnages, a su mettre en avant son moi profond. Chaque lecteur peut s'identifier tout en gardant une part de rêve et c'est ce qu'y fait que je ne loupe aucun roman de cet auteur depuis quelques années.
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Tsukuru Tazaki est un jeune homme qui travaille dans la conception et la construction des gares. Il tente de se remettre d'une longue période où il semble avoir frôlé le néant. En effet, il faisait partie d'un groupe très important pour lui, qui semblait soudé par un lien infaillible, jusqu'au jour où, sans aucune explication, ce groupe le rejette. Tsukuru, avec l'aide d'une jeune femme, Sara, va tenter de trouver une explication rationnelle à ce rejet, qui a failli le détruire.
Très beau roman, où l'on trouve des thèmes chers à Murakami : l'importance de l'altérité comme complément de soi, la quête de soi, les rencontres et leur impact, mais aussi le questionnement sur les fantasmes sexuels. Beaucoup plus réaliste que certains de ses autres romans, ce récit pose néanmoins des questions essentielles sur la place d'un individu par rapport aux autres, au monde qui l'entoure. de plus, l'auteur laisse une part de mystère au récit : la fin reste ouverte, des questions demeurent sans réponse. Bref, une véritable représentation de la vie et de son inachèvement. Vraiment un très beau livre, dont il est dur de faire la critique par peur de trop en dire. Mais je conseille vivement cette découverte !
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