Un livre conseillé par un ami "babéliotin" pour tenter une nouvelle incursion dans l'univers d'
Haruki Murakami. Nouvelle, car j'avais déjà fait une tentative, il y a plusieurs années de cela, avec un de ses romans, un des plus lus et des plus appréciés si j'en crois ce que je vois sur Babélio : "
Kafka sur le rivage" dont, pour être honnête, il ne me reste en mémoire que les pages décrivant le martyr des chats... C'était donc une gageure d'essayer de me ramener vers cet écrivain !!
Paradoxe ! C'est le mot qui me vient à l'esprit quand je pense à cette lecture.
Un récit initiatique : le passage douloureux de la grande adolescence à l'âge adulte ou encore la transition qui voit la perte de la confiance que l'on a, enfant, dans la vie qui s'ouvre devant soi.
Un passage bien chargé de chagrins pour les personnages de ce récit : la confrontation au suicide, à la fuite, l'alcool comme refuge, la vie qu'on dévore et qui brûle tout, la vie qu'on essaye d'intégrer tout en se forgeant une personnalité, tout en avançant, aveuglément, dans le monde sans rêve de l'âge adulte.
Car c'est bien le manque de l'imaginaire ou du moins sa disparition lente à mesure que les années passent qui les fait habiter leur existence comme d'autres livrent bataille : à chacun sa stratégie pour étouffer l'angoisse et évoluer, trouver ses repères : Watanabe, pour moi, s'en sort en lisant de nombreux livres de différentes cultures, s'évadant ainsi par la pensée, quand Midori laisse son esprit se débrider et la guider au fil des jours quitte à frôler la provocation, à frôler une certaine forme de folie. Ceux qui comme Naoko et Reiko qui n'ont pas les ressources nécessaires pour lutter contre la désespérance se sentent à l'abri, isolées du monde, de la société, des tumultes quotidiens, dans des lieux où l'on prône le vivre ensemble et la vie au sein d'une nature régénérante., sans qu'on puisse dire s'il s'agit là d'une solution infaillible ou non, pour un avenir éventuel.
Alors paradoxe, parce qu'à certains moments, je me suis dit que je n'avais plus l'âge de lire ce roman, alors qu'à d'autres, je me disais qu'on l'appréhende différemment selon le moment de la vie que l'on est en train de traverser.
Paradoxe, parce que certains passages récurrents m'ont semblé répétitifs, sans la poésie nécessaire alors que d'autres - parlant de nature : je m'y retrouve là ! - m'ont fait poursuivre ma lecture.
Il me tardait de connaître les choix qui seraient les leurs, le versant de la vie qu'ils avaient finalement décidé d'emprunter pour avancer.
Au final, une écriture qui a su me retenir dans un monde qui n'est pas vraiment le mien, une déconcertante lecture pour un pari réussi puisque j'ai envie de découvrir un autre livre de cet auteur, pour retenter, encore et que c'était l'enjeu de ce défi !
Alors des suggestions pour le prochain ?
Merci à l'ami qui m'a mis ce titre dans les mains !