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4,04

sur 2094 notes
J'aime tout l'univers d'Haruki Murakami mais ce roman tient une place particulière dans mon coeur. Je viens de le relire. Sa résonance en moi est toujours aussi forte.

Ballade au tréfonds des souvenirs, lancinants et nostalgiques, de Watanabe, devenu adulte. " Ne m'oublie pas", murmurait la fragile et émouvante Naoko. Et pourtant, désespérément, ses contours s'effacent...

Ballade sur un air de Brahms ou de l'emblématique " Norwegian wood", des Beatles, au temps de l'adolescence , du mal-être, de la torsion douloureuse de l'esprit, du déchirement entre Eros et Thanathos, du désir d'en finir.

Ballade du temps enfui, des jeunes corps qui frémissaient, se découvraient, s'enchantaient. de l'amitié perdue, des espoirs brisés. Des promenades en forêt, dans la montagne, à ses côtés . Des paroles profondes et pures échangées. Des regards d'eau intenses.

Ballade de l'impossible vie, de l'impossible amour....

" and when I awoke,
I was alone,
This bird had flown"

Norwegian Wood.





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Une ballade enivrante qui me berce encore, après avoir refermé ce petit chef-d'oeuvre. Avec ce livre, c'est un véritable aller simple pour le Japon que nous offre Murakami.
Au cours d'un voyage en avion et au son d'une chanson des Beatles, Watanabe se remémore ses années d'étudiant et ses amours tumultueuses.
Alors étudiant à Tokyo, élève cultivé et sensible, il fait la connaissance de Kizuki et de Naoko, sa petite amie. Après le suicide de Kizuki, Watanabe et Naoko vont se lier d'une amitié très forte, ambigüe par moments. Entretemps, il fera la connaissance avec Midori, une jeune fille fantasque et pleine d'esprit.
Tout au long du roman, on les suit les yeux fermés dans les rues de Tokyo, à travers leurs longues balades et leurs rendez-vous romantiques.
Murakami nous plonge dans un Japon poétique et lyrique. Des moments d'insouciance aux instants plus graves, tout est écrit dans un style d'une grande finesse. Il sait nous décrire aussi ces moments sensuels voire sexuels sans aucune vulgarité.
L'écriture est transcendante et musicale.
Laissez-vous emporter par cette ballade au son si mélodieux et mélancolique...
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Il en est des musiques comme des parfums, elles peuvent par leur force évocatoire vous rappeler certains événements marquants de votre vie.
Pour notre jeune héros Watanabe, c'est une chanson écrite par John Lennon: Norvegian Wood qui brutalement l'aspire vingt ans plus tôt à Tokyo auprès de Noako son amour de jeunesse. Pour ce jeune garçon cette histoire d'amour est bien complexe, son élue étant la petite amie de son meilleur ami Kizuki.
Un "Jules et Jim" à la nippone, où les sentiments exacerbés de jeunes sortant à peine de l'adolescence peuvent conduire au suicide.
Haruki Murakami, nous entraîne dans ce Japon de la fin des années 60, dont il décrit l'atmosphère avec la précision de l'orfèvre. La musique y tient une place fondamentale, la nature également. Nous vivons au rythme de l'étudiant japonais Watanabe sur une année fondatrice qui l'entraînera du deuil à la renaissance.
Les scènes érotiques sont belles et tout simplement émouvantes.
Récit grave et profond qui vous poursuit un moment après l'avoir refermé.
La ballade de l'impossible, un aller sans retour...
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Mais c'est cela l'amour...

Patience, attachement, tendresse, sensualité...flirtant avec la perte de repères, la folie...

Une douce ballade japonaise qui entraîne habilement dans ses circonvolutions,
se lit avec plaisir, malgré une écriture parfois un peu trop simplifiée à mon goût. Kawabata ou Mishima gardent ma préférence.
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Dans ce roman mélancolique, Watanabe se souvient de ses années d'université et de l'attachement qu'il éprouva pour deux jeunes filles, très différentes l'une de l'autre, qui influèrent sur sa perception de la vie, de la mort, de l'amour et du sexe, et lui firent aussi prendre conscience de la difficulté à communiquer avec les autres et de la solitude intérieure qui en découle.

L'une de ces jeunes filles, Naoko, est fragilisée par le suicide de son petit-ami, lequel était aussi le meilleur copain d'enfance de Watanabe. Dépressive, elle se détache peu à peu de la vie.
L'autre, Midori, passe beaucoup de temps à s'occuper de son père mourant. Volontaire et pleine d'énergie, elle est décidée quant à elle, à prendre la vie à bras le corps.

Watanabe se livre à l'introspection, mais il partage également beaucoup, avec Naoko ou avec Midori. Espoirs, états d'âmes, tranches de vie, etc. font l'objet de confidences réciproques. Pourtant, malgré ces échanges, les rapports des protagonistes sont émaillés de non-dits, d'actes ou de paroles mal interprétées. Ils désirent se comprendre mais la verbalisation s'avère souvent difficile, voire impossible.

La narration alterne entre une analyse très fine des sentiments et une description clinique des actes prosaïques. La vie intérieure et les agissements sont disséqués, les premiers avec beaucoup de nuances et de pudeur, les seconds de manière sèche.

De ce décalage émane une ambiance dense et brumeuse qui laisse l'impression que la vie n'est que survolée et que chacun reste seul à l'intérieur de soi-même.
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Un livre conseillé par un ami "babéliotin" pour tenter une nouvelle incursion dans l'univers d'Haruki Murakami. Nouvelle, car j'avais déjà fait une tentative, il y a plusieurs années de cela, avec un de ses romans, un des plus lus et des plus appréciés si j'en crois ce que je vois sur Babélio : "Kafka sur le rivage" dont, pour être honnête, il ne me reste en mémoire que les pages décrivant le martyr des chats... C'était donc une gageure d'essayer de me ramener vers cet écrivain !!



Paradoxe ! C'est le mot qui me vient à l'esprit quand je pense à cette lecture.


Un récit initiatique : le passage douloureux de la grande adolescence à l'âge adulte ou encore la transition qui voit la perte de la confiance que l'on a, enfant, dans la vie qui s'ouvre devant soi.
Un passage bien chargé de chagrins pour les personnages de ce récit : la confrontation au suicide, à la fuite, l'alcool comme refuge, la vie qu'on dévore et qui brûle tout, la vie qu'on essaye d'intégrer tout en se forgeant une personnalité, tout en avançant, aveuglément, dans le monde sans rêve de l'âge adulte.
Car c'est bien le manque de l'imaginaire ou du moins sa disparition lente à mesure que les années passent qui les fait habiter leur existence comme d'autres livrent bataille : à chacun sa stratégie pour étouffer l'angoisse et évoluer, trouver ses repères : Watanabe, pour moi, s'en sort en lisant de nombreux livres de différentes cultures, s'évadant ainsi par la pensée, quand Midori laisse son esprit se débrider et la guider au fil des jours quitte à frôler la provocation, à frôler une certaine forme de folie. Ceux qui comme Naoko et Reiko qui n'ont pas les ressources nécessaires pour lutter contre la désespérance se sentent à l'abri, isolées du monde, de la société, des tumultes quotidiens, dans des lieux où l'on prône le vivre ensemble et la vie au sein d'une nature régénérante., sans qu'on puisse dire s'il s'agit là d'une solution infaillible ou non, pour un avenir éventuel.




Alors paradoxe, parce qu'à certains moments, je me suis dit que je n'avais plus l'âge de lire ce roman, alors qu'à d'autres, je me disais qu'on l'appréhende différemment selon le moment de la vie que l'on est en train de traverser.
Paradoxe, parce que certains passages récurrents m'ont semblé répétitifs, sans la poésie nécessaire alors que d'autres - parlant de nature : je m'y retrouve là ! - m'ont fait poursuivre ma lecture.
Il me tardait de connaître les choix qui seraient les leurs, le versant de la vie qu'ils avaient finalement décidé d'emprunter pour avancer.


Au final, une écriture qui a su me retenir dans un monde qui n'est pas vraiment le mien, une déconcertante lecture pour un pari réussi puisque j'ai envie de découvrir un autre livre de cet auteur, pour retenter, encore et que c'était l'enjeu de ce défi !
Alors des suggestions pour le prochain ?



Merci à l'ami qui m'a mis ce titre dans les mains !
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Le roman s'ouvre sur une ballade entre le héros et sa petite amie dans une prairie où est dissimulé un puits très profond. Si on tombe dans ce puits, aucune chance d'en réchapper et on meurt seul car personne ne sait où il se trouve. Et cette image du puits va nous poursuivre tout au long de l'histoire. Car au-delà de la vie tout à fait anodine du héros, jeune étudiant japonais des années 70 qui partage son temps entre littérature, musique et sorties entre amis, Murakami évoque nos terreurs, nos angoisses, nos interrogations douloureuses de l'adolescence : mort, solitude, absurdité de la vie, impermanence de l'amour,… Car autour du héros, le monde va mal : son meilleur ami se suicide sans en avoir rien laissé paraitre, son amie perd pied, son colocataire disparait de façon inexplicable lui aussi, une nouvelle amie est confrontée à la maladie de ses deux parents, … Les personnages sont tous un peu déjantés, dans ce Japon normatif à l'excès qui les voudrait tous semblables.
Et pourtant, le héros découvrira des raisons de continuer la route et choisira la vie …
Même si cela se termine en « happy end », c'est un roman très noir, très dur, parce qu'il fait écho à nos blessures enfouies …
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"Il ne faut pas croire les gens qui se disent ordinaires". En traducteur attitré de F. Scott Fitzgerald, Haruki Murakami, a fait sienne cette sentence de son auteur de prédilection pour dresser le portrait de Watanabe, jeune étudiant au coeur sincère, épris de Naoko.

Il n'y a d'insignifiance en aucune personne. Au tréfonds de la plus discrète, de la plus humble, sont inscrites les singularités qui font d'elle un être unique. Un être respectable. Un être aimable.

Naoko est à la dérive sur l'océan de la déprime. Une déprime d'autant plus nocive qu'elle est lucide. Elle a perdu son ami Kizuki. Mais si ce dernier a décidé de mourir, Watanabe a décidé de vivre et d'en payer le prix. Partager la tristesse de Naoko. Par l'amour qu'il lui voue il se fait un devoir de lui redonner une raison de vivre. Les lettres qu'il lui destine ont le secret espoir de la consolation.

Sa fidélité est mise à l'épreuve en la personne de Midori. Elle aussi a trouvé en Watanabe un garçon différent. Avec sa sensibilité juvénile, il est un garçon qui a déjà compris que le corps et l'esprit trouvent leur assouvissement en des temps décalés. Il sait ménager celle dont la sensibilité vient se réfugier entre ses bras et refuse de voir en l'amour autre chose qu'une communion. Mais il préfère vivre avec le souvenir d'une rencontre sublime plutôt qu'additionner les conquêtes.

Voilà un ouvrage dont la quintessence se mérite. L'entrée en matière inscrit le lecteur à pas compté dans l'adolescence estudiantine de Watanabe. Progressivement la dextérité de Murakami referme les mailles du filet de son intrigue. Watanabe et Naoko deviennent "liés par un fil tendu entre la vie et la mort". La magie opère jusqu'à la fascination du lecteur. le talent de l'auteur féconde alors son esprit de sa conviction : "la mort ne met pas un point final à la vie. La mort n'est qu'un élément parmi d'autres qui composent la vie".

La ballade de l'impossible est un ouvrage magnifique.

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Haruki Murakami signe ici l'un de ses premiers romans. Emprunt d'une pudeur fragile, il évoque avec une intensité dramatique crue et sans concessions, l'absence et la solitude, la marque de la mort sur les vivants et nous invite dans un univers pur, aux charmes poétiques envoûtant. Un roman cruel et tendre, alternant entre vie et mort dans un séduisant ballet funeste, entraînant les vivants jusqu'aux souvenirs... aux confins de leurs songes.
Les personnages, brisés comme autant d'automates, incarnent à merveille le sentiment amoureux. Un savant mélange porté par une écriture alternant érotisme et poésie pour un rendu parfois cru, souvent émouvant. Un roman terriblement contemporain, qui soulève les problèmes d'une génération trop fragile pour la vie qu'on lui offre, sans alternative que la mort pour y répondre.
Une oeuvre néanmoins teintée d'espoir au travers de personnages forts qui s'allient et s'aiment au delà des sens et des attentes.. Une écriture pure et incisive d'une intensité dramatique fascinante. Un parcours initiatique amoureux entre vie et mort, amour et passion... A découvrir.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Contre toute attente, émettre un avis sur ce roman relève à la fois de la gageure et de la torture. Non que le livre m'ait déplu, bien au contraire, mais il est extrêmement difficile de mettre des mots sur cette écriture bien particulière. J'aurais aimé faire dans l'originalité et pourquoi pas, écrire un billet assassin mais j'ai adoré ce récit d'une grande beauté, où la poésie affleure à chaque page. On se déplace à pas de loup dans cet univers feutré où le style épuré, éthéré de Murakami ajoute à l'atmosphère sombre et mélancolique. Pourtant, si le propos est d'une tristesse peu commune, le récit n'en reste pas moins lumineux, drôle même parfois.
Un grand roman d'initiation tout en nuances, comme peint à petites touches, un tableau impressionniste d'une belle humanité.


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