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3,53

sur 864 notes
Et si je vous disais ce qui se passe quand j'ai envie de lire Murakami ?
Le plus souvent, je n'ose pas parce que j'ai trop peur d'être déçue. Je me dis qu'il a atteint la perfection avec Kafka sur le rivage et que tous ses autres livres lui seront forcément inférieurs.
On connaît tous ça, la déception après une lecture exaltante et inoubliable.
Mais bon, après avoir vu passer le récent retour de Sandrinette sur cette nouvelle, je me suis lancée.
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Très peu de pages, une couverture magnifique, des illustrations superbes à l'intérieur, ce "conte" ne pouvait que me séduire, et il a réussi.
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Un gamin entre dans une bibliothèque pour rendre et emprunter des livres. Jusqu'ici, rien de très original.
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La bibliothécaire qui est à l'accueil l'envoie dans une certaine salle 107, au sous-sol. Là, un vieillard...
Y a pas à dire, l'âge de la retraite n'est pas le même selon les pays.
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Le gamin cherche un ouvrage pour s'informer... je vous le donne en mille : sur la façon dont on récoltait les impôts dans l'Empire turc ottoman.
Voilà qui n'est pas banal, vous avouerez.
Et puis le reste, vous le lirez vous-mêmes, non mais ! .
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Encore une fois, l'auteur m'a embarquée dans ce conte onirique. J'y ai presque cru dur comme fer, et c'est ça la véritable magie : arriver à plonger le lecteur dans l'histoire au point qu'il savoure sans se demander si c'est crédible ou pas.
Pour ceux qui s'interrogent, la réponse est non.
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Mais on s'en fiche, après tout. Ça ne dure que le temps du livre mais on en rêve encore longtemps.
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Je ne pense pas avoir à vanter la plume de Murakami.
Si vous avez une petite heure devant vous, foncez.
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Une très jolie nouvelle, ou un très beau conte c'est selon…

Cela faisait un moment que je n'avais pas plongé le nez dans l'univers de Murakami. et franchement quel plaisir de revenir dans ce monde si particulier.
Et puis on prend vite sympathie pour le jeune héros.


Un petit livre court qui se lit vite et bien que je ne peux que conseiller
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Je m'aperçus qu'entre les crocs de l'animal, le corps de l'étourneau s'était mis à enfler peu à peu. Quand il fut aussi gros qu'un coq, il força les mâchoires du chien à s'ouvrir, à la manière d'un cric. Le molosse tenta d'aboyer mais il était trop tard. Ses os se brisèrent, je les entendis qui craquaient en se dispersant.
p68

Cric Crac Croc
coucou coucou fait le coq
Il a mis sa poule en cloque
il a pris son cric et des claques
faut bien une fin de spectacle...

Il a sorti son Haut bois pour jouer du Brahms
ce matin yeux de biche hier encore, elle était en faon .
les dés sont jetés comme pour une partie au yam's
Un cerisier japonais tout rose, pour ses dix-huit printemps
dans un Pré vert à la légère, pour son anniversaire....

A Chloé, 18 ans déjà
dans "Ne lâche pas ma main", mon livre en cours et c'est le liminaire !!!
Une coïncidence, mon imaginaire, toujours ce même mystère !

Précieux récit laissé dans une assiette, un soir de Noel alterne
Superbes illustrations pour marquer la fragilité de l'individu moderne
HARUKI MURAKAMI écrivain borderline contemporain, Ne changez rien, c'est ça que j'aime bien .

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Un petit livre bijou avec les magnifiques illustrations de la berlinoise Kat Menschick.
Murakami au sommet de son art avec ce conte onirique étrange, envoutant, qui nous fait plonger au coeur des entrailles d'une bibliothèque. D'ailleurs de quelles entrailles s'agit-il exactement ?
Un jeune garçon dont le prénom ne nous est pas révélé vient faire une recherche tout à fait classique dans une bibliothèque. Un vieillard un peu bizarre l'accueille puis lui propose de l'emmener à la salle de lecture pour lire des ouvrages anciens. le chemin pour la salle de lecture se révèle être un dédale souterrain de couloirs labyrinthiques, et la salle de lecture est quant à elle une prison gardée par l'homme-mouton.
« le vieil homme sortit de sa poche un trousseau de clés qui cliquetèrent quand il en sélectionna une. C'était une grande clé aux formes anciennes. Puis il l'introduisit dans la serrure, et après m'avoir lancé un regard lourd de sens, il la fit pivoter vers la droite. Il y eut un grand clac. La porte s'ouvrit avec des grincements terriblement désagréables, qui lancèrent des échos partout à la ronde.
« Bien bien… fit le vieil homme. Entre donc !
-Là-dedans ?
-Bien sûr.
-Mais… il fait complètement noir », protestais-je. Au-delà de la grande porte, c'était aussi sombre que si l'on avait creusé un trou dans l'espace cosmique. « (p.17)

J'ai été complètement charmée par ce conte sombre, sensible et délicat, saupoudré de la bonne dose de folie indispensable pour rêver, s'évader, être emportée dans un ailleurs dans lequel rien n'est impossible.
Un hommage très personnel de Murakami aux bibliothèques et aux bibliothécaires, je vous laisse en juger :

« - Dites, M. l'homme mouton, fis-je. Pour quelle raison le vieil homme veut-il m'aspirer le cerveau ?
- Eh bien, lorsque le cerveau est bourré de savoir, il est particulièrement délicieux. Nutritif et consistant. Bien crémeux, riche en pulpe.
- C'est pour cela que dans un mois, quand j'aurai emmagasiné toutes sortes de connaissance, il viendra l'aspirer ?
- Exactement.
- Mais c'est abominable, vous ne trouvez-pas? dis-je. Enfin, avant tout, pour celui dont le cerveau va être aspiré !
- Tu sais, c'est plus ou moins ce qui se passe dans toutes les bibliothèques.
En entendant ces mots, je fus frappé de stupeur. « Quoi ? Cela arrive dans toutes les bibliothèques ?
- Si elles se contentaient de fournir des connaissances pour rien, quel serait leur bénéfice ?
- Oui, mais tout de même, je trouve que c'est dépasser les bornes que vous découper le crâne à la scie et de vous aspirer le cerveau ! » (p.26)
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L'étrange bibliothèque fait partie d'une série de trois livres qui se ressemblent de par leur esthétique et leurs magnifiques illustrations de Kat Menschik, les deux autres étant Sommeil et L'attaque de la boulangerie,
Le jeune garçon, venu rapporter des livres à la bibliothèque municipale, se retrouve emmené dans ses dédales souterrains où il rencontre l'homme-mouton, un personnage fétiche de certains romans d'Haruki Murakami. Une petite histoire étrange dont je ressors enchantée comme à chaque lecture d'un livre de Haruki Murakami.

Challenge Petits plaisirs 2017 - 72 pages
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Tout est dans les livres ! le narrateur en est convaincu, aussi va-t-il à la bibliothèque dès qu'une question se pose à lui.
Mais ce jour-là, c'est une drôle d'aventure qui l'attend.
Car tout est étrange dans cette bibliothèque, les personnages, tour à tour inquiétants ou drôles, un homme mouton qui semble terrifié par un vieillard cruel, sous le regard d'une petite fille souriante.
Le décor, ce long labyrinthe aux lourdes portes qui serpente sous la bibliothèque rajoute à l'angoisse ambiante.
Je suis depuis de nombreuses années une inconditionnelle de Murakami. J'aime son univers énigmatique et onirique, avec une part d'inexplicable… certaines actions sont dictées par l'inconscient, d'autres passent par le canal des rêves.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur, ces trois nouvelles : « Sommeil », « Les attaques de la boulangerie » et « L'étrange bibliothèque » sont, je crois, une excellente façon de le découvrir tout en douceur.

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Conte ? Roman ? Nouvelle ? Je ne saurais absolument pas comment classifier ce roman dans une seule catégorie des trois tant il pourrait très bien appartenir aux trois à la fois voire même à d'autres genres de littérature. Tel est l'art d'Haruki Murakami, grand aître à mes yeux de la littérature orientale - bref, de la littérature tout court (en second plan derrière mon très cher Truman Capote bien entendu mais ne comparons pas ce qui n'est absolument pas comparable) et replongeons-nous un tant soit peu dans cet étrange univers que nous offre, une fois de plus, Murakami.

Ici, le lecteur se retrouve plongé en plein coeur du Japon, avec ses coutumes mais aussi ses légendes mystérieuses mais celles de l'auteur en sont un peu imprégnées des deux, tout en étant complètement originales et troublantes. le narrateur est un jeune garçon qui se rend à la bibliothèque et se laisse tromper par sa curiosité en voulant découvrir un tant soit plus cet univers étrange, richement remplis de savoir et de connaissances. Il prétend avoir une recherche quelconque à réaliser sur un sujet qui ne lui serait pas venu à l'idée d'approfondir en temps ordinaire pour assouvir sa soif de curiosité - curiosité qui va s'avérer en l'occurrence assez mal placée car ce qu'il ignore, c'est que les personnes qui travaillent dans cet lieu mythique que l'on appelle bibliothèque et qui nous sont pourtant devenues ordinaires recèlent encore quelques secrets qu'il vaut mieux ne jamais vouloir percer.

Un univers qui plonge une nouvelle fois le lecteur dans un univers fantastique mais, avec une connotation un peu effrayant, dirais-je ici. Un magnifique petit ouvrage illustré par Kat Menschik que nous font le plaisir de publier ici les éditions Belfond pour le plus grand bonheur de tous les fans (moi incluse) de Murakami. Comme je dirais. J'ose même rajouter la citation suivante : Murakami, un jour...Murakami, toujours car pour vous plonger dans les étranges mondes qu'a imaginés l'auteur, le lecteur, lui, de son côté, doit pouvoir accepter l'inacceptable, à savoir un monde qui dépasse l'entendement ! Alors, lecteurs, lectrices, êtes-vous prêts à passer dans un univers enchanté, effrayant et absolument surréaliste et pourtant mûrement pensé et admirablement conçu ? Si tel est le cas, cet ouvrage est fait pour vous ! A découvrir et à faire découvrir ! Quant à moi, je remercie le Papa Noël de l'avoir glissé au pied de mon sapin ! Ah, quand la magie est là...bref, je n'en diras pas plus...A vous de voir et bonne lecture !
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Je ne peux rester très longtemps sans lire un livre de Haruki Murakami.
J'aime son univers mystérieux et envoûtant, sombre et inquiétant, son style unique et inimitable. Avec subtilité et délicatesse, l'auteur entretient la confusion entre la banalité et l'étrangeté du quotidien qu'il rend perméable en introduisant des situations surréalistes et énigmatiques.
J'ai choisi une nouvelle datant des années 80 d'environ quatre-vingts pages pour un petit moment cosy. C'est un format que j'apprécie de plus en plus et un genre littéraire idéal avant d'entamer une lecture plus conséquente.

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L'histoire est intrigante, étrange : un adolescent se rend à la bibliothèque de son quartier pour emprunter des livres sur la collecte des impôts sous l'empire ottoman, mais n'étant consultables que sur place, on l'envoie dans une salle de lecture au sous-sol dans laquelle il se retrouve emprisonné par un vieillard effrayant et perfide.
Pour quitter sa prison, le vieil homme lui propose un marché, mais peut-il lui faire confiance ?

« Je m'assis sur le lit, m'enfouis le visage dans les mains. Pourquoi devais-je subir une telle épreuve ? Alors que j'étais simplement venu à la bibliothèque emprunter des livres ! »

Comme toujours avec l'auteur japonais, les frontières de la réalité s'estompent insensiblement, pour finir par se brouiller et laisser le lecteur dans l'incertitude. Il se tient alors en équilibre fragile sur le fil, entre réalité et hallucination, rêve éveillé et obsession, crainte et démence.

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On retrouve dans ce court récit de nombreuses caractéristiques de son style et des personnages figurant dans d'autres de ses livres : l'homme-mouton, la présence d'oiseaux.

« le vieillard se tourna vers moi et se redressa de toute sa taille. Subitement, il était très grand. Sous ses longs sourcils blancs, ses yeux luisaient comme ceux d'une chèvre à l'approche de la nuit. »

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« L'embêtant, avec les labyrinthes, c'est qu'on ne saura qu'à la fin si l'on a choisi le bon chemin ou pas. Et si en fin de compte on s'est trompé, il est en général trop tard pour repartir en arrière et recommencer. C'est le problème avec les labyrinthes. »

En s'insinuant dans les tréfonds obscurs de la bibliothèque, on pénètre un monde fait de couloirs labyrinthiques qui rappellent l'antre du Minotaure.
Le jeune garçon est comme Thésée, livré à l'appétit vorace du vieux bibliothécaire et cherchant à s'échapper. En l'identifiant au jeune héros grec, j'ai vu dans son épreuve un rituel de passage de l'enfance à l'âge adulte.
Du coup, le vieil homme devenu le monstre de la mythologie grecque symbolise pour moi les pulsions instinctives et la violence des hommes.

J'ai également pensé aux dédales de Jorge Luis Borges, et notamment à deux de ses nouvelles les plus connues : « le Jardin aux sentiers qui bifurquent » et « La Bibliothèque de Babel ».

Comme lors de la lecture de « Kafka sur le rivage », j'ai ressenti l'influence de Franz Kafka à plusieurs niveaux : tout d'abord, à travers une ambiance étrange, mystérieuse et surréaliste ; ensuite par les thèmes communs aux deux auteurs, à savoir l'aliénation, la quête identitaire, l'absurdité de la condition humaine, la solitude, les rêves et la peur.

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Dans cette nouvelle, outre certaines influences, Haruki Murakami explore l'importance de la littérature, l'intérêt des livres sur l'imagination, le savoir, la compréhension.

« … depuis tout petit, j'avais été éduqué à me rendre à la bibliothèque et à y faire des recherches dès que j'ignorais quelque chose. »

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L'édition que j'ai eue entre mes mains est magnifiquement illustrée de dessins en noir et blanc, une autre façon d'entrer dans l'oeuvre de l'auteur et dans cette atmosphère onirique et fantastique.

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Ce qui est extraordinaire avec les livres, c'est qu'ils sont une fenêtre ouverte vers l'imagination, le rêve, la compréhension du monde qui nous entoure.
Dans les romans de Haruki Murakami, le climat étrange et irréel, l'univers surréaliste, les personnages impénétrables et mystérieux, les illustrations sont autant d'éléments qui amènent le lecteur à s'interroger sur le sens du texte et à livrer sa propre interprétation. Ses histoires continuent à vivre dans notre tête, parfois longtemps après les avoir refermé.

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Pour finir, Haruki Murakami maitrise parfaitement l'art du récit court, plongeant doucement le lecteur dans un univers inquiétant et envoûtant.
Ce n'est pas le meilleur récit de l'auteur mais j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire où on ne manque pas de faire des liens avec ses autres romans plus récents.
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Magnifiquement illustrée par la même artiste berlinoise que " Les attaques de la boulangerie", cette nouvelle est tout à fait typique de l'univers si particulier et onirique de l'auteur.

Elle plonge un jeune garçon dans les sous-sols inquiétants, devenus pour un temps sa prison, d'une bibliothèque bien énigmatique. L'atmosphère y est angoissante . Le narrateur rencontrera dans cet enfer noir un vieillard tyrannique, un homme-mouton, une jolie fillette ...

On peut voir ce texte comme une quête initiatique, où l'image maternelle flotte, où le garçon ne sait comment échapper à ce qu'on lui impose, où plusieurs mondes parallèles se superposent, comme dans la trilogie " 1Q84".

La dominante noire des dessins, les insectes obsédants, les lignes géométriques coupantes s'accordent parfaitement avec l'obscurité mortifère des lieux et la tristesse qui baigne cette histoire, entre réalité et rêve.

Un livre -album prenant, gothique, oppressant.
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Une nouvelle noire, une belle édition où les images textuelles se marient magnifiquement aux dessins de l'illustratrice.

C'est l'histoire d'un adolescent timide entre à la bibliothèque pour rendre les livres empruntés. Lorsqu'il tente de faire une demande pour un autre sujet de lecture, il est entraîné dans une aventure étrange où on passe de l'univers bien rangé de la bibliothèque à des labyrinthes souterrains inquiétants où on rencontre un vieux bibliothécaire cannibale, un homme- mouton et une bien jolie fille.

Un beau livre, qui pourrait être rangé « jeunesse », et qui permet d'aborder l'écriture fantastique de Murakami.
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