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3,53

sur 864 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je m'aperçus qu'entre les crocs de l'animal, le corps de l'étourneau s'était mis à enfler peu à peu. Quand il fut aussi gros qu'un coq, il força les mâchoires du chien à s'ouvrir, à la manière d'un cric. Le molosse tenta d'aboyer mais il était trop tard. Ses os se brisèrent, je les entendis qui craquaient en se dispersant.
p68

Cric Crac Croc
coucou coucou fait le coq
Il a mis sa poule en cloque
il a pris son cric et des claques
faut bien une fin de spectacle...

Il a sorti son Haut bois pour jouer du Brahms
ce matin yeux de biche hier encore, elle était en faon .
les dés sont jetés comme pour une partie au yam's
Un cerisier japonais tout rose, pour ses dix-huit printemps
dans un Pré vert à la légère, pour son anniversaire....

A Chloé, 18 ans déjà
dans "Ne lâche pas ma main", mon livre en cours et c'est le liminaire !!!
Une coïncidence, mon imaginaire, toujours ce même mystère !

Précieux récit laissé dans une assiette, un soir de Noel alterne
Superbes illustrations pour marquer la fragilité de l'individu moderne
HARUKI MURAKAMI écrivain borderline contemporain, Ne changez rien, c'est ça que j'aime bien .

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Tout est dans les livres ! le narrateur en est convaincu, aussi va-t-il à la bibliothèque dès qu'une question se pose à lui.
Mais ce jour-là, c'est une drôle d'aventure qui l'attend.
Car tout est étrange dans cette bibliothèque, les personnages, tour à tour inquiétants ou drôles, un homme mouton qui semble terrifié par un vieillard cruel, sous le regard d'une petite fille souriante.
Le décor, ce long labyrinthe aux lourdes portes qui serpente sous la bibliothèque rajoute à l'angoisse ambiante.
Je suis depuis de nombreuses années une inconditionnelle de Murakami. J'aime son univers énigmatique et onirique, avec une part d'inexplicable… certaines actions sont dictées par l'inconscient, d'autres passent par le canal des rêves.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur, ces trois nouvelles : « Sommeil », « Les attaques de la boulangerie » et « L'étrange bibliothèque » sont, je crois, une excellente façon de le découvrir tout en douceur.

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Conte ? Roman ? Nouvelle ? Je ne saurais absolument pas comment classifier ce roman dans une seule catégorie des trois tant il pourrait très bien appartenir aux trois à la fois voire même à d'autres genres de littérature. Tel est l'art d'Haruki Murakami, grand aître à mes yeux de la littérature orientale - bref, de la littérature tout court (en second plan derrière mon très cher Truman Capote bien entendu mais ne comparons pas ce qui n'est absolument pas comparable) et replongeons-nous un tant soit peu dans cet étrange univers que nous offre, une fois de plus, Murakami.

Ici, le lecteur se retrouve plongé en plein coeur du Japon, avec ses coutumes mais aussi ses légendes mystérieuses mais celles de l'auteur en sont un peu imprégnées des deux, tout en étant complètement originales et troublantes. le narrateur est un jeune garçon qui se rend à la bibliothèque et se laisse tromper par sa curiosité en voulant découvrir un tant soit plus cet univers étrange, richement remplis de savoir et de connaissances. Il prétend avoir une recherche quelconque à réaliser sur un sujet qui ne lui serait pas venu à l'idée d'approfondir en temps ordinaire pour assouvir sa soif de curiosité - curiosité qui va s'avérer en l'occurrence assez mal placée car ce qu'il ignore, c'est que les personnes qui travaillent dans cet lieu mythique que l'on appelle bibliothèque et qui nous sont pourtant devenues ordinaires recèlent encore quelques secrets qu'il vaut mieux ne jamais vouloir percer.

Un univers qui plonge une nouvelle fois le lecteur dans un univers fantastique mais, avec une connotation un peu effrayant, dirais-je ici. Un magnifique petit ouvrage illustré par Kat Menschik que nous font le plaisir de publier ici les éditions Belfond pour le plus grand bonheur de tous les fans (moi incluse) de Murakami. Comme je dirais. J'ose même rajouter la citation suivante : Murakami, un jour...Murakami, toujours car pour vous plonger dans les étranges mondes qu'a imaginés l'auteur, le lecteur, lui, de son côté, doit pouvoir accepter l'inacceptable, à savoir un monde qui dépasse l'entendement ! Alors, lecteurs, lectrices, êtes-vous prêts à passer dans un univers enchanté, effrayant et absolument surréaliste et pourtant mûrement pensé et admirablement conçu ? Si tel est le cas, cet ouvrage est fait pour vous ! A découvrir et à faire découvrir ! Quant à moi, je remercie le Papa Noël de l'avoir glissé au pied de mon sapin ! Ah, quand la magie est là...bref, je n'en diras pas plus...A vous de voir et bonne lecture !
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Je ne peux rester très longtemps sans lire un livre de Haruki Murakami.
J'aime son univers mystérieux et envoûtant, sombre et inquiétant, son style unique et inimitable. Avec subtilité et délicatesse, l'auteur entretient la confusion entre la banalité et l'étrangeté du quotidien qu'il rend perméable en introduisant des situations surréalistes et énigmatiques.
J'ai choisi une nouvelle datant des années 80 d'environ quatre-vingts pages pour un petit moment cosy. C'est un format que j'apprécie de plus en plus et un genre littéraire idéal avant d'entamer une lecture plus conséquente.

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L'histoire est intrigante, étrange : un adolescent se rend à la bibliothèque de son quartier pour emprunter des livres sur la collecte des impôts sous l'empire ottoman, mais n'étant consultables que sur place, on l'envoie dans une salle de lecture au sous-sol dans laquelle il se retrouve emprisonné par un vieillard effrayant et perfide.
Pour quitter sa prison, le vieil homme lui propose un marché, mais peut-il lui faire confiance ?

« Je m'assis sur le lit, m'enfouis le visage dans les mains. Pourquoi devais-je subir une telle épreuve ? Alors que j'étais simplement venu à la bibliothèque emprunter des livres ! »

Comme toujours avec l'auteur japonais, les frontières de la réalité s'estompent insensiblement, pour finir par se brouiller et laisser le lecteur dans l'incertitude. Il se tient alors en équilibre fragile sur le fil, entre réalité et hallucination, rêve éveillé et obsession, crainte et démence.

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On retrouve dans ce court récit de nombreuses caractéristiques de son style et des personnages figurant dans d'autres de ses livres : l'homme-mouton, la présence d'oiseaux.

« le vieillard se tourna vers moi et se redressa de toute sa taille. Subitement, il était très grand. Sous ses longs sourcils blancs, ses yeux luisaient comme ceux d'une chèvre à l'approche de la nuit. »

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« L'embêtant, avec les labyrinthes, c'est qu'on ne saura qu'à la fin si l'on a choisi le bon chemin ou pas. Et si en fin de compte on s'est trompé, il est en général trop tard pour repartir en arrière et recommencer. C'est le problème avec les labyrinthes. »

En s'insinuant dans les tréfonds obscurs de la bibliothèque, on pénètre un monde fait de couloirs labyrinthiques qui rappellent l'antre du Minotaure.
Le jeune garçon est comme Thésée, livré à l'appétit vorace du vieux bibliothécaire et cherchant à s'échapper. En l'identifiant au jeune héros grec, j'ai vu dans son épreuve un rituel de passage de l'enfance à l'âge adulte.
Du coup, le vieil homme devenu le monstre de la mythologie grecque symbolise pour moi les pulsions instinctives et la violence des hommes.

J'ai également pensé aux dédales de Jorge Luis Borges, et notamment à deux de ses nouvelles les plus connues : « le Jardin aux sentiers qui bifurquent » et « La Bibliothèque de Babel ».

Comme lors de la lecture de « Kafka sur le rivage », j'ai ressenti l'influence de Franz Kafka à plusieurs niveaux : tout d'abord, à travers une ambiance étrange, mystérieuse et surréaliste ; ensuite par les thèmes communs aux deux auteurs, à savoir l'aliénation, la quête identitaire, l'absurdité de la condition humaine, la solitude, les rêves et la peur.

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Dans cette nouvelle, outre certaines influences, Haruki Murakami explore l'importance de la littérature, l'intérêt des livres sur l'imagination, le savoir, la compréhension.

« … depuis tout petit, j'avais été éduqué à me rendre à la bibliothèque et à y faire des recherches dès que j'ignorais quelque chose. »

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L'édition que j'ai eue entre mes mains est magnifiquement illustrée de dessins en noir et blanc, une autre façon d'entrer dans l'oeuvre de l'auteur et dans cette atmosphère onirique et fantastique.

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Ce qui est extraordinaire avec les livres, c'est qu'ils sont une fenêtre ouverte vers l'imagination, le rêve, la compréhension du monde qui nous entoure.
Dans les romans de Haruki Murakami, le climat étrange et irréel, l'univers surréaliste, les personnages impénétrables et mystérieux, les illustrations sont autant d'éléments qui amènent le lecteur à s'interroger sur le sens du texte et à livrer sa propre interprétation. Ses histoires continuent à vivre dans notre tête, parfois longtemps après les avoir refermé.

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Pour finir, Haruki Murakami maitrise parfaitement l'art du récit court, plongeant doucement le lecteur dans un univers inquiétant et envoûtant.
Ce n'est pas le meilleur récit de l'auteur mais j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire où on ne manque pas de faire des liens avec ses autres romans plus récents.
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Magnifiquement illustrée par la même artiste berlinoise que " Les attaques de la boulangerie", cette nouvelle est tout à fait typique de l'univers si particulier et onirique de l'auteur.

Elle plonge un jeune garçon dans les sous-sols inquiétants, devenus pour un temps sa prison, d'une bibliothèque bien énigmatique. L'atmosphère y est angoissante . Le narrateur rencontrera dans cet enfer noir un vieillard tyrannique, un homme-mouton, une jolie fillette ...

On peut voir ce texte comme une quête initiatique, où l'image maternelle flotte, où le garçon ne sait comment échapper à ce qu'on lui impose, où plusieurs mondes parallèles se superposent, comme dans la trilogie " 1Q84".

La dominante noire des dessins, les insectes obsédants, les lignes géométriques coupantes s'accordent parfaitement avec l'obscurité mortifère des lieux et la tristesse qui baigne cette histoire, entre réalité et rêve.

Un livre -album prenant, gothique, oppressant.
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C'est un livre que mon fils a furtivement glissé sous le sapin pour sa môman le mois dernier, et il a vite été dévoré (le livre hein, pas le fils !).
J'ai retrouvé avec plaisir les thèmes chers à Murakami : le glissement d'un monde a priori "normal" vers un monde fantastique, étrange et inquiétant, la jeunesse du personnage principal, un peu comme si ces aventures extraordinaires ne pouvaient arriver que sous la forme d'un rite de passage, on passe d'un monde à un autre, comme on passe d'un âge vers un autre... il y a une sorte de bascule, d'où on ne peut, de toute façon, pas revenir à l'identique.

Ici le narrateur, va vivre cet étrange glissement, en allant rendre ses livres à la bibliothèque. Il est entraîné, forcé, par un vieil homme vers les sous-sols du bâtiment. Il arrive, après un dédale labyrinthique ( c'est peut-être un pléonasme ça ? vous n'avez qu'à considérer que c'est une figure de style, une licence, pour accentuer le côté bien enchevêtré du sous-terrain), il arrive donc vers une cellule où il est tenu prisonnier (ça donne pas envie de renouveler son abonnement à la médiathèque du coin...). Et il est obligé d'ingurgiter des connaissances pour rendre son cerveau goûteux...

Il va faire la connaissance d'un homme mouton, d'une jeune fille qui s'exprime sans parler, il explique ses liens avec son étourneau (il y a souvent un ou des oiseau(x) aussi chez Murakami... et j'aime bien), et puis il y a la perte... On avance forcément en laissant des plumes derrière nous...

J'ai beaucoup aimé ce livre, mais suis-je bien objective avec Murakami ? Et j'ai trouvé les illustrations de Kat Menschik magnifiques. Elle utilise la superposition, la transparence, le relief... autant de techniques qui nous plongent vers le rêve, l'imaginaire...
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On retrouve tout l'univers de Murakami dans ce conte fantastique et pourtant familier.

Un jeune garçon un peu trop sérieux, solitaire et couvé par sa maman va rendre ses bouquins à la bibliothèque de son quartier. Il tombe dans une sorte d'univers parallèle où les salles de lecture sont des cellules perdues dans d'inextricables labyrinthes. Un vieux bibliothécaire sadique y règne en Maître servi par un homme-mouton désarmant de douceur et de gentillesse. La nuit, une jolie petite fille vient apporter un peu de réconfort au jeune prisonnier.

Sort-on du labyrinthe cruel des études ? La lecture, cette douce et dévorante passion, nous console-t-elle du réel ou nous prepare-t-elle à en affronter la cruauté? Retrouve-t-on jamais l'insouciance ailée de l'enfance? Guérit- on vraiment de la morsure du chien noir du malheur?

De belles illustrations- inquiétantes - émaillent ce récit court et énigmatique qui s'ouvre sur un épilogue sombre mais ouvert à tous les possibles.
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Un jeune garçon passionné de livres se rend à sa bibliothéque favorite , sur place , il est décontenancé un court instant , la personne au comptoir de prêt n'est pas la personne habituelle , et deuxième surprise , elle ne le regarde même pas en lui proposant de se rendre dans une salle inconnue jusqu'à ce jour .
Le jeune lecteur demande à emprunter des livres sur la façon dont on collecte des impôts dans l'Empire Ottoman , oh on voit qu'on a affaire à un lecteur de qualité , une denrée rare , qui va attirer l'attention d'un vieillard aux intentions pour le moins douteuse .
Nous voilà en compagnie d'un homme transformé en mouton , en jeune fille amoureuse des livres invisible à tous sauf à notre jeune lecteur .
On est bien dans l'univers onirique , teinté de fantastique de Murakami, un monde qui peut nous sembler un peu déroutant .
Un conte étrange mais si poétique , je n'oublie pas de mentionner les magnifiques illustrations.
Un roman graphique qui sera parfait pour une première découverte de l'auteur pour des jeunes lecteurs et qui plaira bien entendu à tout les lecteurs aimant cet auteur si particulier.
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Un conte ubuesque mêlant poésie et fantastique.

L'étrange bibliothèque est un court récit de 61 pages en incluant les illustrations.
L'auteur nous raconte les aventures d'un jeune garçon venu emprunter des livres à la bibliothèque. Celui-ci est alors entraîné dans un univers souterrain où il se voit forcé de lire et d'apprendre par coeur des récits historiques. Surveillé par un homme-mouton, menacé par un vieillard inquiétant et visité par une étrange petite fille muette, le garçon va tenter de s'évader.

A travers la vision d'un élève, obligé d'ingurgiter des connaissances et réussissant malgré tout à s'évader à la lecture de celles-ci, l'auteur livre un récit sur l'enfance et le pouvoir de l'imagination. le narrateur vivra dans cette bibliothèque les plus extravagantes aventures et rencontrera des amis qu'il n'aura plus jamais l'occasion de revoir une fois devenu adulte, son imaginaire s'étiolant face au redoutable et implacable poids de la responsabilité.

La poésie du texte et le monde onirique de cet ouvrage sont très bien illustrés par Kat Menschik tout en contraste, le noir et blanc accentuant le côté horrifique de l'histoire. L'illustratrice est allemande et a déjà réalisé quatre collaborations avec l'auteur (Sommeil, les Attaques de la boulangerie, L'étrange Bibliothèque et Birthday Girl).

L'étrange bibliothèque de Haruki Murakami est ma première incursion dans l'univers de cet auteur dont j'ai (forcément) énormément entendu parler. J'ai beaucoup aimé le style et l'univers décalé.
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Souterrains, créatures étranges, angoisse ; mais aussi capacité mystérieuse du héros, lisant un livre dans une langue inconnue, à vivre la vie de son narrateur. Cette nouvelle est bien caractéristique du côté fantastique de Murakami.

Il y a dans cette nouvelle, comme souvent dans son oeuvre, une pureté originelle : le jeune narrateur, la très jeune fille rencontrée dans le sous-sol, muette mais dont il comprend par signes la pensée complexe. Il y a aussi les ténèbres, les sensations venues de partout, jusqu'à la plante des pieds.

L'étourneau prisonnier, transfiguré et magnifique, apportera la solution. Mais pourquoi les dernières lignes ne plongent-elles pas le lecteur dans une tristesse irrémédiable ?

C'est tout l'art de Murakami : lisez vite ce bref ouvrage si vous cherchez à découvrir son oeuvre. Les illustrations ne gâchent rien : le livre est un bel objet, à manipuler et à exposer après l'avoir prêté.
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