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3,49

sur 488 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La première réflexion qui me vient en lisant cet ouvrage est : "mais au bout du compte on se compte qu'on est toujours tout seul au monde", merveilleusement bien interprété par Maurane.
La plupart de ces vingt-trois nouvelles tournent autour de ça.
Ou alors elles sont comme le bus qui passe, oui évidemment le vingt-trois. Il s'arrête en bas de chez vous, vous grimpez, faites la connaissance de divers personnages, situations, et puis vous descendez à votre station et l'histoire continue sans vous. Vous n'avez qu'une bribe, une parcelle, mais votre imaginaire c'est mise en route. Alors vous inventez une suite, un passé, car l'histoire c'est infiltré au plus profond de votre être et a déclenché en vous ce petit mental qui aime à tout contrôler, quitte à broder, à inventer, qui aime à se raconter un univers dont il est le héros.
H. Murakami c'est de l'or en barre, du nectar, c'est un vieil homme à la terrasse d'un café au bord de la mer, le visage buriné par les embruns, qui attire votre attention et qui vous embarque de sa voix grave et mélodieuse. Tout n'est pas dit, parfois l'intrigue est à peine suggérée mais il a fait l'essentiel, il vous a fait rêver, vous a sorti de votre train-train quotidien et c'est en cela qu'il est incontournable, c'est un admirable conteur d'histoires que je ne me lasse pas d'écouter.
Depuis un temps j'ai appris à lire un recueil de nouvelles. Ne jamais les enchainer ... jamais, et lire d'une traite sans aucun arrêt, même pas pour faire pipi ou se curer le nez. de préférence les lire lors de vacances, enfin pour ceux qui en ont, une de temps en temps, avant d'aller à la plage ou de s'occuper de son petit neveu qui sort de l'eau frigorifié ...

C'est étrange que ce passage de Starmania me soit venu. Je ne suis ni fan et de plus tout est interconnecté …
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Le titre de ce recueil de 23 nouvelles est énigmatique et poétique, proche d'un haïku. Quatre mots si difficiles à accoler : femme, endormie, saule, aveugle. Des saules, une femme ? Comme le livre commence avec la nouvelle éponyme du titre, je pensais retrouver rapidement l'univers si particulier et enchanteur de Murakami, celui qui m'avait tant enthousiasmé dans les nouvelles du recueil Des hommes sans femmes. Mais ce début s'est révélé assez lent. J'aurais pu m'endormir moi-aussi sous le saule aveugle... et passer mon chemin... Pourtant, la variété des sujets et la petite musique de l'écriture m'ont une fois de plus envouté. J'ai continué à lire une nouvelle comme on croque un chocolat, de temps en temps, pour le plaisir. Bien m'en a pris !

Vers la fin, dans La baie de Hanalei, une attaque de requin m'a sorti de ma douce torpeur. Une bien jolie histoire ou la nature est omniprésente et gère à sa convenance la vie et la mort, une histoire d'amour aussi d'une mère pour son fils, passionné de surf.

Tout de suite après, arrive cette histoire géniale que seul ce grand auteur japonais peut imaginer et écrire : La pierre-en-forme-de-rein qui se déplace chaque jour. Junpei a seize ans quand son père lui dit que, dans une vie, un homme ne rencontre que trois femmes qui comptent. Pendant ses études, il a des aventures mais reste en retrait, obsédé par la théorie paternelle « des trois femmes ». Il devient écrivain, avec un début de succès prometteur. A une soirée d'inauguration il rencontre Kirié, une femme séduisante et mystérieuse. Elle refuse de lui dire d'emblée sa profession, préférant le laisser trouver par lui-même, par son imagination, comme un écrivain doit en être capable, selon elle. Junpei, très attiré, accepte le jeu, au grand bonheur du lecteur ! Il arrive à déterminer qu'il s'agit d'un métier très spécifique, pratiqué en extérieur, ce qui explique son bronzage et ses bras plutôt musclés, que cela n'a pas été facile d'en arriver là, un métier représentant un acte d'amour, demandant la perfection, où l'échec ne pardonne pas...
Ils vont s'aimer mais elle ne veut pas vivre avec lui, cette activité mystérieuse demandant un équilibre qu'elle pourrait perdre si elle était troublée par la présence d'un homme à ses côtés...
A ce stade, si vous êtes comme Junpei, que vous n'avez pas encore trouvé, alors courrez acheter ou emprunter ce livre afin de découvrir la fin de cette nouvelle formidable.
Le mystère de l'activité de Kirié entre en écho avec le livre que Junpei est en train d'écrire. Lorsqu'il lui raconte le début, il va enfin réussir à imaginer la suite qui lui manquait, avec cette pierre en forme de rein qui se déplace chaque jour. Les histoires de l'un vont se mêler aux histoires de l'autre et se mêler à la Nature, décidément très présente dans ce volume.

Kirié sera son échec numéro deux mais, grâce à la pierre, plus jamais il n'aura peur de la sentence de son père. « Ce qui importe, c'est de décider d'accepter une autre personne dans sa totalité. Et que ce soit toujours la première et la dernière fois. » du grand Murakami qui décidément excelle dans l'art et la maîtrise de la nouvelle. Dans les notes d'introduction de l'édition anglaise, il a ces mots merveilleux, « l'écriture de romans est un défi, l'écriture de nouvelles est une joie. Si on compare l'écriture de romans à la plantation d'une forêt, alors l'écriture de nouvelles revient à planter un jardin. »

Le livre se termine par le singe de Shinagawa, la relation de Mizuki avec sa thérapeute Yuko alors qu'elle la consulte pour des troubles de la mémoire. Elle oublie son nom, seulement son nom !... Heureusement un singe va les aider à remettre tout en ordre...

Voilà encore de bien belles pages écrites par cet auteur dont j'aime l'univers. Je suis devenu peu à peu « harukiste », ce terme désignant maintenant ses lecteurs les plus admiratifs. J'ai mis en avant quelques nouvelles qui m'ont le plus impressionné. L'auteur nous fait voyager dans les abîmes de notre conscience. Peut-être serez-vous plus touchés par d'autres nouvelles en fonction de votre vécu. Avez-vous lu ce Murakami ? Quelles histoires avez-vous préférées ?

En quatrième de couverture :
« Haruki Murakami confirme sa stature de géant nippon des lettres. Ce recueil est un labyrinthe familier, un palais des glaces, où le lecteur peut se perdre, et se reconnaître, avec délices. » David Fontaine, le Canard enchainé. Là tout est dit !
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Avec composition photo personnelle sur le site Bibliofeel ou lien ci-dessous.

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Encore une fois, Murakami, à travers vingt-trois très belles nouvelles, nous entraîne aux confins de tous ses univers, partant du réel et, sans qu'on s'y attende, basculant dans le fantastique et dans un imaginaire construit dans plusieurs dimensions.
Aucune lecture de Murakami n'est jamais décevante, et ce recueil n'échappe pas à la règle. On est captivé et séduit de bout en bout, au fil de chacune des histoires courtes qui le composent.
Des choses en apparence parfaitement simples et banales recèlent des trésors d'imagination.
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Partir avec Murakami. Sortir de notre monde pour visiter ceux qu'il bâtit. Des mondes hyperréalistes, tant par la précision et la solidité de ses décors que par les détails de vie et la psychologie de ses personnages. Mais ces textes ne seraient pas du Murakami sans le moment de décalage, de dérapage où l'hyperréalisme rencontre l'irréel. Cela peut-être une pointe d'onirisme, un nuage d'inexplicable, une touche d'étrangeté inquiétante ou une situation carrément absurde, voire loufoque.
Dans chaque cas, cependant, cette rencontre du quotidien et de l'inventivité débridée se produit en douceur. Tout comme Murakami parvient à nous inviter dans les décors et les vies de ses protagonistes sans descriptions touffues ni analyses psychologiques pesantes, il nous entraîne sans à-coups dans ses voyages hors du monde réel.
Cette délicatesse, qui facilite notre identification aux personnages et notre immersion dans les lieux et les situations, évite néanmoins toute mièvrerie. Douleurs, chagrins, déchirures, regrets ne disparaissent pas. Nous ne sommes pas dans des fables gentillettes ; pas plus que dans des contes moralisateurs. Non, nous sommes dans des nouvelles de Murakami. Des textes ciselés au mot près, relevés par moment de pointes d'humour ou de poésie, articulés finement entre dialogues, réflexions et déroulement de l'intrigue. Des textes exempts de toute facilité, de tout poncif, de toute leçon pseudo-philosophique. Murakami nous montre tout bonnement la vie, avec des portraits d'hommes, de femmes et même d'enfants que l'on entend presque respirer à nos côtés au fil des pages, tant ils sont dépeints avec exactitude et finesse. Mais que serait la vie si nous ne pouvions, par instant, nous en échapper ? Cette évasion, Murakami nous l'offre aussi. Pour notre plus grand bien.
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Des nouvelles agréables, prenantes, mystérieuses et superbement écrites.

Haruki Murakami laisse une part de lui dans chacune de ses nouvelles et ne s'en cache pas, ce que j'ai vraiment aimé. On apprend à mieux le connaitre à travers ce livre.

N'étant pas au départ attirée par les nouvelles, ce recueil m'a donné envie de m'y mettre !
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Non , ce n'est pas de la pub ,ici , un titre superbe annonce bien un contenu qui ne l'est pas moins. 23 petits bijoux , parfois franchement fantastiques (« le singe de Shinagawa ») , parfois surréalistes (« L'histoire d'une tante pauvre » ) toujours magnifiques . Avec lui , quand tu t'embarques dans une histoire , je te défie de prévoir où il va t'emmener ,mais le voyage sera beau , émouvant et tu en sors avec l'envie d'écrire toi aussi , de saisir les mille nuances du temps qui passe , les reflets de l'amour absent, les chatoiements de la tristesse ….Ma préférée : « La luciole » : « Dans les ténèbres épaisses derrière mes yeux clos,ses lueurs ténues demeurèrent vivaces, tels des esprits vagabonds. »
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Petits résumés des nouvelles :
Hasard, hasard (~ 1996)
H.Murakami qui se met en scène, raconte quelques coïncidences sans conséquences qu'il a vécu avant de raconter celle d'un ami gay à propos d'une rencontre avec une femme atteinte d'un cancer du sein autour d'un livre de Dickens dans un petit bar puis sa réconciliation avec sa soeur atteinte aussi d'une cancer du sein.

L'année des spaghettis (1981)
Le narrateur raconte comment il a passé son année 1971 à se faire des spaghettis tous les jours, toutes les recettes et avec méticulosité ; et pour lui tout seul. Un après-midi de fin d'année, une fille l'appelle pour lui demander l'adresse de son petit ami qui est aussi l'ami du narrateur. Celui-ci veut rester tranquille, dans sa solitude et avec ses spaghettis ; il prend pour prétexte qu'il est en train d'en cuisiner pour ne pas lui répondre. Les spaghettis comme explication à la solitude.

L'avion ou : Il se parlait à lui-même comme s'il lisait un poème (1987)
L'amant d'une jeune mariée heureuse en ménage parle tout haut sans s'en rendre compte. Sa maîtresse le lui signale ce qui le laisse perplexe et lui fait se poser des question sur sa vie jusqu'à ce jour. Une belle nouvelle sur l'incommunicabilité de certains êtres entre eux, l'amant ici n'ayant jamais compris pourquoi sa maîtresse l'avait choisi et couchait avec lui ; la femme elle-même ne le sait sans doute pas.


L'histoire d'une tante pauvre (1980) Bimbô na obasan no hanashi
Le narrateur décide d'écrire un roman sur les tantes pauvres mais sa copine à laquelle il s'en est ouvert lui fait remarquer qu'il n'a pas de tante pauvre alors qu'elle même en a une. Cette remarque fort juste annihile toute capacité à écrire quoique que ce soit jusqu'au jour où il se rend compte qu'une tante pauvre, toute petite et peu encombrante, s'est installée dans son dos. Cette tante pauvre tout le monde peut la voir et la voit chacun à sa manière en fonction de ses intérêts ou de ses souvenirs. le narrateur devient une vedette jusqu'au jour où, au retour d'un déplacement en train, alors qu'il assiste à une triste scène entre une fille et sa mère et son frère, il s'aperçoit que sa tante pauvre a disparu. le narrateur est un peu triste et se demande où elle a bien pu aller ; il l'imagine dans 10 000 ans dans un pays de tantes pauvres où chacune se serait enfermé dans une bouteille de vinaigre ; peut-être alors pourrait-il leur écrire un poème ?

L'homme de glace (1991)
Une jeune femme se marie avec un homme qu'elle a rencontré au sport d'hiver, un homme de glace. Elle vit avec lui une vie normale et en a même un enfant. Un jour ils décident de partir en vacances au Pôle Sud : la femme est enchantée, l'homme un peu hostile. Finalement ils s'installeront là-bas à la plus grande joie de l'homme qui y trouve un pays à sa dimension ; la femme quant à elle n'est pas malheureuse, elle a juste l'impression que toute chaleur s'est évadée d'elle.


La baie de Hanalei
Une femme apprend la mort de son fils surfeur, attaqué par un requin à Hawaï. Elle décide d'y partir et y revient ensuite chaque en pèlerinage…

La luciole (1983) Hotaru
Une très belle nouvelle : le narrateur entame sa première année à l'université, logé dans un foyer traditionnel avec un colocataire quelque peu maniaque. le narrateur rencontre régulièrement une amie avec laquelle il se promène longuement en échangeant peu de paroles : c'est l'ancienne petite amie d'un ami commun qui s'est suicidé à 17 ans. Lors de l'un de leurs rencontres, l'amie est particulièrement triste et éprouve le besoin pour une fois de parler, beaucoup parler. C'est cette nuit là qu'ils font pour la première fois l'amour. le narrateur reçoit quelques temps plus tard une lettre de son amie qui lui apprend qu'elle arrête ses études et qu'ils ne se reverront peut-être plus avant longtemps tout en lui affirmant que ce qui s'est passé entr'eux n'est pas un problème. C'est la fin de l'année, le foyer est presque vide et son locataire lui offre une luciole. le narrateur, seul, emporte la luciole avec lui et la libère. Il voit sa toute petite lumière s'éloigner de lui. La nouvelle donna naissance à ‘'La ballade de l'impossible'' qui reprend de manière quasi inchangé tout cet épisode du foyer étudiant, de la petite amie d'un ami commun et de la luciole.

La-pierre-en-forme-de-rein qui se déplace chaque jour
Un jeune qui n'a de relations que distantes avec son père reçoit un jour de sa part une confidence : seules trois femmes comptent dans la vie d'un homme. Et voilà les premières expériences amoureuses gâchées : et si c'était une des trois ? Finalement il se liera avec une femme qui bientôt sortira d'elle même de sa vie, la deuxième. Et le jeune homme en sort libéré : il en reste une, il saura la trouver dorénavant.


La tragédie de la mine de New-York
Le narrateur vient de vivre une mauvaise année à enterrer de nombreuses personnes de son entourage, tous jeunes ; à chaque fois il a emprunté un costume noir à l'un de ses amis qui lui n'a encore jamais eu à s'en servir, ami qui aime visiter les zoo les jours de cyclone. Lors de la soirée du nouvel an, le narrateur fait une rencontre étrange avec une femme qui certifie avoir tué son ex. Tout se finit au fond d'une mine, en quelques lignes. Et… ?

Le bon jour pour les kangourous (1981) Kangarû biyori
Un bébé kangourou est né au zoo et le narrateur attend le bon jour (qu'il ne pleuve pas, qu'il n'est pas autre chose à faire…) pour aller le voir avec sa petite amie. Une fois arrivés, ils sont un peu déçu, le kangourou a déjà bien grandi ; la petite amie du narrateur lui pose plein de questions, lui faisant regretter de ne pas avoir consulté une encyclopédie avant de venir. Finalement le petit se réfugie dans la poche de sa mère, c'est donc bien toujours un bébé. La visite peut se terminer. Cette scène est en fait la même que celle racontée dans le communiqué du kangourou : petit zoo, un mâle, deux femelles et un bébé né il y a un mois ; mais là, le narrateur était seul.

Le couteau de chasse
Un couple en vacances au bord de la mer, site enchanteur, mer bleue, palmier. Les voisins, un fils hémiplégique et sa mère qui regarde la mer chaque après-midi. le dernier jour, enfin, le fils est seul sur son fauteuil roulant

Le jour de ses 20 ans
Le jour de ses 20 ans, l'héroïne est coincée par son travail de serveuse mais, grâce à un malaise de son patron elle va enfin rencontrer le propriétaire du restaurant que personne n'a jamais vu et lui porter son repas. Ce dernier, vieillard affable va lui offrir comme cadeau d'anniversaire de réaliser un souhait et un seul. On retrouve là un thème longuement développé dans La ballade de l'impossible, écrit certainement dans les mêmes temps.

Le miroir (1983)
Travaillant comme gardien de nuit dans un collège, une nuit lors d'une ronde, le narrateur est confronté à son reflet dans un miroir, reflet qui semble avoir sa propre autonomie voire qui semble vouloir prendre le contrôle ; le lendemain matin, le narrateur s'aperçoit qu'il n'y a pas de miroir… La nouvelle est écrite comme si le narrateur s'adressait à une assemblée qui se raconte des expériences inhabituelles et à faire peur.

Le petit grèbe
Venu chercher un travail l'auteur se retrouve dans un dédale de couloirs qui rappellent ceux du roman La fin des temps. le narrateur finit par trouver l'entrée et se trouve face à un gardien qui sort de son bain ;

Le septième homme (1996)
Un homme se souvient du typhon qui, dans son enfance, emporta son meilleur et seul ami ; il aurait pu le sauver mais n'avait pas su. Toute sa vie, ensuite, le remord le tarauda et surtout une peur panique de la mer ou de toute étendue d'eau. Un jour, il décide quand même d'affronter sa peur et de retourner dans son village d'enfance, sur la plage du drame.

Le singe de shinagawa
Une femme oublie son nom, de plus en plus souvent, seulement son nom. Elle consulte un thérapeute et se souvient avoir conservé le badge nominatif d'une camarade de classe qui s'était suicidée. Ce badge, tout comme le sien a disparu depuis 1 an, date à laquelle le trouble est apparu.

Les chats mangeurs de chair humaine (1991)
Le narrateur lit à sa maîtresse une nouvelle dans le journal, l'histoire d'une vieille dame morte au milieu de ses chats et que ces derniers ont commencé à dévorer. Ils se sont rencontrés peu de temps avant, se sont plus, ont quitté leur femme et mari et se sont installés en Grèce ; on retrouve ici Izumi, la copine du narrateur dans Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. Ils vivent heureux jusqu'au jour où le narrateur a le sentiment d'avoir disparu. Izumi aussi reste introuvable… Comme dans Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil la femme idéale disparaît à la fin du récit laissant derrière elle un sentiment d'irréalité ; on retrouve aussi cette idée du couple marié sans histoire, tellement sans histoire que le narrateur s'invente une histoire ailleurs, avec Izumi ici, avec Shimamoto-San dans le roman.
Cette nouvelle aurait aussi servi à l'écriture de Kafka sur le rivage.

Les crabes (1986 ?)
Un jeune couple en vacances à l'étranger découvre un petit restaurant typique qui est spécialisé dans la préparation des crabes. Tous les soirs ils viennent en manger et s'en régaler. le dernier soir l'homme se sent mal et va vomir : au fond des WC il découvre que ce qu'il a vomi, vit, bouge, ondule.

Les vicissitudes des piqu'crocks (1983) Tongariyaki no seisui
Le narrateur participe à un concours de création de pâtisseries dont le jury est un élevage de gigantesques corbeaux criant « Piqu'crocks ».

Nausée 1979 (1986 ?)
Un homme vomit tout ce qu'il ingère pendant une courte période de sa vie (on retrouve quelques éléments de la nouvelle Les crabes). En même temps chaque jour il reçoit un coup de fil avec un homme qui se contente de lui dire son nom et de raccrocher. Vivant seul il couche avec les femmes de tous ses amis… Peut-être est-ce une vengeance de l'un de ces amis ? Finalement un jour l'homme au téléphone ajoute quelques mots et les coups de fil cessent ainsi que les nausées.

Où le trouverais-je ?
Une femme vient trouver le narrateur qui est détective privé bénévole : son mari a disparu après avoir rendu visite à sa mère qui habite 2 étages plus bas qu'eux ; l'homme qui a une phobie des ascenseurs prend toujours les escaliers. le narrateur va explorer l'escalier à la recherche d'un signe, d'une vibration, se liant avec différents voisins de la tour.


Saules aveugles, femme endormie (1983) Mekurayanagi to nemuru onna
Le narrateur accompagne son jeune cousin atteint d'une surdité chronique à l'hôpital. Comme il l'attend à la cafétéria, il repense à une visite dans un autre hôpital à une amie qui avait occupé son temps au lit à écrire une nouvelle sur des saules « aveugles » qui donnaient naissance à des mouches qui faisaient s'endormir les femmes pour mieux ronger leur cerveau. Au moment de reprendre le bus avec son cousin, le narrateur repense à la boite de chocolat qu'il avait amené à son amie à l'hôpital et qu'il avait laissé fondre au soleil. Il est pris d'un léger malaise.

Un récit folklorique de notre temps : la préhistoire du capitalisme à son stade ultime (1989)
Le narrateur, après une courte introduction sur les années 60 et leur exceptionnalité, en vient à raconter l'histoire d'amour de deux premiers de la classe, qui ont toujours tout réussi dans leur scolarité mais se trouve bien démunis, bien que winner devant le monde réel des adultes. Ainsi la volonté de la fille de garder sa virginité pour son mari, celui-ci ne pouvant être son petit ami car il a le même âge qu'elle et l'homme se doit d'être plus âgé que la femme.
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Une série de nouvelles profondes, belles, fantastiques, poétiques partant de rien... tout l'art de murakami quoi
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Des nouvelles belles et poétiques sur le thème du glissement insensible dans l'étrange et le fantastique, mais aussi celui de la solitude, qui n'exclut pas une certaine forme d'humour. Un charme indicible, même si l'écriture reste volontairement simple.
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Une écriture particulière, hypnotique, flottante, sur fond d'anecdotes du quotidien. Des histoires sans véritable fin, de simples tranches de vie. Subtil et original. Agréable pour s'évader.
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