Nous vivions à la campagne et les enfants à l’époque se faisaient parfois corriger violemment. Alors nous enfermer dans une pièce, même froide et sombre, ce n’était pas le pire des châtiments croyez-moi.
Aujourd’hui, évidemment, si des parents agissent de la sorte, ils se retrouveraient immédiatement au poste. On voudrait même interdire la fessée. C’est d’un ridicule !
Pour ça, elle n’avait pas tort. Il s’en était pris, des torgnoles, gamin, et ça ne l’avait pas traumatisé…
Suivant les circonstances, nous sommes tous amenés à mentir à un moment ou un autre de notre existence. Et nous ne mentons pas forcément pour tromper l'autre ou dissimuler des actions honteuses... Chacun peut avoir de bonnes raisons...
La première chose qu'il fit fut de s'installer dans son fauteuil et de vérifier qu'on n'avait pas touché aux affaires sur sa table de travail en acajou. Tout était intact. Il se lança ensuite dans un inventaire minutieux de chacun des tiroirs. Rien ne semblait avoir été dérangé....ni volé.
Enfin, il se tourna vers la bibliothèque et observa attentivement les rangées de livres, les unes après les autres. Il promena un doigt sur les reliures, traquant le moindre écart inhabituel entre les ouvrages.
Arrivé au rayonnage de la littérature française, il faillit se sentir mal et dut s'accouder au dossier de son fauteuil.
G. Flaubert, Madame Bovary. Paris 1857.
Le livre volé avait retrouvé sa place.
Les premiers liens conduisaient vers des pages Facebook ou LinkedIn. François ne s'était jamais fait à ces réseaux sociaux - pour lui le comble de l'exhibition et de l'impudeur. Il ne comprenait pas comment des gens pouvaient volontairement étaler leurs moindres faits et gestes, qui ne passionnaient personne d'autre qu'eux.
Vous savez ce que Jung disait de la psychanalyse ?
Elle s'arrête quand le patient est ruiné.
Les gens n'aimaient pas les nuances. Il fallait forcément qu'il y ait les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Un monde manichéen et rassurant. Qui vous permettait de dormir tranquille et de ne pas trop vous poser de questions.
– Je n’ai jamais lu de bouquins. Enfin, à part ceux qu’on m’obligeait à lire à l’école.
– Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
La vérité est toujours préférable au mensonge.
Pourquoi m'avait-il trompée, alors ? Je n'en sais rien et il n'a pas été capable de me le dire. Un démon de midi précoce ? Une manière de se prouver quelque chose? C'était juste une escapade dont il était persuadé que je ne saurais jamais rien.
Il sourit à son tour en songeant que, pour faire plaisir aux autres, il suffisait parfois d'un petit mensonge.