Celle-ci roula son magazine et continua " Je ne dis pas que les femmes sont faibles. Au contraire, elles sont fortes. Elles peuvent tout faire aussi bien que les hommes. Elles peuvent faire bien davantage. Mais c'est en elle qu'une femme doit chercher cette réserve de force. Elle ne se manifeste pas naturellement."
"Les enfants d'un couple amoureux sont des orphelins "
Les ciels bleus, le beau temps après la pluie, les accalmies, Akhila savait que ce n'était là que des illusions entretenues en chaussant des lunettes qui vous font voir la vie en rose. Cela faisait longtemps qu'elle les avait mis en miettes, ces verres rosés, et qu'elle portait des lunettes à monture de métal, neutres à l'intérieur, teintées à l'extérieur. Même les rayons du soleil cessaient de briller lorsque les lunettes d'Akhila viraient au marron foncé.
- Je ne comprends pas ta religion [ brahmane ] ! s'exclama Katherine en secouant la tête. Manger un oeuf est un péché, mais vous ne voyez pas de mal à épouser votre oncle !"
La nuit qui précéda notre mariage, ma mère vint me trouver dans ma chambre. Ma mère, d'ordinaire si frivole avec son gai papotage, était soudain sérieuse. Elle était venue combler les vides laissés par le prêtre qui m'avait éclairée sur le saint sacrement du mariage. Elle me parla de ce que signifiait être une épouse. De la loyauté qu'on attendait de moi. De la fidélité. De la nécessité de faire plus d'efforts qu'un homme n'en ferait jamais pour faire du mariage une union réussie. Elle me parla du divorce, conséquence d'un manque d'efforts de la part de la femme.
L’amidon… finit par s’infiltrer dans l’âme d’Akhila. Imprégnant tous ses actes et ses mots d’une pellicule délicate de raideur qui devint bientôt sa manière d’être et de parler.
Attention ! Amma n'ajoutait jamais le lait au café-filtre avant d'avoir préparé le dessert, fait revenir la semoule jusqu'à ce qu'elle dore, ajouté deux fois la quantité d'eau, une proportion équivalente de sucre, beaucoup de ghee et un soupçon de cardamone, remué jusqu'à ce que les graines luisent, séparées et entières, teinté avec du safran, décoré de raisins secs et de noix de cajou rôties. Ils buvaient le café à petites gorgées, mordaient dans les bhajis, enfonçaient les dents dans le khesari sucré et riche, [...].
Lorsque notre relation commença à se gâter, je réalisai qu'Ebe traitait la maison comme un hôtel. Tout devait fonctionner tout seul sans qu'il ait rien d'autre à faire que payer les services offerts. Le repas sur la table. Les vêtements lavés et repassés, prêts à être mis. Le lit fait, les étagères époussetées, les serviettes changées, la salle de bain nettoyée, les commissions faîtes, tout cela comme par miracle.
« Tu n'aides pas assez ta mère. Tes amis ont mauvais genre ! Tu regardes trop la télé. Tu passes trop de temps dehors. Qui t'a appris à dire merde à chaque phrase ? Qui est ce garçon à qui tu parlais à l'entrée du parc ? »
La liste était interminable et absurde. Sheela n'essayait pas d'argumenter, comme elle l'aurait fait dans d'autres circonstances. « Comment est-ce que je peux trop regarder la télé et passer trop de temps dehors, comme tu le dis ? » aurait-elle demandé autrefois.
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"Akka, je ne veux plus rien avoir à faire avec ce sale animal*. Je préfère mourir que de l'épouser."
Amma secoua sa tête de rage. "Vous l'entendez ? Vous entendez son arrogance ? Sa réputation, sa vie sont en miettes et elle ne s'en soucie pas le moins du monde ! "
*son violeur
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